Art.ler. Les cultivateurs et, fermiers doi-
vent raison de leurs chevaux de 3 ans et,
au-dessus, autres que les chevaux de luxe,
unetaxe fixée comine suit:
S'ils oat plus d'un cheval et moins de 4
chevaux, 5 i'r.
S'ils out plus de 3 et moins de 7 chevaux,
10 francs.
S'ils ont plus de 6 et moins de 10 chevaux,
15 francs.-
S'ils ont plus de 9 chevaux, 20 fr.
Art. 2. Les declarations sont vériflées par
un collége de répartiteurs, et, en cas de con
testations, soumises a la deputation perma
nente du conseit provincial.
Art. 3. (disposition transitoire).
Les declarations pour 1879 seront repues
j usqu'au
Elles seront admises pour '1878, de la part
des cultivateurs et fermiers qui ont été ravés
des lisjes électorales par application de l'art.
3 de la loi du 20 Aoul 1878, s'ils possédaient
la base de la taxe. Les róles de la voirie fe-
ront preuve suffisante eet égard.
Art. 4. La taxe étahlie par Tart. lcr comp-
tera pour le eens électoral.
Art. 5. Les dispositions des lois des 25
Juin 1822 et 12 Mars 1837 coneernant les
chevaux mixtes des cultivateurs et fertniers
et Tart. 3 de la loi du 26 Aoüt 1878 sont
abrogés.
Dépenses militaires.
On écrit de Bruxelles au Globe de Paris:
II est beaucoup question depuis quelque
temps d'un projet de transformation de Tar-
mement de l'armée beige. Voici a ce sujet
des renseignements dont je puis vous garan
tie la parfaite exactitude.
Cette transformation, pour laquelle des
crédits vont être demandés d la Chambre pro-
chainement, porte principalement sur l'artil-
lerie de campagne.
Cette armée, qui comprend quarante batte
ries, dont quatre a cheval, se divise en ar
tillerie de corps et en artillerie divisionnaire.
L'artillerie de corps ou de réserve était
armée de canons de neuf centimètres, et l'ar
tillerie divisionnaire de canons de huif centi
mètres de diamètre. Pour obvier h l'inconvé-
nient d'avoir deux calibres, il a été décidé que
l'artillerie serait pourvue de canons ayant un
diamètre uniforme de 87 millimetres.
Toutefois il a été fait une exception pour
les quatre batteries a cheval qui, devant être
heaucoup plus mobiles, seront armées de
canons n'ayant que 78 millimetres.
Les nouvelles pièces sont en acier Krupp,
cerclées d'acier. Cette nouvelle disposition a
permis d'augmenter la charge, et par consé
quent, la vitesse initiale, qui a été portée de
350 mètres it 510 metres environ par secon
de. La trajectoire a été rendue ainsL plus
rasante et on a augmenté considérablement
la justesse probable du tir. Les rayures se
ront paraboliques, c'est-ii-dire progressives,
ce qui augmente encore la justesse.
VAvenir assure qu'une interpellation sera
Parte très-prochainement it la Chambre sur la
destitution de M. Charles Pety de Thozée.
Naturellement, l'interpellation s'adressera it
M. Frère-Orban, car cette f'ois M. Rolin sem-
ble n'être pour rien dans Tintrigue qui vient
d'aboutir a facte violent qui émeut aujour-
d'hui si vivement tous les bons citoyens de
Charleroi et du pays.
C'est l'lionorable M. Woeste, représentant
d'Alost, qui demandera compte it M. Frère
de la destitution de M. Ch. Pety.
VAvenir croit savoir que M. Demarteau,
le successeur de M. Pety de Thozée au com
missariat, d'arrondissement, ne fera pas long
feu it Charleroi. Avanl peu son commissariat
pourrait devenir vacant. M. Demarteau est,
sur le point d'épouser la lille de M. le com-
missaire d'arrondissement de Liége qui sera
bientöt pensionné. Or, M. Frère aidant,, M.
Demarteau serait it même de recueillir la
place de son beau-père et il se bornerait ain-
si it ne faire it Charleroi qu'ua court stage:
On écrit de Bruxelles it la Meuse:
On dit que M. Hubert Dolez, sénateur de
Bruxelles, songerait it donner sa démission.
Cette démission serait dictée par un scrupule
de délicatesse. M. Dolez, craignant que sa
santé ne l'empêche de se rendre au Sénat lors
de la discussion de la loi sur Tinstruction
primaire, voudrait fournir aux électeurs de
1'arrondissement une occasion de lui donner
un successeur, et il profiterait de la convo
cation qu'exigera le remplacement de M. Ans-
pach pour se retirer de la vie politique.
L'Echo du Parlement assure de son cöté,
que l'état do santé de MM. Dolez jet Van
Schoor, sénateurs de Bruxelles, s'est, amé-
Horé. -
On lit dans la Gazette:
La succession de M. Anspach a, jusqu'it
présent, été olferte it trois person nes. - A
M. Van Humbeeck, ministre de Tinstruction
publique, a M. Orts, ministre d'Etat et ancien
échevin, a M. le conseiller Demeure.
M. Orts refuse absolument.
M. Van Humbeeck, dil-on, refuse aussi.
Le bruit courait hier que le Roi avait fait
appeler au palais M. Van Humbeeck,' pour en
couférer avec lui.
On écrit de Bruxelles a la Meuse
Un journal annonce ce matin comme un
fait certain: 1" la nomination de M. Van
Humbeeck aux fonctions de bourgmestre de
la capitale; 2" Tentrée de M. Olin au ministè
re de Tinstruction publique, et 3" l'élection
de M. Optat Scajquin comme membre de la
Chambre des représentants.
Je crois pouvoir vous affinner que les
deux premiers faits tout au moins sont dénués
de toute espèce de fondement sérieux, et qu'il
est certain que Van Humbeeck n'abandonnera
pas la grande oeuvre qu'il a eutreprjse. »l
II est intéressant de voir un correspondent
du Globe de Londres apprécier avec un ffeg-
me tout, britannique la portée de la manifes
tation maponniquedont Bruxelles a'été téinoin j
a 1'occasion de Tenterrement civil do M.
Anspach.
Certaines appréciations du reporter de la j
feuille britannique paraitront d'autaut plus
remarquables qu'elles émanent d'un écrivain 1
protestant, par conséquent fort peu suspect
d'ultramontanisme.
Voici la correspondance bruxelloise adres- j
sée au Globe:
Les fun era i lies d'un Bourgmestre.
On lit d ins la Gazette de Liége:
Le diocese de Tournai est dans la joie: son
pasteur lui est revenu de Rome, oü d'odieuses
intrigues avaient essayé d'atnóindrir sa posi
tion et d oü Mgr Dnmont revient revètu en
quelque sorts tl uit accroissement d'autorité.
Au milieu dc Taffaissement politique et social
qui se manifeste de tous cötés, il est heureuv
que Ja dignité episcopale apparaisse plus
grande et soit plus forte que jamais. C'est sur
elle que les geus de bien comptent pour tra
verser les heures du danger et travailler lila
restauratiou chrétieniie.
Le libéralisme détruit, TEglise conserve et
relève, et TEglise est représentée dans le
monde par les ëvêques unis au Souvërain
Pontile. La Maconnerie le sait bien et de lit
sa campagne- contre Mgr Dumont, laquelle
certaines personnalilës trop bouillantes ne
sont malheureusement pas restées étrangères.
On rapportait dans les Cercles catholiques
celte declaration vraiment pontificale du
Saint-Père a Mgr Dumont: Sachez que si
même vous me donniez votre démission, je
ne 1 accepterais pas. Ainsi viennout s'éva-
nouir aux pieds du icai.ro de Jésus-C.T'ist les
complots et les ealomaies. On coneoit que Ie
libéralisme aurait été bien heureux de ren-
verser un évêque qui le gêne éiiorménient:
puis celui-la écarté, de passer a un autre,
d'amoindrir, de détruire'petit a petit l'autori-
té episcopale qui, en definitive, Tempêchede
mener ses projets jusqu'au bout el Tarrète
dans ses violences.
Ce sont les évêques catholiques qui ont fait
autrefois la Belgique au moins autaiit que la
France; ce sont eux, avant tout, qui l;t déf'on-
dent contre 1'invasio.u démagogique -et qui la
referont si la démagogie devait i'emporter
pendant quelque temps.
Un vote
sui' les congregations religieuses.
On écrit d'Angleterre, le 13 Mai, a la GÉa-
mama de Berlin:
11 y a quelques scmuines, un grand noin-
bro d homines voués aux études historiques
en Angleterre, et notamment dans 1 L'niversi-
té de Cambridge, se sont réunis pour se con-
sulter au sujet de la question des couvents et,
apres trois jours de discussion, ils sont arri
vés a cette conclusion: La suppression des
couvents par Henri VIII a été un grand et
ernel malheur pour Ie- pags, et le triste ét at
Bruxelles, 21 Mai.
L'enterrement civil de M. Jules Anspach, bourg-
mestre de Bruxelles, qui a eu lieu aujourd'hui, est
un fait digne d'être noté car, sauf aux époques
révolutionnaires, c'est la première fois que la
magistrat supérieur d'une capitale européenne
est conduit au tombeau sans cérémonie religieu-
se. Ce fait est d'autaut plus surprenant, en ce qui
concerne M. Anspach, que celui-ci ótait d'origine
protestante et que les protestants du continent
renient rarement le christianisme d'une manière
compléte pour se faire libres-penseurs, Bn per-
metfant que M. Anspach flit inliunié civilement,
sa familie a voulu sans doute donner une preuve
patente qu'il appartenait a ce parti politique qui
desire le renversement complet detoutes ies re
ligions. Ce symptoms caractérise le degré d'em.
portement que la lutte des partis a prisen Bel-
gique comme en AUemague,
Depuis que le cabinet libóral a soumis aux
Chambres une loi sur l'enseignement, abrogeant
celle de 11842, les partis sont aux prises avec un
acharnement sans exemple depuis la lutte des
orangistes et des patriotes qui amena la revolu
tion de 1830. Bruxelles se distingue comme la
ville la plus libérale du pays, et M. Anspach qui
l'a persqnniflé.e pendant plus dequiuzeaus, soit
comme député, soit comme bourgmestre, ne-
tait pas moins remarquable par le brutal philisti-
nisme de son irréligion (the sturdy Philistinism
of his irreligiousness.) C'était un de ces hommes
a esprit rabelaisien qui se complaisent clans tou-
tes les billevesées radicales contre les cultes et
contre les prêtres. II tenait la i'ausseté du chris-
tiartisme comme dómontrée, sous prétexte que
Voltaire auraitdécouvert quelques erreurs histo-
riquesdaus la Bible, et il croyait qu'une sociétó
peut parfai'tement se passer du clergé pour l'ó-
ducation morale des enfants, aussi longtemps
quelle a des bourgmestres et desageuts de po
lice.
M. Anspach était le baron Hausnianu de Bru
xelles. S'il no tenait pas a voir ses coacitoyens
animés de sentiments religieux, il était possédé
du uésir de leur faire liabiter une ville dotóe de
larges boulevards et de monuments splendides
Pour les consoler de la perte du paradis dans
l'autre monde, il aurait voulu, s'il l'eüt pu, réali-
ser en ce monde-ci les merveilles des Champs-
Elysées. II cróa le bois de la Carnbre, dont les
attraits devaieut réaliser le réve musulmandu
.jardiu des .houris; il batit la nouvelle Bourse,
temple sompteux de Mammon pour lequel il
emprunta plusieurs des attribute de l'arehitec-
ture ècclésiastique afln de parler plus fortement
a Timagination des libéraux bruxellois, qui con-
sidèrent la collégiale de St-Gudule comme un
edifice rnanquó (d mistake) enlin, il commence
la construction du nouveau palais dejustice (Ij,
encore inachevé, sur une écbelle si oolossale
que les étrangers qui verront le monument au
juüilé de i'an procbain sediront que laBelgique
estle seul pays oü dame Thémissoit digiiement
logée.
En sornme, M. Jules Anspach était un type
complet de ces libéraux a tous cruis, escla ves de
la popularité, qui trouvent bon, tt'no fois arrivés,
de congédier ies principes qu'ils invoquaient
dans 1 opposition. 11 n'était pas un gardien se
vere des deniers publics, seionles idees de MM.
Bright et Ryiaricis, ou, s'il gardait ia bourse, c'é
tait pourypuiser largement pour le bien de ses
ooucitoyens. Bruxelles lui doit le ljixed'une det-
te que cette ville n'avait pas coimue avant son
avéneruentil en fit une digne soeur, ou du
iiioinS une rivale du Paris imperial. Da populari
té dont il jouissait lui était due, et il n'est pas
étonnaut que des iniliiers et des tui Uiers de per-
sonnés aient aujourd'hui rempli ies rues, par
un soleil brülant, pour voir son magnifique cor
tege funèbre se diriger vers le cimetièré d'Ëve-
re. M. Anspach a été enterré avec des honneurs
presque royaux, les troupes, les équipages de la
cour et les deputations officielies des grands
corps de l'Etat ont escorte le corbillard; mais ce-
peiidaut ces 1 unérailles, out eté surtout une de
monstration libérale.
C'est a ce point de vue qu'on les doit considé-
rer et en tirer les enseiguements qui en décou-
lent. Quand les ministres, les,sénateurs, les ju-
ges en robe et les représentants de la familie
Royale eurent défilé, ön vit arriver uue longue
suite de sociótés radicales avec lours baniiières.
11 u était que trop evident que ces Associations
n eussent jamais participé avec aiitant d'entrain
a uue cérémonie funèbre, si ceile-ci avait été
rendue ridicule pour parler leur langage
par quelque cérémonie pieuse. Elles se compo.
saient de bons libéraux, heureux d'honorer un
frère oiïiciel 14tli avait repousse les momeries
religieuss». Calmes, placides et souriants, quel-
ques-uns de ces bons Flamands et WalionS, tré-
buchantet suaut sous le poids de leurs ridicules
drapeaux, regardaiént autcrur d'eux d'un air
vainqueur. EVidemment its se persuadaient que
ie christianisme tremblait sur sa base paree
qu'un bourgmestre était porte au tombeau sans
prêtre pour dire une prière sur le cadavre
Peut-être la foule renfermait-elle des ouvriers
malheureux, misérables, dós'espórés, supportant
mal ce qu'ils appellent les inégalités sociales
peut-être contenait-elle aussi des femmes et des
möres inquiétes qui avaient détöurné ces infor-
timés de funesfes résolutions, en leur apprenant
qu'il y a un autre mopde ou beaucoup d'injusti-
ces seront redresséesl. Kspérons que les'gros
libéraux repus qui portaieut les hannières pour
(t) Le correspondant du Globe se trompe-
ce palais babylouien se construit sons auspi
ces de l'Etat, 1
reliaussfr Tenterrement du magistrat qui se pa.
vanait dans son infidélité, se sèntiront ce soir
quand ils iront au caió causer devant leurs cho'.
pes, la conscience en repos aprós la leg,on qu'ji8
ontdonnée a leurs concitoyens pauvres. 11 n'est
pas donnó a tout le monde de bafouer la croix dn
haut d'un fauteuil de bourgmestre et de mépri-
ser l'idée du paradis paree qu'on a suffisamment
a boire et a manger, ici-bas. Pour les pauvreset
les malheureux Tespoir d'une vie future est un
héritage do'nt leurs gouvernants peuveiit bien
les dépouiller, sans doute, en quittant le monde
a grand renfort de fanfares et de cavalcades, et
ayant l'air de leur dire Nous avonseu assez
de plaisirs sur cette terre, mou ami, tacliez de
faire de même, car après cette-vie tout est lini
Espéröns que M. Anspach s'est senti de bonne
foi enraciné dans son scepticisme avant de don-
ner de pareils enseiguements anx milliers de
personnes qui èuivalént des yeux sa dépouille
pour se modeier sur lui.
S'il a, e:: demandant des funérailles civiles,
ohéi siinplement a la vanité on a l'esprit de par
ti, 011 peut soir.'ire de cette pitoyable demonstra
tion, quoiquo, niaiheureusimient, on ne puisse.se
dissimuler le mal qu'elle est appolée a produire.
J'avoue qu'en voyant passer les équipages dele
Cour, je u'ai pu rép. imer un sentiment de pitié
envers le Roi Léppolcl, qui se croit oblige, 011 bon
moriarquè constitutionnel, de iigiirer par por-
sonne interposée dans uil speetacle organise
pour bafouer-sa pro pre foi. De Roi i.éopold a sans
doute oublié que le radicalisme, tel qu'on Ten
tend sur le continent, allié a Tatiiéisme, tend
au renversement des dynasties qu'on trouve
choses fort illogiques, et que cèux qui veulent
détróner Dien ne se gêneraient pas, s'ils avaient
le pouvoir, pour déposer un roi.