ORGANE CATHOLIQUE DE L'ARRONDISSEMENT. SAMEDI 4 Octobre 1879. 10 centimes le numéro. 14- année. N° 1436. On s'abonne rue au Beurre, 66, Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de {"abonnementpayable par anticipationest de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les reclames dans le corps du journal paient 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France ot de Belgiqué. (excepté les 2 Flandres) s'adresser a 1 'Agence Havas Laffite, et Cie Bruxelles, 89, iMarché aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Résumé politique. FRANCE. Pour faire une revolu tion en France, il suffit le plus souvent de trouver une formule ou un cri jeter a la foule. 1830 et 1848 se sont faits en criant Vive la charte! et Vive la réforme! le 18 Mars en hurlantVive la CommuneAujour- d'liui les radicaux ameutent les foules en criant Vive l'amnistie plénière Ce cri retentit partout avec un accent de provocation et une audace incroyables; on cherche les occasions de le produire avec une mise en scène appropriée et on ,1e vocifère j usque dans les enterrements de commu nards. Rappelons, dit ce propos le Con- stitutionnel, qu'il y a trois ou quatre ans, un journal radical, les Droits de ïhomme, était condamné it une répression sévère pour avoir risqué une apologie de la Commune infini- ment moins nette et moins chaude que les apologies de même sorte qui se sont donné libre carrière dans les discours funèbres de Dimanche dernier. Nous marchons et ga ira. Oui, ea ira. Les journaux ministériels ont beau se fermer les oreilles pour ne pas en tendre les orateurs de la Commune glorifiant les victimes des conseils de guerre; les républicains ont beau organiser des ovations it M. Jules Ferry et it Particle 7; M. Jules Fer ry lui-même a beau s'égosiller it tous les bal- cons pour détourner les menées radicales et influencer l'opinion publique en faveur de l'opportunisme; rien n'y fait. M. Gambetta, qui s'était flatté de rester it l'avant-garde au moyen de la campagne organisée contre les cléricaux est distancé de plusieurs lon gueurs par les chefs du radicalisme; Blanqui avec les traditions remises it neuf du comité du salut public, Louis Blanc avec ses theo ries communistes le laissent bien loin der rière eux Blanqui, Louis Blanc, Henry Maret et d'au- tres encore de même acabit sont les rois de toutes les fêtes révolutionnaires, ils prépa- rent ouvertemenl la revanche de la Com mune, dont ils identifient la cause avec celle du suffrage universel. ALLEMAGNE. Nous ne possédons encore que des données fort incomplètes sur lesélections allemandes. Toutefois, il semble résulter d'informations diverses que les radi eaux et les progressistes auraient fait cause commune, alliance de laquelle on croirait pouvoir préjuger un échec pour la politique de M. Bismark. Quoi qu'il en soit, il est un fait dès maintenant constaté et dont le chan- celier n'aura certes pas it se féliciter, c'est l'absentéisme électoral. 11 est certain que findifférence en matière d'élections n'a ja mais été aussi grande en Prusse. Or, dans un moment aussi décisif pour la politique du gouvernement, ce fait a son éloquence. 11 parait que la gauche aura perdu quel- ques siéges, mais on ne croit pas que cette perte sufFise pour déplacer la majorité. Le centre sortira renforcé des élections. La province rhénane, sa principale forte- resse, a bien donné. Le résultat a été une victoirepour lescatholiques, quoique lesélec tions indirectes a trois degrés leur soient dé- favorables. Malgré tout, les catholiques ont triomphé peu prés sur toute la ligne. Ce qui augmente l'importance de cette victoire, c'est que Cologne la métropole du pays rhé- nan et la plus grande ville catholique de la monarchie, vient, après de longues années de lutte, d'élire une majorité inattendue d'é- lecteurs secondaires qui, a leur tour, éliront deux députés catholiques en remplacement de deux libéraux, dont l'un, M. Jung, était un ennemi fanatique de l'Eglise. La Gazette de Cologne avait dit que le résultat des élections présentes indiquerait le jugement porté par la population de Cologne sur le système Falk ce jugement est rendu contre le régime libéral, contre le Kulturkampf et les lois de mai, malgré l'in- fluence des capitalistes juifs et protestants et malgré les artifices mis en oeuvre pour trom- per les électeurs. Alaaf Cceln Les élections ont été presque partout favo- rables aux catholiques. SaufTrêves etCrefeld, oü les libéraux font emporté une faible majorité, toutes les villes catholiques ont condamné le système Falk comme les élec teurs de Cologne. Si a Cologne on a obtenu une majorité dune centaine d'électeurs sur 496, les succès obtenus sont bien plus conso- lants ii Bonn, Dusseldorf, Aix-la-Chapelle, Coblentz, et dans presque toutes les villes de moindrc importance. Les campagnes ont voté partout comme un seul homme en faveur du centre. Le bruit court, dans les hautes splières de la capitale autrichienne, que M. de Bis marck et le comte Andrassy ont signé une convention formelle surl'autorisation de leurs souverains. Le fait n'est cependant pas avoué officiellementmais il est certain qu'une entente s'est établie entre les deux empires pour agir de concert lorsque la catastrophe, qui parait imminente, aura lieu a Constan tinople. ESPAG.NE. La réouverture des Cortès est lixée aux premiers jours de 110- vembre. Le mariage du roi est iixé aux premiers jours de décembre. Les Cortès discuteront en janvier les réfor- mes conccrnant Cuba et le budget de la Péninsule. Les planches de salut des écoles communales d'Ypres. En adressant ses chaleureuses félicita- tions au nouvel inspecteur du canton sco- laire d'Ypres, le Progrès avoue naïvement qu'il espère trouver en M. De Deyne un ardent défenseur de la nouvelle loi sur fen- seignement primaire. Cet aveu est naïf, mais fondé La loi gueuseaven ses^signes d'hypocrisie, semble toute faite pour le nouvel inspecteur cantonal. Ancien élève de l'école normale épiscopale de Thourout, il a su se dépouiller de l'éduca- tion et des principes excellents qu'il y a recus du dévouement des prétres, et il doit avoir aujourd'hui, aux yeux du Progrès, qui n'exclut le prètre de l'école qu'ü titre d'auto- rité, toutes les qualilés requises pour servir le Gouvernement de l'bypocrisie Du reste, le Progrès a bien moins souci du développement de l'enseignement primaire que de la déchristianisation de la jeunesse et de la gueusification de la société. 11 lui suffit d'avoir trouvé l'homme cher son cceur et esclave de ses idéés un ancien nourrisson des abbés qui est devenu une grande colonne de la libéralerie Le Progrès jubile de cette trouvaille, et félicite le nouvel élu comme pour se féliciter soi-mème Ce n'était cependant pas assez de ce pilier de la Loye pour servir de colonne tout l'édifice scolaire de la ville d'Ypres, le Pro grès jubile d'une nouvelle joie il a trouvé une autre planche de salut encore pour les écoles ou la gueusification de la ville. Dans son numéro de Dimanche dernier, il annonce joyeusement que M. Brouwers le nouvel inspecteur principal s'est décidé h fixer sa résidence Ypres. Ainsi le ressort scolaire de Courtrai devient le ressort sco laire d'Ypresest-ce un eff'et du souffle qui règne et gouverne au Progrès. Ce souffle a bien encore quelque force surtout lorsqu'il veut se prêter aux plans de la ligue et du denier; ou bien, est-ce par suite de certaine aversion de M. Brouwers pour le beau séjour de Courtrai, oü il pourrait rencontrer des figures et des souvenirs amis, par trop catho liques Mais le Progrès ne se sent pas de joie; il n'a pas de felicitations cette fois; il a atteint un but. 11 voit dans M. Brouwers, de résiden ce a Ypres, un défenseur de plus des éco- les.de la ville. C'est que le premier n'était pas suffisant; il en fallait un second! Cependant, le Progrès oublie-t-il que l'inspecteur principal a autre chose a faire que de protéger les écoles de I la ville Pense-t-il que l'inspecteur se fera membre des Witte Klakken ou de da commis- sion du Denier des écoles laïquesOu bien I s'imagine-t-il que les eóoles d'Ypres c'est tout le ressort scolaire? Ceci serait assez naturel pour quelqu'un qui a l'habitude de dire: l'arrondissement, c'est moi! Une chose nous étonne cependant! C'est que le fin renard le Progrès fonde si légère- ment ses espérances sur ce clérical Jan Brou wers, arrivé tout droit du fond du catholique Limbourg! Au prix de quels sacrifices cet ancien secrétaire du Davidsfonds de Louvain a-t-il pu se faire recevoir par le sévère Pro grès comme zélé protecteur des écoles gueuses N'aurait-il pas du apparaitre plutót comme un. nouveau traitre et rap porteur Ces épithètes, lancées l'autrejour indirectement par le Progrès l'adresse de M. Grillaert, seraient ici mieux leur place, car nous ne sachions pas que ce dernier se soit jamais afiilié une association aussi net- tement cléricale que celle du Davidsfonds! Pauvre Progrès, vous n'avez pas de chan ce: a peine trouvée ou saisie, la planche de salut vous échappe des mains ou vous glisse sous le pied Mais peut-être, par le temps venteux qui traverse l'école primaire officielle, les girouet- tes sont-elles non moins races qu'utiles: tel a pu indiquer le vent catholique Louvain et Hasselt, qui marquera peut-être le vent gueux a Ypres. Débordé par les jeunes, déclassé par d'au- tres, le Progrès fera bon accueil a ce vent mixte et en doublera son souffle. Quelle confiance ce chef-girouette va in- spirer aux instituteurs libéraux de la ville! Et de quelle estime il jouira auprès des insti tuteurs des communes rurale®, oü la sincérité et la franchise sont encore de bon ton! Mais c'est dans l'ordre: hypocrisie en haut et hypocrisie en bas, et l'harmonie règne dans la désorganisation de l'enseignement primaire! Meeting de Zonnebeke. On nous écrit: Zonnebeke a donné un bel exemple. Di manche, 14 Septembre, il y a eu dans cette commune un grand Meeting présidé par M. Spillebout, dont le dévouement si connu a rendu et rend encore tout les jours de si émi nents services it la cause catholique dans no- tre arrondissement. 11 a ouvert la séance par quelques paroles énergiques qui ont produit un grand efl'et sur l'immense auditoire accou- ru de tous les points de la commune et des communes environnantes. M. l'avocat Yerriest, de Courtrai, et M. Beyaert, de Bruges, ont, comme de coutume, parlaitement réussi faire comprendre, dans un langage élevé et populaire la fois, Ie Journal d'Ypres, 1 1

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1