La presse libérale de toutes nuances a
avoué que tel était bien le but du paragraplie
additionnel de l'article 4 du projet de loi.
L'attitude de la gauche parlementaire con
tinue aujourd'hui cette déclaration et démon-
tre qu'en dépit des atténuations calculées de
1 'Exposé des motifs et des placards ministé-
riels, nous nous trouvons bel et bien en pre
sence des écoles sans religion, des écoles
sans Dieu.
C'est, après trois semaines de discussion,
la seule conclusion logique a tirer des dis
cours de la gauche et il nous semble que le
ministère n'a pas lieu de s'en féliciter.
La Flmdre libérale annonce que la nouvel
le réforme électorale, projetée par le minis
tère, sera incessamment soumise aux Cham-
bres.
D'aprèsles renseignements de ce journal,
cette réforme consisterait principalement
dans la suppression de l'impót sur les
foyers et de celui sur les domestiques qui
n'habitent point la maison du contribuable;
ces bases de contributions seraient rempla-
cées par une augmentation de l'impót sur
la valeur locative et de la taxe sur les por-
tes et fenêtres.
Serait-ce un nouveau mot d'ordre des Lo
ges En Belgique on expulse les prêtres et
les religieux qui osent exprimer le désir de
voir maintenir la loi de 1842. En France on
menace d'expulsion les Beiges qui osent
signer des pétitions contre les projets persé-
cuteurs du ministre de l'instruction publique
Ferry.
L'injure ct la calomnie selon
le Progrès.
Aurait-on jamais cru que le Progrès d' V-
pres eüt écrit la phrase suivarite:
Les honnêtes gens n'ont rien a craindre
de la calomnie et de l'injure.
Et cependant cela est. Bien plus, il y ajou-
te force commentaires et va jusqu'a nous dire
sérieusement que Beaumarchais, s'il ressusci-
tait, serait de eet avis. 11 n'écrirait plus:
Calomniez! calomniez! il en restera toujours
quelque chose....
Ne répondez jamais a la calomnie, dirait-
il; si vous n'y répondiez pas, il n'en resterait.
ripn.
C'est le Progrès WYpfes qui public cela. Ce
journal dont tous les numéros, sans en ex-
cepter un seul, contiennent une série inter
minable de calomnies et une collection d'in-
jures sans nom.
Nous pourrions en relever au moins une
dizaine dans le N° même oü eet article est
produit.
Nous sommes bien de son avis, con-
statons-le, le fait est assez rare,
Quelques-uns croient encore que l'inju-
re ne nuit réellement qu'a celui qui en est
l'objet: c'est une erreur. L'injure ne fait
réellement tort qua celui dont elle déeou-
yre l'absence d'éducation, le manque d'es-
pril et la bassesse du coeur.
Le Progrès comprend-il pourquoi il trouve
si peu de lecteurs et jouit de si peu d'estime?
L'honnête homme s'en détourne avec dégout.
C'est justice.
Au musce d'Ypres.
N'ous avons appris dernièrement une nou
velle qui est, parait-il, assez ancienne. Quoi
qu'il en soit, elle mérite d'etre notée.
MM. Alphonse Vandenpeereboom et Diege-
ryck ne font plus partie de la Commission
du musée. Ils ont été éliminés par ceux qui
nomment les membres dc cette Commission,
et remplacés. Par qui?
On ajoute que ces messieurs n'ont connu
leur arrêt d'élimination que d'une l'acon tout
a fait indirecte.
Quels sont les motifs d'une decision sem-
blable?
Nous nous permettoris de croire que pa-
reille élimination s'est rarement reucontrée.
Cela s'est passé entre libéraux.
M. Gustave Coppieterspropriétaire a
Ypres, vient de faire don aux archives du
royaume de plusieurs séries de documents
concernant les couvents des Chartreux an
glais et des Annonciades it Nieuport, dont
son aïeul, M. Charles-LouiS-Ernmanuel Cop
pieters, fut chargé d'administrer les biens
après que l'édit de Joseph 11, du 17 Mars
1783, en eut ordonné la suppression.
Parmi ces documents se trouvent les iri-
ventaires qui furent dressés des reliquaires,
ornements sacerdotaux, vaisselle, argenterie
et autres objets mobiliers que possédaient les
deux monastères au moment oü on les sup-
prima.
M. le ministre de 1 intérieur a chargé M. le
gouverneur de la Flandre occidentale de re-
mercier, au nom du gouvernement. M. Gus
tave Coppieters.
Variétés.
Audience dn Pape
Société de ia Concorde.
PROGRAMME du 1' Concert d'été, qui sera
donné Dimanehe, 18Mail879, a 6 heures
•de relevée, par la musique du lr Régiment
de Ligne, sous la direction de M. Ch.
Simar.
Osman-Pacha, marche (Stennebrugen).
Guillaume-Tell, ouverture (Rossini). An
dante de la symphonie en sol majeur (Haydn).
Polka pour piston et bugle (Strauss).
(Jerusalem, fantaisie (arr. Derette). -La
Vague, valse, (Metra).
Faits divers.
On écrit de Rome, 7 Mai, a YUnivers
sion a Berlin, etqu'on croyait d'abord d'euviron
êTriquaïïtè7seFa peut-être pias considerable.
I.e 12 Juin, grande revue militaire au Tempel-
hofer-Feld, laquelle sera suivie d'un diner au
vieux chateau des Hohenzollern.
I.e soil- de cette douxième journée, reunion et
soiree dans le palais de l'Empereur.
Le id Juin, les deux épdux partiront de la ca
pitate, l'Empereur pour se reüdre a Kdis, oil il
prend les eaux, 1 linpératrice pour Goblentz, oft
elle reside de preference pendant l'été.
Ledernier trait d'audaee des niliilistes que
la Gdzeite de Cologne rapporto est très-amusaut
et s'est passe a St-lVtersbourg dans le-quartier
de la Narwa
C'est un gorodmoui (agent de police) qui en a
étó la .victime.
Plusieurs messieurs bien mis s'étaient appro-
chés de l'agent et lui avaient dernandó des ren
seignements sur tel ou tel sujet. Lorsqu'iis se fu
rent éloignés après force salamalecs, tous les
passants se narent a iorgner ironiquem'ent ie
gorodowoi qui ne savait a qiioj attribuer cette
curiosité. Piqué et i'mpatienté l'ageut fluit par
dernander a une des personnes présentes ce qu'il
avait de si dróle et il apprit qu'il portait uu graud
placard sur le dos. L'arracher furieux et le lire,
au milieu de 1'lnlarité eroissante de lafoule, fut
l'affaire d'une seconde.
Sur le placard on lisait: Gornme l'on surveilie
si sévèrement aujourd'hui les coins de rue, force
nous est de colier nos proclamations au dos mê
me de nos veilleurs. (Signé) Le comité révolu-
tionnaire.
Une autre bande de loustics a saoülé dernière
ment un cosaque et ils lui out soufflé sa rnon-
ture qu'on retrouvait le lendemain attachée a
une borne devant le bureau municipal avec uu
placard portant cette exclamation ironique: - Que
les gardes de St-Pétersbourg sont bons enfants I
Malbeureusement les nibilistes nésebornent
pas a ces aimables mystifications et leurs farces
sont souvent sanglantes.
A DE JEUNES O U VII IERS DE PARIS,
Une IIistoire de saint LouisRot de Fran
ce.
Et le nom de l'auteur
Je l'iguore, a répondu l'un des tvoographes.
Le manuserit vient d'une abbaye, a dit l'ati-
tre.
-4 Au fait a repris lineineut le Pape, vousètes
charges, mes enfants, d'imprimer le livre, etnoii
pas ue i eenre.
Etcomme les ouvriers ont ajouté que l'éditiou
de cette Histoire de suinl Louis serait clans le
genre de la SÜtrile-GV6ZOT, de dom Guéranger, et
de ia Vic' de Jésus-Christ, de Louis Véuiilot,'Sa
Sainteie a dit
Ge sera done magniiique.
LéonXIil s'est approebé ensuite d'un jeune
homilie, cjai n'est pas ouvrier, mais étudiauta la
facultó tie droit Ue l'Université catliolique de
Paris, i\l. Hello, tils d'un conseiller a la cour
d'appel d^ Paris, et neveu de l'abbé présenté
l'aihiience.
Sa Sainteté a voulu des 'détails sur les diver- I
ses facultós, sur le nonibre des élèves de eliacune
et s'est mis a parlor a vee vi vacilé de l'intérét trés
tendre qu'Elle porte aux uuiversités eatlioliques
de Kranee.
J'ai pourtantde grandes eraintes...
On devinait la pensée du Pape, et quelqu'un a
dit
La loi-Fó'rry ne passera sans doute pas au
Sénat.
Le Pape n'a pas relevé ce mot. Seulenientila 1
ajouté que M. Laboulaye avait vaiHainment dé-
fendu la liberté; il a loué le rapport de eet hom- f
me politique et exprimé le desir que l'autorité I
des.eathuiiques obtieune le maintieu de cette li
berté.
Après M. Hello, le Pape a parlé a un jeune sculp- I
teur, M. Devergne, élève de Cliapus, qui ade-
mandé mie benediction qui le fortifle dans sés I
travaux et lui fasse obtenir le prix de Rome au I
concours.
Oui, je vous bénis, et je fais des voeux pour I
que le succes de votre oeuvre vous amène a f
Rome, a l'académie de. France, oü vous main- i
tiendrez les bons principes du patronage de .No-
ti'ö-Dame de Nazareth.
Voici trois jeuiies ouvriers orpheli'ns. lis
vivent comme internes au Patronage, a dit M. i
Yasseur.
Eb bien, mes chers, a fait le Papa dans I
votre dotileur vous avez la consolation du reeueil- j
lenient; vous n'êtes pas troublés par la vie du
dehors, et les orpbehns ont toujours en Dieu un
père, en Marie une mère qui ne les abandonuent
point et dont nul ne peut leur ravir la tendresse.
Le directeur, M. Vasseur, fournissait des ren
seignements sur le patronage de Nazareth et sur
trois autres patronages de Paris, S. Etn. le Car
dinal Nina est rentré.
Monsieur le Cardinal, adit Léon XIII, voyez
ces charmantes pbysionomies frangaises: eesont
dejeunes ouvriers chréti'ens que la foi etl'ainoui'
out conduits aux pieds de leur Père. Ils sontve;
nus faire leur jubilé a Rome, et je leur ai donut: j
tout a l'beure* la sainte communion. Que leur f
attitude me plaitQueje suis heureux de m'en-
tretenir avec eux et de les nériir 1
Alors s'est passée une scène des plusémouvan-
tes. Unjeune élève arcbitecte s'est prosternéen
pleurant a chaudes larmes. Les mains tendues •-
vers le Pape, il s'est écrié
Je demande la conversion de mon père. I
Priez oh! priez pour lui. Par vous Dieu accor-
dera tout.
Léon XIII s'est trouble. Autour de lui l'émolioii I
mettait des larmes dans tous les yeux. 11 n'a pu I
retenir les sièimes, et se penchant Vers i'ouvrier:
Oui, arne cil'ère, je prieraiOui. Ét voiis' I
continuez de donnerii votre père l'exempleik
votre vie, et vous contribuerez par la .sa con- f.
version./.
ILPa relevé, et le prenant tendrementparla
main
Venez avec moi.
Lé Papel'a etnmené ainsi dans son cabinet de I
travail, et est revenu bieutót, le visage attendn,
la main sur l'épaule du jeune homme, qui portait
de nombreux écrins de velours aux armos de
LéonXIil.
Alors a eu lieu la distribution de ces écrins,
qui contenaient une médaille d'argentü l'effigie -
du Pape. Chaque ouvrier venant s agenouiller*
regu le sien, et 8a Sainteté prolongeait a dessein
le plaisir de les voir, de les interroger. de leur
toucher le front ou de presser leur tète sur sa
poitrine. Tous demaudaient des bénédictions d
pour leur familie, pour leurs amis, pour leurs H
travaux.
J'aurais a dernander ure grande faveur a j
Votre Sainteté, a dit l'un d'eux.
Laquelle, mon enfant 1
Que Votre Shintetó prie afin de rn'inspire1'
la voiequeje doissuivre.
Oui, mon enfant, je prierai, je prierai pom' i
cela. Mais une fois que vous conuaitrez votre
voie, vous la suivrez résolüment et vouspurmon-
terez tous les obstacles.
On a présenté une adresse de la maison du Pa'
tronage de Saint-Gbarles, suivie de 250 sigi»tu'
res.
Le Pape l'a lue, s'est niontré touché et a par!1' j
quelques instants au Cardinal Nina.
Que disait LéonXIil? je l'ignors. Mais iléto'j I
radieux et contemplait ces jeuties gens du |iel1' I
ple, de ce peuple aimé de Dieu, de ce peuple s
facile a entrainer au mal, belas et si arilew
pour le bien, Peut-être songeait-il a la démocr?'
lie que l'on égare et a la démocratie fidéle. M3'"
fldèle ou égarée, la démocratie est a 1
Sans cesse 1 Eglise a, comme le Divtn Maitrop11
(exika-mchos.)
Dans la commune de Heyndonck, M. Rolin
a cassé un éclievin catliolique qui remplissqit ses
fonctions depuis 30 ans et jouissait de la conside
ration générale: M. Rolin l a remplacé par un
homme tout a faitdigne de lui, qui ne sait ni lire,
ni écrire, et doit rnettre une croix pour signe
Voila les apötres de l'instruction laïque etobli-
gatoire I M. Rolin aurait mienx fait d'envoyor
son protégé gueux sur les bancs de l'ócole.
La Gazette de Cologne annonce que des
pèresjésuitessont arrivés en Egypte pour y Ion-
der des étabiissémënts d'instruction. L'assenti-
inent du kltédive leur serait entièrement acquis,
et il leur aurait fait don des vastes biitiments des
ci-devant tribunaux mixtes. La feuille prusienne
se plaint dés a présent de la concurrence qui va
étre créée au collége gerrnanique du Caire, oü
les families notables mahométanes avaient jus
qu'a présent l'habitude de placer leurs enfants.
On mande au Goble de Berlin: Voici le pro
gramme des l'ètes qui aüront lieu il Toccasion des
noces d'or de l'Empereur et de Plinpératrice
d'Allemagne
Elles dureront (leux jours. >.e 11 Juin, on r-ece-
vra les députatións diverges, après qtioi la céré
monie religiéuse aura lieu dans la chapelle du
chateau. Le soir, grande representation gala a
l'Opéra, avec prologue chanté et Olympia, de
I Spontini, écriteil y a soixante ans environ pour
l'Opéra de Paris. Le nombre des membres des
maisoüs régnantes qui se rendront a cette occa-
Vingt ouvriers de Paris, du patronage de No
tre-Dame de Nazareth, sont arrivés a Rome pour
rendre hommage a Léon XIU et lui dernander sa
benediction. Ge sont de tout-.jeunes gens a Toeil
pur. au.teint rosé, a failure.a la fois modeste et
dégagée. Ils ont cette distinction du peuple, qui
n'est pas apprise dansles salons, mais que l'es-
prit chrétien leur a donné; distinction préféra-
ble a toute autre, reflet extérieur de la bonté in-
térieure. Pendant quatre ans, ils ont amassé les
petites economies qui leur perraettent ce voyage
rempli d emotions pieuses, d'enseignemeuts ar-
tistiques.Avec la naiveté de leur age.avec l'amoür
de leur profession, ils admiront les nierveilles
de la Ville-Eternelle. Admirer ces nierveilles du
génie des siècles, c'est se disposer a les iniiter,
c'est purifier son intelligence et son goüt, c'est
s'élevet- au-dessus des banalités corruptrices du
réalisme et fortifier sa volonté contre les mauvai-
ses tendances de l'art moderne.
Avant-hier soir, M. Jules de Boursetty avait
obtenu du Pape fautorisation de présenter ce
matin les jeunes ouvriers au Vatican.
A sept heures, tous étaient réunis dans l'ora-
toire de Léon XIII, et, avec eux se trouvaient
RL de Boursetty, M. Vasseur, directeur du pa
tronage; M. l'abbé Hello, directeur spirituel; le
P>. F. Leneuf, Vicaire-gónéral de Mgr l'Arcbe-
vèque de la Nouvelle-Orléans; M. l'aumonier du
patronage de Boulogne-sur-Mer, et un autre ec-
clésiastique.
Le Pa[ic s'est revêtu des ornements sacerdo
taux. a célóbré le saint sacrifice de la messe, a
donné la communion aux assistants, sauf aux
prêtres; puis, ayant ènteiidu une messe d'aetions
de graces, est sorti, disant qu'il recevrait ses in
vités dans le salon qui se trouve entre lasalle
du Tröne et son cabinet de travail.
La, Léon XIII na pas tardé a venir, accompagné
de quelques Prélats. 11 était souriant et parais-
sait charmé d'avoir a faire cette reception.
Giiaque ouvrier avait une carte indiquant son
nom, sa profession, la date de son admission au
patronage. Passant d'abord devant eux. Sa Sain
teté sarrétait, disait quelques mots gracieux
s'informait de tout ce qui regardait I'ouvrier.
Quel est votre salaire, mon enfant Quelle
est la tenue de votre atelier i Etes-vous libre de
rem plir tous vos devoirs religieux
A deux typographes de la maison Firmin Didot-
M. Firnnn Didot, le diefde ce grand établis
sement. est mort, a dit le Pape. Qui ledirige
aujourd'hui
Ge sont ses fils, trés Saiot-Père.
Firmin Didot était érudit; il avait beaucoup
travaillé et imprimé des ouvrages grecs trés pré-
cieux.
Ioi, le Pape a cité plusieurs de ces ouvrages,
et a demande si l'on imprimait en ce moment
quelque oeuvre importante.