Conseil Provincial. Séance du '15 Juillet. Le conseil maintient la décision prise dans sa session de 1875, accordant une somme de 4,000 francs, en faveur de la construction d'un pont, sur la Lys a Frelinghien. L'assemblée entame ensuite la discussion du rapport sur la demande de subside pour la construction d'une route de Nieuport a Oostduinkerke. Après avoir entendu MM. De- duydt, De Mulie-De Bien, le gouverneur, Van Hee, Soudan et Liebaert, elle prononce, par 27 voix contre 9, la non recevabilité de la demande, attendu que les pièces dont la pro duction est prescrite par les instructions en vigueur, ne sont pas arrivées, dans le délai voulu, a l'administration provinciale. M. le Président. Lorsque le conseil provincial siége plus de 15 jours, il y a lieu, aux termes de l'article 45 de la loi provin ciale, de decider que la session sera prorogée de buit jours. Je vous propose de prendre cette décision. M. le Gouverneur. Conformément a la loi, la discussion du budget doit figurer it l'ordre du jour. Le conseil decide que sa session sera pro rogée. La séance est levée it 1 heure. Séance du 16 Juillet. M. De Clercq, au nom de la lcc commis sion, fait sur la proposition de MM. Liebaert et consorts, concernant la nomination d'un avocat de la province, un remarquable rap port qui doit être discutée it la séance d'bier. M. Liebaert fait observer qu'il a été impos sible it la commission de statuer sur tout le' projet de budget, paree qu'il y a encore toute une série de dossiers en discussion. La discussion du budget de la province est ouverte. Au 4, art. 9, M. Breyne-Devos, indique les modifications qu'il y aurait lieu d'apporter au budget en ce qui regarde le droit de passa ge aux écluses, notamment ii l'écluse de Boe- singhe. L'honorable membre fait aussi une obser vation a l'art. 12, en ce qui concerne les in- demnités k payer par les particuliers qui obtiennent l'autorisation de faire abattre des arbres le long des routes provinciales. M. Liebaert dit que l'intérêt commercial et industriel, recommandé par M. Breyne-De Vos, attirera l'attention la plus sérieuse de la députation. Quant au second point, il sera difficile de satisfaire au désir de M. Breyne. La députa tion permanente a fait, récemment encore, une faveur exceptionnelle aux meuniers, en ce qui concerne les lacunes d'arbres, le long des routes provinciales. Les chap. 4 et 5 sont mis aux voix et adop- tés. Discussion du rapport sur la demande de la commission des hospices civils de Roulers, tendant h ce que le restant du subside accor- dé par le conseil provincial, pour la construc tion de l'hospice-orphelinat höpital soit liqui- dé en deux annuités au lieu d'être échelonné sur 6 exercices. La le commission pro pose de ne pas donner suite a la demande. Le conseil, après avoir entendu MM. Ma- hieu, Horrie - Deckmyn et Soudan - Boulez, adopte ces conclusions. Demande d'inscription au budget de la province d'un crédit destiné a encourager la creation de bibliothèques. La commission, d'accord avec la Députation permanente, pro pose de ne pas intervenir par l'allocation de subsides, dans l'organisation de bibliothèques populaires. M. de Stuers ne peut se rallier aux con clusions de la commission. M. Ie Gouverneur. Je demande la paro le pour dire que toutes mes sympathies sont acquises ii cette institution. Je me contente de réserver les bons arguments que je pourrais faire valoir pour un moment plus opportun. Les conclusions du rapport sont adoptées. Demande du conseil communal de Middel- kerke tendant a obtenir l'intervention de la province dans les frais de construction d'une route destinée a relier l'aggloméré de cette commune a la chaussée de Slype a Wilsker- ke. La commission, d'accord avec la dépu tation permanente, propose de déclarer rece- vable ce projet de route et d'interyenir pour un tiers dans la dépense, ;i la condition que ce travail s'exécute par le ministro des tra vaux publics et sous la réserve: 1" Que le subside alloué par l'Etat soit défalqué du total de la dépense lorsqu'il s'agira de fixer le tiers de l'intervention de la Province; 2° Que la part de cette intervention soit déterminée en chiffres, de manière que, si le devis est dé- passé, la Province ne soit tenue d'intervenir dans aucune dépense supplémentaire. Adopté. M. Soudan(motion d'ordre) dit que mo- mentanérnent, la discussion du budget doit être suspendue, paree que les conclusions de la commission n'ont pas encore éte adoptées. Ensuite, beaucoup d'objets intéressant le budget, sont encore en discussion dans les diverses commissions. M. le Gouverneur fait observer qu'aux termes de l'art. 45 de la loi provinciale, lo conseil doit s'occuper exclusivement du bud- get. M. de Mullie-De Bien signale les inconvé- nients qui résulteront du mode de procéder, tracé par M. le gouverneur. M. le gouverneur répond qu'il aurait été bien étonné si cette séance s'était passée sans que l'honorable M. De Mulié ne lui fit l'hon- neur de s'occuper un peu de lui. En finissant, M. le gouverneur insiste pour que la commission présente un rapport plus complet sur le II du budget. M. Liebaert fait observer que la commis sion a cru bien faire de réserver le chapitre II des recettes, jusqu'ii ce qu'on ait pu discu- ter le chapitre des dépenses et prendre une décision a eet égard. M. le président demande it M. Soudan s'il insiste. M. Soudan-Boulez propose de fixer la séan ce il midi seulement: de cette f'acon, les com missions pourraient présenter au conseil de nombreux rapports. La séance est levée ii 1 heure. Séance du 17 Juillet.) Le conseil s'occupe du subside ii allouer en faveur de la reconstruction de la maison d'aliénés d'Ypres. La 1° commission maintient le chiffre de 8,000, consenti différentes reprises par le conseil. M. de Stuers propose 25,000 fr. Son amendement est signé par MM. Breyne-De vos, Iweins-Storm, Therrij, Devos et Verlez. Après une longue discussion assez vive, le conseil vote par 32 voix contre 15 un amen dement de M. Vanden Abeeie, tendant a allouer 12,000 fr. Le conseil décide encore de ne pas inter venir dans les travaux d'entretien de la route de Wynghene ii Oostcamp. Le conseil communal de Liége a procédé la semaine dernière au baptême civil d'un bon nombre de rues de cette ville; M. Frère a son boulevard, M. Rogier a le sien; mais M. de Gerlache, qui fut Ie premier député de Liége, et M. Raikem qui l'honora comme législateur et comme magistrat, n'ont pas même une impasse. Toutefois, le conseil a pris une décision ;i laquellc il convient d'ap- plaudir: malgré certaines réclamations un peu bien courtisanesques des constructeurs de la cité ouvrière de Cornillon, il a maintenu ;i la principale rue de cette cité le nom de l'illus- tration liégeoise qui vécut prés de larue Sainte Julienne. Les pétitionnaires eussent voulu, en souvenir d'une visite de la Reine, substituer ti cette appellation celle de rue Marie Henriette. Rien n'empêchera -on fera fort bien certes, de donner ce nom ii quelque autre chemin; mais la Reine elle- même eut été fort peu flattée de voir biffer de ce lieu le souvenir d'une sainte qu'elle s'est précisément- efforcée de faire révérer dans le monde entier. On sait qu'aucun des saints de la Belgique ne rec-oit dans TEglise universelle les hon neurs d'une fête obligatoirement générale. Sur l'initiative de Son Em. le cardinal De- champs l'épiscopat beige a demandé au Saint-Père d'octroyer cette distinction sacrée h la promotrice de la Fête-Dieu, it Ste Julien ne de Cornillon. Marie Henriette s'est fait un devoir chré- tien de s'associer aux démarches de nos pontifes, et dans ce moment oü tout ce qui nous vient du tróne ne porte pas hélas! le caractère d'une religion aussi vive, on nous saura gré de reproduire la lettre admirable adressée it ce sujet a Pie IX par la Reine des Beiges, au lendemain de la mort d'un enfant bien-aimé: Cette lettre si pleine de foi, ces instances royales et celle de nos prélats obtinrent d'im- portants résultats: un office de sainte Julienne fut approuvé par le Saint Père pour TEglise universelle et Pie LX décida que la célébration de eet office et de la messe de la sainte serait d'abord accordée it tous les évèques qui en feraient la demande. La décision plus absolue, sollicitée par l'épiscopat beige, serait déjï prise sans doute, si la brusque interruption du Concile du Vatican n'avait empêché l'au- torité suprème de donner suite ii la supplique nouvelle que lui,adressèrent alors 161 évè ques, chefs de diocèse d'Europe, d'Asie et d'Amérique dans lesquels on ne fêtait pas encore la hieuheureuse liégeoise. Pour être retardée, cette décision n'en viendra pas moins a son jour: Léon XIII, au temps de sa noncia- ture en Belgique, a tiguré parmi lés visiteurs pieux des reliques de Sl"-Julienne. 11 saura s'en souvenir. Fails divers. produit, netient aucun corapte ni de la quantité, ni de la qualitó du produit. Pour empèclier le cultivateur de devenir électeur, l'lionorable mi- nistre prétend que l'impót ne frappe pas directe- ment la terre, et cependant, pour lui et devaut le fisc, la superfleie occupée est tout, la valeur du rendement n'est rien. Le gouvernement entend établir un impöt sur la production, et il frappe le producteur non en raison directe, mais en raison inverse de rimportance de ses produits. Moins valent ses produits, plus celui-ci est chargé; plus ils valent, moins il est chargé, tout en le restant démesurément. Enormité d'autant plus grande, que le tabac est peut-être le produit le plus aléatoire. Le gouvernement le reconnait lui-même la plantation du tabac donne un rendement très- variable selon les années, selon les terrains et selon le mode de culture. Le vent, l'humiditó, la sécheresse les diverses influences climatériques compromettent fré- quemment la quantité et la qualité de cette récolte. Même, n'était le bénéflce des arrière- engrais, il est avéré que déja maintenant la cul ture du tabac serait impossible en Belgique. La fréquence des récoltes médiocres, les prix déja trop ravalés par la concurrence américaine et les frais énormes de la grande culture en sont les causes actueiles. Sur ce dernier point, voici quelques chiffres qui se rapportent spécialement a l'arrondisse- ment d'Ypres. Les engrais spéciaux et les engrais de ferme mis par hectare doivent être évalués de 1,000 a 1,400 francs. La main-d'oeuvre requise est généralemerit payée a forfait du tiers du produit de la récolte. La plupart des terres occupées par le tabac se louent de 100 a 150 francs l'hectare. Tout cela considéré, n'est-il pas d'une suprème evidence que, si la Chambre votait l'impót pro posé, ce serait a la destruction, a la ruine com pléte de la plantation beige que nous marche- rions. Aussi, de nombreux planteurs de tabac m'ont-ils declare déja ou m'ont-ils fait déclarer que, si la loi passe, ils renoncent a la culture du tabac, ne voulant pas s'exposer a une ruine certaine. Remarquons-le encore, messieurs, eet impöt est d'autant plus odieux qu'au lieu d'atteindre la population en général, il porte et pèse seulement sur un petit nombre de cantons. S'il atteignait le consommateur, au lieu de frapper exclusivement le cultivateur, sa répartition serait équitablela taxe pourrait être considerable même, sans être bien sensible et sans gèner personne. Mais, au lieu d'en être ainsi, pour un résultat financier insignifiant, on écrase le cultivateur. Pour 255,000 francs, le gouvernement compro- mettra la prospérité de plusieurs cantons de plusieurs milliers de families, a qui cette culture et les travaux qu'elle requiert assurent un bien- être modeste et justement mérité, et 11 détruira notamment l'aisance d'un grand nombre de petits cultivateurs, qui, grace a leur nombreuse familie, pouvant accomplir sans frais la main-d'oeuvre si dispendieuse pour la grande culture, s'adonnent avec le plus de succes et le plus d'avantages a la culture du tabac. C'est de mauvaise politique de détruire une branche de la richesse et de la prospérité natio nals, pour faire entrer au trésor 225,000 francs. Le trésor, d'ailleurs, perdra ainsi bien davanta- ge, par suite de l'appauvrissement de ces milliers de familie et de l'appauvrissement de cantons entiers. (Suite et fin au prochain N°.) v Trés Saint Pére, - Marie-Henriette d'Autriche, Reine des r„i ges, le cceur brisé par les plus douloureust epreuves, ne veut pas oubfier ce qu'elle doit I Pieu et ce qui peut contribuer it son service /t a sa g.lol,r,e-,Ella s'empresse done d'appuver an prèsde VotreSainteté la demande de l'arche" veque de Malines relative a l'extensior a 1'kÜu" se universelle de la fête de sainte J ulienne urn" motrie? de la Fête-Dieu. pru" dnlü? déuirLe uette faveur du Saint siél?e comrne fille des Habsbourg et comme Reine Elle ia desir'.e «jomme fille des Habsbourg, paree que d.epuis Rodolphe I", Empereur d'AUeinaX s! célebre par sa piété envers l'auguste Kucha' ristie, sa familie s'est toujours montrée lidélp la lot de eet illustre ancêtre. Elle ia dêsire com- me Reine des Beiges, paree que la Belgique si leconde en saints, n'en eornpte cependaut aucun Jisqu iet qui soit honoró d'un culte public dans toute 1 Eglise, honneur qui semble surtout dü a une sainte, dont Taction sur TEglise a été uni- verselle. "C'est la grace que je supplie Votre Sainteté d accorder a sa Fille, avec sa bénédictioii anos- tohque et paternelle. MARIE HENRIETTE. Bruxelles, 7 Avril 1868, Fête cle saint Gaetan de Tiennes. La saison est mauvaise pour les villes d'eau, c'est la un fait incontestable: aussi ne nous éton- nons-nous pas de voir cette annóe les industriels de nos ehartnantes villes balnóaires recourir a toutes sortes de trucs, d'expédients aflh d'y atti- rer a défaut d'autres les excursionnistes d'un jour que les aimóes antérieures ils dai- gnaient a peine admettre. Les industriels d'Ostende ont attiré hier chez eux un homilie dont la notoriété a grandi depuis quelque temps et que, sous divers prétextes, on se désigne du bout des doigts ils ont invité hier chez eux le procureur de notre province, M. Hévard, lui promettant une réception, dont en général on est trés prodigue en cette ville et un diner dont notre procureur ne fait pas fi la caisse communale de Blankenberghe peut en témoigner. M. Hévard, dont la vie a Bruges, en fait d'amusements et d'honneurs, est d'une monotonie splénique, a aceédé a ce désir et, au milieu d'une pluie battante, est parti de Bruges pour Ostende. Malheureusement, la perspective de voir dans un costume d'amiral suisse celui qu'un farceur sinistre a appelé garqon de coiffeur n'a pu Temporter sur la crainte de se voir trempé jus- qu'aux os et tout le monde est resté chez soi, laissant aux naturels de la patrie de M. Van Ise- ghem la faculté de célébrer et de fêter celui qu'a Bruges on ne considéré que comme intrus. Voici comment le Bien public apprécie le succes... négatif qui a marqué le banquet offert par notre procureur aux conseillers provin- ciaux Le procureur Heyvaert, proconsul ministe riel de la Flandre Occidentale, ayant invité les conseillers provinciaux a un grand banquet, tous les conseillers catholiques ontrefusé. Voila com ment nous entendons les choses Quand on vient dans une province en guise de ministère ou d'aecusateur public, poursur- veillertout un conseil provincial-, celui-ci nesait mieux répondre que par ie dédain. Les conseillers de la Flandre Occidentale Tont compris, et nous les en félieitons. Le compte rendu que quelques journaux donnent de la visite de M. - Hévard - a Ostende se ressent beaucoup de la froideur avec laquelle le procureur a été recu. De plus, la pluie avait trempé jusqu'aitx os/ les rares et intrépides Ostendais curieux d'admirer les traits de celui qui. par le ridicule et l'odieux qui s'attaehenta sa personne, passera a la postérité. Un terrible malheur estarrivé cette seniai- midi dans la gare du chemin de fer de Roulers M. De Brouckere, tils du notaire de ce nom, a voulu traverser deux trains de wagons qui ma- nosuvraient et qui se sont rejoints pendant qud passait, de fa con qu'il a été tamponné. La mort n'est surveuue que trois heures après i'accident.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2