Emprunt de Bruxeiles 1879. Chronique parlementaire. La discussion générale du projet de loi Van Humbeeck, abrogeant la loi de '18-42 sur l'inslruction primaire, a commencé Mardiii la Chambre des Rep^ésentants M. Noteliers, représentant de l'arrondisse- ment de Malines et l'un des membres les plus agés de la Chambre, a ouvert le débat en prononpant un discours empremt d'une émo- tion profonde. il a repoussé le projet du 24 Janvier, paree que ce projet sacrifie l'intérêt sacré de l'éducation populaire aux haines de quelque milliers de libres-penseurs, aux be- soins de la politique radicale. M. Verbrugghen, d'Alost, s'est levé pour démontré l'hypocrisie du placard officiel et de la circulaire Rolin. M. Janssens a repoussé notamment l'article qui biffe la religion de l'enseignement pri maire et qui contient en réalité tout le venin de la loi Van Humbeeck. II en a flétri avec énergie, avec éloquènce l'impiété et le carac- tère anti-social. La droite a fait unchaleureux accueil a cette ferme déclaration. Mercredi, la Chambre a entendu M. Vandenpeereboom, député de Courtrai, qui a répondu a M. Le Hardy en pronongant un excellent discours sur la constitutionnalité de la loi de '1842, dont les auteurs ont appar- tenu en grande partie au Co^grès de 4830. Après M. Vandenpeereboom, M. Mallar, député de Verviers, s'est fait entendre. C'est un virtuose ;i la voix de rogomme et aux gestes débraillés; son éloquence rageuse, for- tement teintée de locutions et de logomachie maconniques n'a été qu'un long cri de liaine contre la religion et le clergé. M. Struye s'est levé pour faire justice de ces hypocrisies. Dans la séance de Jeudi, la Chambre a entendu deux orateurs: M. Lippens, de Gand, qui a soutenu la sécularisation des écoles et M. le baron Kervyn de Lettenhove qui a fait la critique du projet de loi, en ce qui concer- ne l'exclusion de la religion, du prêtre et de la morale chrétienne. M. Kervyn de Lettenhove a achevé Ven- dredi son discours magistral. L'orateur a ex posé a grands traits la solution que les ques tions d'enseignêment ont regue en Hollande, en Allemagne et, plus spécialement en France et en Angleterre. Après M. Kervyn de Lettenhove M. Frère s'est levé pour essayer non pas de réfut'er son discours mais pour blanchir M. Rolin, ce nègre de l'intérieur. II s'agit de la fameuse affiche blanche dans laquelle, par un prodige de mensonge et d'impudence dü a la collaboration de MM. Frère et Rolin, l'autorité de MM. de Theux et des évêques de 1846 est citée en faveur de eet autre prodige de supereherie et d'hypo- crisie connu sous le nom de article 4!... M. Frère a dépensé toute son éloquence et toutes ses colères avec l'espoir de faire pren dre le mensonge officiel au sérieux. Mais le pays ne s'y trompera pas; la droite a prouvé par soii attitude et ses protestations qu'ellene s'y trompait pas non plus. La Chambre a entendu un discours de M. Willequet, de la Loge de Gand. M. Willequet a fait ses réserves sur le pro jet de loi. 11 a regretté que le projet Van Humbeeck ne consacrat pas l'enseignement gratuit et obligatoire. Pendant la séance de Vendredi a la Cham bre, l'imfnense table chargée des milliers de petitions n'a cessé d'etre entourée de dépu- tés des deux cótés de la Chambre, qui con- sultaient les pétitions. Ces pétitions, renfermées dans des chemi ses jannes au nombre de cinqoante au moins sont classées par provinces, par arrondisse' inents, parconseils provinciaux, etc., etc. M. Frère-Orban, les sourcils froncés, as- sistait au succes de Yavortement catholique du haut de son banc ministériel. Election d'un sénateur a Louvain, M. Willems, candidal de 1'Association con servatrice, a été nornnié par '1616 voix sur 4399 inscrits, sénateur en remplacement de M. de Man d'Attenrode, décédé. Avis. Messieurs les Officiersmembres de la Commission organisatrice de la fête de chari- té qui vient d'être donné au bénétice des inon- j dés de Szeged in, en remerciant vivement Messieurs les souscripteurs de leur généreux concours, se font a la fois un devoir et un plaisir de porter a leur connaissance le mon- tant de la recette qui a été faite. La fête mi- litaire du 17 et le Concert-Tombola du 20, l ont produit ensemble 1,203 f'rs; les frais sè sont élevés a 33 fes; il restait done 1,130 frs; qui ont été immédiatemeut envoyés a Mon- I sieur le Ministre de la guerre par les soins de Monsieur le colonel le 1' régiment de liene Messieurs les officiers, Commissaires ne se constituent pas moins reconnaissants ;i l'é- gard des dames qui out répondu avec tant d'empressement et en aussi grand nombre au projet d'organisation d'une Tombola; sans doute, ce désir de participer ii une oeuvre aussi belle n'a étonné personne, car il n'est que ^'expression naturelle des sentiments élevés qui ornent le coeur féminin. {Communiqué.) Emission deSSG.Oöl)lii^ations de 100 fr. rapportant 3 a IV. 96,50 payables comme suit li'. 6,50 en souscrivant 20 a la répartition 40 du 10 au 25 Janvier 1880 30 10 au 25 1881 Les deux derniers versements se ront augmentés des intéréts a 5 l'an depuis le 15 Mai 1879. Les souscriptions sont recues dés cc jour sans frais a la Ranque.' At0 ams'fc. lUémiciit. rue de l'Etoüe, 4, Ypres. dominations ecclésiast iq ues Necrologie. sion, pourra se rendre dans ce local A quoi y serviraient sa présense et son enseignement Aussi l)ien que les families, le prêtre est convain- cu qu'au sein de cette école, le maitre, soit par prétérition légalement obligatoire, soit par lios- tilitépersonnelle, se traduisant en équivoques, en négations, en contradictions, travaillera sans cesse et fatalementa détruire la foi, a oblitérer le sens clirétien de l'eniant. Pour que la foi se conserve chez l'enfant, pour qu'elle grandisse et devienne parfaite, il faut que sans cesse l'enfant se trouve dans une atmo sphere religieuse. La foi ne vit pas de reticences, dedoute et de contradiction. Elle doit être ali- mentée et soutenue par une affirmation et une profession continues de la vérité totale et inté- grale. II ne suffit pas a l'enfant catholique d'enten- dre parler d'uu Dieu quelconqueson ame a be- soin de voir adorer et d'entendre louer Jésus- Christ. Dieu et liomme, rédempteur etsauveur de l'humanité, maitre et roi des peuplesetdes nations, fondateur et chef invisible de l'Eglise catholique, qu'il a revêtue ici-bas de toute son autorité et de sa puissance, pour enseigner toutes les nations, les baptiser, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit et leur apprendre a gar- der ses commandements et conduire ainsi tout homme a la vie éternelle. Est-ce bien la le Dieu dont vos instituteurs et vos institutrices pourront entretenir leurs élé- ves Ils pourront parler de Dieu, de l'ame, de la vie future dit le rapport, mais en dehors de tout enseignement dogmatique Ils ne pourront done pas parler de notre Dieu, le seul véritable, leseul vivant. Ils ne pourront done pas parler de l'ame immortelle, créée a l'image de Dieu, rache- tée au prix de l'Incarnation, de la Passion et de la Mort du Christ, surnaturalisée, puriliée, nour- rie par les sacrements et appelée a participer a la gloire divine. Ils ne pourront pas parler des récompenses et des ehatiments éternels. Non, car tout cela n'est pas en dehors de l'enseigne- ment dogmatique S'ils ne peuvent parler que d'un Dieu tronqué, mutilé, privé en tout ou en partie des attributs divins, d'un Dieu blasphématoirement dóliguré et réduit a la fantaisie et a l'image de l'homme s'ils ne peuvent parler de l'ame telle que Dieu l'a faite, ayant sa personnalité immortelle et sa responsabilité universelle et éternelle; s'ils ne peuvent parler que d'une vie future non définie, ne comportant ni notre ciel ni l'enfersi, entin, ils 11e peuvent parler que d'un Dieu, d'une ame et d'une vie future a la convenance, au goüt seu- lement et des libres penseurs et des libres vi- veurs, ell bien, que vos instituteurs et vos insti tutrices se taisent, car leurs discours ne seront que profanation et seduction; ils constilueront d'un seul coup un attentat contro Dieu et contre l'ame de l'enfant Et en vérité, il n'y a que cela et rien de plus que vous autorisiez dans vos circulaires, ad'res- sées en ce moment a tous les électeurs Dites que ce n'est pas cela, et vous vous brouil- lez, sur l'heure, avec tous les libres-penseurs, avec tous les francs-magons, au service et a la devotion desquels vous voulez exclusivement constituer l'enseignement public tout entier d'un pays catholique Que le rapporteur de la section centrale vienne dire maintenant: Prononcer le nom de Dieu a l'école, réciter une prière a l'école, y tolórer le crucifix, ce sont - des usages gènéralement sui- vis - Tout cela est affaire de moeurs et d'habi- tudes. Ce sont questions très-secondaires Ce serait «insigne maladresse de rompre avec les traditions ótablies et respectables. Le gouvernement s'inspirera assez de son intérèt et de celui de lapaisible execution de la loi pour résoudre ces questions dans un esprit de large tolérance. Comme les lois sont faites pour les moeurs, notre législation a a tenir compte, dans une certaine mesure, de ce faitindéniable. - Le législateur doit tenir compte des moeurs et des idéés dominantes. Pour être durable son oeuvre ne doit pas seulement être en harmonie avec l'opinion d'une minorité. - Ne pas aller plus loin... c'est faire preuve de prudence et de prévoyance. Que le rapporteur de la Ligue de l'enseigne ment maconnique vienne dire de son eöté: La Ligue peut excuser certaines concessions faites a la tactique politique. C'est ce qui détermine admirablement la valeur et la portée exactes des attenuations ministérielles. Et voila bien justiiiée la conclusion solennelle du rapporteur de la section centrale, conclusion qui suit de prés la dernière citation empruntée a son rapport: II faut que Ie pays le sache bien:... le pöre de famil ie pourra confler son fils et sa fllle a nos ècoles communales, avec lapleine assurance que leur foi n'y sera pas mise en përilToutcom- menlaire est ici superflu. Mais pénétrons un peu plus avant et examinons quelques détails des déclaratious ministérielles et des declarations de la section centrale. A leur lumière, vqyons quelle position serait faite au prêtre a l'école si, par impossible, le prêtre ve- nait, par sa présence, autoriser la fréquentation d'une école d'oü le Dieu des chrétiens est légale ment et ofFiciellement baiini? D'abord, quant a l'heure de sa lecon, il dépend, article 15, de l'autorité communale, sous appro bation de la deputation permanente, d'ouvrir l'école si tót, de la fermer si tard que bon lui semble, et de fixer ainsi la legon facultative de religion a des heures absolument impossibles. Les declarations du gouvernement ne doivent pas próvaloir sur le texte de la loi. Ensuite, si le prêtre a l'audace d'enseigner aux élèves qu'il faut obéir plutöt a Dieu qu'a César, plutót a Dieu qu'aux hommes; s'il enseigne que l'homme est responsable devant Dieu de sa con duite politique aussi bien que de sa conduite privée; que des injustices et des iniquités com- mises sur le terrain politique, il doit faire péni- tence et réparation, obtenir pardon et absolu tion, aussi bien que de toute autre iniquité, le prêtre sera mis a la porte. Tout cela cependant, est de doctrine catholi que, absolument incontestable, tout cela consti- tue des vérités élémentaires et fondamentales, qui sont et seront de tous les temps et de tous les lieux. Ellesénoncent des devoirs absolus, quine sont pas de simple discipline positive, ce sont des devoirs qui résultent de la nature des Glio ses, de la souveraineté universelle de Dieu et de l'inévitable dépendance de l'homme. I.a preten tion contraire blesse le sens commun autant que la foi. Et cependant cette prétention absurde, au point de vue rationnel, de soustraire les actes politiques a la juridiction divine; cette prétention abselument impossible, au point de vue de la foi catholique, d'exempter de la juridiction de Dieu ce qui a Faction la plus ótendue sur le domaine de l'homme, sur le domaine de Dieu et sur les reletions de l'homme avec Dieu; cette prétention est la prétention libérale, la prétention du gou vernement actuel, la prétention ouvertement mise en avant par tous les ministres qui ont pris la piarole, la prétention qui a inspiré, déterininé, dicté toute l'économie du projet soumis en ce moment a nos discussions. Et les principes constitutionnels, tels que le libéralisme les eomprend et les professe, ne sont au fond pas autre chose. Pour le libéralisme, le principe de la souveraineté nationale est la negation de la souveraineté de Dieu; pour le libéralisme, le principe de nos libertés publiques est la negation de la subordination du citoyen et de l'homme a Dieu; comme le principe de la tolérance, pour le libéralisme, n'est que la néga- tion de la même subordination chez la généraiitó des citoyens et des hommes. II en est tout autrement chez les catholiques. Les catholiques beiges, d'accord avec le pape et l'épiscopat, admettent la souveraineté ratio nale, mais ils afflrment que chaque citoyen a le devoir de n'user de cette souveraineté qu'en res- pectant la souveraineté divine. Ils admettent les libertés publiques, mais ils ne se reconnaissent le droit d'user de ces libertés qu'en respectant les lois divines; ils admettent, pour autrui, tout le bénéfice, toutes les immuuités des toléranees constitutionnelles et ne réclament aucune coër- cition contre ceux qui abusent moralement des libertés publiques, pour coatrevehir aux lois divines, pour méconnaitre les lois de Dieu et de l'Eglise; mais ils n'en savent et n'en proclament pus moins que, malgré ces toléranees constitu tionnelles, tout homme, tout citoyen sera jugé, récompensé, puni par Dieu suivant ses ceuvres politiques et autres; et que les infractions aux lois de Dieu et aux lois de son Eglise, pour être de tolérance civile légitime, ne sont pas sans être préjudiciables a la société civile aussi bien qu'a la société religieuse, a la société domestique et a tout homme en particulier. Qu'y a-t-il de séditieux, de révolutionnaire, d'attentatoire a nos institutions dans ce senti ment, dans ce langage, dans eet enseignement, qui est celui de toutes nos écoles et celui de 1 h- glise Et cependant c'est contre eet enseignement-la que le gouvernement dresse cette immense ma chine de guerre, vont nous avons les plans et les devis sous les yeux. C'est pour faire prévaloir l'interppétation hérétique, libérale, maconnique et internationalists de la Constitution beige, et pour détruire sa signification vraie, catholique, conservatrice, historique, réellement beige qu'il veut se rendre maitre de tout le terrain de l'en seignement. (La suite au prochain numéro.) Monseigneur FEvêque de Bruges a nommé Cure a Rumbeke, M. Huys, curé de Rolleghem, en remplacement de M. Hooge, quia donné sa demission Curé a Swevezeele. M. Hubregt, curé de Maria- kerke, en remplacement de M. Van Hullebusctf, qui a donné sa démission. M. l'abbé Terrier, directeur de l'hópital de XV ervicq. y est décédé le 10 Avril, a l'aire de56 ans. M; y.a,n CaeyMele, curé a Vlamertinghe, y est decede le 18 Avril, a l'age de 78 ans. On annonce la mort de Mgr F M G Bos- saert, prélat domestique de S. S le Pape Léon I XIII, chanoinetitulaire de la cathédrale de Tour* nai, ancien président du séininaire de Bonne I Esperance et du Grand séininaire de Tournai, I ancien directeur des Dames de Saint-Andre, pieu- s sement décédé a Tournai, dans sa 70® annee, Ie endredi-Saint, administré des saints Sacrements de Notre Mère la sainte église. Mgr Bossaert, originaire de Menin, comptait i un grand nombre d'amis dans nos Flandres, par- i rni lesquels plusieurs dignitaires du clerge, el surtout dans le district d'Ypres, ou il passait an- nuellement une partie de ses vacances,

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2