Qu'y a-t-il de plus grave que cela au
point de vue de la liberté communale? Le
principe actuel, c'est que les communes dé-
r> libèrent, proposent, décident même d'une
manière absolue dans certains cas, sur tout
ce qui intéresse l'administration de la com-
mune. Quelques-uns de leurs actes doivent
être soumis l'approbation de l'autorité
supérieure. Mais l'initiative de l'autorité su-
périeure, quant a l'administration des com-
munes, je ne sache pas qu'il y en ait un
seul exemple dans nos lois.
Les trucs liberaux.
L'Agence Havas nous communique la dé
pêche suivante, expédiée aujourd'hui de Ro
me. Nous la reproduisons sous toutes réser
ves
Un échange ultérieur d'observations qui
a eu lieu entre le Vatican et le ministre de
Belgique Rome a établi l'attitude respecti
ve des deux partis afin d'éviter les conflits.
Le Vatican fera tout ce qui est possible
pour empêcher que la discussion de la loi sur
lenseignement dégénéré en lulte politique.
Nous ignorons jusqu'a quel point cette dé
pêche est l'expression de la vérité des faits
diplomatiques. Dans tous les cas, elle est fort
mal rédigée.
II est certain que la lulte actuelle est poli
tique; car, nous, citoyens catholiques, nous
n'avons pas h discuter avec le gouvernement
sur des questions de dogme. Nous revendi-
quons nos droits civils et politiques de ci
toyens beiges. L'Etat beige a la prétention de
créer un enseignement officiel aux frais du
Trésor public. Nous avons aussi bien que le
trancs-macons, les libres penseurs, les pro
testants et les israélites, le droit constitution-
nel de dénier au ministre le droit de fonder
un enseignement qui répugne absolument, h
nos consciences. Journal de Bruxelles.)
Tous Francs-macons.
Voici une preuve que le pays est entière-
ment sous la dépendance de la boutique
maconnique.
Les ministres qui composent actuellement
le cabinet sont tous Francs-macons.
F.*, frére-orban est prince du Royal Secret
de la Loge de Liége la Parfaite intelligence
F.*, p. van humbeeck est Lieutenant Grand
Commandeur du Suprème Conseil, de la Lo
ge les Amis Philanthropesde Bruxelles
F.-, j. bara, Commandeur du Temple de
Jérusalem, de la Loge de Bruxelles les Amis
Philanthropes
F.-, b. renard, Grand Commandeur du Su
prème Conseil, 33" degré
F.-, rolin-jaequemyns est affilié la Loge
le Septentrion, de Gand
F.-, graux it la Loge les Amis de l'Umon et
du Progrès réunis, de Bruxelles et
F.', sainctelette it la Loge de Mons la Par
faite union.
A la Chambre nous comptons comme mem
bres du Tablier, du Compas et de l'Equerre,
les FF.-. Anspach, Bergé, Couvreur, d'An-
drimont, Dansaert, de Fré, De Fuisseaux,
de Kerchove de Denterghem, Delhoungne,
Demeur, Delvigne, Dupont., Goblet, Guillery,
Jamar, Janson, Jottrand, Lescarts, Lippens,
Lucq, Mallar, Ölin, Puissant, Tesch, War-
nant, Washer, Willequet, et plusieurs autres.
Au Sénat nous voyons les FF.-. Bisschof-
fsheim, Bonnet, de Looz, de Renesse, de
Sélys, De Vadder, Fléchet, Sacqueleu, Ter-
celin, Van Schoor et autres.
Au conseil communal de Bruxelles pres-
que tous les membres.
A Bruxelles la maconnerie est maitresse
de l'administration des hospices et des höpi-
taux, des bureaux de bienfaisance, des crè
ches et écoles communales ils sont maitres
de 1 'Ecole Modèle, de l'Ecole Gatti et du De
nier des Ecoles gueux.
Les francs-macons se trouvent en grand
nombre dans les bureaux des différents mi
nistères; il sont it la tête de l'école militaire,
etc.
Presque tous les rédacteurs des feuilles li-
bérales appartiennent it la Maconnerie.
A Anvers, Gand et dans d'autres grahdes
villes, il en est de même.
L'Etoüe fait un trés joli métier de concert
avec le Journal de Liége et Ylndépendance
ces journaux ont des correspondants qui es-
pionnent au pied de la chaire deux Lazaristes
allemands résidant en Belgique, et les déla-
tions de leurs honnnêtes reporters arrivées,
ils dénoncent eux-mêmes ces religieux h M.
Bara, pour qu'il les expulse du pays.
En 1828 et 1829, Libry-Bagnano faisait
le même métier.
Collége electoral d'Ypres.
AVIS.
ELECTION DU 26 MAl 1879.
Le Président du Bureau principal informe
MM. les Electeurs qu'il recevra les proposi
tions de candidats, leurs acceptations et les
listes de témoins qu'ils auront désignés, it
dater du 17 jusqu'au 20 Mai inclusivement,
de trois heures it cinq heures de relcvée, au
Palais de Justice, Place de ce noin, N° 2.
Passé ce délai, aucune proposition ou ac
ceptation de candidature et aucune désigna-
tion de témoins ne sera plus recevable.
La liste officielle des candidats sera com
muniqué le 22 Mai, au même lieu et aux
mêmes heures.
Lc Président,
Sartel.
Nominations ecclésiastiques.
Necrologie.
NOTRE-DAME DE LOUR DES.
o
Mgr l'Evêque de Bruges a nommé:
Curé a Steene, M. Lawaisse, vicaire a Rum
beke;
Vicaire a Rumbeke, M. Corselis, ancien coad
juteur a Rumbeke;
Vicaire de Notre-Dame a Roulers, M. Debac-
ker, ancien coadjuteur a Ousselghern;
Vicaire de St-Jean a Poperinghe, M. Destoop,
coadjuteur deM. le curé de Moerkerke;
Directeur de l'höpital de Wervicq, M. Verwil-
ghen, vicaire de St-Jean a Poperinghe, en rem
placement de M. Terrier, décédé.
Vicaire de St-Eioi Courtrai, M. Devacre,
coadjuteur de feu M. le curé de Vlamertinghe.
Cette semaine est décédé, muni des sacrements
de Notre Mère la Sainte Eglise, le lieutenant-
général Thiebauld, ancien ministre de la guerre.
11 a succombé a une longue et douloureuse ma-
ladie.
Bernadette Soubirous.
Dernidre maladie. Mort. Funérailles.
r—sa—
Suite et fin.
II. MORT.
Paques arriva avec les allégresses de la Re
surrection. Sosur iMarie-Bernard était toujour-s
au Calvaire ou a Gethsémani.
Le Mardi de Paques fut le jour de son agonie
spirituelle. Le démon la tourmenta violemment,
comme il a tourmentó Jésus-Christ et ses saints.
Dans la nuit du I.undi, on i'entendit s'écrier plu
sieurs fois: Va-t'en, SatanLe matin, elle
conlia a son directeur que le démon lui avait cau
se une grande frayeur en essayant de se jeter sur
elle; mais quelle avait prononeó le «om de Jésus
et que tout avait disparu.
I.'athléte du Christ se fortifia, le Mardi matin,
par le saint viatique, et le combat recomrnenca
bientót. Le soir, la sceur Nathalie, seconde as-
sistante de la congregation, en qui la soeur Marie-
Beri ard avait une religieuse confiance, se trou-
vait prés d'elle- Ma ciiére soeur, j'ai peur...
«j'ai peur, - s'éeria la pauvre agonisante. La
religieuse cherchaa la calmer. —«Ah! reprit-
elle, j'ai tant rec;u de graces! J'ai peur d'en
avoir si peu profité La chère sceur lui rappela
les misóricordes inlinies de Jésus. Le doux Sau-
veur est assez riche pour payer toutes nos det-
tes; et nous aussi, nous voulons vous aider par
nos priéres. Soeur Marie-Bernard poussa com
me un cri de bonheur: maintenantje suis tran-
quille. Ce calme dura jusqu'a la fin.
Le Mercredi, 16 Avril, steur Marie-Bernard
était assise sur son tauteuil, priant et attendant la
mort. A une heure après midi, elle fitappaler son
confesseur; elle voolut se purifier encore par le
sacrement de penitence. Elle prononca avec
amour le doux nom de Jésus, dans l'intention de
gagner l'indulgence plénière que l'Eglise accorde
aux mourants.
On récita les priéres des agonisants. D'une
voix faible, mais distincte, elle répétait les actes
qu'on lui suggérait. Tous les assistants remar-
quaient avec émotion que, de temps en temps,
ses grands yeux s'ouvraient avec vivacité et je-
taient des regards de feu sur le crucifix, attaché
a la muraille. On le mit entre ses mains délail-
lantes.
Le prêtre lui rappela la parole du Cantique des
cantiques, par laquelle l'Epoux divin invite l'a-
me fidéle a le placer, lui, soa Epoux, comme un
sceau sur son cceur.
I.amourante saisitavec lorce le crucifix et le
tourna vivement vers son coeur, comme si elle
avait voulu I'y enfoncer. On attacha le crucifix
sur sa poitrine, de manière a ce qu'elle put le
baiser et le presser sur son coeur. On la vit aussi
étendre ses deux bras en forme de croix, en
murmurant: Ah! je l'aime.
11 était deux heures: la mort tardait a venir.
L'agonissante la croyait encore éloignóe: elle
congédia le prêtre, qui alia entendre des confes
sions, et les sceurs qui allèrent dire a la chapelle
les litanies du Saint-Sacremeut. Soeur Marie-
Bernard coutinua a prier avec quelqnes compa-
gnes.
A deux heures trois quarts, soeur Nathalie, qui
venait de se confesser, se sentit intérieurement
pressée de monter a Tinfirinerie. Renvoyant a un
autre mement son action de graces, elle s'em-
pressa d'aller auprès de la mourante.
En entrant, elle la voit lui tendre les bras
Aidez-moi; lui dit-elle, priez pour moi. Par
deux fois, lui tendant ses mains suppliantes, elle
lui adressa la même demande. Les priéres de ses
chères sceurs lui rendirent un peu de force. La
mourante demanda pardon a soeur Nathalie des
peines qu'elle lui avait causéos. C'était bien i'é-
pouse de Jésus, doux et humble de cceur.
Elle chercba encore sa force en Jésus crucifié
prenant amoureusernent son crucifix, elle balsa
lentement chacune des cinq plaies du Sauveur.
Puis elle fit signe qu'elle voulait boire; et, te
nant elle-mémele vase de ses mains défaillantes,
elle but par deux fois quelques gouttes.
Avant d'approchei'ie vase de ses livres, Berna
dette fit solennellement un de ces grands signes
de croix qu'elle avait appris de la Mère du Sau
veur. Ce beau signe de croix émut les témoins
de l'agonie, comme il avait ravi les témoins de
l'extase.
La fin approchaitBernadette était dans la
paix. Les sceurs récitérent encore d'autres prié
res. La mourante s'y joignait du cceur et même de
sa voix presque éteinte. Enfin, elie murmura
deux iois la second partie de 1 'Ave Maria, qu'elle
avait si souvent et sijoyeusementredita la grot-
te. Une troisième fois. elle ditSainte Marie,
mère de Dieu... - Elle ne put achever.
Ses eompagnes, la voyant mourir, se hatèrent
de dire: «Jésus, Marie, Joseph, assistez-nous
dans notre dernière agonie.
Bernadette inclina la tête et rendit son ame k
Dieu.
11 était trois heures, l'heure oh Jésus mourut
sur la croix.
C'était le Morcredi, le jour consacré a saint
Joseph, le biehheureux patron, a qui Bernadett
avait deinandé lagrSee de la bonne mort.
C'était le -Mercredi de Paques. A pareil jour
il y a vingt-un ans, Bernadette, en extase devaut
la Vierge de la grotte, avait tenu son cierge at
lumé entre ses mains, sans ressentir aucune at
teinte de la flamrne qui passait a travers se,
doigtsjoints pour la prière.
Aprés vingtet un ans, le Mercredi de Piques
Bernadette, cette douce tumiére que la Viergj
Inimaculée avait placée sur le chandelier de la
sainte Eglise, cette pure lumière s'éclipsait icj.
bas, mais pour aller briller parmi les étoilesdu
paradis (f).
En ce jour, l'Eglise chantaitVoici le jour
que le Seigneur a faitréjouissons-nous, tres-
saillons d'allégresse ence beau jour .Alleluia!,
La liturgie sacrée rappelait la gloire du Sau
veur ressuscité, et montrant, a la fin de siècles
les membres du corps mystique de Jésus ressus-
cités avec leur Chef, elle leur adressait la parole
du souverain Juge: Venez, les bénis de mon
Père, posséder le royaume qui vous a été pré-
paré (2).
Le doux Sauveur aura dit aussi k son épouse
fidéle: Venez, levez-vous, ma bien-aimée; l'lii-
«ver de cette vie mortel le est passé avec ses
-épreuves les fleurs de l'éternel printempsont
brille sur la terre des vivants. Vous m'avez
suivi dans les humiliations et les douleurs da
«Calvaire; suivez-moi dans la gloire et les déli-
ces du Paradis.
La Vierge immaculée aura dit aussi son
humble servante Vous avez été fidéle a votre
«promesse, et je serai fidéle k la mienne Vous
m'avez fait la gr&ce de venir a la Grotte pen-
dant quinze jours, et vous m'avez honorée jus- i
qu'au dernier soupir de votre vie; et moi. je
- vous fais aussi la grace que je vous ai promise.
Vous n'avez pas eu le bonheur de ce monde,
venez le goüter dans l'autre, oh vous attend Jé-
sus.
III. I.ES FUNÉRAILLES.
Lorsque sceur Marie-Bernard eut rendu le
dernier soupir, toutes les religieuses vinrent
avec respect déposer sur le front de la vierge le
baiser fraternet de I'adieu.
Le lendemain, la dépouille sacrée fut exposée
dans l'église du eouvent. Bernadette était revètue
de ses nobles habits de religieuse. Une couronne
de roses d'argent brillait sur son voile noir. Ses j
mains blanches tenaient et semblaient serrer en
core son crucifix. Ce visage virginal, qu'avait
transfiguré l'extase, maintenant respeeté par la
mort, était blanc, calme et doux. Ses grands
yeux, a demi voilés par les paupières, semblaient
toujours prêts a s'ouvrir comme pour contem-
pier encore la Vierge I mmaculée. Bernadette pa-
raissait dormir sur ce lit triomphal; on ne pon-
vait se lasser de contempler la chère soeur, et
les petits enfants se penchaient vers ellè avec
amour.
Le corps demeura exposé pendant trois jours.
La ville de Nevers accourut pour la voir et prier
i ses pieds. L'église se trouva encombrée; il lal-
lat arréter k la porte ceux qui se pressaient pour
entrer et organiser a l'intérieur un ordre qui
permit a tous de se mouvoir sans accident. Cette
foule si pressée était silencieuse et pénétrée
d'un pieux respect.
Plusieurs religieuses étaient occupies k faire
toucher au corps de la sceur les objets divers
présentés par la foule. La veneration populaire
glorifiait déja Thumble Bernadette.
Les funérailles furent célébrées le Samedi-
Mgr I.elong, évèque de Nevers, donnait la con-
firmation a l'extrémité de son diocèse, dans les
montagnes du Morvan. Apprenant la mort de
Bernadette, l'óvóque s'empressa d'interrompre
sa tournee pastorale pour venir rendre un m>"
gniflque hommage a la mémoire de l'enfant pri-
vilégiée de Marie. Autour du pontife se pres
saient ses grands vicaires, les chanoines, le cler-
gó de la ville et des environs, et quelques prètres
venus de loin, entre autres le R. P. Sempé, supé
rieur des missionnaires de Notre-Dame de Lour-
des, et M. l'abbé Pomian, aumónier de Thospiee
de Lourdes, qui avait préparé Bernadette a B
(1) Des documents incontestables prouvent qu«
cette apparition eut lieu le Mercredi, et non
Lundi de Paques. On a déja remarqué que
mère de Bernadette était morte, en priant. I#8
Décembre 1866, a trois heures, pendant qu°"
chantait pour la première f'ois, a la chapelle del>
Crypte, les vêpres de l'irnmaculée Conception-
Son père mourut très-chrétiennement le 4 Mar-;
anniversaire du dernier jour de la quinzaine des
Apparitions. Le Maitre souverain des temps dis
pose les jours et heures pour la glorification oe
ses ólus.
(2) Introit de la messe du jour.