ORGANE CATHOLiqUE DE L'A RRONDISSEMENT. MERCREDI 10 Juillet 1879. 10 centimes le numéro. 14° année. N° 1413. Oil s'abonne rue au Beurre, (5(5, Ypres, et a tous les bureaux de poste du royaume. Resume politique. FRANCE, Le président de la répu- blique frangaise a présidé, Dimanche, sur le terrain de Longchamps, a la revue des trou pes formant la garnison de Paris et de la banlieue. Le président de la Chambre a donné une fete, qui a dépassé en splendeurs les plus brillantes données au palais Courbon. M. Gambetta était très-entouré. Le corps diplomatique était au complet; les personnalités les plus marquantes politiques, financières, littéraires se pressaient dans les salons. Tous les ministres, des députéset des sénateurs, plusieurs membres du centre droit et de la droite étaient présents. ALLEMAGNE. Le Staatzanzeiger al- Iemand public les décrets portant nomination de MM. de Puttkammer et Luctus aux porte feuilles laissés vacants par la démission de MM. Falk et de Friedenthal. ANGLETERRE. La splendeur des funérailles.que FAngleterre a fades au prince imperial a décidément affecte de la tagon la plus désagréabie la susceptibilité républicai- ne. Les oflicieux de l'Elysée ne tarissent pas en jérémiades ii ce sujet. HOLLANDS, On connait aujourd'hui la cause de la crise ministérielle interminable a laquelle se trouve livré le gouvernement des Pays-Bas. Cette cause est plus profpnde qu'on ne favait soupconné lout d'abord. La vérité aujourd'bui notoire, e'est que le minis- 'LT Afrique australe. tére Kappeyne s'est retire devanl le refus dn roi d'accepter des propositions relatives a une réforme électorale qui eat entrainé une revi sion de la Constitution néerlandaise. Affaires eommunales. Le Progrès n'aime pas que nous prenions quelque intérêt aux hommes qui siëgenta fHötel-de-Ville. 11 suffit d'une ligne, partois mêrtie d'une lointaine allusion pour que notre confrère se cabre et se secoue. Un cheval trop nerveux nest pas plus difficile. Nous n'aurions. jamais cru que le journal de M. Carton et Cic fut encore si frétillant. Le Journal d' Ypres parle-t-il des orgues de barbarie, le Progrès croit son aimable rédac teur transporté en plein Ilötel-de-Viile. Merci, nous n'allons pas de cc cnlé. Tout y est ombre et mystère. il nous suffit de la publicité restreintc que le Progrès donne aux agistments de nos administrateurs pour émettre les critiques les plus fondéesi Qu'est-il besoïn de parler de Técho survi- vant de la Fanfare, catholique, quand les Witte Klakken battent ;de l aile que Ton sail? Le cliquetis des bouteilles et de verres so mie mieux aux oreilles du Progrès Les doux glouglous. Ce n'est pas sans motifs que M. Coomans disait dernièpement que les baes de cabaret étaient les bases d'un ministère libéral. Caissons ld le vin et le snick et parions simplement de l'eau. La question est impor tante pour notre bonne ville. Quand nos administrateurs songeront-ils a exécuter le grand travail si soigneuscment étudié; ce travail qu'on a caressé, modiflé, agrandi, diminué et qui n'en est pas lii d'être prêt? Nous connaissons le précepte: C'est très-sage en littérature et le Progrès ferait bien de le mettre en pratique lorsqu'il publie quelque article original. Mais,en fait de travata publics aussi urgents que le rema- niement du service des eaux potables, il est temps d'en finir et de prendre une déci- sion ct de mettre la main ii 1'oeuvre. Sinon les administrés, condamnés aux infusqires et autres générations plus ou moins putrides de nos eaux potables, se plaignent et rangent les gros bonnets de l'Hötel-de-Ville au nombre des tatillons. les plus vulgaires. Ne songez plus, Progrès, au souvenir de quelque bombance agréable. Mettez-vous au régime de l'eau (c'est très-sain pour les gens trop replets) et travaillez avec nous pour obtenir la réalisation des magnifiques promes ses écloses au feu de l'élection d'Octobre. Ce que cela coütera ne doit guère inquié- ter, c'est de fargent bien placé. Un demi million pour eet immense bienfait que serait- ce? Ostendeemprunte quatre millions et tonde un kursaal avec baccarat, et Ypres ne trou- verait pas un petit demi million pour assurer a ses enfants.uue eau saine et abondante? Le serait désespérer de notre bonne ville et de ses administrateurs, du Progrès et de ses patrons. Quand nous aurons obtenu quelque chose sous ce rapport, nous passerons ;t un autre sujet. La lumière fait souvent défaut la nuit. L Administration,habituée li tout réglementer, décfète un clair de June et fait éteindre les becs de gaz. oila un sujet de polémique luuiineux. Mais en cette matière nous avons l'espoir d une amélioratiou notable. On nous assure que M. A. Hyndriek reprend les rênes de 1 échevinat, Lorsqu'il occupait ces hautes fonctions,. les rues étaient.mieux éclairées; au moins voyait-on les entrees de cave. Espérons. Lespoir fait vivre, dit un vieux proverbe. Garde civique. Samedi est arrivé dans nos murs un gros plumet d'état-major avec aide de camp etc. pour inspecter, au nom du général Schtoeff, notre milice citoyenne, L'opération a eu beu aux Halles, Dimanche matin. 11 y avait huis clos. Nous ne savons pour quel motif. A moins que les inspections de la garde Journal d'"Ypres, Le JOURNAL D YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Decembre. Les articles et communications doivent être adressós f'ranc d'e port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans, le corps du journal paient 30 centimes la ligne.— Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les nümóros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces.de France et de Belgique (excepté les. 2 Flandresl s'adresser a VAgence Havas Laffite, etG,<! Bruxelles, 89, Marché aux Herbes, et a Paris, 8, Place de. la Bourse. M. LE MAJOR SERPA I'INTO. (SUITE. VOIR LE N° DU 9 JUILLET.) Au moment oü je faisais ces découvertes, j 'élais très-découragé latribudontj'ótaisentouró et son chef étaient animés pour moi des plus mauvaises dispositionsnous devions nous teuir a la plus grande distance possible et encorp nous notions pas en süreté. Comme on lie trouvait pas de gibier, je me servis d'un filet que m'avait ilonné mon père.et nous primes quelques mauvais poissons. Mes nègres étaient volés et battus toutes les fois qu'ils s'éloignaient de notre campement. Enfin nous pürnes partir et nous trouvames une region dans Dquelle il y avait un peu de gibier. Dans la nuit du 6 aoüt 1878, j'observai, mais sans eii concevoir d'inquiétude, que beaucoup de 'points lumineux paraissaient se mouvoir rapide- inent a travers les arbres. Tout a coup, j'entendis le cri au feuau feu et nos Luttes commen- cèrent a brüler. La confusion fut grande dans les premiers momentscependant Catraio n'oublia pas de in'apporter .immédiatement nies instru ments Mazianna, une jeune fille, qui mourut bientöt après, m'appo.rta mes papiers, pendant que d'autres nègres prenaient soin des objets les plus importants. Se formant en cercle autour de ces objets, au centre du camp, et les armes a la main, ils se défendirent contre une très-violente attaque. 11 en périt beaucoup. Le lendemain, un des noirs entra dans ma tente et me ditNous sommes seuls ils ont tous fui nous sommes trahiJe sortis en toute hate de ma tente et regardai autour de moic'était vrai il ne mé restait plus que quelques nègresles autres effrayés par l'attaque s'étaient enfuis vers (es montagnes. Jlai apprjs plus tard qu'aucun ties fugitifs lie put retourner a Beriguela ils mouru- rent tous en route. Dans cette situation, il ne me fut pas possible de marcher vers Choeolumbo. Je résoliiS de pla cer mon camp dans un lieu oü nous trouverions du gibier, et nous nous y fortifiames en abattant des arbres. C'est ainsi que nous vécumes quelque temps en nous procurant par la chasse des daims. et des canards. Je me décidai enfin a demander au chef le plus voisin de me donner les moyens de quitter le paysune grande assemblee fut féunie, dans.laquelle on proposa et discuta beau coup de projets, mais on ne décida rien. Enfin je parlai d'un ton si. résolu et pris une attitude si ferme, que le chef me donna des bateaux pour descendre le cours de Zambesi-Liambai. Les rives de la rivière étaient boisées. et nous trouvions du gibier en abondance, mais nous commencames a voir des basalfés, puis des cata- ractes et des courants rapides dans le lit de la ri vière. Mes compagnons et moi-mème nous cou- Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, Polissez-le sans cesse et le repolissez. Bümas- les plus grands dangers en descendant les trente-sept cataractes dn Zambèse. Je vis dans Tespace d'une heure et demie trente cataractes dont personne n'a jamais fait mention. Dans cet te période nous faillimes mourir de faim. Je fis cependant tous mes efforts pour descendre a terre et tracer la carte de ces cataractes et des rives de la rivière. Toute la contrée que nous traversames est très-peuplée, excepté aux envi rons des cataractes. Au sud-est babitent les terribles Macalacas, race belliqueuse qui, lorsquelle est vaincue, fournit des esclaves aux autres peuplades de l'Afrique.Epuisé, sans ressources, je concus l'espérance d'atteindre la jo action du Guanpo et du Zambèse, oü je pensais trouver une mission anglaise dont j'avais entendu parler. Malheureusement j'appris que les missionuai- rjes étaient morts, et au lieu de chrétiens je trouvai un chef qui voulait rn'écorcher vif. C'est ence lieu que je rencontrai un naturaliste Anglais nommé Bradshaw qui était réduita la plus grande misère; il était. a peine vêtu; il marchait nu pieds, quoiqu'il tint toujours a la main une paire de souliersje n'ai jamais pu comprendre pour- quoi il ne s'en servait pas. Le Dr Bradshaw fit ma connaissance en veritable Anglais, et avec le plus grand sang-froid' il me présenta gravement sa carte de visite imprimée a Londres. C'est en ce lieu que j'ai passé laplus terrible nuit de tout mon voyage. J'étais dans la tente du Dr Bradshaw, séparés de mes compagnons, quand les indigenes, qui manifestaient des dispositions hostiles, entourèrent l'habitation du docteur. Nous appuyanies aussitöt un table contre la porte, chargeames nos fusils et pendant toute la nuit nous surveiilames les mouvements de nos ennemis. A la pointe du jour les sauvages avaient décampé avec le reste de mon bagage. Infertile que des missionnaires franqais se trouvaient a quelques milles de la, je résoius de me rendre auprès d'eux; mais je.fus pris d'une fièvre violente et je perdis entièrement con naissance. Quand je repris mes sens douze jours plus tard, je vis deux dames auprès de mon lit qui me par- lèrent en francais. C'est a leurs soins que je dois la vie. Dès que je fus rétabli, l'idée de mes découver tes me reprit avec plus de force que jamais. Je voulais reconnaitre le cours du Cubango. Mais comment aceompiir ce dessein A Texception de quelques défenses d'éléphants que j'avais tués, je ne possédais rien au monde. La familie Cail- lard m'oifrit tout ce qu'elle possédait et déclara vouloir m'accompagner. En vain je représentai aux deux dames qu'elles seraient obligées de suivre la fatale route dans laquelle Elmohr avait péri avec toute sa familie. Nous partimes ensem ble et arrivames a Kalaliari. Kalahari a la réputation d'un dósert; cependant on y trouve une population, des animaux, des arbres. L'eau toutefois n'y est pas abondante

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1