ment religieux dans l'éducation de l'enfance. Seuls les libéraux beiges sont d'un avis con traire. D'après cux l'homme peut se passer de religion et de Dieu; seuls ils trouvent que le catholicisme est incapable de faire quelque cliose qour la société. Notre gouvernement, commet une foute immense en sécularisant l'enseignement pri maire au moment oü la nécessité de l'en seignement religieux se fait sentir de plus en plus. On ne peut s'expliquer cette condui te qu'en y voyant lebesoin de réunirles forces du libéralisme qui se désunit pour faire place au radicalisme. Comme si le radicalisme al- lait. se contenter de cette foible conquête! Comme si la sécularisation de l'école primai re n'était pas, de l'aveu même des libéraux avancés, le prologue de l'introduction en Bel- gique du régime de l'instruction obligatoire! De la au monopole de l'Etat, a la destruction de la liberté de fenseignement il n'y a qu'un pas. Les libéraux ne se feront aucun scrupu le de faire ce pas, par-dessus le cadavre de la Constitution. Dès l'instant oü la loi-Van Ilumbeeck a été mise l'ordre du jour des discussions publi- ques, la plupart des catholiques ont exprimé l'avis qu'il follait la repousser absolument, attendu que le principe même sur lequel elle est basée est radicalement mauvais. On a pu craindre au premier abord que ce sentiment ne serait pas partagé par quelques membres de la droitc, partisans habituels de la politique transactionnelleet des compromis parlementaires. Ces appréhensions sont aujourd'hui dissi- pées. L'attitude des membres de la droite la Chambre des Représentants a été pleine de fermeté; pendant la discussion générale des déclarations catégoriques ont été faites par les orateurs les plus éminents de l'opposition et nous avons tout, lieu de croire qu'ils sau- ront persévérer, pendant la discussion des articles, dans leur hostilité absolue au projet de loi. On semble avoir compris qu'il est des questions sur lesquelles toute transaction est impossible et qu'entre un principe vrai et un principe faux, il n'y a pas de juste milieu, acceptable pour une intelligence droite et pour une conscience chrétienne. Au surplus les catholiques n'ont aucun in- térêt atténuer ou amender la loi-Van Ilumbeeck aussi longtemps que le principe même de cette loi, c'est-a-dire la sécularisa tion de fenseignement primaire, demeure de- bout. Bien au contraire! Plus la loi sera mauvaise et plus l'aversion qu'clle inspirera tournera au profit de fenseignement catho- lique et libre. Que les Francs-mapons fassent done leur ceuvi-eFaites ct faites vitc Nous espérons qu'au Sénat, les membres de la droite se montreront aussi résolus, aus si fermes; aussi unanimes que leurs collègues de la Chambre des Représentants. Si la droite tient bon, le ministère n'ob- tiendra au Sénat qu'une imperceptible majo- rité en faveur de la révision d'une loi votée naguère par 1'unanimité des sénateurs. En core faudra-t-il, pour aboulir a ce résultat, qu'un membre important de l'assemblée con- sente être malade le jour du vote et que d'autres se résignent ;t voter contre leur con science pour ne pas voter contre le ministère. II n'est done pas impossible qu'en vue d'at- ténuer cette situation, le cabinet fosse quel- i ques avances ii la droite du Sénat pour ame- ner ainsi quelques défections qui assureraient au projet de loi une majorité un peu plus consistante et paraitraient en même temps un nouveau désaveu infligé aux exagéra- tions de la droite de l'autre Chambre. N'ous comptons assez sur la fermeté et sur la perspicacity des membres catholiques du Sénat pour être convainöus qu'ils sauront éviter ce piége. Charnbres legislatives. Après plus de cinq semaines de discussion, la Chambre des représentants vient de clore la discussion générale du projet de loi sur l'enseignement scolaire. M. Malou a continué son discours en s'at- taquant aux dispositions du projet qui con cernent le choix des instituteurs el leur for mation dans les écoles normales de l'Etat, d'oü tout enseignement religieux sera banni. La conséquence de la nouvelle loi sera d'a- bord la désertion des écoles officielies et en second lieu l'obligation pour les catholiques beiges de recommencer l'céuvre qu'ils avaient entreprise avant 1842 et de réorganiser leur enseignement. Ni les dévouèments ni les mil lions ne nous manqueront pas! s'est écrié l'orateur, dans un beau mouvement d'élo- j quence; ils surgiront pour ainsi dire de cette vieille terre beige dans laquelle reposent tant de générations catholiques. Et, s'il fout sous- traire les pauvres k la pression qu'on ne man- quera pas de vouloir exercer sur leur con science, nous saurons payer l'impót de la préservation des ames. La droite a vigoureu- sement applaudi ces fières et énergiques pa roles. M. D'Elhoungne a succédé M. Malou et, a plaidé l'inconstitutionnalité de la loi de 1842. Les journaux de Bruxelles sont d'ac- cord lx»ur constater que l'ancien émule de M. Frère baisse visiblement et que son élo- quence est descendue au niveau de celle de MM. Jottrand, Couvreur etautres aboyeursk la soutane. La séance s'est terminée par quelques ob servations de M. Coomans sur l'inlervention trop répétée du Dieu-Etat. La cloture de la discussion générale ayant été prononcée, l'examen des articles a été re- mis a Mardi. Le Sénat a adopté a l'unanimité le budget des travaux publics pour l'exercice 1879. Au cours de la discussion, M. Sainetelette a annoncé uue augmentation du tarif du che- min de fer pour les voyageurs. Le Sénat sest ensuite ajourné jusqu'au 16 Juin, jour auquel il abordera la discussion du projet de loi sur fenseignement primaire. Pour qu'il en puisse être ainsi, sa commis sion de l'intérieur a été autorisée a faire d'ici la son rapport et. a le di'stribuer. M. Bergé, en vrai disciple de Voltaire, ca- lomnie a tort et a travers le clergé catholique, se disant sans doute qu il en reste toujours quelque chose. C'est ainsi que, dans le dernier discours j qu'il a prononcé a la Chambre, il a osé pro- duire, sans sourciller, l'affirmation suivante: En Italië, la statistique officielle publiée par le gouvernement italien nous montre que, de Janvier Aoüt 187o, huit cent soixante-quinz-e prêtres ou moines ont été CQndamnés pour attentats a la pudeur. Sensation a gauche.) Un catholique beige a voulu avoir le coeur net, au sujet de cette odieuse accusation. 11 a écrit ii 1 'Unitcattolica de Turin pour savoir ii quoi s'en tenii'. Voici la réponse de l'excellent journal tu- rinois: Nous défions AL Bergé de citer par noms et prénoms seulement cinq prêtres que les tribunaux italiens auraient condamnés dans le laps de temps indiqué par lui. Une morale sans Religion, c'estune absur- dité, c'est un édifice sans fondement, une loi sans législateur. Une femme célèbre et nullement catholi que, Madame de Stael, l'a reconnu et procla- mé dans son livre sur YAllemagne Quelqu'effort que l'on fosse, dit-elle, il fout en revenir reconnaitre que la Reli- gion est le véritable fondement de la mo- rale; c'est l'objet sensible et rdel au-de- dans de nous, qui peut seul détourner nos regards des objets extérieurs. Si la piété ne causait pas des emotions sublimes, qui sa- crifierait même des plaisirs, quelque vul- gaires qu'ils fussent, ii la troide dignité de la raison? 11 fout commencer l'histoire de l'homme par la Religion ou par la sensa- tion, car il n'y a de vivant que l'une ou l'autre. On lit dans le Journal d'Anvers On croit généralemcnt que le regretté député deLouvain seraremplacé il la Chambre par son frère M. Alphonse De Becker, avocat la Cour de Cassation. Louvaniste de naissance et d'origine, M. A. De Becker a de plus, par sa femme, de nombreuses relations de parenté et d'intérêts dans le canton de Tirlemont. Ce serait pour la droite une précieuse ac quisition. Au barreau de Bruxelles, il brille en toute première ligne par le talent oratoire, et bien peu l'égalent pour la force du raisou- nement et pour la science du droit. Ce qui distingue surtout sa parole, c'est la chaleur, la vivacité, l'esprit d'ii propos et la riposte, qualités qui sont admirablement servies par un organe d'une rare puissance. Déjii lors du décès de M. Wouters en 1876, il fut question de sa candidature; mais il refusa ii cette époque un lionneur qui lui paraissait revenir a son frère, mêlé de tout temps aux luttes politiques de Louvain. II avait précédemment accepté une candi dature a Bruxelles. Le bruit court Louvain que la Loge la Constance a décidé qu'il fout lutter coüte que coLite aux elections légisjatives prochaines qui auront lieu afin de pourvojr au remplace ment, de M. E. De Becker. Les Frères présen- teraient le C.\ F.-. Vanderauwera, candidat évincé aux dernières élections. Nul doute qu'un nouvel échec ne vienne confirmer le précédent. On lit dans le même journal M. le ministre de Injustice fait recher cheren ce moment toutes les condamnations encourues en Belgique par des instituteurs religieux. Qu'il emploie a cela ses propres loisirs, c'est son affaire. Mais les officiers du parquet et les greffiers des cours' et tribunaux sont-iis payés pour fournir des arguments aux discours miuistériels, et les greffes des cours et tribunaux sont-ils des bureaux de statisti que a l'usage de M. Rara Le ministre n'a pas donné ordre de recher- cher en même temps les condamnations encourues par des instituteurs laïcs. Anvers notamment aurait a fournir un assez bon contingent, composé entre autres de foits tout récents, M. Rara a préféré laisser pru- demmeutdansl'ombrece cótéde la question. Quand nous avons annoncé l'ouverture de la nouvelle école de Wielsbeke, nous nous sommes trompés en disant quelle s'ouvrirait le 4w Juin. Elle s'est ouverte le 23 Mai, et le même jour tous les élèvcs de l'école communale ont pris armos et bagages, et se 'sont rendus :i l'école fibre; a l'cxception d'un seul enfant, celui <lu garde-champêtre. Le brave homme n'en peut rien, il paraït qu'il a repu de haut lieu avis ou ordre d'agir'ainsi. Palrie La Commission organisatrice du Concert au bénétice des families des victimes de la catastrophe de Erameries vient de recevoirla lettre suivante de M. le Gouverneur de la province du Hainaut: Alessieurs J'ai l'honneur de vous accuser reception de votre lettre du 24 de ce mois, me trans- mettant pour les families des victimes de la catastrophe de Frameries, une somme de 1,937-24 fr., produit d'un Concert organisé dans la ville d'Ypres. Cette somme sera ver- sée dans lacaissede secours instituée sous ma présidence. Veuillez recevoir, je vous prie, a vee tous mes remerciemcnts pour ce généreux envoi, l'assurance de ma considération distinguée. Le Gouverneur, Oswald de Kerckhove. Mons, le 29 Mai 1879. (Communique.) Gltroaique judiciairc. Notre ville ct notre Flandre, dit le Cour tier de Courtrai, comptent beaucoup d'ama- teurs de combats de coqs; et depuis que le nouveau code pénal a comminé une peine contre ceux qui, dans des combats publics, sot,mettent des anmaux d des tortures, les amateurs de ces combats cherchent tous les moyens imaginables pour échapper a l'appli- cation de la loi. C'est ainsi que récemment certains ama- teurs-coqueleux avaient organisé un tel com bat dans une cour entièrement emmuraillée, dépendant d'une maison particuliere, hes portes élaient closes, et les invités seuls étaient admis. De cette fapon, le combat, se- lon cux, cessait d'etre public. Dependant la police ayant été averlie de cc qui devait se passer, par une lettre anonymi était sur ses gardes, et ne pouvant entrer pm' la porte, un agent de police se hissa sur lc mur pour constater la contravention; il c» lut bicntöt chassé par le propriétaire. De ce chef, lc propriétaire de la cour a été traduit devant le tribunal de simple police, et puis devant le tribunal de première in stance, jugeant en degré d'appel. Le jugement nepourra que réjouirles atna- teurs-coqueleux, puisqu'il acquitte ledit pro priétaire par les motifs: 1° Que le combat n'était pas public, et. 2° paree que ce proprié taire n'avait pas placé lui-même les coqs dans l'arène. La cour d'appel de Liége a rendu un arret O 1

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2