le a desadmiratifcils Ipoui* les -Ferry i'ótilèsi Paul Bert. Lu question du Tabac. Discours de M. Tack. Nous résumons le discours de M. Tack J Nos lecteurs n'ont pas oublié les accusations de tout genre qui furent laneées par MM. Jules Ferry et Paul Bert, du haut de la tribune, contre la religion catholique. Lesjésuites, spécialement pris a partie par nos lionorables, ont eu Ie niauvais goüt do protester et de charger l'un d'eux, le p. Gh Glair, du soin de présenter leur défensa. En conséquence, ce dernier a public deux bro chures, dont plusieurs'de nos confrères ont déja rendu corhpte. Pour nous, nous avons tenu a laisser a MM. Ferry et Bert le temps derépliquer, alin de nous prononcer loyalement et en parfaite connaissan- co de cause. Mais notre attente a été deque. M. Bert était retourné s'assëoir a son banc, M. Ferry s'était livré a d'autres exercices, et, en délinitive, les brochures du P. Clair sont restées sans réponse. Dans cette situation, l'impartialité'nous obligo a rornpre le silence pour faire counaitre a nos lecteurs l'état actuel du procés. l,a méthode employee par la defense est des plus simples. Elle se borne a mettre en regard: d'une part, les traductions vraies des textes in- criminós; d'autre part, les traductions fantaisistos l'aites par les accusateurs. De cette 'manière, on peut, a première vue, se rendre cornpte des alterations et falsifications commises pour les fcesóins de la cause antireli- gieuse que ces messieurs s'étaient donné mission de soutonir. Nous ne voulons entrer dans aucun détail. Ge n'est point ici le lieu de faire de la théologie. Qu'il nous suffise de dire que nous avons relevé avcc soin toutes les petites et grosses perfidies que les deux partisans de la morale indépendante ont commises dans l'excrcico' de leurs ionctions de législateurs. Nous avons obtenu les résultats suivants Mensonges, falsifications, calomnies, diffamn- tions, eto., commis par M. Bert, 24 Mensonges, falsifications, calomnies, diffa- mations, etc., commis par M. Ferry, 12 Total pour les deux, 36 Les jésuites, poursuivis pour outrage a la mo rale publique et religieuse, ont done, par les explications qu'ils ont fournies, change la face du procés. D'accusós, ils sont devenus accusateurs et ont prouvé que leurs adversaires n'étaient que de simples dilfamateurs officiels. Du reste, MM. Bert et Ferry sont protégés par l'inviolabilité parlementaire. Done, que leurs parents et amis se rassurentil n'y aura ni prison, ni amende. Les coupables ne sontjusticiables que de l'opi- nion publique, et ce tribunal-la, relevant, a la charge du professeur Bert, la circonstance aggra- vante de concurrence deloyale, et rcfusant au ministre Ferry, ii cause de ses mauvais antece dents, le bénéiice des circonstanees atténuantes, vient'de les condamner tous les deux a la peine du mépris public a perpétuité. ajddêulteurs, que celui de lMxploitqnJ djqiDfiWte i iune-antrfei'.ikóioV'Shns'^'iiir rendre les droits qri<bö domaine. i leur a ravis; e est les atteiudre doubleinent. 11 ne i'aut nas nop ficie cultivèe en tab D'après M- le ministre, ceux qui défendent la culture du tabac indigène et invoquent les inté réts de l'agriculturö' suscitent tout bonnement une tempète dans un verre d'eau les intéréts de l'agriculture n'ont rièn a démoler ici. La culture du tabac mise en rapport avee l'agriculture res- semble a un pygmee en'face d'uri géant. Mais ce que le ministre eüt dü ajouter, ce qu'il a eu soin do tairé et ce qui est capital dans le débat, e'est que la culture du tabac se concentre principalement dans quelques rares cantons des Flandrès et du Hainaut, le long de la frontière francaise, elle s'y s'exorce, on peilt le dire, sur une "vaste échelle; la statistique officielle de 1866, qui est la demièro conmio, nous apprend quo'sur les 1,693 liectares de tabac cultivés en Belg'ique, 1,545 sont situés en Flandre ét dans le Hainaut. La culture du tabac n'est done pas chose indif férente pour ces contréeselle s'y combine nièrne admirablement avee l'ensemble du systónie cul tural sur lequel elle n'est sans produire une très- salutaire influence. Elle y est le gagne-pain. non-sealemept du ler- mier. surtout du petit fermier et dé sa familie, mais encore d'un grand nombre d'ouvriers. On semble ne pas s'en douter, et cependant il convient de noter que dans nos Flandrps, cette culture a ce caractère spécial qu'elle dopne lieu a des contrats entre lós férmiérs et les petits entrepreneurs. I.o fermier fournit les engrais et laboure laterre. L entrepr'eneur-ouyrier se char- o-e du reste; il plante, il sarcle, il bine, il arrache, et enfiie le tabac; il l'étale dans Ie séchoir, sur- veille le sécljage. 11 obtient pour son salairé la cinquièrne ou la sixiéme, plante. dl court .ainsi, avec. le fermior, les chances de la récolfe ;'bt lés mauvaises chan ces sont nombreuses, móme.après quo la récolte estterminéé et jusqu'a ce quo' le séchage soit complet. L'in tér ét de la classo ouvrière est par conse quent ici directement en jeu en même temps.que celui du cultivateur, et eet intcrct n'est pas moms respectable sans doute que celui do nos grands l lus onblier que si la super- LesC rêlafivomciit Parlant, restreinte, le capital eiigagé, du chef dos engrais et de la main-crceuvre, est considerable, beau- coup plus considerable que pour d'autres cul tures. Mais allons au fond des clioses comma résul- tat, conime produit, la culture de nos tahacs indigenes'est-elle s; iusigniliautc, si peu impor tante qu'elle ne menterait de notre part qu'une attention distraite, voire méme un superbe dédain f Jo m'empare des chitt'res mis en avant par M. 1 le ministre des finances, dans son Expose des motifs. La superttoie plantée de tahacs est, d'apres lui, de l,70o hectares, et la quantité moyenne réooltée par hectare, de 2,200 kilogrammes ;/:e qui pour 1,700 hectares donne un total de 3,740,000 kilogrammes. Or, toujours d'après l'honorable ministro, nos importations de tahacs exotiq.ues atteignent 9,000,000 de kilogrammes, chiffre rond, e'est-a- dire que la quantité produite par la culture indi gène excède le tiers de la quantité importóe. Et ce serait la un intérêt insigniliant, lillipu- tien, microscopique. M. le ministre des finances n'en croit rie'n lui- mème. S'il en était eopvamci,!,, il n'armerait pas en guerre contre le petit-capófal, contre ce tabac indigene, si peu dignq des palais dólicats, contre cette marchandise' si detestable. Oh! pas si detestable, puisque Ies furnetirs daignent en consommer une quantité qui, d'après iVL le ministre lui-méme, sé chiffre par 3,74u,000 kilogrammes. Est-ce que la culture du houblon en Belgique est une chose indifférente paree qu'elle n'entre dans le domaine agricole que pour 3,500 hectares, alors que les cér,éales coinptent on seigle' ol en froment pour 575,000 hectares, faut-il pour cela dédaigner la culture du houblonLa question est la même que pour le tabac Mais poa'rquoi ie tabac indigène, demando-t-on, ne pourrait-il pas être impose d'un droit équiva lent a raugmeutation que subit 1 "importation du tabac exotique? Après tout, l'impót se réduit a 6 f'r.,80 c. par 100 kilogrammes. La culture du tabac indigène demande-t-elle a être protégée Non, votre droit a l'èntróe sur le tabac exotique a-t-il été établia titre de protec tion a donner au tabac indigène Pointe'est une mesure purement fiscale, qui, dans certains cas donnés, se réduit a un droit de balance certains tabacs américains valent 500 francs par too kilos, et sur cette valeur on paye 13 fr. 20 c.; lit u'est done pas la question. Tout d'abord, ainsi qu'on l'a déja fait observer, pour un mince résultat, bien eutendu au point de vue des .intéréts du trésor, on se dispose a occa- siotmer a nos cultivateurs toutes sortes de désa- gréments et de tracasseries en outre, on jette la perturbation dans leur industrie. II faudra procéder a des mesurages, a des arpentages des contestations pourroct naitre le cultivateur sera oblige u l'aire des declarations, a fournir caution, a se soumettre a des formali- tés gènantes, dont il n'a point d'idée, avec les- queiles il n'est point f'amiliarisé. Vos employés des accises seront astreints a une asse/. rude taclie, surtout dans les parties du pays oil la culture se pratique sur une certaine eten- due de terrain; déja lis sont parfois surcharges de besogne il faudra peut-etre augmenter le personnel et cela, je le repèto, pour luire atlluer dans les caissés de l'Etat une somrne, relative- ment parlant, peu importante en égard a l'en semble des recettes du trésor, mais Uonl le paye- ment sera cependant très-onéreux pour le contri- buable appele a acquitter l'impót. qu on U ne Mais passons. M. le ministre des finances ne mèle pas la politique aux questions ttuancières. Et quel moment clioisit-on pour imposer des charges nouvelles a l'agriculture? Un moment de erise générale pour cette indus trie. Une époque oil, plus que jamais, elle est obli- gée do lutter contre la concurrence que lui sus- cite ("introduction descéréalès et du Détail étran- ger, alors que les'dornières récoltes n'ont donné que de médiocres produits, que la récolte de 1879 est trés exposée, alors que ia récolte du lin, qui est ia grande ressource de. nos Flaiïdres et atissi du Hainaut. est en partie avariéê, en partie ané- antie, que eelle du tabac n'a été rémunératrice ni en 1877, ni en 1878," alors qu'on annoncé qu'ellè sera trés mauvaise en 1879. M. Goomans. II pieut des impöts. M. Tack. Or, ce sont particulièremcnt, on pourrait prêsque dire exclusivernent, les deux Flandres et le Hainaut que le projet de loi atteint. ^"WlabacTifdigiy'.^^l-A^'su'idó,,,,,^,, certaine quantité" récoltée alimenk i' commerce interlope, uue partie est consoti .J0 par nos camuagnards. une autre quantité sér faire des mélanges avec les tabacs esltiqnW i plus communs, notamment avcc les kentuci-! qui sont ógalcment c.onsommés par la classp n vrièrc. On'le voit, les fumeurs aisés no sont pas ici cause. en Bien certainemerit le gouvernement n-o'songe- rait pas a Remander a l'agricullure eet iinput de 255,00(1 francs, d'une perception plus ou molns*' compliquóe, et très-impo,pulaire, s'il n'avait point une arrière-pensée dont, au roste, il lie se défend point trop. Getto arrière-pensée, c'est l'idée d'aiTiver par étapes a la perception de droits de douane beau- coup plus élevés, sinon au' mono.pole. On tous deinandê aujoufti'hul üii impófsur la culture du tabac indigène raisón de I5u francs par hectare, et oil laisse deviner que ce n'est qu'une entfiée en matière et que plus tard on augmëntéra la dose par des moyens qu'on ne con- nait pas encore, mais qu'on so propose'dé reclier- clier et d'appliquer lorsqu'oij sera niieqx Ijxé sur los bases 'qu'il conviendra d'adopter. Coincidence frappante, le produit présumé de l'impót sur le tabac indigène qui pèsera sur un nombre restreint de cultivateurs et sur quelques contrées du pays, équivaut, a peu prés, aux im- póts que le gouvernement a sacrifiés dans un but electoral en supprimant la contribution sur les chevaux rnixtes et sur les logeïnehts gratuits. C'est ce que nous apprend un rensqignement statistique que je trom e cóiisigné dans le rapport de la section centrale etduquelil résulte que le rnontant des recettes, au profit do l'Etat, des deux impöts que je vieus de signaler, s'est olevó pour 1878 au cliilïre de 304,174 fr. 20 c. Si done on n'avait pas supprimé ces impöts, le gouvernement aurait parfaiteihent pu se passer de l'impót sur la culture du tabac. Dn enlève ainsi aux campagnards leurs droits électoraux, en los dógreVant de certains impöts; mais on leur fait payer ces mêmes impöts par A co sujet, il importe do ne pas lo perdre do vue, l'impót nouveau-est ontacliéde ee vice qu'au lieu d'etre general, il s'attaque plus Spécialement a quelques cantons isolés, laissant le reste du pays indemne. j On objecte que c'ost la une erreur yt quo l'im pót retombera' stir le consommateur. ContrairomiMit a ce qu'ils: pbó'tèudeirf, jo suis d'avis quo.la pivducteur ensupportera la charge. II n'est pas exact de pretendi'e que ies ipipots nouveaux, (ïiöffte'lé's'impöts indirects, les droits d'accises rètódlbont inévitablémeiit sur les con- soiniiiateiirs;c'est la.un paradoxe écouomique qui a été. bien des fois réfuté. Get impöt nouveau frappe-t-il toujours pour io tout ou pour partie le consommateur? I Gela depend des circonstanees, de la situation dans laquelle se trouve l'indüstrie qui est attein- I te, de la quotitó de l'impót, de l'état du march i de lg position particulière du producteur. La différeuca entre le prix de vente et le prix de rëvient constitue le benefice, qui est variable, qui n'est pas le même pour tous les producteurs. Quand un nouvel impöt est décrété, il arrive que certains,producteurs, ceux qui sont les plus lavorisés, en vue de conserver leur clientèle oil de l'étendre, renoncent a une partie de lour bénó- fice, font un sacrifice,dans Tespoir de dóvel'oppèr i leurs affaires, d'écraser de plus 1'aibles qu'eux, et i ainsi il se fait que l'impót nouveau, surtout s'il est moöéré, rëtornbe de tout son poids, sur lo producteur, plutot que sur le couspmmatour. Eli bien, il est plus que probable que tel est le j pliénomène qui va se produire dans la présente occurrence. Nul no saurait toutei'ois le predife avec certitude, mais tout sernble l'indiquer et it y a pour cela des motifs speciaux. D'jbord, le cultivateur, surtout le petit culti- vateur, n'est point commercant; il est plus ou moins a la discretion du marcliand; il est oblige de vendre a des cqioques déterminées pour pou- voir acquitter son fermage, il risque lort d'etre exploite par les intermediaires et c'est ce qui explique comment les marcbands sont moms bostiles a la loi que les planteurs. Le cultivateur est dans une position toute par ticulière qui ne lui permettra pas de se dépétrer de l'impót, peu importe du reste a ce fabricant quel taDac ii pourra fabriquer, que ce soit du tabac exotique ou indigène. C'est la première raison spéciale pour laquelle il est a craiiidre quo c'est le cultivateur qui sup- portcra l'impót. Ensuite l'impót nouveau est inégalement répar- ti, la perception ne se fait pas sur la valeur, au nombre ou poids, mais d'après la superficie cul tivèe. Or, la quantité produite varie'selon la qualité, la fertilité de la terre; il est tel champ qui pro- duit par hectare 2,500 kilogrammes jusqu'a 3,500 kilogrammes de tabac, tel autre seulemont 1,500 kilogrammes. Geux qui cultivent de bonnes terres renonce- rojnt peut-ètre a une partie de leur bénéiice et ilès lors ceux qui occupent des terres do peu de va- leur seront obliges de les suivre, et finiront par être écrasés. L'impót proposé sur lo tabac indigène, le gou vernement conime le rapporteur .de la section centrale l'óvaluent a 6 ou 7 c. par kilogramme. Sous ce rapport il est, insidieux. L'ouvrier n'achète pas le tabac par kilogram me, mais par quart et par huitième de'livre, soit nar luiitièrae et par seizióme de kilogramme, il achète par paquets qui lui coiitent 15 centimes. Sera-t-il possible au débitantd'augmonter ce prix pour ce rattraper sur le consommateur. de forcer la fraction, CQinrne on noüs le disait l'autre jour, de se mettre en mesure ainsi de payer lui-mème davantageau fabriednt qui de sou cöté pourra payer plus clier au cultivateur Je le conteste. II y a d'autant plus de pro'oabilité quo le pro ducteur supportera la charge qu'elle est plus minime; c'est 1'avis des économistes eux-mémes, et si c'est lo cultivateur qui paye et non le coa- sommate'ur, que deviennentles' spirituels calculs de M. le ministre dés finances sur le liömbfe de pipes qu'un fumeur enragé peut fumer en un jour? Mais quand il serait vrai que l'irppót sur le tabac indigène retombera sur le consommateur, encore ne pourrai-je pas y consentir. Gar lo con- sommateur du tabac indigene, c'est, avaut tout, Louwicr des campagnes; (fuel est en èffetl'usage N'est-il pa's sériéüsement a craindrc qno'iaciil ture ne se restreigne dans do fortes proportions ou même lie disparaise. Jel'ai fait observer tanlöt, la culture du tabac traverse en ce moment uno-criso très-intense deux récoltes ont manqué, la troisième périclite' les .cultivateurs de tabac onf, eu contre eux toutes les mauvaises chances, ils ont été cönstitués en per te, ils ont besoin de quelques bonnes années pour reprendre courage; l'enjeu qu'ils risquent est toujours grand, et on Taugmente, on double en quelque sorte le fermago par 1'itupót. La culture d'un hectare .le tabac exige une avance qu'on neut évaluer a 2,100 francs, dont en engrais seul, 1,300 a 1,100 francs, en main-d'ceu- vre, outillage, etc., 600 a 700 francs. Gctte somme de fr. 2,100» doit être majorée du loyer, soit 130, Total fr.' 2,230 Aces frais, vousajoutez l'impót de fr. 159 Cc qui nous conduit au chiffre de fr. 2,380 I.o prix de verfte du tabac est descendü pour le cultivateur a 80 centimes par kilo pour.la bonne qualité et a 50 centimes pour les qualités iulé- rieures. Est-ce encourager le cultivateur quo d'aggra- ver son risque déja trop grand par un risque nou veau? Et n'est-il pas a. craindro que le pianteiu'se voie forcé de fenonCór a une culture qui est un bientait pour, l'agriculteur en général Je dis un bienfait car il n'est permis a pers'onne del'igno- rer: la culture du tabac est une culture, intensive qui, plus qüe toute autre, arnéliore les terres et qui f'avorise admirahlement la variation dansles assolements, et c'est cette culture qu'on s'expose a anéahtir; elle n'existerait pas, qu'il f'audrait chercber a l'établir. II est une autre raison également décisive qui doit faire craindre pour Panóantissement de la culture du tabac a la suite de l'impót nouveau; c'est qu'une assez forte quantité de 110s tabacs in digenes est exportée par infiltration en France;du moins il en est ainsi du tabac rócolté le long de la frontière a Poperinghe, a Zantvoorde, a Hou- them, a Glieluwe, a Wytscliaete, a Messines, a Warneton, a Gomines, a Wervicq, a Menin, a Mouscron, a Templeuve. En veut-011 la prcuve! Qu'on aille voir ces nombreux debits do tabacs alignés le long de la frontière, et on s'en convain- era a rin'sfant, Or, la marge entre le prix de veute du tabac de la régie francaise dans la zone frontière et le priï de vente du tabac beige est devenue insignifiante. Lu gouvernement francais vient méme d'abaisser nota'blement les prix pour le tabac, dit tabac de cantine. L'impót nouveau fait disparaitre cette marge, et il 11e serait pas étonnant de voir, un jour, a la suite de la majoration de l'impót en Belgique, a la faveur de la fraude, et de primes plus ou moius déguisóes, 1111 mouvement inverse s'opórer et le tabac francais prendre sa place sur le marclié beige. On sait que le tabac culti vé en France pour l'exportation n'est pas astreinta l'impót. Ce n'est pas la première fois que t'on vcrraitle tabac francais pénétrer dans notre pays. En tous cas nos importations on Franco seront probablement paraiysées. II serait done trés-possible qu'en dernière ana lyse, la loi nouvelle n'aura d'autro résultat que d'anéaiïtir üfiö culture utile, de ruiner de petits cultivateurs et avec eux les petits fabricantset les détaillaiits, sans profit pour Ie trésor. Le gouvernement manifeste l'appróliension que si on n'impose pas, a titre de corolaire, tó tabac indigène en presence de raugmentatioudu droit sur le tabac exotique, la culture du tabac pourrait prendre une extension démésurée. Bientöt ou ne verra plus que dos cliamps.plan- tós de tabatfen Belgique. D'abord, ee' Serait un grand bierifait quo do voir beaucoup de'chaoips plantós do tabac. Mallieu- reusement, nous ne pouvons pas l'espérer. Voyoiis ce qu'il peut y avoir de fondó dans ces apprehensions. Comme on l'a déja fait observer, la culture du tabac rencontre 11110 limite naturelle dans lo sol méme; toutes les terres ne sont p£|s propres a la culture du tabac, les terres q.ai a«' mettent la culture du tabac se distinguent des autres. De la cette désiguation dans nos Flamh'e8 de terres d tabac. Ge n'est point tout: la caitiff® du tabac exige des soins, de manipulations,-line experience qui nes'acquiert pasdu jour au len- dernain. Mais le plus grand obstacle a ce développemen' excessifqu'on semble tant redonter, se trouvo dans le fait que les tabacs indigenes torment u'1® spécialité qui a son emploi particulier; le taM° exotique en a uue autre; ils répondent a des DC' soins, a des goüts différents; le tabac américam a un arome qu'on ne pourra retrouver dans nos ta' bacs indigenes; nul no s'imagine, je pense, qu®1 puisse recolter, un jour, des varinas en Belgiq.11^ le tabac indigene est consommé par nos ouvn®^ des campagnes ou passe eu France par infilt''®; tion, ou est mélange dansde petites proportions au tabac exotique. La mcme objection fut Soulovée en 1844, I® Ghqmbre ne s'v arréta pas, ello repoussa l'iiuP®' sur lo tabac indigene; les faits vinreut prouv«

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2