Necrologie. Dimanche dernier est décédée dans notre ville sceur Catherine de la congrégation des Lamotte. Dcpuis 44 ans qu'elle faisait partie de cette excellente institution, elle s'était dévouée l'instruction des nombreux enfants qui fré- quentent l'école de Marie. Excellenteouvriëre elle enseignait la fabrication de la dentelle et a concourru a former la plupart de nos bon nes dentellières. Aprèsune vie pleine de mériteset de vertus elle s'est endormie dans le Seigneur laissant h tous l'exemple du dévouement et de la charité. Une foule énorme oü l'on distinguait des membres des meilleures families de la ville se pressait dans l'Eglise. Toutes ses anciennes élèves avaient tenu ii rendre h leur maitresse, ce témoignage de reconnaissance, en l'ac- compagnant ii sa dernière demeure; son sou venir ne se perdra pas. C'est dans des circonstances pareilles qu'on peut voir combien l'école des Lamotte est populaire a Ypres. Le Clergé de Namur et la loi de malheur. Nous lisons dans 1 'Ami de l'Ordre M. le docteur Ronvaux, échevin de l'in struction publique pour le compte de la Loge la Bonne Amitié, a profité de l'occasion que lui otfraient les différentes distributions de prix aux écoles de la ville pour soutenir que, sous le régime de la loi de malheur, rien ne sera changé dans l'enseignement primaire. Obéissant aux ordres de la franc-magonnerie, il n'a pas craint d'affirmer que les libéraux désirent que le prêtre aille ;i l'école et que la religion y reste; il a, lui l'émissaire des Lo ges, fait appel au clergé, et il a été, lui qui ne tient son mandat que de la maponnerie, jusqu'ii se permettre de parler pour ainsi dire au nom de Jésus-Christ. Ecoutez comment il s'est exprimé: La responsabilité des prê- tres sera grande s'ils refusent d'y venir (it l'école); ils manqueront au plus noble de leurs devoirs; ils failliront h leur mission sacerdotale; car s'ils sont les successeurs des apötres, ils doivent savoir que Jésus- Christ a dit: allez et enseignez. Le clergé de la ville de Namur vient de répondre ces tartufferies et impertinences par une Lettre a M. le docleur Ronvaux, éche vin de 1'instruction publique a Namur. Cette lettre est un modèle de clarté, de logique et de fermeté, et les francs-magons de Namur regretteront certainement de l'avoir provo- quée. Elle sera lue partout, et l'on saura ce ijue seront les écoles dirigées par M. Ron vaux et ce que seront les écoles dirigées par nos zélés et dignes pasteurs. Voici cette lettre: Nominations ecclcsiastiques. MORT DE M"r L'EVÊQUE DE LIÉGE. Mgr Théodore-Alexis-Joseph de MONTPEL LIER, s'est endormi saintement dans la mort Dimanche, tt 41 hcures 33 minutes, au Palais Episcopal de Liége. Encore que le trépas envahit déjit visible- ment ce corps épuisé par quinze jours d'un mal cruel, l'intclligence, le cceur et la foi ne l'ont quitté qu'avec la vie. Jusqu'au dernier instant, il n'a cessé de se joindre aux prières dites autour de lui, de répéter le Sub tuum avec son confesseui' et de murmurer toutes les invocations que lui proposait de temps a autre Mgr Doutreloux. Dans la soirée de samedi, il avait fait les adieux les plus aftectueux et les plus tou- chants aux membres de sa familie et aux membres du Chapitre que leurs fonctions attachaient plus spécialement a sa personne MM. de Montpellier, son frère et son neveu. M. de Woelmont sou neveu, M. de Moreau, représentantMM. les chanoines Lupus et Zomers dimanche matin, il n'avait pas voulu se séparer même des gens de sa maison sans les réunir pour une bénédiction dernière. Dimanche matin aussi, vers 7 heures, ln Sainte Communion lui a été portée une der nière fois par Mgr Doutreloux, accompagné de Mgr Cartyvels, de MM. les chanoines Daris, Zomers, et de quelques laïques l'Evê que l'a de nouveau regue avec la piété la plus attendrissante, répondant aux prières de l'Eglise, et s'assaciant par signes, lorsque ia force lui manquait pour parler, aux oraisons sacrées. Sa Grandeur Mgr Théodore-Alexis-Joseph de Montpellier élait né au chateau de Vedrin, le 24 mai 18Q7. Docteur en théologie, chanoine de la ca- thédrale de Saint-Aubain, Namur, prélat domestique de Sa Sainteté et évêque assistant au tróne pontilical, membre de l'Académie romaine de religion catholique, il occupait le siége épiscopal de Liége depuis le 27 septeffl- bre 1852, date de sa nomination; il avait été sacré le 7 novembre suivant. Mgr de Montpellier était le 85° évêque de Liége. Les funérailles seront célébrées en 1'cgDsc Monsieur, Chargé des glorieuses lbnctions (1) d'échevin de l'instruction publique en notre ville de Na mur, vous avez portó la parole dans les solenili- tés qui ont cloture les cours des écoles primai- res. Nous avons pu lire le discours que vous avez prononcé a la distribution des prix de l'école pri maire supérieure des Demoiselles; il résumé, sans doute, tous vos autres discours. Vous nous y rappelez, Monsieur, l'obligation qui nous incombera de venir enseigner la reli gion dans les écoles eommunales. Selon vous, Monsieur, l'invitation de la dernière circulaire ministérielle nous en fait un impérieux devoir, (1)Je me trouve chargé des glorieuses mais périlleuses fonctions d'échevin ae l'instruction publique... (Discours de M. RONVAUX a la distribution des prix de l'école primaire supérieure des De moiselles.) malgró les changements apportés par la nouvelle loi. Vous nous dites x La responsabilité des prêtres sera grande «s'ils refusent d'y venir; ils manqueront au plus noble de leurs devoirs, ils failliront a leur mis- sion sacerdotale; car s'ils sont los successeurs »des apötres, ils doivent savoir quo Jésus leur a ditallez et enseignez Peut-être, Monsieur, vos glorieuses fonctions auraient dü vous rappeler qu'il ne convenait guère de nous donner ces lecons et d'autres plus dures, en présence de la jeunesse qui vous écou- tait: a moins que vous n'ayez voulu lui donner un échantillon du respect qu'elle nous devra selon la circulaire de M. Van Humbeeck. Quoi qu'il en soit, Monsieur, nous nous rap pelons les paroles de notre divin Maitre, allez et enseignez,et nous ne nous plaignons pas d'autre chose que d'etre entravós dans cette mis sion sacrée. Au contraire, dites-vous, on veut vous attirer, on vous prie de venir. Entendons-nous. II est bien vrai, Monsieur, que, par sa circulaire dernière. Monsieur le mi nistro nous invite a entrer dans les écoles. II nous invite même avec grande politesse et en nous garantissant toutes sortes de respects. Et certes, nous allions nons empresser de ré pondre a une invitation si conforme a nos désirs, quand nous nous sommes avisés que Monsieur le Ministre nousavait fermé la portel Cela vous étonne, Monsieur, mais c'est ainsi. Monsieur le Ministre nous invite a entrer par une porte qu'il nous tient fermée. Un journal libéral, la Chronique, appelle cela un truc indigne- d'un gouvernement fort et respecté. Nous sommes de son avis. Expliquons-nous De par la loi, l'enseignement de la religion ne reste-t-il pas elfacé du programme des études C'est ainsi, et le circulaire n'y a rien changé. De par la loi, ne reste-t-il pas interdit de parler en classe d'aucune de nos croyances Y louer J.-C., y recommander aux élèves les devoirs du chrétien, la messe, la confession, ne serait-ce pas une contravention C'est ainsi, et la circulaire n'y a rien changé. De par la loi, ne verrons-nous pas les livres de morale, d'bistoire, de littérature, de sciences soumis au controle d'un comité franc-macon ou libre-penseur Et si la morale est trop indépen- dante, si la littérature prend des allures trop libres, si l'histoire fausse les faits au détriment de la religion, si la science s'égare dans les hypo theses condamnées par lafoi... le clergé pourra- t-il faire une observation Aucune. C'est ainsi, et la circulaire n'y a rien changé. De par la loi, dósormais nul enselgnement reli- gieux ne sera donnó dans les écoles normales. Inóvitablement, et avant peu d'années, le corps enseignant officiel sera composé en majori'té do maitres et de maitresses hbres-penseurs. C'est ainsi, et la circulaire n'y a rien changé. II est done indóniable que la loi sur l'enseigne ment primaire est une machine de guerre dressée contre Ia religion catholique. Qui ne se rappelle d'ailleurs les affirmations dépouillóes d'artifice oü bon nombre des principaux membres de la gauche déclaraient n'a voir d'autre but en votant la loi que déchristianiser la Belgique en détruv sant la foi dans ses racines L'esprit de la loi reste fixó, et la circulaire n'y a rien changé. Vous connaissez l'enseignement, vous, Mon sieur, chargé des glorieuses fonctions d'échevin de l'instruction publique. Eh bien, dites-nous ehacer une branche d'étude du programme, la déclarer facultative aussi bien pour les élèves que pour les maitres, lui interdire l'entrée de la classe, détendre aux maitres d'en parler ou d'y faire allusion pendant leurs lecons, n'est-ce point signaler cette branche d'étude au mépris des enfants C'est ce qu'a fait la nouvelle loi pour 1 étude de la religion, et la circulaire n'y a rien changé. Pouvait-on, Monsieur, trouver un moyen plus efficace de faire prendre cette étude en dédain par les écoliers; pouvait-on imprimer plus süre- ment en eux une prédisposition a l'indifférentisme et a l'incrédulité 1 Et c'est dans de telles conditions, Monsieur, que vous réclameriez notre présence dans vos écoles ous nous inviteriez a aller signer de nos mains le brevet de mépris délivré a nos saintes croyances Vous nous engageriez a bfdir avec M. Van Humbeeck et ses ouvriers de la Loge un tombeau pour la foi de nos enfants Oui, Monsieur, la porte de vos écoles nous est fermée et bien fermée, etM. le ministre pouvait, en toute sécunté, nous adresser ses pressantes invitations sans étre inquiet de notre présence. Mais pourquoi ces invitations, pourquoi une circulaire Elle s'imposait. Si la loi s'était prósentóe d'a- hord dans sa nu impiété, elle aurait révolté pa rents, enfants, instituteurs, institutrices... On de- vine los conséquences. 11 fallait done lui voiler la face sous le transparent anodin d'une circu laire. Par la, on introduisait tout doucement la loi saus elïaroucher son monde. Le spectre voilé disait au bon public: rien n'est changé. On obte- nait même que tel homme.d'esprit, un docteur- échevin, par exemple, s'écriat après lecture de la circulaire: Y a-t-il vraiment lade quoi tant crier, tant maudire, et tant anathématiser (2) Eniin et surtout on rejetait l'odieuxdela s- tuation sur le clergé Par la loi, on lui tenait fer mée la porte de l'école; par la circulaire, on le faisait accuser de manquer au plus noble de ses devoirs, de faillir a sa mission sacerdotale s'il refusait de venir a l'école. C'est le clergé qui déclarait la guerre, c'est le clergé qui persécutait; haro sur le clergé(3) Monsieur le docteur Ronvaux! et c'est vous qui avez prêté les mains a faire pareille besogne Vous avez fait appel au bon sens (4) de votre admirable (5) auditoire, pour lui faire accroire qu'on avait fait une nouvelle loi pour ne rien changer. Vous avez fait appel au patriotisme de votre admirable auditoire... Est-ce le patriotisme, Mon sieur, qui déchire notre devise nationale L'U- nion fait la force; qui applaudit a la destruc tion d'une loi votóe a l'unanimitó et qui nous te nait unis depuis 36 ans; qui exalte une loi ró- pudiée par la moitié de nos législateurs, loi de discorde qui déclare une guerre sans merci a l'enseignement religieux Vous avez fait appel a l'amour de votre admi rable auditoire pour nos libertés; et vous avez demandé son approbation pour l'ceuvre d'un gouvernement qui met des entraves a l'enseigne ment libre dont il devrait étre le protecteur et dont il se fait le concurrentjaloux. Enfin, vous avez fait appel a l'amour de votre admirable auditoire pour la liberté de conscience, et vous n'avez pas pensó que la loi des loges fait violence a la conscience de l'immensemajorité des families, des enfants, des instituteurs en leur imposant un enseignement sóparó de la religion, que disons-nous! en étoulïant dans le mépris l'enseignement religieux Quoi de plus, Monsieur? Vous nous forcez de payer vos écoles dont nous ne nous servons pas; vous nous forcez d'en batir d'autres pour y ré- fugier pas croyances; vous confisquez au profit de votre enseignement l'argeni des budgets, les ressources des bureaux de bienfaisance, les pla ces comme récompenses a vos fidèles; puis vous nous appelez les persécuteurs, et vous vous ap- pelez les persécutés En vérité, Monsieur, c'est trop de naïveté, ne changeons point les róles. Quoi que dise la circulaire et quels que soient vos commentaires, de par la loi Van Humbeeck, nous sommes chassés de vos écoles eommunales oü nous avons travaillé depuis bien des années; c'est avec une peine amère que nous nous sépa- rons de maitres que nous avons estimés, d'une oeuvre qu'ils aimaient comme nous et que nous aimions comme eux. Les écoles eommunales dirigées par vous, Monsieur, deviennent des écoles neutres, et nous sommes obligés de développer en notre ville les écoles libres oü la loi de nos enfants soit en sü- reté. Si, par malheur, car ce serait un malheur, l'en seignement religieux se continue chez vous, il n'y sera donné que dans des conditions qui le feront mésestimer par les élèves. Sans mission, sans direction, sans controle de l'autorité ecclésiastique, quelle que soit l'habileté de vos maitres, leur enseignement religieux n'offrira plus aucune garantie aux parents catho- liques. Nous continuerons, nous, a tenir l'enseigne ment religieux a la place d'honneur, en tóte du programme de nos classes. Nous le considére- rons comme le plus propre a élever les facultés intellectuelies de l'enfant en même temps qu'a former son caractère et sa conscience. En inculquant la science, vous chercherez, dites-vous, a faire aimer la familie, la patrie et le roinous le ferons comme vous. Vous vous (2) Même discours. (3) Mais si on nous persécute, si on veut quand même nous déclarer la guerre(Ib.) (4) Nous avons confiance en votre bon sens len votre patriotisme, en votre amour pour nos li bertés, et surtout -pour la plus précieuse de tou tes, pour la liberté de conscience... (Ib.) (5) Je suis obligé de prendre presqu'a l'impro- viste la parole devant eet admirable auditoire.. (Ib.) elïbrceroz de former des hommes nous fern mieux, nous formerons des chrétiens. Pour stimuler vos élèves, vous ferez appel a raison, au sentiment, a l'honneur, a l'intérèt Ges motifs naturels, nous les fortifierons 'nom les sanctilierons par les motifs supérieurs tou jours puissants, toujours présents, toujours pres sants de la religion par ia crainte de Dieu nar l'amour de J.-C., par la responsabilité de la'con. science devant les sanctions éternelles. Jean-Jacques Rousseau sera votre inspirateur les loges seront vos guidespuissiez-vous né point avoir un jour le chagrin et le remords d'avoir formó des libres-penseurs, et donné de: ffères aux socialistes et aux communards Nous continuerons les traditions chrétiennes sous 1'inspiration do l'Evangile et la conduite de la Sle-Eglisepuissent nos concitoyens recon- naitre en nous les vrais amis de l'enfance, de la familie et de la patrio Agréez, Monsieur, l'assurance de notre consi- dération la plus distinguée. AUG. COUSOT, archiprötre. DESCAMPS, curé deSt-Jeau Baptiste. COLOT, curé de St-'Loup. PIGARD, curé de Notre-Dame. TASSOUL, curé de St-Joseph. MARIONEX, curé de St-Nicolas. Mgr l'Evêque de Bruges a nommé Guré a Dickebusch, M. Roelandts, principal du collége de Thielt, en remplacement de M. Ghyoot, qui a donné sa démission. Curé a Eeghem, M. Taffin, curé de Waer- damme; Vicaire de N. D. a Poperinghe, M. Brutsaert, vicaire de St. Gilles, a Bruges; Vicaire de St. Gilles, Bruges, M. Demonie, professeur du Petit Sóminaire de Roulers.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2