Emprunt de Bruxelles 1879; Agissements ministériels. On ne sait plus oü s'aiTêtera la propagan- de officielle en faveur du projet de loi Van Humbeeck; ce n'est plus de l'acharnemeiit, c'est de la rage; ce n'est plus de la passion, c'est du délire. Une feuille ministérielle, la Gazette, publie ce qui suit: La circulaire de M. le ministre de l'in- térieur, sur le projet de loi actuellement en discussion, a été distribuée dans les écoles communales gratuites de Louvain, par lés soins de I'autorité communale. Chaque enfant a recu un exemplaire de son instituteur ou de son institutrice, avec recommandation de le remettre a ses parents et de les engager it lire la pièce. C'est certainemeut le mode de propa- gande le plus efïicace qui ait encore été em ployé. Après cela, il n'y aura plus qu'ii obliger MM. les instituteurs ii se rendre au domicile des parents pour leur donner lecture de la §acrameutelle do M. Rolin, et a la faire ap- prendre par coeur it leurs élèves. M. Falk, le ministre prussien de la lutte civilisatrice, n'aurait pas inventé ce mode de pression kulturkampfiste sur les enfants et par ceux-c.i sur leurs parents. Nous plaiguons les instituteurs que leurs chefs ravalent au triste métier de colporteurs de mensonges, les contribuables qui font les frais de cette propagande insensée et notre pays sur lequel pèse une tyrannie aussi hon- teuse. Un truc libéral. On lit dans YEtoile Le bruit court que le Roi aurait regu du Saint-Père une lettre par laquelle celui-ci désavoue la campagne de nos évêques contre la loi sur l'enseigement et permet aux catho liques de s'y soumettre. Nous rapportons ce bruit sous toutes réserves. II n'est canard si monstrueux qui ne puisse trouver quelques dupes parmi les abonnés de YEtoile, depuis longtemps exercés ii avaler tout crus les palmipedes sortis de cette basse- cour. C'est par charité pour ces intelligences si misérablement alimentées que nous donnons it la not.veile qu'on vient de lire le démenti le plus complet et le plus net. Mais que dire d'un parti qui se sert de pa- reils moyens. Voici une bonne lettre de bourgmestre en réponse a une circulaire d'un coinmissaire d'arrondissement: Le petitionnement. Les pétitions déposées le 23 Avril sur 1(1 bureau de la Chambre se défalquent comittj suit: Contre: 208 pétitions d'habitants. 5 pétitions de conseillers comffl-[ 5 pétitions de conseils commun.1 c Total. 218 Pour: 3 pétitions d'habitants dont 1 s| portant qu'une seule signature! 2 pétitions de conseillers comm.! Total. 5 Total des pétitions pour, li ce jour, wl mille soixante treize. Total des pétitions contre: soixantf.-et-® O avortement! Emission deS55G,OfH>o39ii£sit2»»' de 100 IT. rapport,ant 3 a ft'. 96,50! payables comme snit, ft*. 6,50 en souscrivant 20 a la repartition 40 du 10 au 25 Janvier 1880 30 10 an 25 1881 Les deux derniers vcrscmcnts se| ront augmentés des intéréts a 5'i l'an depuis le 15 Mai 1879. Les souscriplions sont ree nes dèl cejour sans frais a la ILanque. »tic*l!& - UUuuruti rue de PEtoile, 4, Ypres. Nominations eeclésiastiques- elles sont le règlement relativement heureux d'une situation de faitun modus vivendi accom- modé aux exigences, approprié aux éléments de notre état social. Leur maintien est dans 1'intórêt de tous les partis. Mais, pour les maintenir, les partis ont besoin d'apporter, dans la pratique des libertés constitutionnelles, quelque sagesse et quelque moderation. N'est-il pas vrai qu'en de hors de nos institutions constitutionnelles, eatho- liques et libéraux de bon sens n'entrevoient que troubles, despotisme, anarchie et ruines Nos institutions ne sont done pas menaeées du cóté des catholiques. Ce n'est done pas pour ce. la qu'il faut la secularisation de l'enseigne- ment qu'il faut déchristianiser toutes nos éco- les. Pourquoi est-ce done? Pour conïbattre et abattre VEgU.se de Rome. M. Couvreur, organe du libéralisme avancé et écho de la franc-maconnerie, l'a proclamé ici même, le 20 Décembre 1878, aux applaudisse- ments unanimes ou presque unanimes de la gauche, et sa déclaration a óté solennellement ratiflée par le chef du parti libéral, par le clief' du cabinet, par l'honorable M. Frère, qui, ici même, le 20 Décembre 1878, a remercié M. Cou vreur de ce langage patriotique et politique Oui, pourquoi la sécularisation de l'enseigne- ment public Pourquoi son envahissement uni verse 1 et absorbant, qui va tout droit au mono- pole de l'Etat libéral et maconnique Pourquoi Pour soulever le cadavre du catholicisme, suivant l'expression et le sentiment du ministre de 1 instruction publique, et le rapproclier de quelques pas de la fosse que la revolution lui a creusée. Ce qui est vrai de la revolution est vrai de la magonnerie, dont la revolution n'a été que la formule profane. Remarquez-le bi en, mes sieurs, c'est M. le ministre Van Humbeeck, qui s'y connait, c'est lui qui nous l'afflrme. C'est lui qui nous l'a encore confirmé, en pleine Chambre, il y a un rnois a peine Je n'ai rien a retrancher, s'est-il fièrement écrié, de ce que j'ai dit il y a quinze ans. Et qu'avait-il dit One la révolution et la franc-maconnerie, c'est tout un. Que le catholicisme est un cadavre... dans ses dogmes oppresseurs qui paralysent partout le libre examen «Que le catholicisme est un cadavre aussi dans son organisation astucieusement combi- née. Et qu'est-ce que c'est que l'organisatinn d'une société! Ce n'est pas seulement Ia hiërar chie sociale. Pour l'Eglise, son organisation, ce n'est pas seulement l'organisation de sa hiërarchie, du corps des fonctionnaires eeclésiastiques; mais ce sont toutes ses institutions, institutions de predi cation et d'enseignement, de piété et de charitó, de juridiction et de sanctiflcation, c'est l'organis- me social de l'Eglise tout entier. Eh bien, pour le ministre de l'instruction publique tout cela est mort, n'est bon qu'a êtrejetédans la fosse, tout cela fait partie du cadavre du-passé. A la révolution, a la maconnerie de triompher, de commander, de rógner sur le monde! Et c'est sous de tels auspices, c'est quand l'es- prit du ministre sera insuffló dans tout le corps enseignant offieiel, que i'on voud' ait voir le prè- tre prostituer, je ne trouve pas d'autre mot, son ministère dans ce milieu seolaire oil tout est astucieusement combine pour amener la domina tion universelle de la maconnerie! Non, cela ne sera pas et cela ne saurait être. Et, si le prêtre n'y vie'nt point, ce ne sera pas, comme s'exprime injurieusement le rapport de la section centrale, paree que ie prêtre placera son orgueilau-dessus de ses devoirs», mais par ee qu'il ne peut se prêter a une mystification fatale a la foi et aux inoeurs chrétiennes! Dureste, l'acceptation du prêtre n'a jamais été désirée par les inspirateurs et les patrons de la révision de la loi de 1842; son refus, au contraire, a toujours ététenu pour certain. Voici comment s'exprime le rapport présenté au conseil général de la Ligue de l'enseignement: Quel meilleur moyen de faire admettre par la population la sécularisation de l'enseignement que de lui faire sentir qu'elle est exigóe par 1'intolerance duclergé Vous avez offert un local a celui-ci, il ne l'a pas accepté; sur qui doit retomber la responsa- bilité decette situation? Surle clergé seul... Le clergé, conformément au désir liberal et maconnique, ne viendra done pas. Mais, pour rassurer les parents aveugles, l'in- stituteur, l'institutrice, ou une personne apte ferace qu'on nommera probablement, a l'école, le potage religieux. Mais, remarquons-Ie bien, rien même de sem- blable n'est obligatoire de par la loi. D'après l'Exposé des motifs seul, des répéti- tions pourront être nécessaires pour graver dans la mémoire des enfanls l'enseignement reli gieux on fera réciter des legons aux enfants, conformément aux vcbux des families. Et d'après le rapport de la section centraleree cours se rostreindra a l'étude du catéchisme, simple exercice de mémoire, qui ne suppose ni commentaires ni explications. Enseignement presque mécaniquepour loquel on n'a" pas besoin d'être doctour en théologie. Telle sera I'économie de la loi, ajoute le rap porteur: comment soutenir qu'elle soit unc arme de guerre dirigóe contre la religion catholique et qu'elle préparera des génórations impies?» Le rapporteur, sans doute est momentanóment sous le charme de l'article 4, le palladium de M. Frè re. Maiheureusement, a l'article 5, le rapporteur rompt iui-même le charme, et nous lisons, en toutes lettres, a propos de l'enseignement de la morale qui fait partie du programmede l'école, ce que vaut au point de vue religieux et moral ce simple exercice de mémoire, sans comrnen- taire ni explication, eet enseignement presque mécanique d'un texte sec et aride. L'instituteur enseignera-t-il la morale, se de- mande le rapporteur, d'après un manuel olfi- ciellcment approuvé, sorte de catéchisme de morale, analogue au catéchisme de l'Eglise, qui enrichirait la mémoire, sans même effleu- rer le cceur. Telle n'est point, telle ne doit pas être la portee de l'article 5. «La morale (le rapporteur aurait dü ajouter de nouveau: comme la religion, mais c'eüt été détruire sa thèse et approuver le régime de la loi de 1842) La morale s'enseigne, avant tout, par la pratique, par la discipline. La lecon nait de l'occasion, elle surgit a propos de tout et a propos de rien, surtout d'un incident, d'une phra se, d'un mot. Les maximes sentencieusement débitées ne laissent dans l'esprit qu'une trace fugitive: la morale qui se dégage d'un fait se grave dans la mémoire avec toutes circonstances extérieures qui l'auront provoquée. L'enfance répugne aux sermons, qu'elle écou- te d'une oreille distraite, fait encore observer le lapporteur, et les longues harangues, sont pour elle une fatigue qui n'est pas toujours allégée par l'éloquence. Ne dirait-t-on pas que c'est écrit, sauf le seul mot morale substitué k religion, pour démon- trer que si l'on veut des enfants religieux dans lame, il faut, a tout prix, que l'atmosphère de l'école soit religieuse et le maitre un modèle vivant de religion? C'est d'une suprème évidence, confirmée de la même facon par le rapport de la Ligue de l'en seignement. Chose admirable, les deux rapports s accordant comme des frörés Siamois; constam- ment ils marchent parallèlement: c'est le même esprit, c'est le même esprit, c'est le même sang, ce sont les mêmes vues et les mêmes aspirations; au moins sont-ce deux enfants d'une même mè- re... que tout le monde nomine. 11 ne faut pas laisser supposer, dit ce rap port, que l'instituteur, qui fera de la morale pen dant deux a trois heures par semaine, puisse se dispenser d'en faire constamment et a propos de tout. Un cours de morale suppose un formu- laire, un manuel qui impose a la mémoire des régies sèches et infiexibles de morale, tandis que celle-ci doit se dégager de l'ensemble de l'en- seignemenfffoMf comme la relit., ion,disons-nous, dlaquelle le texte du catéchisme ne suf fit pas); elle doit arriver directement des ièvres du mai tre au coeur des élèves; il faut pour cela que l'iu- stituteur saisisse toutes les occasions pour déve- lopper chez ses élèves le sentiment du bien et l'amour de la justice, et ce n'est pas seulement la lecon du maitre qui doit les leur inculquer, mais l'homme tout entier; de sorte que les élèves se rappellent toujours leur maitre comme un type de bonté et d'houueur auquei ils reporteut leur Souvenir, au milieu dos tentations et des vicissitudes de la vie. En un mot, la Ligue et la section centrale pen sent, comme nous, que l'atmosphère morale de l'école ne s'obtient que par une action continue et l'exemple constant du maitre. Mais si, de votre aveu, messieurs, il en est ainsi de l'atmosphère morale nécessaire, com ment pouvez-vous prétendre qu'il en puisse être autrement pour l'atmosphère religieuse, catho lique, indispensable a la foi des enfants catho liques et a leur avenir religieux Eh bien, non; done, dans les conditions édictóes par la loi, l'école publique, l'école gardienne, l'école des lilies comme l'école des garcons, l'école d'adultes des deux sexes, ne sera plus catholique, ne sera plus accessible aux catholi ques. D'après vos déclarations, on y taxera d'erreur ce quo l'Eglise enseigne comme vérité; on y pro- clamera absolument licite ce que l'Eglise procla mé moralement illicite; Ton y niera ce que l'E glise aftirme, ou tout au moins on ne l'y confir- mera pas on y mettra l'Etat au-dessus de l'Egli se, César au-dessus de Dieu. Et aujourd'hui, Ce sar, c'est le peuple souverain, souverain aux infinis caprices; souverain absolu quand il ne re commit plus la suzoraineté divine, souverain sans règle et sans responsabilité, et toujours pret a devemr despote ettyran d'autant plus re- doutable qu'il est alors absolument irresponsa- ble: on y apprendra a chaque enfant a étre son propre roi et son propre Messie; toute sanction morale sera perdue de vue avec le ciel et l'enfer, ou restera au moins sans action sur les passions; et nous n'aurons plus qu'a attendre tót ou tard un nouvel avénement de ces génórations de bar- baresqui ravagèrent la France et notre pays, en 1793; Paris, en 1848 et en 1871. Alors, la franc-maconnerie dominait et régnait: la Révolution faisait l'osuvre de la l'ranc-macon- nerie, comme notre ministre de l'instruction pu blique le proclamait a la loge d'Anvers, il y a 15 ans, et comme il le confirniait ici même, le 4 Mars dernier, et, a ces trois époques, la maconnerie prépara oudécréta une loi sur l'enseignement... équivalant ii la vótreC'est de l'histoire. J'ai dit. Vedrin, le 24 Avril 1879. Monsieur le commissaire, J'ai l'honneur de vous accuser reception de seize exemplaires d'une circulaire ministérielle adressés aux électeurs communaux de Vedrin, avec injonction de votre part de vous informer si je me suis conformé aux instructions de M. le ministre. Comme cette pièce n'a aucun caractère admi- nistratif, et que je ne suis pas le valet de M. Ro lin, j'ai déposé les seize exemplaires au secréta-l riat communal, oü vous pourrez les faire pren l dre si vous le jugez convenable. Veuillez, etc. A. DE MONTPELLIER, faisant fonctions du bourgmestre de Vedrin. Cette lettre est un modèle de clarté, di brièveté et de dignilé, et nous la recomman- dons a l'attention des administrations com munales. Mgr 1 Evéque do Bruges a nommé Curó a Vlamertinghe, M. Van Ruymbelte, cu^

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2