ORGANE CATHOLIQUE D ARRONDISSEMENT. MEilCREDI 13 Aoüt 1879. 10 centimes le numéro. 14° année. N° 1421. On s'abonne rue au Beurre, 66, a Ypres, et a tous les bureaux de poste du royaume. Resume politique. AUTR1CHE. II parait presque,cer tain que le cömté Andrassy, chef du ministè re, sera remplacé prochainement. La nou velle a été donnée plusieurs fois; aujourd'hui elle a plus de raison d'etre. Le ministre n'a pas accompagné son souverain a Gastein. La ville de Serajevvo, capitale de la Bosnië, est presque complétement détruite par un incendie, 4,000 maisons sont brülées. 20,000 personnes se trouvènt sans abri. Get événement est considerable au point de \ue de l'occupation autrichienne. ESPAGNE. Grave nouvelle au sujet de l'ile de Cuba. Le maréchal Campos n'avait obtenu la paix que moyennant promesses de réformes politiques et administraiives. Les discussions stériles du Parlement n'ont pas permis de les féaliscr. Lés cbefs insurgés Se regardeht comme déliés de leur parole et ont averti le ministère qu'ils allaient renouveler. le soulèvement. On est inquiet a Madrid. - Le Roi est remis deraccident qui lui est arrivé il y a quclques jours. Les détails rela- tifs ii ce fait sont, avérés. La voiture royale avail versé par suite du bris d'une roue. FRANCE. L'opposition contre les lois-Ferry grandit chaque jour. Au Sénat, MM. Dufaure, Béranger, Renault sont dispo sés a continuer la résistance. M. Jules Simon est l'objet de violentes attaques de la part des radicaux, qui veulent intimider les membres du centre gaucbe. Les hommes de fUniversité mème ne sont pas favorables aux projets Ferry. Le recteur de l'Acadëmie de Lyon disait, lors d'une dis tribution de prix qu'il présidait: L htat ne revendique pas le mono pole, mais le droit sacré, imprescriptible, d'exercer un con- tróle sévère, salutaire sur les hommes a qui les pères de familie délèguent une par- tie de leurs droits, de leur puissance. Le conseil municipal de Paris continue sa fameuse campagne contre les écoles con- gréganistes. M. Riant, le nouveau conseiller élu par le huitième arrondissement, a vaine- ment protesté contre cctte tendance dange- reuse. Sa voix a été couverte par les vocife rations des radicaux et des communards, (lont le conseil est actuellement composé. va même jusqu'a empêcber les écoles de faire les distributions de prix. L'opposition se dévelóppe. L'électiori de M. Riaut est un symptöme sérieux qui aura des suites favorables aux principes eonser- vatéurs. ALLEMAGNE. Les prochaines élec- tions du Landtag se feront sur le terrain éco- On congreganistes nomique: Protection du travail national, en opposition au libre ëchange. Les feuilles ca- tholiques approuvent ce programme, mais la Germaniu fait observer que si M. de Bis marck est défmitivement brouillé avec le parli national-libéral, la question du Kult,ur- karhpft est loin d:être résolue et le centre aurait tort de s'engager trop a la légère. 11 faut que le prince donne, avant les éleotions au moins, un. commencement d'exécution des mesures réparatrices. ANGLETERRE. La Chambre a adopté le bill de i'L'niversité irlandaise en 3ei lecture. La question égyptienne a été soulevée par M. Goldschmith. Sir Northcote répond et dit que le gouvernement n'est intervenu que pour obtenr une meilleure administration et empêcber i'anarcbie. L'Angleterre n'a pas favorisé la domination turque. Au sud, la guerre deS Zoulous n'est pas terminée. Les dernières nouvelles ne soul pas satisfaisantes. Le roi Jean dAbyssinje a repris les hostilités contre TEgypte. ITALIË. Le St-Père vient de publier uue Encycliqüe relative a l'enseignement de la philosophic. Le cardinal Ledochowski a recu une citation pour paraitre dévant les tribunaux prusSiens. Thuyndag. Un abonné nous envoie Tobservation sui- vaute,que nous trouvons parfailement fondée: 11 faut admettre, dit-il, que des barraques de saltimbanques et d'artistes forains vien- lieat s'installer sur la Grand' Place lors des deux foires qui ont lieu dans notre ville. Mais pourquo'i s'obstiner placer en face de l'hó- pital et ld plus prés possible de eet établisse ment, les barraques les plus bruvantes. Je l'ai remarqué a chaque occasion. Cette année encore, lous les carrousels étaient réunis a eet endroit de la Grand' Place. On sait l'épouvantable tapage qui s'y fait jusque fort tard dans la nuit. Notre Administration communale ne son- ge-t-elle pas qué ThöpitaLrenferme des ma- lades pauvres pour qui le bruit assourdissaut de la grosse caisse et des trompettes doit être un veritable supplice? Les riches réclameraient certainement con" tre un pared procédé, et dans une circon- stance récente comment certain magistrat liaut placé aurait-il accepté cette situation? 11 aurait réclamé a juste titre, et il eüt été inhumain de ne pas obtempérer a sa réclama - tion. 11 en est de même pour les malades de Thöpital. Leur malheur est aussi respectable, et ce qui conslitue.uuc aggravation de souf- france doit leur être épargné. Notre abonné a raison. 11 faut espérer que, lors des prochaines foiresj des disposi tions sérieuses seront prises. Le P rd.gr ès au Sénat. Le Proyres qui se mèle de parler des usa ges du Senat et de l'opportunité de nommer M. Uuhei't Dolez président de cette assemblee! Nous savons bleu que la gaucbe est en majorité au Seuat, et les l'aits untérieurs uous out prouyé que les libéraux sont capables d'arrapger les choses le mieux a leur oonve- nauce. Muis que le Proyres s'avise de donuer des consoils a ces Messieurs, cela nous parait digne d être signalé. 11 est vrai que tout son article n'est éerit que pour dunner aux catlioiiques le petit coup de pied par lequel il (ermine. G'est une loquade de la presse libérale de parler du déficit, laissé.par l'Administration Malou. Los fails commeneeul a donuer lort a t.o.us les calculs fantaisistes de M. Graux. Le libéralisme au pouvoir a besoiu d'argent pour exécuter la nouvelle loi sur l'enseigne ment primaire. 11 a fail voter 12,000.000 de ïiouveaux i in pots en se couvrant d'un déficit imaginaire. '12,000,000 d'impóts c'est une charge que le libéralisme triompharit vaut au pays. Attendons sous peu uue aggravation con- sidérabledes chargés milita ires qui entrainera une charge nouvelle d'impóts'. Tout cela en pleine crise, avec une agri culture qui söuffrë'et reste abandohnée a la merci de la concurrence étrangère. Voila les profits du gouvernement libéral. Le Prót/rès termine en disant partout oü règne le cléricalisme il fait le vide. Dank cc moment c'est sur la poche des fidèles qu'il travaille. La poche des fidèles n'est jamais fermée et n'est jamais vide. La cliarilé chrélienne en- fante. des merveilles, et dans la plus grande détresse s'appuyant sur la force de Dieu elle crée les ceuvres que réclament les souffrances humaines. En regard, mettons la philanthropic libé rale et n'oubiions pas ce mot caractéristique de la Chronique Tous pinyres les libéraux. Beautés do l'enseignement ofticiel. i La nè.utralité de l'enseignement officie! se montre de plus en plus sous sou véritable jour. I Volei les instifcuteurs neutres transfor- i més en agents politiques et en délateurs offi- i cieis. C'est du moins ce qui résulte de la note suivante que des instituteurs du pays wallon j ont re;;ue avec la dernière circulaire de Pier- re le Fossoyeur: Messieurs les Instituteurs communaux sont priés de signaler a M. ITnspecteur can- tonal les t'aits concernant les écoles, qu'il poürrait être utile de faire connaitre, et de le tenir au courant des agisseménts de ceux qui combattent Ia nouvelle loi sur l'enseigne- nj'ent primaire. Nous croyons savoir que lous les inslilu- teurs1 du pays ont recu des instructions dans cc sens. Ilécidément nous allons bien. Voila les instituteurs, ce que le libéralisme a appelé les maitres de renfance, transfor- més en délateurs. 'Is sont chargés de tenir le gouvernemenl au courant des agissement.s de ceux qui com- baltent la nouvelle loi sur Tenseiynemenl pri maire. Le ministère donne ainsi des survéLUants aux curés, aux partieuliers et surtoul aux Bourgmesti-es. C'est la délalion érigée en moyen de gouvernement. l.e libéralisme se dévoile celte Ibis com- plètomeiit. II faut iutiniider avant tout Mais vive la liberie La loi de malheur. Yoici des aveux que nous pqisons dans une feuille niinistérielle au possible et laquelle les ministres prodiguent leurs faveurs La plus grosse affaire qu'ils (les minis tres) ont sur les bras, c'est l'application de la loi sur l'iustruction primaire la tache sera rude dans les campagnes ou l'opposition du elergé sera appuyée par celle des .autorités coinmunales. ous commencez done a vous en apercc- voir, gueux (jue vous êtes. Attendez, vous n'êtes qu'au début. La suite au prochain N" et la fin sera Teffondrement de votre loi de malheur, suivi du soulagement univer- sel. C'est ce que craignait M. Frère lors- qu'il était ministre avant 1870. 11 y avait, a Liége, une reunion de l'Association libérale, oü M. Ëorgeur, sénateur, s'exprimait ainsi Je dirai un mot a propos de la loi de 1842. Nous axons a la tête du ministère un hom- Journal d'Ypres E? T J fr. 50 c. par an -pour tout le JOURNAL D'YPRES parait le Mercrecli et le Saraedi. Le prix de l'abonnemèiitpayable par anticipation, est de 5 le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les' abonnements sont d'un an et se regularised fin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés Crane de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du .journal paient 30 centimes la ligne.Les insertions judiciaires1 lranc la ligne. Les numéros supple* mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excèpté les 2 Flnndres) s'adresser a 1 'Agènce Havas Laffite, et O' liruxelles, 89, Marché aux'Herbes, et a Paris, 8, Place de la-Bourse. i i

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1