La conversion. Le Moniteur publie la loi autorisant la conversion du 4 1/2 p. c. Cette loi est suivie de 1'aiTêté royal qu'on va lire, et qui est daté du 23 juillet Dévouement ct Charité liberale. Voici des foils que nous livrons a I'indigna- tion de nos lecteurs et de tous les honnêtes gens: Dans la commune de Ledeberg-lez-Gand, la régenee libérale vient d'expulser les Soeurs Maricoles. Or, d'après ce que M. De Mil a rapporto au conseil communal du lieu, depuis le remplacement des Sceurs par des infir- mières laiques, les malades sont abandonnés eux-mèmes, a lel point qu'un vieillard at- teint du typhus, est resté trois semaines sans recevoir du linge propre, et plusieurs jours sans être visité par le médecin; une pauvre femme, a moitié paralysée et gateuse, a passé des jours entiers sans linge de rechange; les plus jeunes orplieüns courent la rue, depuis 7 bcures jusqu'h 8 heures et demie ou 9 beu- res et un gamin de 11 ans 11e rentrait parfois qu'a '10 li. et demie du soir! De plus, depuis le départ des Sceurs, le compte de l'hospice cloture en déflicit. La Gazette de Renaix donne l'excellent conseil que voici: Nons engageons les eonscils cornrnu- naux, dont la majorité a de la religion, a cluturer en équilibre les recettes ct dépenses du prochain budget communal, et a ne pas y inscrire de crédit pour les écoles athées. lis ont ce droit, ils out le devoir d'user de leurs droits jusqu'au bout dans la défense de la religion et de la liberté des communes. C'est la resistance légale! En équilibrant les recettes ct dépenses du budget de la commune, les conseillers communaux forcent le gouvernement h en voy er des commissaires spéciaux pour la levée des impöts destinés a payer l'enseignement athée. De la sorte, tout l'odieux de l'impiété gouvernementele retombe sur qui de droit, et tout l'odieux de la centralisation est vive- ment senti par le peuple. Suum cuique. A chacun le sien! On lit dans YEcho de Namur Des démarches et des instances pressan- tes sont foites par les agents en province de M. le ministre de l'instruetion auprès des per- sonnes influentes et appartenant notoirement au parti catholique a l'effet de les décider b se laisser inscrire comme membre des comi tés scolaires établis par la loi Van llumbeeck. Nous espérons qu'aucun catholique ne se laissera prendre a eet artifice qui n'a pour but que de donner une enseigne acceptable 11 l'école sans Dieu. Nos Evêques Font déclaré: Nul ne peut coopérer spontanément ;i cette oeuvre pernicieuse. Qu'on soit bien persuadé d'ailleurs que les comités scolaires seront constitués de foqon arendre nulle Faction des catholiques assez simples pour se prêter au jeu de dupes et de complices qu'on veut leur faire jouer. A propos du discours dc M. Bert. Nos adversaires font grand état du dis cours prononcé en France a la Chambre des deputes, par M. Bert. lis ont cnvoyé cc dis cours clans tout le pays pour un motif fort simple on y mange du jésuite. M. Bert n'y cite que des révérends pères, mais il oublie de dire que ces révérends pè res ne sont pas des jésuites, qu'il se trouve parmi cux des laïcs et des femmes. M. Bert s'occupe aussi de cas dc con science, mais, par distraction sans doute, il applique h une question la solution d'une autre- et met ainsi au compte des jésuites les théories les plus monstrueuses. Que diront M. Bert ct ses admirateurs de la règle suivante admise par la plupart des sociétés secrètes auxquelles sont inféo- dés presque tous leurs amis d'Allcmagne Tout membre impliqué dans une en- quête administrative ou judiciaire devient ipso facto démissionnaire. En conséquence, il est tenu d'affirmer u l'autorité, sous la foi du serment, qu'il ne fait partie d'aucu- ne soeiété ou affiliation secrète. Les itiondations. rédnit généralement de 5 k 1 centime, tout cela a compromis complètement'le crédit de la société et l'a empêchée de continuer et de mener a bonne tin son entreprise. Pour acliever le canal dejonction, une inter vention nouvelle du gouvernement est done reconnue indispensable et inévitable. Le cabinet précédent, aussi bien que le ministère actuel, sont d'accord la-dessus. En chiffres ronds, 2,000,000 sont admis comme nécessaires l'achèvement. A la veille de la chute du cabinet précédent, la société, donnant suite aux déclarations du gou vernement, offrait 950,000 francs, en concurrence avec les 950,000 francs consentis par le gouverne ment. A la chute du cabinet, la société n'avait pa's encore fourni la preuve de la solidité de i'offre qu'elle faisait. Mais, quoi qu'il en fiit de la solidité de cette offre, voici les conditions dans lesquclles elle se produisit Les 950,000 francs offerts par la société devaient être privilégiés eomme sa mise antórieure, quant au service des intéréts et de l'amortissement, et, en cas de reprise, le gouvernement ne pouvait devenir acquéreur du canal qu'a condition de rembourser au pair la totalité de la mise faite par la société, c'est-a-diro 3,200,000 plus 950,000, soit 4,150,000 francs. De sorte qu'au cas de reprise, reprise qui, au jugement de tous ceux qui connaissent la situation, doit s'imposer dans un temps plus ou moins rapproché et qui est même immódiatement commandée par des considérations de justice distributive et par les considérations économi- ques les plus graves puisées dans la position tout exceptionnelle oü nous nous trouvons relé- gués, au cas de reprise done, d'après la com- binaison de 1878, le gouvernement eüt en défini- tive eu a payer non pas 6,000,000, comme le portent les propositions actuelles, mais 7,700,000 francs. En vertu de la convention du 25 juin 1862 A. Versements effectués par le gou vernement fr. 2,600,000 B. En cas de reprise, remboursement au pair des actions privilégiées repré sentant la mise de la société 3,200,000 En vertu de la combinaison projetée et virtuellement acceptée en 1878 A. Part contributive du gouverne ment 950,000 B. En cas de reprise, remboursement au pair du nouvel apport de la société. 950,000 Total. fr. 7,700,000 Pour parvenir a la reprise, les propo sitions actuelles ne comportant que. 6,000,000 II y a une diflférence favorable au trósor defr. 1,700,000 La convenance de cette reprise étant incontes table, je crois que ces quelques considérations suffiront pour donner la préf'érence a la combi naison nouvelle. Si l'achèvement coiite provisoirement davan- tage a l'Etat, la reprise du canal en sera d'autant plus facile et d'autant moins onéreuse. Chapitre ior. Du remboursement. Art. 1. Les porteurs d'obligations et les titu- laires d'inscriptions nominatives des dettes et emprunts a 4 1/2 p. c. qui voudront en obtenir le remboursement devront, dans l'intervalle du 25 juillet au 5 aoüt inclusivement, déposer leurs titres dans les bureaux du ministère des finances (direction de la dette publiquo), a Bruxelles. Ces titres seront accompagnós d'unedemande de remboursement formée en double, suivant le modèle annexé au présent arrêté et signée par les intéressés ou par leur fondé de pouvoir spé cial. II en sera délivré récépissé au bas du dou ble de la demande. Art. 2. Les obligations au porteur seront rem- boursées avec les intéréts a 4 1/2 p. c. échus au jour fixé pour le remboursement. Tous les coupons d'intérét allérents a ces obli gations, a partir de celui de Téehéance du ler novembre 1879, devront y être attachés. Le montant des coupons qui ne pourraient être reproduits sera déduit du capital des obligations. Art. 3. Les inscriptions nominatives seront également romboursées avec les arrérages échus au jour fixé pour le remboursement. Lo transfert de ces inscriptions sera efl'ectué au profit de la caisse d'amortissement, pour annulation, par les propriétaires ou leur fondé de pouvoir spécial, conformément aux dispositions de l'arrêtó royal du 22 novembre 1875, portant reglement sur le service de la dette publique. Art. 4. Après l'expiration du délai mentionnó a l'article l,r, Notre Ministre des finarces fera con- naitre, par la voie du Moniteur beige, les époques de remboursement. Chapitre II. De la conversion. Art. 5. Les obligations au porteur et les ins criptions nominatives dont le remboursement n'aura pas été réclamé dans les formes et le délai prescrits par l'article ler, cesseront de porter intérèt a partir du lcr novembre 1879 et seront converties en titres a 4 p. c. au pair, avec jouis- sance a compter de cette dato. Art. 6. Un avis du Ministre des finances fixera ultérieurement Tópoque a partir de laquelle l'échange des obligations au porteur sera ópéré. Si le montant des titres présentés a l'échange ne forme pas un capital exactement divisible par 100 francs, la fraction non échangeable serarem- boursóe au pair par le trésor, a moins que le détenteur no consente a acquórir de la caisse des dépots et consignations la fraction complémen taire au cours du 4 p. c. a la Bourse de Bruxelles. Art. 7. Les nouvelles obligations a émettro seront de 2,000, 1,000, 500, 200 et 100 francs do capital nominal. Leur nombre par espèco de cou pure sera déterminé par Notre Ministre des finances. Elles seront signées, au moyen d'une griffe, par le Ministre des finances, et contre-signées par le directeur général de la trésorerie et de la dette publique. La cour des comptes pourra faire apposer par une griffe la signature de son prési dent. Les obligations seront munies de coupons payables soit par semestre, soit par trimestre, selon la décision de notro ministre des finances. Art. 8. Notre ministre des finances est autorisé a transtérer d'oflice des grands-livres des rentes 4 1/2 p. c. au grand-livre des rentes!, p. c. les inscriptions nominatives, dont la conversion aura lieu en exécution de la loi précitée du 23 juillet 1879. II fera opérer le même transfert sur le double de ce grand-livre déposé a la cour des comptes. Los extraits d'inscriptions nominatives 4 1/2 p. c. seront échangés, sans frais, contre des extraits 4 p. c. Lo 2 de l'article 6 est applicable aux inscrip tions nominatives, ainsi qu'aux récépissés frac- tionnaires au porteur. Art. 9. Les obligations au porteur a 4 p. c. pourront être converties en inscriptions nomina tives, et fes titulaires de ces inscriptions auront la faculté de los faire reconstituer en titros au porteur, èn se conformant au reglement sur la dette publique. Les arrérages des rentes nominatives sont payables aux mêmes époques que les coupons d'intérét, soit cliez l'un des agents du trésor, soit chez les receveurs des impöts de l'Etat, au choix des intéressés. Art. 10. La dotation d'amortissement de la nouvelle dette prendra cours a partir du ler no vembre 1879. Art. 11. Les titres a 4 1/2 p. c. remboursés ou convertis seront détruits publiquement a Bruxel les de la manière prescrite par l'article 6 de la 101 du 15 novembre 1817, sur la caisse d'amortis sement. II sera dressé procés-verbal de cette annulation. c? S CJ Les inondations de ces derniers jours ontcausi/ de grands dégats. La partie la plus óprouvée de notre province estle Furnes-Ambacht. A Lophem, Zedelghem, Ruddervoorde, etc. les eaux ont envahi les champs et détruit en partie les moissons. A Gourtrai et a Bousbecques, la Lys a débor- dé, de Courtrai a Wervicq elle a entraiué les lins qu'on avait la semaine dernière retiré des bal lons de rouissage et rangés sur les rives. Toute la population des villages riverains est dans la rivière, essayant de rattraper ces lins. La Lys est aussi sorti de son lit a Mervilleeta Armentières; elle a inondé quelques rues. Armentières, le travail a dii être suspendu dans l'établissement de M. Béghin; le debordement s'est produit, bien que los eaux eussentété mises bas et les écluses ou vertes jusqu'a la nier. La Deüle a débordé a Quesnoy. Les moulins sont arrètós. A Ennetières et a Fronielles les geus sont bloqués chez eux, a Radinghem 011 était oblige de conduire dimanche les habitants a la messe en voituro, il y avait deux pieds d'eau sur le chmin. A Roubaix, lundi, il y a eu aux Trois-Ponts, un sauve qui peut général. Les eaux du Riez ont inondé une cinquantaiue de maisons. Les dégats sont, dit-ou, assez importants. Dans le N. O. du département du Nord, le pays, entre Dunkerque et Bergues, est sous l'eau coinme pendant les invers les plus plu vieux. Sur toutes les ligues du cliemin de ler 011 voit, de chaque cóté, des prairies et des champs sous l'eau. L'Escaut est sorti de son lit et a envahi les nombreuses prairies qui longent ses rives. On télégraphie de Valenciennes, 21 juillet, que l'Escaut et la Haine débordent a Fresnes, Odomez, Hergnies, Thivenceiles. La garnison de Condó travaille pour maintenir les digues. L'Escaut est montó de 2 metres a l'échelle de Condé. La population est très-inquiète. Les autorités déploient la plus grande activité afin de próvenir une catastrophe. De graves nouvelles nous arrivent d'autres localités. La Senile a débordé prés de HalEp- peghem, la digue de la rivière s'est rompue et les eaux inondent une grande partie des champs et des prairies. Nous sommes la saison oü Ton commence les grandes réeoltes les foins sont fauchós, le mau- vais temps a empêchó de les engranger et la pluie a pour effet de les gater. C'est un véritable dósas- tre dont on 11e peut encore calculer la portée. Des cantons de Condé et de Saint-Amand les renseignements sont navrants, les réeoltes dis- paraissent entièrement sous les eaux. A Condé, l'Escaut passé sur les piles du pont tournant et le faubourg de la Chapelle Saint-Roch est inondé par une bouche TTégoüt oü le fleuve refoule. On a sonné le tocsin k Vieux-Condé, k Herg nies, k Mortagne, a Vicq, a Fresnes oü les digucs sont crevóes en plusieurs endroits. A la Plaine on ne peut arriver a l'église qu'en barquetté. On craint une inondation semblable a celle de 1850 qui a causé de si grands dégats. A Vallers, les eaux couvrent la route et ne permettent plus de distinguer les fosses qui la bordent. Mardi soir, un enfant de cette commune a disparu; sa casquette et ses sabots ont été retrouvés liottants. On craint qu'il soit tombé dans un fossé et ait été emporté par lo courant. Pendant toute la journée de mardi, les eaux ont encore monté d'une fagon considérable. Mercredi, elles ont commence a baisser vers le milieu de la journée. Des voyageurs rapportent que plusieurs per- sonnes ont péri la nuit de mercredi a jeudi, par suite de l'écroulement d'une maison dans les eaux, sous Condé. C'est pitié de voir des ménages entiers s'en aller a travers les prairies inondées avec leurs vaches qui ne veulent pas avancer, et avec quel ques objets emportés k la hate. L'impétueux courant de la Meuse ne cesse de charrier des épaves de toute nature, d'innom- brables meules de foin et do grain, des arbres, des charrettcs, des tonneaux, des caisses, des oadavres d'aniinaux divers, vaches, pores, etc.,

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2