Nous comprenons que M. Ie ministre de
3'instruction publique tienne a être renseigné
sur les vides que les démissions des institu-
teurs et institutrices peuvent créer dans les
rangs du personnel de l'enseignement officiel.
Mais leVén.-. F.*, dépasse évidemment son
droit lorsqu'il prétend porter ses investiga
tions plus loin et transformer les gouverneurs
en agents d'inquisition poursuivant de leur
police secrète les instituteurs démissionnai-
res jusque dans les nouvelles fonctions que
ceux-ci auraient acceptées.
L'ex-sérénissime oublie que MM. les gou
verneurs ne sont pas nécessairement tous
francs-magons et obligés, comme tels, de se
plier aux agissements inquisitoriaux qu'il leur
impose. Nous ne saurions, en tout cas, trop
engager les instituteurs démissionnaires ;i
repousser énergiquement les questions qui
pourraient leur être faites et ;t se mettre en
garde contre l'espionnage queM. Van Hum-
beeck cherche h organiser contre eux.
Quant a la circulaire de M. Bara, son
moindre défaut est d'être uti coup d'épée dans
l'eau. Elle témoigne de l'esprit de haine mes-
quine, de tracasserie et d'arbitraire de ce
vaniteux personnage toujours prêt ;i se mettre
en scène pour imposer ses rancunes, abaisser
ses agents et décider de parti pris les ques
tions les plus douteuses.
Ces deux pièces serviront de commentaire
éloquent au discours du Tröne ;i Tournai et
peuvent faire apprécier ce que le ministère
des Sept-Frères magons entend par les mots
de générositéde modération et de pré-
voyance.
On communique 1 'Avenir la circulaire
suivante, adressée par M. Van Hümbeeckaux
élèves normalistes de Nivelles:
Voici le billet d' engagement: on voitque
M. le ministre de l'instruction publique traite
les normalistes comme ses subordonnés du
département de la guerre:
Nous n'apprécierons pas la conduite du
ministre, ni ïe billet d'engagement qu'il force
les institutrices ii signer sous peine de se
voir enlever toute faveur. G'est une manièrc
spéciale au ministère de rechercher la mode
ration et la générosité, afin d'atténuer les di
visions politiques déjè si profondes qui se
sont produites dans notre pays.
Les instructions de NN. SS. les
Evêques.
Nous lisons dans le Bulletin des écoles ca-
tholiques, n° 5:
Dans un précédent numéro, nous disions
que l'épiscopat beige n'avait pas encore en-
voyé d'instructions au sujet des écoles ofli-
cielles.
Ce mot encore nous a fait traiter de jésuite
par toute la presse libérale beige, et le Globe
et le XIX" Siècle de Paris.
Nous n'avions dit pourtant que l'exacte
vérité. NN. SS. lesévêques ne se sont réunis
que Lundi dernier pour arrêter les instruc
tions en question.
Nous tenons de la meilleure source qu'elles
paraitront sous peu de jours.
Les Pensions.
On lit dans le Bulletin des Ecoles catho-
liques
Les instituteurs catboliques ne peuvent
rester dans l'école officielle, et cela, par le
fait du gouvernement.
VAvenir, journal pédagogique de la nu
le reconnait dans son numéro du 31 Aoüt.
Est-il admissible que les vieux instituteurs
puissent être forcés par l'Etat a perdre non-
seulement leur pension, mais même les som
mes qu'ils ont versées pendant un grand nom-
bre d'années.
Si cela est légal, cela n'est pas équitable.
M. le ministre sent si bien lui-méme que
tout est changé, qu'il s'est cru obligé de faire
renouveler par les élèves de ses écoles nor
males, l'engagement de se tenir pendant cinq
ans it la disposition de l'Etat. (Circulaire mi-
nistérielle du 18 Aoüt 1879.)
Dans le même ordre d'idées, il serait sou-
verainement révoltant d'exiger des institutri
ces catholiques le remboursement des bourses
d'études.
Nous apprenons que les catholiques porte-
ront cette question devant les tribunaux dès
la première demande de restitution.
Plus prussiens qu'en Prusse.
Mgr Conrad Martin, évêque de Paderborn,
déposé et exilé par le gouvernement prussien,
est venu, comme on sait, mourir en Belgique;
il n'y aurait eu qu'un tolle parmi nos libéraux,
si jamais on avait proposé de l inhumer dans
l'une ou l'autre de nos églises. Ses diocésains
ont done ramené en Prusse les dépouilles de
leur pontile, et l'administration allemande,
déposant toute hostilité devant un cercueil,
a permis d'inhumer dans sa cathédrale, l'évé-
que qu'elle en avait banni. Bien plus, elle s'est
fait représenter it la cérémonie des funérailles
par toutes les autorités les plus élevées de
la province.
A Liége, le Cotiseil communal refuse it la
fois et de laisser déposer les restes de l'évê-
que de Liége dans sa cathédrale et même
d'assister it ses funérailles.
Franchement, ce n'est pas de l'autre cóté
du Rliin, cette fois, qu'on s'est montré le plus
prussien.
Un précédent.
A propos de l'odieux refus de l'administra
tion communale de Liége, de laisser inhumer
un évêque de Liége dans sa catbédrale, un de
nos leeteurs nous rappelle une exception ap-
portée a la loi de prairial, non pour un évê
que, comme on l'a fait en France et en Belgi
que depuis trois quarts de siècle, non pour
un prince royal, mais pour uue dame, mère
d'un vice-président libéral du Sénat beige.
Ï1 y a quelque vingt ans, cette dame, Ma
dame Marie-Elisabeth comtesse de Berloz,
douairière de M. Gharles-Auguste baron de
ïornaco fut, en dépit de l'interdictióh géné
rale d'inhumer dans les églises, enterrée dans
celle de Lens-Saint-Servais, arrondissement
de Waremme. M. Delande, alors bourgmes-
tre, regut bien avis de M. Dallet, alors com-
missaire d'arrondissement, comme il l'est
encore aujourd'hui, d'avoir it s'opposer ii
cette inhumation, mais l'affaire fut arrangée
de manière que la leltre arrivat.... après l'en-
terrement. On fit répandre dans le public le
bruit que cette sépullure n'était que provisoi
re; peut-être même se serait-on borné a re-
couvrir le tombeau de forts madriers sur les-
quels furent replacées les dalles.
Quoi qu'il en soit, vingt ans ont passé de
puis; et le provisoire existe encore aujour
d'hui, et l'on ne cache pas que cette inhuma
tion, faite dans une église et dans d'assez
mauvaises conditions, ait jamais occasionné
la moindre maladie dans la commune ni le
moindre désagrément it ses auteurs. D'oü
l'on voit que les libéraux les plus fanatiques,
comme M. le commissaire Dallet, savent
aussi bien fermer les yeux quand il s'agit de
plaire aux chefs de leur parti, que les ouvrir
pour voir dans les lois ce qu'on n'y a jamais
vu, lorsqu'il s'agit de violer une des pratiques
traditionnelles de l'Eglise. Dieu nous garde
de demander l'exhumation de la mère du
vice-président du Sénat; nous tenons seule-
ment it constater qu'il eüt été beaucoup plus
juste, beaucoup plus explicable et beaucoup
moins dangereux de maintenir l'exception en
faveur d'un évêque et d'une cathédrale, que
de la créer en l'honneur d'une dame et d'une
église de village. Gazette de Liége.)
Une feuille très-libérale de Paris, -ie Temps,
contient le récit d'une lamentable histoire de
deux jeunes gens condamnés l'un aux travaux
forcés a perpétuité, l'autre a vingt ans de la
même peine, pour viol, prétendüment com-
mis sur une jeune fille de 13 ans, seul témoin
dans cette affaire. Depuis la condamnation et
sur des indices certains, cette fille s'est re-
tractée, en indiquaqt comment elle avait,
pour servir la vengeance de sa maitresse,
accusé deux innocents, est revenue un instant
sur ces rétractations, les a' de nouveau con-
firmées, et une poursuite en dénonciation
calomriieuse dirigée contre le frère d'un des
condamnés et uu de ses amis a abouti it un
acquittement, de sorte que, d'après toutes les
probabilités, les deux jeunes gens, condamnés
aux travaux forcés, sont innocents.
A ce propos, ló Temps écrit ct la Flandre
libérale reproduit ces lignes: Quel doute
plane sur cette affaire? Et comme il est vrai
de dire qu'il n'y a rien de plus dangereux
que le témoignage d'un enfant!
Oui, cela est vrai, et cependant, combien
de prêtres et de religieux n'ont pas été en
butte aux accusations injustcs, aux calomnies
infantes de la presse libérale sur le témoi
gnage d'un enfant
I 3-
- A Mademoiselle X...
- Mn,e la directrice de l'école normale de Nivel
les vient de me faire connaitre qu'elle renonce a
l'adoption de son établissement et, par suite, a
préparer des institutrices pour les écoles pri-
maires publiques.
A partir du tor octobre prochain, les élèves-
institutrices qui continueront a fréquenter eet
établissement ne recevront plus de bourses delu
des de l'Etat, de la province et des communes
et ne seront plus admises a se présenter d Vexa
men pour l'obtention du diplome exigé des in
stitutrices communales.
Le gouvernement a piis des mesures pour
ouvrir, dés le mois d'octobre, de nouvelles écoles
normales de l'Etat oü l'on pourra recevoir toutes
les élèves institutrices régulièrement admises
dans les écoles normales agróées qui ont renoncé
a l'adoption. Je vous prie, en conséquence, de me
faire connaitre sans retard si vous êtes disposée
a continuer vos études dans l'un des établisse-
ments de l'Etat. Dans l'affirmative, vous voudriez
bien me renvoyer ['engagement ci-joint, revêtu
de votre signature et de eelle de votre père ou
de votre tuteur.
Je vous ferai connaitre ultérieurement le
nom de l'établissement oü vous serez recue.
La soussignée, actuellement ólève a l'école
normale de Nivelles, déclare suivre a partir de
l'année scolaire 1879-1880, les cours d'un établis
sement normal primaire de l'Etat, a désigner par
M. le ministre de l'instruction publique.
Elle déclare renouvelor l'engagement pris
lors de son admission a l'école communale de
Nivelles, de se mettre a la disposition du gou
vernement pendant cinq ans, a partir de sa sortie
de l'école normale, pour exercor les fonctions
d'institutrice, de sous-institutrice ou d'assistante
dans un établissement d'instructiou publique.
Le aoüt 1879.
La signature
Le soussigné autorise sa lille (ou sa pupille) a
prendre l'engagement ci-dessus.
Les chercheurs d'or aux Etats-Unis.
lis voient, parait-il, revenir les beaux jours de
ceux qui exploitaient autrefois les placers de la
Calif'ornie avec tant de succès. C'est a Leadviii
(Colorado) que se trouve ce nouveau Pactole
Depuis le printemps de cette année surtout iP
chercheurs d'or ont afflué dans eet Eldorado
La route conduisant a Leadville est, parait ii
une des plus vivantes des Etats de l'Ouest mal'
gréles difficultés et les obstacles que la nature
oppose aux émigrants par les Montagnes R0
cheuses qui s'y rencontrent. Mais le désir de rai"
re lortune triomphe de tous les obstacles.
Après avoir traversé de vastes prairies oü l'o
trouve quelquefois les ossements d'hommes et
d animaux ayant tenté précédemment le mèm»
voyage, mais ayant succombé aux fatigues nuk
des vallóes désertes, des torrents, le voyage»»
arrive a la route proprenient dite, dans l'a mon-
tagne, route qui selève jusqu'a une hauteur de
10,000 pieds au-dessus du niveau de lamer-la
serpentent des sentiers étroits bordés d'abime*
et de précipices.
Les émigrants afiluent sur ce chemin, a pied
cheval, en chariot, quelques-uns avec femme et
enfants, et emportant tous leurs ustensilesde
ménage. Qu'une voiture verse sur le bord de
l'abïme, ne croyez pas que les voisins vont s'em-
presser de porter secours et assistance: ce temps
d'arrêt retarderait le voyage, et les émigrants
sont trop presses d'arriver sur le terrain des
mines.
Ces mines sont des minés d'argent. En 1878, la
production n'a été encore que de 2,700,000 dol
lars (13,500,000 f'r.); mais on óvalue a 30 millions
de dollars pour l'année courante, ou 150 millions
de francs. Au mois de janvier de cette année, dit
la Gazette illustrée, a qui nous empruntons'ces
détails, le nombre des puits donnant un produit
réel était de 20; en avril, il étaitdéja de 49; de
puis lors, le chiffre a dü encore considérable-
ment augmenter. Dans les puits, c'est l'activité
d'une fourmilière. Mais tous les travailleurs ne
sont pas également heureux et tous ne trouvent
pas le précieux minerai.
On calcule que 85 s'en vont les mains vides;
done 15 seulement font rapidement fortune.
Mais déja on s'apprête a rendre plus faeiles
aux pionniers venus de si loin les abords de l'El-
dorado dont nous parions: trois chemins de Ier
sont en construction, qui peut-être seront inau-
gurés dans le courant de eet été: le chemin de
fer dit Central, venant de Georgetown, la ligne
de Denver et South-Park, et celle d'Atchinson-
Santa-Fé.
Production du lait. M. Lami a fait des
expériences utiles a indiquer, relatives a Vin-
fluence de la fréquence des traites sur la pro
duction du lait, toutes choses égales d'ailleurs.
Les savants et les praticiens ne sont pas d'accord
sur la question. Pour la résoudre, M. Lami a trou-
mis deux vaches des expériences qui semblent
concluantes. 11 a établi trois périodes de dix jours
séparées chacune par un intervalle égal, soit en
tout cinquante jours. Pendant la première pé
riode, on a trait deux fois par jour; pendant la
deuxième période, trois fois, et de nouveau pen
dant la troisième période deux fois.
Les analyses ont été faites chaque jour sur un
échantillon moyen de lait produit dans la jour-
née. Après chaque traite, le lait a été pesé. Les
résultats étant trouvés, on a pris la moyenne de
la première et de la troisième période des deux
traites et l'on a comparé avec les résultats donnés
par la deuxième période des trois traites. On
atténue ainsi les chances d'erreurs données par
le temps qui s'est écoulé depuis l'époque de la
parturition au moment oü a été faite l'analyse.
Les tableaux suivants donnent les quantités des
dilïêrentes inatières produites pendant la période
de dix jours.
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