ORGAKE CATI-IOLIQUE DE L' A RRONDISSEMENT. MEKCREDI <2 Avril 1879. 10 centimes Ie Numéro. 14' année. N° 1383. On s'abonne rue au Beur re, 66, a Ypres, et a tous ies bureaux de paste du royaunre. Résumé politique. Lc retour des Chambres ;i Paris n'est I plus qu'une question de temps. La discussion [estajournée jusqu'après les vacances de Pa- ques. Les organes de la presse radicale sont unanimes. La capitulation finale est assu- iée. Le mouvement catholique contre la loi Merry sur l'enseignement, se propage avec n élan magnifique. Les protestations des Evêques, les vrais défenseurs de la liberté contre les tyrannies du pouvoir, deviennent chaque jour plus nombreuses et rencontrent un écho général. ILa guerre, en Afghanistan, est entree lans une période de calme. On croit que la conclusion est prochaine. Le gouvernement anglais, très-embarrassé a la suite des événe- meiits du sud de l'Afrique, a considérable- rpent diminué ses pretentions. tOn parle d'une expédition italienne a la Nouvelle Guinée, sous la direction de Menotti Garibaldi. fes ni'nilistes continuent leurs exploits sinistres en Piussie. Grace a des divulgations et a quelques saisies de papiers, le gouver- pincnt russe a pu se mettre sur les vérita- bles traces des sectaires. Comme nous l'écri- vions dernièrement, la secte est partout. On a arrêté quatre membres du Conseil d'Etat airisi que leurs femmes el le fils de fun d'eux. Ou se demande si bientöt on n'arrêtera pas l'un des ministres de l'Empereur. Les dilficultés de la question d'Orient sont loin d'etre applanies. Ghaque jour révè- le un nouvel écueil. 'foute l'habileté de la diplomatie ne parviendra pas ii dénouer ce noeud gordien. Les événements marchent et se com- Plquent, les principes sociaux sont partout «ais en question. L'bomme veut se conduire en dehors de f intervention divine. L'heure de la Providence approche. Heu- feuse la société si la miséricordc prévaut coniplètement sur la justice! La neutralité de l'Etat ■La neutralité de l'Etat en matière d'ensei- pement est une impossibilité doublée d'une aypocrisie. C'est ce que nos adversaires cux-mêmes >ont bien prés d'avouer. Comme le disait Montalembert, il n'y a pas r|s éducations, il n'y en a que deux: l'édu- ®tion religieuse et l'éducation irréligieuse. Le projet Van Humbeeck supprime l'édu cation religieuse; done il organisera l'éduca tion irréligieuse. Cela est clair. Mais, nous disent nos adversaires, en don- nant l'éducation religieuse, l'Etat sortait de la neutralité qui lui est eonstitutionnellement prescrite. Supposons que cela soit vrai. li faudrait en conclure que l'Etat vioie également cette même neutralité en organisant un enseigne- ment sans religion. D'oii la conclusion logique: l'Etat ne doit pas enseigner. Tel est en effet faphorisme le plus confor me ii la rigueur des principes constitutionnels et aux maximes d'économie politique, souvent pronées par les organes les plus accrédités du parti libéral. G'est ce que feu M. A. Dechamps fait très- bieu ressortir dans un passage de ses écrits, reproduit avec beaucoup d a-propos dans la récente brochure de S. E. le cardinal-arche- vêque de Malines: 11 est une chose, dit-il, que nos adver saires n'ont jamais su expliquer, c'est la ma- nière complétement contradictoire dont le libéralisme applique l'idée libérale aux diffé rents modes de développement de la pensée et de l'activité liumaine. Ainsi, comment se fait-il que dans l'ordre des intéréts religieux, les cultes; dans l'ordre des intéréts intellec- tuels, la presse; dans l'ordre des intéréts ma- tériels, le travail; comment se fait-il que, dans ces trois ordres d'intérêts, l'intervention de l'Etat,le protectionnisme religieux.intellec- tuel et iuduslriel, soit considéré comme une idéé illibérale et arriéréë, tandis que dans l'ordre de l'enseignement, on appelle libéral ce protectionnisme gouvernemental, cette intervention centraliste de l'Etat? Une Eglise d'Etat, cela se nomine l'ancien régime; une presse d'Etat, oflicicuse, subventionnée ou olïicielle, cela s'appelle la suppression, l'é- touffement de la liberté de ia presse; l'indus- trie vivant des faveurs du trésor, de privilé- ges douaniers, cela s'appelle le protectionnis me et le prohibitionisme que l'on condamne, au nom de la liberté commerciale et du pro- grès. Dans tous ces ordres d'intérêts puis- sants, quand il s'agit de la religion, de la propagation de la pénsée, de l'enseigne ment par la presse, du travail et de la pros- périté publique, ou se conlie ïi la liberté seule; le progrès consiste dans la part successivement plus grande laissée h feffort individuel, a l'initiative privée, et dans le dé- vêtissement de l'Etat. Encore une fois, com ment se fait-il qu'en matière d'enseignement, on raisonne d'une manière absolument con traire; la liberté n'y sufftt plus, on se défie d'elle; l'idée libérale consiste a donner it fac tion de l'Etat les plus vastes proportions; le progrès, c'est la centralisation et le monopo- le, au moyen des gros budgets, des privilé- ges officiels et même de 1'instruction obliga toire Jusqu'ici, nos libéraux n'ont jamais répon- du a cette argumentation, et l'on peut prédi- re, sans crainte de sc tromper, qu'ils n'y répondront pas. lis préfèrent emprunter a la loi de 1842 son principe proteclionniste; seulement, au lieu d'un protectionnisme impartial, adapté it la situation réelle du pays et répartissant proportionnellement sou intluence entre les diverses communions religieuses, ils prónent aujourd'hui un protectionnisme exclusif, s'ex- ercant au profit du rationalisme ofïiciel et de l'irréligion d'Etat. La neutralité de l'Etat enseignant, nous le répétons, est une chimère et une hypocrisie; l'impartialité de l'Etat enseignant est, lors- qu'on y met de la bonne foi et de la bonne volonté, une solution pratique et acceptable. Tel était, le système de la loi de 1842, et il était constitutionnel, non point paree qu'il était neutre, mais paree qu'il était impartial. On ne veut plus de Yimpartralité, soit! Mais alors, sous peine de ne plus être constitu tionnel, il faut vouloir de la neutralité. Or, la neutralité, c'est l'abstention, sous peine d'etre un mensonge. 11 n'y a pas a sortir de lii. Réponse de M. le Mimstre aux discours de MM. Berten et Struye. Journal d'Yp: Le JOURNAL CYPRES parait le Mercredi et le Samedi. 1; Le prix de l'abonnementpayable par anticipationest de 5 fr. 50 c. par an poor tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régulariseïit (in Décëmbre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal paient 30 centimes la ligne.— Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros suppl'é- nientairos content 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de.France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser a 1 'Agence Ilavas Lafflte, et O Bruxelles, 89, Marché aux Herbas, et a Paris, 8, Place de la Bourse. MM. Berten et Struye ont demandé oft en était le .projet de construction d'une route de Renin- ghetst a Kemmel. Les plans terriers nécessaires pour poursuivre les formatités préalables a Impropriation pour cause d'utilité publique sont prêts, et, cette année encore, on espére pouvoir mettre en adju dication les travaux de la première section. MM. Struye et Berten ont parlé du canal de la Lys a l'Yperlée et de l'utilité de l'achèvement et de la reprise de cette voie navigable par l'Etat. II est impossible de ne pas partager a eet égard l'opinion des honorables membres. Mais c'est une grosse affaire d'argent. II reste a exécuter pour environ un million de travaux et le meilleur moyen serait vraisenibla- blement que les concessionnaires cédassent leur enireprise a l'Etat qui retiendrait surle prix, le tout lixé a forfait, des travaux restant ii exécuter. C'est une question de crédit. L'honorable M. Struye m'a interrogó sur la reprise du cliemin de fer de la Flandre occiden tale. J'ai cru metre expliqué vendredi dernier, en des termes qui montrent que le gouvernement n'a pour la reprise des chemins de fer concédés ni appétit, ni répugnance. 11 ne se pressera pas, mais il ne laissera pas échapperles occasions utiles qui pourraient se présenter. Toute reprise d'un réseau concédé est une question de prix et de conditions. La Société de la Flandre occidentale a fait a men honorable prédécesseur des conditions que celui-ci n'a pas cru pouvoir accepter. Je ne sais pas d'une iacon positive, d'une faeon olïicielle, si les dispositions de ia Société de la Flandre occidentale sont de- venues meilleures. Si elle croit pouvoir faire des propositions plus aeceptables, offrir des condi tions moins élevées, si telle est vrai ment sou intention, il n'y a pas de fin de non-recevoir a fouverture de nouvelles négociations. L'honorable M. Struye a fait des observations qui seraient excessivement justes, s'il n'avait perdu de vue que le cheroin de fer d'Ostende a Armentières n'est pas encore repris actuellement par l'Etat. L'Etat n'a été qu'autorisé a reprendre la section beige, lorsqu'il aurait été décidé du sort de la section francaise. Or, malgró toutes nos instances, le gouverne ment francais n'a pas encore prononqé sur le sort de la section francaise. On me dit que des négociations entre la compagnie et le gouverne ment francais sont sur le point de s'ouvrir. Nous ne savons pas encore si elles aboutiront. Si elles aboutissent, l'Etat francais, disposé, parait-il, a passer l'exploitation de cette ligne a la compa gnie du Nord, nous fera connaitre sa decision et, alors seulement, nous pourrons user de l'autori- sation qui a été donnée au gouvernement, repren dre la section beige de la ligne d'Ostende a Ar mentières, et l'exploiter pour compte de l'Etat. Aujourd'hui, elle est exploitée pour compte de qui de droit, en quelque sorte par voie de sé- questre, et nous n'avons pas le pouvoir de modi fier les tarifs ou de changer la direction des transports. Nous nous ferions un veritable scru pule de prendre une mesüre qui put porter )a moindre atteinte au trafic. Evidemment, lorsquo la ligne d'Ostende a Armentières sera devenue une ligne de l'Etat, on aura a y appliquer nos tarifs de voyageurs, de marchandises et toutes nos conditions d'ex- ploitation. Mais il faut qu'il y ait en Belgique unité de régime en matière de transports, et si facheux qu'ait été l'état antérieur de l'exploita tion sur les lignes des Flandres, il est impossible de leur faire aujourd'liui une situation priviló- aiée. Mon honorable prédécesseur s'intéregse parti- culièrement a ia ligne de Thielt a Lichtervelde. J'ai la satisfaction de lui annoncer que M. Pions a donnó, le 17 Mars, a l'entrepreneur l'ordre de commencer les travaux d'achèvement. ce qui donne, pour la date de livraison de ces travaux, le 16 janvier 1880. Parlant de l'exploitation de nos chemins de fer, l'honorable M. Magherman et l'honorable M. Ber ten ont signalé l'utilité d'uu tarif'agricole traitant les engrais et spécialement les engrais chimiques avec plus de faveur qu'on ne le fait aujourd'hui. J'ai reconnu depuis longtemps la nécessité de réduire les transports des matières premières nécessaires a l'agriculture et j'ai fait mettre cette question a 1'étude. Nous avons entrepris la révisioft des tarifs en plusieurs points. Dès que le travail qui se fait en ce moment sur les articles de la métallurgie sera terminé, on en commencera un semblable pour les articles agri- coles,

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1