La loi de malheur. Le Progrès donne dans son dernier numéro une lettre de M. Ie curé d'Anderlues, lettre adressée a un sieur X. Le tout est extrait de la Flandre libérale. Ge curé que le Progrès signale avec hor reur n'a fait que remplir son devoir. 11 se conforme aux instructions qui lui sont données par ses supérieurs. Alin que le Progrès puisse exhaler sa rage plus 1'aise nous faisons suivre ici une partie des instructions adressées au clergé par NN. SS. les Evêques. Le journal libéral verra que si la persécu- tion suscitée par ses amis avec plus ou moins de franchise commence sévir,lescatholiques sauront prendre les mesures nécessaires pour opposer l'extension du mal la défense des droits conférés a l'église par son divin fon- dateur. Ges droits sont inaliénables et nous savons que malgré tous les elforts des puissances infernales la victoire restera a l'Eglise chré- tienne. II. De la fréquentation des écoles. 1° Les écoles publiques dont l'enseigne- ment est soustrait a l'autorité modératrice de l'Eglise et indépendant de la foi catholique, sont de leur nature mauvaises et nuisibles, paree que, par elles-mèmes, elles mettent les élèves qui les fréquentent, dans l'occasion de perdre la foi et les moeurs. En conséquence, il n'est permis ni de les fréquenter, ui de les établir, ni de les diriger. 2" Les circonstances cependant peuvent être telles que les parents catholiques, qui confient leurs enfants aux écoles publiques, soient excusables de faute grave, bien que le cas soit rare: ce sera lorsqu'ils auront une grave raison d'en agir ainsi et que l'occasion prochaine de perdre la foi et les moeurs, in hérente ii ces écoles publiques, sera suscep tible de devenir une occasion éloignée seule- ment. Cette cause grave existera lorsqu'on n'aura pas d'école catholique a sa disposition, ou que, en ayant une, on ne pourra la fréquen ter sans éprouver un dommage temporel con siderable. Lorsque, dans un cas particulier, il y aura doute si la cause est ou n'est pas suffisante, on devra s'enrapporterau jugement conscien- cieux des évêques. Les cures devront s'assurer si les parents cmploient les précautions nécessaires pour éloigner de leurs enfants le danger de perdre la foi ou les moeurs. 3° 11 est absolument défendu de fréquenter les écoles publiques ou le péril de perdre la foi ou les moeurs est prochain, et oü il n'est pas possible d'obtenir que ce péril devienne éloigné, soit ii cause de la conduite de l'insti- tutcur, soit ii cause des livres dont il se sert ou dont les enfants doivent faire usage, soit pour tout autre motif analogue. 4° Au nombre des écoles de ce genre se trouvent les établissements appelés écoles normales, dans lesquels les jeunes gens se préparent il remplir les functions d'institu- teur dans les écoles de l'Etat, et, conséquem- ment, il est absolument défendu de les fré quenter. III. Des Instituteurs publics et des Inspecteurs. Un instituteur catholique peut-il continuér ses fonctions dans une école officielle? R. II ne le peut pas, si ce n'est pour des raisons particulières et sous certaines condi tions. Si ces raisons existent, et si ces conditions peuvent se vérifier, 1'instituteur exposera la situation au curé, et le curé la fera connaitre ii l'Ordinaire, qui en jugera. En général, il y a trois raisons qui pour- ront valoir ii l'instituteur notre permission de conserver momentanément sa charge. La première de ces raisons ou de ces situa tions est celle d'un instituteur dispensé du service militaire ii raison de ses fonctions, mais qui doit encore professer quelque temps avant d'échapper définitivement ii la conscrip tion La seconde, celle d'un instituteur agé qui se trouve dans le cas de pouvoir toucher bientót sa pension; La troisième, celle d'un instituteur qui, ne parvenant pas trouver ni une autre école ni un autre emploi pour pourvoir a sa subsis- tance, ne pourrait résigner ses fonctions sans être réduit la misère. Les conditions requises sont les suivantes 1° Qu'il n'y ait pas dans la même école d'autres instituteurs qui refusent de souscrire aux conditions ci-dessous indiquées 2° Que, tant de la part de l'instituteur que du bourgmestre et des conseillers commu- naux, il y ait de solides motifs de présumer prudemment que la loi sur l'enseignement, n'onobstant l'influence du comité scolaire de l'Etat, ne sera pas de fait appliquée dans cette école, principalement en ce qui concer- ne la morale; l'enseignement de la morale doit, en effet, être conforme nou-seulement aux premiers principes de la loi naturelle et a leurs conclusions immédiates, mais encore toute la doctrine catholique, et il faut abso lument l'inculquer aux enfants chaque fois que l'occasion s'en présente; 3° Que l'instituteur promette a. De donner sa démission dès qu'il serait empêché de remplir la condition précitée ou qu'il serait mis en demeure d'admettre dans ses classes ce qui serait interdit par l'autorité ecclésiastique sous peine de péché mortel, par exemple, des livres dangereux. b. De ne faire aucun effort direct pour at- tirer les enfants dans son école quand il exis- te dans la paroisse une école catholique. c. De ne point s'arroger l'enseignement du catéchisme. Une mission canonique est absolument né cessaire h ce ministère; or, olie ne peut être octroyée, dans une école d'indifférentisme, ii aucun instituteur officie!. 11 est impossible,.en effet, que l'Eglise per- motte positivemeut d'enseigner la doctrine catholique en son nom dans les écoles qui sont par elles-mêmes condamnables et condamnées conime opposées aux principes de la foi ca tholique et qui sont même instituées en vue d'éteindre la foi dans les ames. En outre, il est hors de doute que les auteurs de la loi ne veulent conserver provisoirement ii ces éco les les apparences religieuses que pour y retenir les enfants catholiques, pour faire croire que les écoles catholiques sont ou peu nécessaires ou même inuliles et pour en en- traver ainsi l'érection ou la fréquentation. Or, il est manifeste que ce serait, dans la situa tion actuclle de notrè chère Belgique, un mal immense, un terrible danger pour la foi, et pour les fidèles un scandale souveraine- ment pernicieux et unc occasion certaine de découragement. Un catholique peut-il accepter la charge rf'INSPECTEÜR? On doit répondre négativement, tant pour les inspecteurs principaux que pour les ins pecteurs cantonaux. La raison en est que, en vertu même de leur charge, les inspecteurs s'engagent a encourager et surveiller l'exé- cution de la loi civile. II v a done la unè coo- pération spontanée et directe a une loi con- damnée. IV. Des Parents. Dans un cas particulier, pour des raisons suflisantes, et ii certaines conditions, il peut être permis aux parents de confier leurs en fants aux écoles de l'Etat, mais qu'ils se gar dent bien de n'être pas sincères dans l'exposé des raisons qu'ils font valoir; car, en indui- sant en erreur les pasteurs des ames, ilsse tromperaient eux-mêmes, se chargeraient gravement la conscience et s'exposeraient se perdre avec leurs enfants. En outre, qu'ils veillent avec soin sur leurs enfants; qu'ils les interrogent ou les fassent interroger sur les Ieoons revues en classe; qu'ils examinent les livres qu'on leur donne et qu'ils les éloignent absolument des condis- ciples dont Ie contact pourrait constituer un danger pour Ia foi ou pour la bonne conduite de leurs enfants. Enfin, qu'ils se souviennent qu'ils restent sous le coup d'une obligation grave de pour voir d'une autre manière ii l'éducation catho lique de leurs enfants. V. Des Curés. II faut que les pasteurs des ames éloignent, par tous les moyens possibles, le Lroupeau qui leur est confié de la contagion de ces écoles publiques. Pour cela de l'aveu de tous, il est absolument nécessaire que les catholi ques aient partout leurs propres écoles et que celles-ci soient parfaitement a la hauteur des écoles ofïïcielles. 11 s'agit done de travailler avec zèle a établir des écoles catholiques la oü il n'y en a pas, a développer, a perfec- tionner, a mieux appropiier celles qui exis tent déjaafin que, sous le rapport de l'orga- nisation aussi bien que sous le rapport de l'enseignement, nos écoles ne le cèdent en rien aux écoles officielles. Que les curés sachent done qu'ils manque- raient gravement a leur devoir, s'ils ne met- taient pas tout leur soin procurer une école catholique a leur paroisse. En effet, l'obligation grave que la piété naturelle impose aux parents, la justice l'im- pose aux pasteurs des ames. Pour réussir a créer et soutenir leur éco le catholique ou paroissiale, les curés se fe- ront un devoir d'implorer les bénédictions de Dieu el de travailler avec ardeur et avec une constante énergie. Enseignement catholique. On nous écrit de Vlamertinghe: Grace au zèle infatigable de notre Curé, a la charité inépuisable de la noble familie du Pare, au concours de tous les catholiques sin cères et dévoués aux véritables intéréts et au bien-être moral et religieux de la paroisse, Vlamertinghè verra s'ouvrir d'ici a quelques jours deux écoles catholiques et libres, une pour garcons et une pour filles. L'école pour gargoris, située au centre même du village, comprend une superbe maison avec jardin pour instituteur, de vastes locaux pour classes avec une cour spacieuse. A peine en avait-on commencé la construc tion, que la circulaire ministérielle et inqui sitoriale menapait l'école des filles, tenue par les Soeurs de charité dans une propriété an partenant a la fabrique de l'église. Monsieur le Curé. qu'aucune difficulté ne rebute, cher- cha ii sauver l'instruction des filles. Dieu soit loué! II sut si bien plaider la cause de ses jeunes paroissiennes que la généreuse familie du Pare, malgré les sacrifices qu'elle s'était imposés pour l'école des garcons, lui fournit un nouveau terrain et se chargea de tous les frais de construction. Commencée immédia- tement, l'école sera achevée d'ici trois se- maines. Toutes deux serviront comme un monu ment éternel de la charité vraiment chrétien- ne de ces dign'es bienfaiteurs de Vlamertinghe. X. Places vac antes dans l'enseignement officiel et rensejgnées au Moniteur la date d'au- jourd'hui Anvers, 101 Brabant, 213 Flandre Oc cidentale, 106; Flandre Oriëntale, 84; Ilainaut, 339 Liége, 93 Limbourg, 14 Luxembourg, 38 Namur, 120. Total, 1332. Catéchisme de 1'avenir. Le Figaro nous parlait hier d'une héroïne de la Commune, nommée Louise Michel, qui n'a pas voulu bénéficier de l'amnistie partielle paree que, dit-elle, cllc n'estime pas assez les maitres du jour pour avoir quelque chose a leur demander. Or, cette déportée, qui se pique d'instruc- tion libérale et rationnelle, a voulu ériger Nouméa une école oü elle enseigne, entre autres jolies choses, la morale neutre. Elle a rédigé, l'usage de ses élèves des lillettes et de jeunes garpons de cinq h huit ans une sorte de questionnaire d'oü nous extrayons, pour l'édification des lec- teurs, le passage que voici: D. Qui vous a créé et mis au monde? 11. La nature. D. Par quelle opération R. Par l'union physique de mon pèreet de ma mère librement contractée par devant un représentant de la loi. Dieu qu'en termes galants ces choses-la sont dites. Et cependant qui sait si ce curieux caté chisme ne sera pas avant quelques mois im- primé aux frais de l'Etat et rendu obligatoire dans les écoles laïques Fails divers. La princesse Charlotte au chateau de Bouchout. Le chateau de Bouchout, propriété actuelle de la familie royale, renferme des nier- veilles. Les vastes sallesdu rez-de-chaüsséecon- tiennent les portraits des principaux personna- ges de notre histoire, des reliques en tous gen res, des meubles sculptés, tols qu'ils existaient au Moyen-Age; on admire un devant de feu, ou- vrage en fer forgê d'une rare valeur, et surmon- té de la statue de Godefroid le Barbu avec cette devise: Per pericula creseo; la petite chapelle dédiée a saint Georges, et, dans la tour nora- ouest, un petit cabinet renfermant les écusson» des huit propriétaires du manoir: 1130, le due de Brabant; 1148, la familie de Bouchout; 1470, la March d'Arenberg; 1536, chevalier de Trans} 1- vain; 1590, chevalier Christophe d'Assonleville. 1640, la Maison de France; 1683, sire Ferdinan^ Boose; 1832, comte de Beauffort- Ces écussons sont surmontés de la croix de Bouchout: dar- gent a la croix de gueules. Les appartements du premier étage son aujourd'hui la demeure de la princesse Char lotte et des personnes de sa suite. Dans lesdeu salons précédant sa chambre particuliere, o remarque les trois portraits, seuls restes sau vés de l'incendie du chateau de Tervueren. portrait de Leopold Ior et celui de la Reine Loui^ se-Marie d'aprós Winterhalter, ct un de la rel0^g mère, de Scheller. Des paysages d'Huberti, Mllca Beernaert, de Bertha Besckor, de E. R° 1

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2