ORGANE CATHOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT. MERCREDI 14 Mai 1879. 10 centimes le numéro. 14tt année. Nw 1395. mianr- fr On sabonne rue au Beurre, GO;, a Tpres, et a tous les bureaux de poste du rovaume. Résumé politique. ROME. Après une allocution oü il a traité surtout des affaires orientales, le Papc a publié aujourd'hui les noms des cardinaux nommés. 11 a pourvu Frascati, donné au cardinal Pitra, Albano et vingt autres siéges 11 a accordé le pallium aux arclievêques de Bénéyent, Smyrne, Dublin, Scopia. FRANCE. Une crise ministérielfe, conduite, écrit-on, par Gambetta, est ii la veille d'éclater. II s'agit de la prefecture de police et du retour des Cliambres a Paris. Les joumaux donnent a ce sujet de tongues expli cations, d'oü il résulte que le gouvernement francais, n'ayant aucun programme bien ar- rèté et manquant totalement de principes sérieux, va ii la derive. Gambetta voudra l'avoir sous sa main et d'autre part les avan cés, conduits par M, Glemenceau, réclament leur part dans la direction des affaires. La Répubjique est en bonne voie de s'étein- dre une seconde fois dans Timbéeilité ou le sang, selon le mot de M. Thiers. ESPAGNE. D'après une nouvelle de Madrid, les noces du roi Alphonse Xll avec Tarehiduchésse Christine ne seraienl pas les seules que la cour d'Espagne verrait s'accom- plii*. 11 serait question du mariage de la iille ainée de S. M. la reine Isabelle, Tinfante Marie del Pilar, avec Ie prince imperial d'Au- triche, tils de Pempereur Francois-Joseph. RLSSIE. Les nihilistes continuent leurs terribles exploits, malgré les mesures si rigoureuses prises par le Gouvernement. C'est la revolution dans ce quelle a de plus brutal et de plus sanguinaire. Détruire par l'assassinat. Ln incendie a détruit dernièrement une ville considérable dans ce pays. Le télégraphe nous apporte la nouvelle d'un sinistre sern- blable. La ville d'Irbie est brülée en majeure partie; les dommages sont considérables. - ANGLETERRE. Les nouvelles du Cap sont. meilleures. Les Boers sont rentrés pacitlquement dans leurs foyers et une partie des Zoulous ont fait leur soumission. Le Bref suivant de Sa Sainteté LéonXIlI vient d'etre adressé ii Son Eminence le Car dinal Dechamps, Archevêque de Malines. Nous répondons, en publiant ce Bref, au dé- sir qui s'y trouve exprimé par le Souverain Pontife lui-même LÉON XIII PAPE. Cher fds,salutet benediction apostolique. Les dons qui Nous sont arrivés depuis peu de temps par vos mains, out été pour Nous des dons précieux, et par eux-mêmes et par leur caractère. C'est d'abord l'offrande gétié- reuse de vos diocésains, si opportune daas la situation actuelle et les besoins toujours croissants du Siége apostoiique, offhmde qui emprunte surtout sa valeur aux sentiments de foi el de charité qui en sont la source, et tout particulièrement a i'amour du peuple beige qui ne veut se laisser dépasser par aucun autre en attacliement au Père commun des lldèles. C'est ensuite le don de la première edition compléte de vos écrits, c'est-a-dire des divers ouvrages que vous avez successi- vement publiés, des discours que vous avez pronoucés en chaire, des lettres pastorales et des autres documents que vous avez adres sés ii votre clergé et aux lldèles qui vous sont conliés. Ces oeuvres qui attestent cliez vous la science et l'activité du prêire, du mission- naire et de l'évêque, dans l'accomplissement de ses devoirs, vont désormais dépasser les iimites d'un auditoire particulier et d'un seul peuple pour servir au bien commun de l'Ejgli- se. Accablé comme Nous le sommes sous le poids du gouvernement de cctte Egïise si éprouvée de nos jours, Nous n'avons pu, jus- qu'ici, jouir des travaux de votre plume, rnais votre foi, votre science, vos actes publics (publico gesla tua) ne pennettent pas de dou- ter que vous n'ayez eonsacré tous vos ou vrages ii défendre la vérité, ii confondre Ter reur, ii nourrir la piété, ii soutenir les droits et les prerogatives du Saint-Siége auquel vous avez toujours donné des preuves du plus grand dévouement. Vous comprendrez done facilement avec quels sentiments de recon naissance Nous avous reeu de vous ce dou ble don, et avec quel boniieur Nous venons vous les exprimer aujourd hui. Mais si c'est, ii vous seul que Nous devons des remercie- ments et des félicitations pour vos écrits, c'est vous, au clergé et au peuple fidéle que Nous les devons pour l'offrande du denier de Saint-Pierre. Dites done a tons que les témoignages persévérants de leur filial amour pour Nousne cessent de faire grandir noire très-vivc affection pour les Beiges. En signe de Notre très-particulière bien- veillance, et comme gage des faveurs divines, Nous vous donnons avec amour, 1 vous, Vénérable Frère, et 1 tous vos diocésains, nolre bénédiction apostoiique. Donné 1 Rome, prés saint Pierre, le 21 Avril 1879, la deuxième année de notre Pon- tiiioat. LÉON Xlli, PAPE. Elections provinciales. L'assemblée générale de TAssociation con servatrice est convoquée pour Samedi 17 de ce mois. Elle désignera les candidats pour Télection du 26 prochain. Nous apprenons que le Comité de TAsso ciation a pris toutes les mesures pour soute nir la lutte avec rigueur, et nous ne doutons pas que les candidats catholiques ne sortent triompliants de l'Election. Protestation contre ie projet de ioi Van Ilumbecck. MEETING A ELYERDINGHE. Le succes des Meeting va toujours crois sant. Plus de 1200 personnes étaient reünies Dimanche dernier 1 Elverdihghe pour pro tester contre les funestes projets du ministère franc-mac-on. Monsieur le Marquis d'Ennetières avait te- nu de venir présider 1 cette ré,union. II était arrivé le jour niême de Bruxelles. Les divers oraleurs qui ont pris la parole ont fait un exposé clair et lucide de la ques tion. Leurs discours, écoutés avec une reli- gieuse attention, ont été accueillis avec des marques évidente* de cbaleureuse approba tion. Le peuple 11amand comprend cbaque jour davantage oü le libéralisme veut le conduire sous le masque d'une fausse liberie. II se soulève contre ces néfastes mesures et ne veut pas se laisser dcchristianiser M. l'avocat Verricst, de Courtrai, s'est oc- cupé principalement de montrer par quels movens le libéralisme et la franc-magonnerie espèrent arriyer ii leurs fins. II a dévoilé dans un énergique langage tout ce que le projet de loi renferme d'liypocrisie et de mensonges. II a dépeint l'école nouvelle d'oü le crucifix doit disparaitre, oil on ne parlera plus de Dieu ni des dogmes catholiques, oü les dix commandements de Dieu, cette base irréfra- gable de toute morale, ne seront plus ensei- gnés. Cette école-lii, Torateur Ta opposée l'en- seignement aeluel, a eet enseignement con forme ii nos croyances clirétiennes, ii eet enseignement qui respecte les droits du ca- tholique et du père de familie. Les applaudissements que soulevaient, ces paroles prouvaient que Torateur répondait aux sentiments.de sou auditoire. M. Verriest a terminé son excellent dis cours en rappelant le passé liistorique du peuple flamand, ce peuple la tête dure et qu'on ne peut pas faire plier, surtout quand on s'attaque au plus précieux de ses droits, celui d'etre catholique et de pratiquer libre- ment sa religion. vient de publier un état renseignant les résul- tats du pétitionnement contre le projel de loi Van Ilumbecck. II résulte de cel; état que le nombre total de signatures dépassait au 2 Mai le eliiffre de 283,000, soit 76 pour cent du|nombrö des élebteurs communaux. Sur 230 communes que compte notre pro vince, 218 ont envoyé' des pétitions aux Cliambres, portant 37,000 signatures. L'arrondissement d'Ypres compte 42 com munes; 31 communes aVaient pétitionné avec 6076 signatures. Ce chiffre s'accroitra encore, plusieurs communes ayant envoyé leurs pétitions depuis le 2 Mai. On nous écrit de Menin, 8 Mai Petitionnement. Le comité central catholique de Bruxelles Journal d'Ypres, Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tou le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent ètre adressés franc de port a l'adresse ci-dèssus. Les annonces content 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal paien 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 l'ranc la ligne. Les numéros supplé mentaires eoütent to francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser a ÏAyence Havas Lafflte, et Cle Bruxelles, 89, Marché aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Voici une petite histoire bien vétrique II s'agit encore de la circulaire Rolin. Cette malheureuse panearte venait de prendre terre a Gheluwe. A peine collée sur les murs de l'église de cette commune, elle disparut sous une épaisse couciie de boue. Au lever du jour, M- le bourg- mestre fut prestement informé de ce procédé outrageant. Le paüvre magistrat, tout aburi, s'empressa de remplacer par un nouvel exern- plaire bien f'rais, la feuille do papier traitóe si irróvórencieusement. Hólas le lendemain ma- tin il vit avec etfroi qu'un nouvel attentat avait été commis contre la prose si gentirnent typogra- phiée de son clier ministre et cela malgré l'acti ve surveillance d'un agent de police chargé de sa garde pendant la fluit entière. Ce double scan- dale fut porté a la connaissance de M. le com missaire d'arrondixsement d'Ypres, qui ordonna une enquête immediate. M.lecuré, MM. les vicaires, le sacristain, le bedeau, le suisse, le chaisier, les ehantres, tout le personnel de l'église, furent cités a la barre de M. le bourgmestre. Inquisiteur improvisé, il ne put, malgré sa perspicacité bien connue, dé- couvrir le moindre coupable. M. le commissaire Merghelynck ne se tint point pour battu, et il délégua pour procéder k une nouvelle enquête M. le commissaire de po lice de Wervieq. Les mêmes personnes furent citées et elles comparurent avec une rare bonne volonté devant ce juge destruction d'uii nou veau genre. L'interrogatoire fut long et mifla- tieux, mais il n'aboutit point. Evidemment on n avait pas sous la main les vrais badigeonneurs, et M. le commissaire de police regagna fort pe- naud sa résidencè de Wervieq. Quelques mauvaises langues, car il s'en trouve Gheluwe comme ailleurs, désignent comme l'auteur de la niacülation des affiche Ro- liniennes, certain libéral qui aurait voulu', dit-on, faire une niche h son curé et a ses vicaires en les dénoncant en haut lieu. Quoiqu'ilen soit, M. le bourgmestre a trouvé un moven ingénieux de préserver dorénavant le célèbre imprimé: II I'a collé sur une planchequi reste suspendue pendant lejour a la porte de la maison communale, d'oü elle est enlevée le soir pour passer la nuit a l'intérieur. Cela vaut bien une croix civique de première classe Recommandé a Mons Rolin.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1