ORGANE CATHOI 1QUE DE L'ARRONDISSEMENT. SAMEDI 30 Aoüt 1879. 10 centimes le numéro. 14e année. 1426. On s'abonne rue au Beurre, 66, a Ypres, et a tous les bureaux de poste du royauinc. Résumé politique. ALLEMAGNE. La polémique aigrc et douce, maïs plus aigre que douce, échan- gée entre la presse alleniaude et la presse russe fait toujours grand bruit dans la politi que extérieure. Et elle nc semble pas pres de finir, car cbaque jour un nouvel interlocuteur prend la parole. Ilier, c'étaient la Gazette de l'Aliemagne du Nord, la Post de Berlin et le Nord qui se querellaient; aujourd'hui nous avons noter l'entrée dans le concert du Tag- blatt de Berlin, et ses attaques méritent entre toutes d'etre notées. Get organe plus ou moins officieux de la grande cbancellerie n'hésite pas declarer qu'il s'agit bien moins en l'occurence d'une polémique de journaux que d'ayertissements sérieux de gouverne ment gouvernement: les chancelleries se parlant par l'entremise de la presse, se disant paf ce moyen indirect mais significatif ce qu'elles ne pourraient se communiquer for- mellement par la voie diplomatique sans pro- voquer uue rupture immédiate. Ces points délinis, le Tagblatt ajoute fière- ment que l'Aliemagne ne redoute pas un con- llit, attendu que, bien plus qu'en 1870, elle est prête pour la guerre. A l'ouest comme a l'est, dit'la leuille berlinoise, les retranche- ments prussiens sont poussés avec la plus grande aetivité; les ouvrages de Thorn, par exemple (et Thorn regarde la Russie), sont menés avee toute la célérité possible et res- semblent a l'armement d'une forteresse proximité d'un puissant ennemi. Le mot, comme on voit, est écrit en toutes lettres, et c'est la Russie qu'il s'adresse. Les Russes se rendent compte de ce chan gement et cherchent ;i se mettre en défense du cöté de l'Aliemagne. On concentre des troupes dans cette direction; on travaille ac- tivement aux chemins de fer pour n'être point pris au dépourvu; en un mot, tout l'empire ressent une vague impression d'un péril plus ou moins pröche. L'alliaiice des trois Empereurs est rom- pue. Le Prince de Bismarck a resserré les liens qui uijissaicnt la Prusse et l'Autrichc. R parait ceiftain que le B°" de Haymerlé, suc- cesseur de M. Andrassy, continuera la poli tique de celjui-ci. Le Uitneis voit dans l'entrevue de MM. de Bismark et iAndrassy la preuve que la bonne entente enure l'Aliemagne, l'Autriche et l'An- gleterre e>.iste toujours ainsi que la résolu- tion des tn ais puissances d'empêcher la Russie he braver Ba volonté de la plupart des grandes Puissance®. Répclndant ;t un article de la Germania, la Post dm Berlin, journal bien en cour et organe des\ conservateurs libres, signifle au centre qu'il se trompe, s'il croit que les hom mes de son parti süivraient le gouvernement allant Ganossa. La Post ajoute, du reste, qu'un changement dans la politique religieuse du chaucelicr n'est pas a craindre, et c'est ce que nous voulons bien croire. FRANCE. Les vceux des conseils généraux continuant s'émettre dans les conditions que nous avons indiquées, les feuilles républicaines n'y voient plus rien ou plutót n'y veulent plus rien voir. lis ne donnent pas signe de vie, dit le grand organe maconnique de Belgique. Plusieurs out clos leur session sans se prononcer d'aucuue facon sur le fameux article 7, ni sur le reste. En réalité, il commence devenir douteux que les deliberations des assemblécs départemen- tales puissent apporter une lumière bien nette et décisive au Sénat, quant au sentiment: précis du pays sur cette question de l'ensei- gnement et du droit d'enseigner qu'on reven- diquepour les jésuiles au noin de laliberté. La vérité, c'est que les conseils généraux donnent trop de signes de vie seulement ces signes sont de ceux que l'on ne veut pas com prend ré; paree qu'il est convenu qu'on doit forclore les jésuites du droit d'enseigner au nom de la liberté. Lesderniers résultats connus donnent: 17 voeux pour les lois Ferry, 643 voix. 31 contre 791 voix. JAPON. L'Agente Ilavas annonce que le choléra a fait son apparition a Yoko hama e.t ;i Kioto, et tend a se propager dans le pays. ORIENT. D'après une dépêche de Constantinople, la Porte accepte la délimita- tion de la frontière grecque telle qu'elle est indiquée dans le protocole 13 du traité de Berlin. La Grèceetla Turquie seraient d'ac- cord sur tous les points. La question de Ja- nina serait soumise a une commission inter nationale. Après la solution de la question, l'Angleterre et la France aideraient la Tur quie émettre un emprunt. ITALIË. Le Prince Jéröme Bona parte fait, parait-il, de grandes instances pour être recu la cour d'ltalie avec les hon neurs dus a son titrc de prétendant. Le roi Humbert est très-ennuyé de ces instances. 11 est parti pour Monza, oü il devait se rendre seulement au mois de Septembre. Une récep- tion intime n'aurait pas les mêmesconsé- quences. Faite dans ces conditions, cette réception n'aurait aucune portée politque fa vorable au parti impérialiste. RUSSIE. Le gouvernement russe aurait, dit-on, l'intention de réaliser sous peu de temps l'idée de la secularisation des biens des convents et des églises, dont les revenus annuels sont de 12 millions de francs peu prés. La valeur des pierres précieuses, de l'or et de l'argent accumulés dans les trésors des couvents est estimée a 600 millions de francs environ. Le gouvernement russe admi- nistrerait lui-même tous ces biens et accor- derait en compensation des pensions annuelles aux moines et aux nonnes. Suivant les dernières nouvelles reques Saint-Pétersbourg de l'expédition du général Lazareif, les troupes russes sont parties le 20 juijlet de Tchikislar pour Tcliat et Duzolum par petites colonnes de deux a quatre com pagnies, afin de diminuer les difficultés du transport. La colonne, expéditïonnaire souffre beaucoup d'affections opht'nalmiques, de diar- rhée et de scorbut. La mortalité s'élèvc 23 0/q. On écrit d'Orenbourg au Golos que la nou velle de la restitution de Kouldja aux Chinois a produit parmi la population de ce district uue profonde impression. Les autorités russes y out envoyé plusieurs balaillons pour y maintenir l'ordre. AUTR1GHE. D'après la Koruna Czeska, les Tchèques auraient posé au Gou vernement les conditions suivantes:: Adoption du principe d'égalité pour la langue tchèque, une loi électorale basée sur le chilfre de la population et sur les impóts; un eonseil sco- laire tchèque et la garantie du maintien des droits du royaume de Bohème. ESPAGNE. Certains journaux ont prétendu qu'ü l'occasion du mariage de l'Ar- chiduchesse Christine, l'Autriche avait obtenu de Don Carlos la renonciation ses droits sur la couronne d'Espagne, moyennant certaines compensations politiques et pécuniaires. Gelte nouvelle va faire l'objct d'un démenti officie!. De 1'eau. Le Progrès semble très-irrité de ce que nous réclamions l'exécution des promesses électorales, failes en Octobre dernier par les hommes de l'administration. L'eau potable, au lieu de le calmer, lui agace les iïèrfs. II se fache et nous répond par des injures. Nous savons fort bien que l'eau est le cadet de ses soucis. II préfère le vin des fêtes de Kruip in d'aarde, mais le petit peuple, qui n'a pu savourer que des yeux lors de ces festivités célèbres, serait j enchanté si, au lieu de l'eau saumatre qu'il est obligé de boire, on lui procurait quelque chose de plus potable. 11 résulte de l'articulet du Progrès qu'au- cune source d'eau n'a été découvert au local des Fricadelles. Tout espoir est done perdu de ce cóté. Mais s'il n'y a pas de source d'eau, il y a la par contre une source de grosse dépense, oü les francs coulcnt par mille. On en aura pour cent mille et peut-être au-dela. Administration de la chose publique, pro cédé libéral, tout coüte toujours cher. Non content de nous avertir qu'on n'a pas découvert de source aux Fricadelles, le Pro grèsse jfachant tout rouge, nous grogne que les 30,000 fr. volés a la ville n'ont pas été retrouvés. Nous n'avons jamais su que M'le Van Zuut- peene-La Motte eüt donné 30,000 fr. a la ville d'Ypres. Si celle-ci ne les a pas repus, ils n'ont pu lui être volés. Parlerde vol! Le Progrès voudrait-il dési- gner le voleur, afin que M. le Procureur du Roi puisse procéder h une poursuite. Fétcs de Tournai. II nous est impossible de rendre compte des solennités qui ont eu liéu a Tournai lors de 1'Inauguration de la nouvelle gare de cette ville. N'otons seulement un épisode touchant la visite de Leurs Majestés au couvent et a l'höpital des Soeurs Noires a Tournai. Vers quatre heures, le cortége royal s'est présenté au couvent, oü la Rév. Mere Vincent, supé rieure, accompagnée de toutes les sceurs de sa communauté, a recu LL. MM. Le Roi et la Reine avaient tcnu donner cette haute marque d'estime a une humble religieuse dont le dévouement est légendaire a Tournai. La Rév. Mère Vincent compte quarante-cinq an- nées au service des malades et dans la direc tion de son couvent. Elle a déjü repu du gou vernement franpais la croix de la Légion d'honneur' et, il y a buit jours a peine, elle recevait de S. M. le Roi la croix de Mérite de première classe. Une des soeurs de ja communauté a pro- noncé les touchantes paroles qu'on .va lire Sire, Madame, Leurs Majestés, vivement émues de ce no ble touchant langage, ont répondu par quel- Journal d'Ypres, Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Sarnedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipationest de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal paient 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires Coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser a YAgence Havas Laflite, etCi0 Bruxelles, 89, Marchó aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse. C,a coulc, coule et disjparait. Nous sommes vraiment trop honorées de ce que Yo's Majestés veuillent bien descendre dans la maison des Sceurs-Noires. La compassion pour le malheur, le plus vif mtérêt pour vos sujets afiligés de quelque manière, tels sontainos yeux les seuls motifs qui nous expliquent pourquoi les religieuses attachées a l'hópital civil recoivent aujourd'hui la visite de la familie royale. Veuillez, Madame, recevoir ces modestes fleurs comme le témoignage de notre fldélité et de notre reconnaissance. Si la religion nous commande le dévouement et l'abnégation dans la vocation oü nous sommes, elle nous rappelle aussi que nous devons prier pour nos princes; et ce devoir est bien doux. Madame, quand on voit une Reine donner sur le tróne l'exemple de toutes les vertus.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1