5 ORG ANE C ATHOLIQUE DE L'AR R OMDISSBMENT. SAM EDI 10 Mai 1879. 10 centimes le numéro. 14e année. Nü 1394. On s'abonne rue au Beurre, 6B, a Ypres, et a tons ies bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix <le l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus, Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port a 1'adresse ci-dessus. Les annonces content 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal paier.t 30 centimes la ligne'. Les insertions' judiciaires, 1 franc la ligne. I.es numéros supplé- iaentaires content du francs les cent exeiuplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó les 2 Flandres) s'adresser a YAgence Havas I.affite, et O Bruxellös, 80, Marclïé aux Herbes, et a Paris, 8, Place do la Bourse. Resume politique. FRANCE. Pendant que les opportu- nistes, croyant être des tacticiens consommes, s'efforcent d'entrainer le parti républicain francais contrele« clerical isme, les intran- sigeants, sans se laisser distraire par la di version de M. Gambetta, s'occupent de la question sociale. La Resolution fran^aise nous signale le réveil du quatriemè état et ses préparatifs pour livrer la bataille au passé. La feuille intransjgeante donne aussi sou cri de guerre qui est significant'L'uuiversa- lisation du travail et de la propriété, de ['instruction et des jouissances la réci- yrocité des droits et des devoirs; le perfec- tionnement et le bonheur de tous les êtres humains, sans distinction de sexe, de cou- leur, de race et de nationalité; en un mot, finstauration de la justice et de la morale dans la soe.iété universelle des hommes égaux, instruits et libres. G'est bien un programme de transformation socialeet d'une transformation sociale supérieure a tout cc qui aété tenté jusqu'a nos jours, a Exami- nant ensuite si les act.es répondent aux paro les, elle cite la Commune de Paris, les coni- buts de Valence, de Seville, les ententes en Italië, le socialisme en Allemagne, le nihilis me en Russie, et conelut a l'existence et a la formation rapide d'un parti de favenir, d'un immense partisocialiste, qui eroiten nom- bre et en puissance; qui, appelant les foules a lemancipation, c'est-a-dire a la dignité, au savoir, a la moralité, a la justice el au bon- beur, fait déserter les vieux temples des vieil- les divinités et jette les assises du temple ideal de justice que les generations dont la nötre est le précurseur élèyerpnt a Yhumaiii- té. La Marseillaise ne considère pas comme sérieuses les menaces des opportunistes fran cais contre la religion. Elle dit que la véri- té, e'est qu'on a voulu donner le change a l'opinion et détourner ses preoccupations, et elle pose le dilemme suivant: De deux choses 1'une: Ou bien les catholiques,le mot cléricaux et le mot jésuites sont, encore deux menson- ges, deux faux-nez, ou bien les catholi ques sont, réeilement une menace permanente pour nos institutions, et alors il n'y a pas it bf'siter: il fuut les réduire ii l'impuissance. Que ia commission du budget supprime dès demain les cinquante et quelques millions alloués aux cultes par l'Etat. Personne n'est obligé de nourrir, d'entretenir, de faire vivre grassement ceux qui lui sont notoirement bostiles et lui font la guerre. Que le Gouvernement, comme il en a la fa- oulté et le pouvoir, expuise immédiatement de 1 enseignement public quiconque porte une robe, de prètre, de Frère ignorantin ou de religieuse Ou bien les catholiques, quelle que soit leur antipathie contre le régime nouveau; quels que soient leurs regrets, leurs aspirations, leurs tendances, leurs espérances; ou bien les catholiques lie sont plus pour nous un ob stacle immédiat, et alors que signiflent. vos cris d'alarme, votre pseudo-guerre ii ou'tran- ce, vos lois "soi-disant anticlëricales, vos ar ticles a nticléricaux, vos innombrables romans anticléricaux N'est-ce done qu'une ridicule comédie Si le cathqlicisme est un peril social, osez done l'attaquer en face, le poursuivre impi- toyablemenl, sans trève ni merci, comme nous l'avons fait en 1789 et en 1793 Pas de moyens détournés, pas de finesses legis latives, pas de demi-mesures il faut pren dre le taureau par les cornies pt fignorantisme par les oreilles. Je vous défie de sortir de ce dilemme. Au moins, voilii qui est franc ORIENT. L'évacua.tion de la Rou- mélie oriëntale par les troupes russes est commencée. La Grèce a demaudé fintervention des puissances pour réglcr le différent! qui s'est éleyé entre elle et la Turquie. Vaeoub-Khan est arrivé au camp anglais pour trailer de la paix. ALLEMAGNE. -A Berlin on prépare les noces il'or de l'Empereur et l'on convient d'avance que, bien que portant le nom d'un métal supérieur, elies ne seront pas aussi brillautes que celles de l'Empereur d'Autri- elie. La discussion des lois llnancières amè- nera probablement: une scission dans le parti national libéral. RUSSIE. UUnigers dit tenir de source sure que l'Empereur n'a nullement l'intention d'abdiquer. Au moment de sou depart pour Livadia, (qui n'a d'autre raison que. sa santé,) TEmpereur ajouta: Je resterai jusqu'a mon dernier souffle lit oü Dieu m'a placé, et ce n'est pas dans un moment de danger que j'abandonnerai mon peuple au salut duquel il m'a été ordonné de veiller. tée, mise it la disposition des organisateurs du Meeting par le propriétaire de cette insti tution. Les divers bratèufs qui out pris la parole dans cette reunion ont pu monlrer, une fois de plus, tout ce que le projet dé loi sur l'en- seiguement primaire renferme d'attentoiro aux droits des catholiques. lis ont fait ressor- tir le caractère anti-religieux et anti-sbeial du projet,ainsi que ses consequences au point de vue de la liberté communale. La politique du ministère a été également stigmatised. II faut que le corps électoral connaisse a fond les projets des hommes néfastes qui gou- vernent et les moyens qffijs comptent méttre en oeuvre. La nouvelle lol electorale qu'ils projettent' est un iiöuvel attentat aux droits d'une foule de citoyens. Les catholiques doivent s'élever contre ces mesures tyaimiques. L'ëmotion qui s'est em- parëè du pays est la prcuve qu'ils compren- nent toute la gravité de la situation. Le nombre de signatures recueillies jus- qu'ii ee jour s elève a 300,000, toutes éma- nées d'électeurs ou de pères de familie, et le mouvement ne s'ari'ête pas. La discussion de la loi aux Chambres achè- vcra s'ëclairer le pays. Demain, II Mat.- Meeting aElverdinghe, a 4 heures. Pro testation coat re la loi Van Humbeeck. Le Meeting de Dickebusch a réussi comme ceux qui favaient précédé. Le sentiment de repulsion queprouve le peuple pour les pro jets du ministère gueux devient de plus en plus profond. Plusieurs communes deman- dent qu'on organise des reunions et la foule y accourt toujours plus nombreuse. Le nombre des auditeurs s'élevait a plus de 600 au Meeting de Dickebusch. Une teute avait été dressée dans la cour de l'école adop- Loi sur 1'enseignement. La discussion du projet de loi et surtout les discours des membres de la gauche vien- nent jeter une compléte lumièi'e sur la porlëe réelle de la loi \'an Ilnmbeeck. Les logiciens du parti tirent les consëquen- ces des principes posés par les opportunistes. Gcux-ci, avec riiypocrisie qui leur est na turelle veulent marcher lentement pour about,ir surement. Les au tres ne s'arrêtent pas aux finesses de la tuctiquo. Le libéralisme est la librê-pen- sée ou il n'est rien, et. le prètre, c'est Teririe- mi. II faut agir en coïïséquence, carrément et sans phrases. De lit ces discours vraiment étonnants qui ont été prononcés ces derniers jours. Relevons un passage de la harangue de M. Goblct d'Alviella, un avancé de la gauche: Je commencerai par me rallier aux ob servations ou plutót aux réserves forniulées, il y a une dizaine de jours, par l'honorable M. Willequet. Comme lui, je regrette que le projet de loi ne consacre pas l'obligation de l'enseigne- nient comme corollaire de la secularisation; i comme lui, je regrette que ie projet de loi fasse encore une part quelconque h l'ensei- gnement rcligieux:, et tont, en prenant acte de cette importante declaration dc ia section centrale qu'auc-une espèce de convention ne sera fölérëe entre les administrations comnm- nalès' et le clefgë, je tiens ii. déclarer que jo j cbnsidère cbmme inutile et darigereuse la clause qui róu'vre au prètre les porles de lecole, füt-ce mèmèaprès leslieMresde das- se, pour y donner l'enseignement religieux. La loi actuelle aurait pu clore la question de la sëcularisation de l'énèeigneihenl; elle hen fait fieri, et je cfois rié pas êti'e un faux prophéte en vous disant que l'agitation sur cette question ne disparaitra pasdu paysavant que nous ayons pu obtenir la satisfaction com pléte que demande une part ie du libéralis me. J'ajouterai que les concessions que le gouvernement a du faire aux 'scrupules de certains libéfaux qui repoüssent encöre la së cularisation compléte de l'enseignement, re- présentent pour irioi le maximum de ce que je puis concéder en pareille matière. Je voterai le projet de loi tel qu'il est présenté, bien que je voterai a contre coeur les dispositions auxquellesjë fais allusion et j'espère que la netteté de cette declaration permettra d'ajouter qu'il me sera impossible d'aller plus loin dans cette voie. Ainsi les avancés votent la loi. Ne pcut-on pas dire dès lors quelle cbntient en germe tout ce qu'ils désirent voir se réaiiser et qu'ils espèrent que son application liatera le mo ment oil la franc-niaronnerie verra la réali- sation de ses voeux: la déchristianisation du peuple beige. Electeurs et pères de familie, songez-y. 11 v va de favenir de la société entière. M. Yan llutnbeeck condamnc par M. Frère. M. Van Humbeeck, mmistré de l'enseigne ment, vient de sommer la viïle de St-Nicolas de construire deux nouve.lles école.s primai- res dont le conseil communal de cette viïle cpnteste, ;i l'unanimité de ses membres, l'utilité. C'est lii une grave ingérence dans les affiii- res communales que M. Frère a condamuéc en 1851 dans des termes qui mentent d'etre reproduils. Voici les jiaroles qui out été prononcées, dans la séance du 2 Aoöt 1851, par le chef du cabinet: Comme vient de Ie dire M. de Tlieux, personne ne peut. vouloir jeter la perturba- tion dans les finances des villes; ce serail compromettre sérieusêment la liberté coni- niunale, car la liberté communale repose dans la caisse communale. Journal d'Ypres

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1