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fö I
Les sénateurs et les représentants, les con-
seillers prövinciaux, les boui'gmestres et les
principales notabilités des cantons étaient
présents. Lc banquet était présidé par M. Van
Wambeke, qui a déclaré, dans le plus clia-
leureux langage, que les libertés religieuses
et communales du pays trouveraiont toujours
en lui uil défenseur determine.
M. Woeste s'est levé ensuite et a prononcé
un discours d'oii nous exlrayons le passage
suivant
Messieurs, le parti catholique est peut-
être a la veille des plus graves resolutions
on le menace d'un nouvel escamotage élec-
toral. Yous savez qu'avant la loi du mois
d'Aoüt les campagnes étaient déja sacriliées
aux villes. Cette loi a aggravé leur position
en supprimant plusieurs categories d'élec-
teurs ruraux, capables, honnêtes, profondé-
ment dévoués au pays et a ses institutions.
Eli bien, le ministère a commis tant de
fautes depuis dix mois, qu'il a peur de ce
corps électoral, tout mutilé qu'il est, et qu'il
veut, dit-on, l'amputer encore. S'il réussis-
sait dans sa tentative, ce serail; l'écrasement
définitifdes catlioliques. Et alors, il n'y au-
rait plus pour eux qu'une seule ressource, ce
serait de noyer dans le suffrage universe! tou-
tes les tricheries libérales.
Messieurs, je ne suis pas partisan du
suffrage universel en principe; je ne le con-
sidère pas comme le meilleur système électo
ral. Je no crois pas que le droit de suffrage
soit un droit naturel, qu'ou ne puisse refuser
aucitoyen sans injustice. Mais ce que je dis,
c'estque, dans une circonstance donnée, le
suffrage universel pourrait être un système
moins mauvais que le système frelaté dont
nous sommes menacés. üa juge souvent le
suffrage universel, d>près ce qui se passé en
France. On nous" dit; Yoyez la mauvaise
Chambre-qu'il a produiteolie va suppriiner
'a liocrté d'enseignement
II faut être juste. G'cst une assemblee
élue par le suffrage universel qui a doté Ia
France de la liberté de fenseignement secon
daire, que les Chambres censitaires de la
Restauration et de la royauté de Juilfet lui
avaient refusée. C'est une Chambre nommée
par le suffrage universel qui a introduit la
liberté de Fenseignement supérieur, et l'oa
peut affirmer que si le vole général s'est re-
tourné contre les conservateurs, c'est. paree
queceux-ci, profondément divisés par des
querelles dynastiques, se sont montrés im-
puissants ii rétablir la monarchie. Remar
que?, d'ailleurs, que si la liberté d'enseigne
ment n'était pas protégée en Relgique par la
Constitution, il est probable que le libéralis
me, maitre dans le Parlement par la grace du
suffrage restraint, ne tarderait pas a la sup-
primer.
Si de la France je jette les yeux sur l'Al-
lemagne, j'y vois, dans les provinces rbéna-
nes et la Ravière, lc suffrage universe!, chau-
dement défendu par les catholiques: il les v
a rendus invincibles. Ni les Windthorst, ui
les Reichensperger ne consenliraient ;i sa
suppression.
Ne nous laissons done pas alarmer par
de folies terreurs. Je le répèteen principe,
je préfère le suffrage restreint, lovalemeiit
organise, au suffrage universel. Mais si le
suffrage restreint n'était plus aux mains du
libéralisme qu'un moyen d'iinposer a la majo-
rjté du pays la domination de la minorité, le
suffrage universel pourrait devenir une né-
cessité.
'sédant ensemble 805 hectares de propriété
territoriale, soit 4 ares 42 centiares par reli-
gieux. Les religieux ont done chacun 50 ares
de moins que la moyenne par habitant.
En d'autres termes: si l'on partageait la
Relgique entre tous ses habitants, chacun
d'eux aurait 54 ares 42 centiares; les 18,196
religieux auraient done ensemble 9,892 heet.
26 ares 32 centiares, tandis qu'en réalité ils
n'ont que 805 hectares.
I En 1840, il y avait 1,175 mariages pour
un divorce; en 1877 il n'y en a plus que 313!
En 1847, alors que les bienfaits de la loi
de 1842 sur l'instruction ne s'étaient pas en
core fait sentir, il y avait parmi les jeuues
gens appelés au tirage au sort, 16,000 ne
sachant ni lire ni écrire; en 1878, lorsque la
population générale du pays s'est accrue con-
sidérablement, il n'y en a plus que 8,822; en
1817, il y avait 3,255 sachant lire seule-
ment; en 1878, il n'y en a plus que 1,957;
en 1847, il y avait 12,297 sachant lire et
écrire et 8,241 possédant une instruction
supérieure aux deux degrés précédents; en
1878, il y en a 20,936 sachant lire et écri
re et 15,669 ayant une instruction supérieure.
Un peu de statistiquo.
1° L'étendue du territoire est de 2,945,510
hectares 30 ares 91 centiares. Lors du der-
piier recensement (31 décembre 1876), la
Relgique comptad 5,412,731 habitants, Si
l'on divisait également le territoire entre tous
ses habitants, chacun de ceux-ci aurait 54
ares 42 centiares.
2° Lors du recensement précédent (1866)
la Relgique comptait 18, !96 religieux, pos- j
Cinquanticine anniversaire
de l'indépendance de la Belgique.
EXPOSITION NATIONALE DE 1880.
Nous publions a titre de renseignement
l'extrait suivant d'une circulaire émanéé de
la Commission des fêtes jubilaires de 1880:
Bruxelles, le26 Avril 1879.
Ltt procession du St-Sang.
Une splendide journée de printemps a fa-
vorisé lundi la célèbre fète religieuse et com
munale de la ville de Rruges.
Déjti de grand matin, des milliefs de pèle-
rins parcouraient en priant l'itinéraire tradi-
tionnel de YOmmeganck. L'arrivée successive
des trains déversait a chaque instant de nuu-
veaux flots de monde dans la ville. II faut
remonter aux plus belles aunées pour retrou-
ver pareille foule et. pareil entrain.
La mesure tracassière par laquelle le mi
nistère a défendu d'afficlier dans les gares les
placards qui aunoncenl. les fêtes du St-Sang,
n'a point obtenu le résultat désiré. Rien au
contraiéè! 11 semble que ia vengeance mes-
quine des sept frères magons a été la meilleu-
re des réclames. Done, il y avait foule énor-
me ii Rruges.
Ce qui nous a plus particulièrement ému,
c'est l'hommage solennel rendu au Saint-Sang
par les autorités communales de la ville de
Rruges.
Nous vivons dans un siècle de scepticisme
et d'apostasies. Dans toutes les villes beiges
de premier ordre, le pouvoir administratif est
entre les mains des ennemis de l'Eglise.
A Rruges, cependant, par une exception
glorieuse pour l'antique capitale de la Flan-
dre, le conseil communal est compose de
clirétiens qui sont fiers de leur religion et de
leur baptéme.
Aussi, au moment méme oii un gouverne
ment libre-penseur veut. bannir de lenseigne-
ment public le Christ qui a sauvé le monde,
ces hommes de coeur out tenu a donner a
leurs comméttants un exemple public de leur
foi en Jésus-Clirist.
Ilonneur a ces nobles magistrals! Honneur
au bourgmestre M. le cointeA. Visart! Ilon
neur aux dévoués échevius MM. llonse,
baron de Crombrugge, Cauwe et Fonleyne!
Ilonneur a M. le chevalier Ruzette et a ses
collègues du Conseil Communal qui suivaient
en corps larelique du Saint-Sang.
Nous sommes de ceux qui croient que les
pouvoirs publics, comme les simples particu
liere, s'honorent eux-mêmes, en rendant
hommage au Rédempteur du genre liumain;
c'est pourquoi nous aimons d'insister sur le
retour aux traditions sept fois séculaires qui
ont été complétement rétablies Lundi a la
grande édification de cette catholique cité.
Ghronique religieuse
NOT1UE-D/yiE DE LOUUDES.
Faits divers.
t
INDUSTRIE. AGRICULTURE. HORTICULTURE.
Messiers,
IJne exposition d'industrie, d'agriculture et
d'hortieulture s'ouvrira le 15 Juin 1880 et sera
fermée le 15 Octobro de la méme anuéé. Ella
aura lieu a Bruxelles, au champ des manoeuvres.
Cette exposition doit être avant tout une oeuvre
nationale.
Nous aurons très-prochainement l'honneur de
vous communiquer une classitication des pro
duits admis a l'Exposition. KI le comprendra une
section des arts industrials dan'8 le présent et
dans le passé.
Aujourd'hui nous venons vous prier de nous
envoyer au plus tard le 30 Mai. prochain, a vee
toutes les indications roquises, le bulletin d'in-
scription (1).
Nous avons le devoir d'insister sur cette date
paree que le temps presse et que l'honneur mê-
me du pays est engage dans le succès de l'entre-
prise.
Chaque exposant recevra une médaille et un
diplome.
Des primes spéciale» seront allouées pour cer-
taines categories de produits de l'agriculture ot
de l'horticulture.
Nous avons l'assurance quo le Gouvernement
preödra a sa charge la plus grande part, sinon la
totalitó, des lrais de transport par chemins de
Ier, de reception, d installation, de placement,
de surveillance et de réexpédition des produits
exposés.
L'emplacement, la force motrice, l ean et le
ga/, seront fournis gratuitement.
Pour la commission de l'Exposition nationale:
I.e Secrétaire général, Le Président,
Ad. De Vergnies. j. AnspaCh.
Pour le comité d'administration de la commis
sion des fêtès nationales:
Le Secrétaire, Le Président.
J. Rousseau. Gte de Merode-Westehloo
N. B. Pour jöuir de la franchise de port. les
lettres et communications adressées a la Gom
mission industrielle de l'Exposition nationale
doivent porter la suseription suivante: A Mon
sieur le Président clc la Commission ihdustrielle
de VExposition nationale de 1889, O Bruxelles.
(1) Ce bulletin doit contenir:
Nom, prénoms ou raison sociafe, profession
domicile, (commune, rue et numéro), designation
des objets a exposer, nombre ouquantité, espace
demandé (mètres) dans les halles couvertes dans
les parties non abritées, situation des usines
fabriques ou ateliers d'oü proviennent les pró-
duits, commune, rue, numéro,
ÉGLISE DE SAINT MARTIN.
Apostolat de la prière en l'honneur de N D de
Lourdes, pour la conversion des pécbeurs.
Satnedi 10 Mai, Messe solennelle ii 7 heures.
Bernadette Soabirous.
Derniëre nialadie. Mort. Fanéra 'lles.
Bernadette Soubirous vieat de s'éteindre dans
le Seigneur; sa mission était achevée et sou ame
prete pour le eiel.
L enfant innocente et naïve, la religieuse con-
staniinent fidéle a ses vreux et observatricoVru-
nuleuse de sa régie, la douce victiine qui porta
du rant sa vie entière, le sceau di vin de la croix'
soeur Marie-Bernard allait reeevoir le bonlieur
que lui pronnt la ïerge iinmaculée.
Elle avait admirableraent rempü la mission
que lui conlia la Mére de Dieu. Pendant plus de
buit ans, elle lui avait rendu témoignage devant
les i'.ines, racontant avec une simplicifé évangé-
lique ce quelle avait vu et entendu, se pré ant
aux exigences .le la curiosité etaux tortures d'in-
terrogatoires quelquefois malyeillants et perfi
des, ne se contredisant .jamals et linissant
vent par convainci-e méme les
prévenu's.
esprits les
Plus
Enfin, elle avait trouvé le silence et la naix
clier convent de Saint-Gildas, a Nevers'
plus de douze ans d'une vie de religieuse n-oe
le, elle avait, le 22 Septembre 1878, Vait il"
voeux perpétuels et s'était ainsi ensevelie
mais dans le coeur de son Iüpoux crucifié. LVj
ble vierge était prêto pour les noces de fAmmaü
Reu de jours aprés sa consecration dSiinfii--
et solennelle, soeur Marie-Bernard futaitriiitr'.b
sa derniöre et eriielle maiadie; et le i i Déreishii
1878, en l'octave de rimmaculée-ConceptioR elb
reprit a l'infirmer-ie sa place ordinaire. muVMp,,„
devait plus quitter. "c
Le lendemain 12 et le 13, Dieu lui demaiula d»
proelamer encore, par un dernier et solomiei
témoignage, les nierveilles que la vierge Inrna
culóe lui avait révélées a la Grotte. Soeur Marie
Bernard tit cette deposition supreme devant les
reprósentants des évéques de Tarbes et de xe.
vers, en presence de la supérieure générale dé
la congregation et de son conseil.
Elle tómoigna en ee moment une joie trés
grande, qui ne lui était pas habituelle dn ces oc'
casiotis; elle répondit volontiers a de longuessé
ries de questions; eflé redit avec. charme, dané
sa douce langue des Pyrenees, les paroles torn-
bées des lèvres de Marie. Plus de viugt et un ans i
après les événements, en presence de la mort et
de Péternité; la religieuse aflirma ce qu'elle avait
dit encore enfant; elle fut l'éeho toujours fidéle .b
la Mére du Verbedivin.
1. DERNIÈRE MALADIE.
Bernadette pouvait rnaintenant inourir; déja la
mort la consumait cruellement. L'asthme, qui
avait empoisonnó sa vie entière, la tóurme'ntait
de crises plus fréquentes; sa poitrine étaitdê-
venue plus faible et plus oppressée; une tumeur
énorme enveloppait son genou droit et l'avaitan-
kylosé; enfin la carie dévorait intérieurement
ses os.
La pauvre infirme ne quittait plus le lit ou le
fauteuil, et bientót elle ne reposa plus que sur
les plaies vives qui couvraient son corps délicat
comme son Epoux divin, la religieuse était Dien
sur la croix.
La violence de la douleurluiarracliait descris
qu'elle ne pouvait contenir mais elle les chaiï'
geait en prières ardentes. Elle disait avec éner
gie Mon Dieu. je vous l'olfre... Moil Dieu, je
vous aime.. Oui, mon Dieu, je-la veux; je veils
votre croix.
La croix avait aussi touché son ame. Le démon
la torturait de ces terribles épreuvesde la cons
cience qui donuent ici-bas une idéé de l'enfer
aux ames gónéreuses qui ont acceptó d'etre vie-
times pour les péchós du monde. Bernadette n'a-
vait pas oublie une des grandes paroles dé lal
grotte, la prière et la penitence pour les péeheurs,
Lorsque le directeur do son ame la lörtirtait par f
la pensée du Giel et par le souvenir des attraits
divins de la sainte Vierge qu'elle avait contem-1
plee a la grotte - Oh oui, répondit la religieu
se, cette pensée me fait dn bien.
La croix brisait ainsi les liens qui rattachaieol i
Bernadette k la vie. Quand on l'engagéaitaenl
(aire le sacrifice Ge n'est pas un sacrifice, di-1
sait-elle, de quitter une pauvre vie, dans laquel-
le on éprouve tantdedillieultés pourappartenir!
a Dieu.
A mesure que son corps se consumait, sont
ame prenait une nouvelle force. La vie semblaitl
s'étre concentrée dans ses grands yeux, qui de-1
venaient de nius en plus limpidés et radieux. Ié t
s'animaient d'un feu celeste lorsqu'elle regardait f
le ciel, la croix ou l'image de Marie.
L'aumónier de la communautó, M. 1'abbéFeb-l
vre, pense qu'elle eut un pressentiment de sa
mort prochainq. Qu'avez-vous demandé d saint I
Joseph t disait-il a soeur Marie-Bernard, après I
la fète du 19 Mars. La religieuse répondit avec1
force - Je lui ai demandé la grace d'une bonne
mort.
II sembla qu'elle allait être exaucée. Le 2S
Mars, son conl'esseur lui porta les sacremenfi
des mourants. Avant de lui donner Ie saint via-
tique, le prètro lui lit line courte exhortation.
Saeur Marie-Bernard paria a son tour d'une vois
forte qui surprit ['assistance; - Ma chère mére. je
yous detnande pardon de toutes les peiues qqe
je vous ai laites par mes infidólités uans la vie
x religieuse. Je demando aussi pardon a nies
compagnes des mauvais exemples que je l6tir
ai donnés. -
La mort ne vin» pas encore et dans les rares
instants de répit que lui lajssait la douieur,sI
nature naïve revi nait a une joie enfantine; ellej
retrouvait quelquefois, méme en parlant de sa f-
mort, les douces et aimables plaisanteries Qi"l
tombaient de son coeur toujours jeune et riant. 1
Mais la cruelle maiadie reprenait bien vite so® s
horrible travail de-destruction. Les souffranceii
physiques et morales redoqblèrent surtout J"' I
rant la grande semaine des douleurs de Jésu^ I
Le Sauveur voulait associer sa courageuse époirl
se au grand et terrible mystèro de sa Passion.
- Queferez-vousa Paq'ues? - disalt-on a la P3'|
tiente. Elle répondait - Ma passion dnrer»|
jusqu'a ma mort. (A continue»'-) I
A i-ARTiR du 15 mai Prochain, il sera mi-
la disposition du public, au prix de 20 centime-
des cartes postales" internationales avec rép®sê
payée.
Les couleurs des cartes postales sont
comme il suit: cartqs simples de 5 centime e'