caractère antireligieus de la loi sur Instruc
tion primaire, l'hypocrisie des circulaires mi-
nistérielles et l'odieux et le ridicule de cer
tains agissements libéraux.
Le succès éclatant des orateurs tient sur-
tout leur talent qui est incontestable, mais
les dispositions des 1,400 assistants y ont
contribué pour leur part. G'est que la foi n'est
pas morte Zonnebeke et que le bon sens n'y
est pas éteint.
Allez done, grands et petits faiseurs de
placards, vous êtes démasqués, on a parfai-
tement vu votre visage.
Le peuple, le véritable peuple, que vous
méprisez au point de vouloir le tromper et
dont vous voudriez faire le marchepied de
votre ambition, vous a retiré sa confiance et
son estime; il ne vous croit plus.
L'école catholique et libre de Zonnebeke
est ouverte, et malgré toutes les menaces et
les tracasseries, le nombre des élèves qui la
fréquentent est grand déja et s'accroit tous les
jours. Je vous ferai connaitre sous peu en
détail tout ce qui a été fait pour intimider les
parents. X.
Association des Anciens Elfeves
et Professeurs
du Collége Sl-Vincent de Paul
a Ypres.
Lundi, 29 Octobre, ont eu lieu l'Assemble'e
générale et le Banquet annuels des Membres
de l'Association. Comme les années précé-
dentes, une Messe a été célébrée, en la Cha-
pelle du College, pour le repos de lame des
Membres décédés et pour la prospérité de
l'CEuvre. Nous disons pour la prospérité de
l'(Euvre,car cette Association est une CEuvre;
(Euvre de défense et de propagande de l'En-
seignement chrétien et de l'Education catho
lique.
Comme les années antérieures, la réunion
était nombreuse. L'amitié, la reconnaissance,
le désir de défendre et de développer le bien
accompli en commun, y avaient amené de
toutes parts des jeunes gens et des hommes
faits engagés dans les différentes carrières
ouvertes a Factivité humaine. Le clergé, le
barreau, la magistrature, l'art de la médecine,
Fadministration civile et politique, presque
tous les états de la vie civile y avaient leurs
représentantstous animés d'une même
pensée, dun même désir, d'une même vo-
lonté, le progrès de la rénovation chrétienne.
M. Struye, Membre de la Chambre des
représentants et Président de l'Association,
ouvrit la séance par un petit discours plein
de cordialité et de vigueur. II félicita tous ces
anciens professeurs et ces anciens condisci-
ples d'etre accourus si nombreux et si dé-
voués. II les félicita non-seulement d etre a la
joie mais aussi a la peine, venus qu'ils étaient
pour s'entrainer au travail des écoles, a la
défense et a la conquête des ames de la jeu-
nesse et de l'enfance mises en péril. II dépei-
gnit en quelques traits la situation nouvelle
faite a la Belgique catholique il définit en
quelques mots les devoirs nouveaux des catho-
liques beiges devoirs impérieux devoirs
universels.dont aucune conscience chrétienne
ne saurait se désintéresser. A tous et a cha-
cun de concourir a Faction scolaire catholi
que, qui doit embrasser toutes les classes de
la société, mais sur tout défendre les classes
populaires, contre les entreprises antichré-
tiennes du pouvoir et des administrations
libérales, livrées aux mains de la franc-ma.
connerie.
Si l'armée du mal déploie ses bataillons et
met en ligne ses engins les plus redoutables
pour investir et battre en brêche la Sainte
Eglise romaine, a chacun de nous d etre de-
bout et armés pour la défendre; a chacun de
nous de former et d'amener chaque jour
dans la place de nouveaux soldats. Les Eco-
les catholiques surgissent partout de terre a
la voix de l'Eglise et sous la bénédiction de
Dieu. A nous de concourir partout a l'oeuvre
sainte. Tous nous n'avons pas la fortune pour
pouvoir prendre une large part dans la dota
tion de ces Ecoles; pas un qui ne dispose
d'une action personnelle, et qui ne soit
redevable de cette action a Dieu et a l'E
glise, pour ramasser les ressources et opérer
le recrutement nécessaires. Agissons, unis in-
timement et publiquement a notre admirable
Clergé. Dans la grande oeuvre de la défense
catholique et du triomphe de Notre Mère la
Sainte Eglise, toute la force du peuple chré
tien est dans son union avec ses chefs. Unis
dans une action commune au Pape et a nos
Evêques, nous sommes invincibles et sürs de
la victoire finale, paree qu'ainsi nous sommes
unis a Dieu et qu'ainsi la Toute-Puissance
de Dieu est avec nous!
Tel fut en substance, d'après nos souve
nirs, le discours du Président. Les plus
chaleureux applaudissements marquèrent
l'adhésion énergique de l'Assemblée.
M. l'avocat Biebuyck, Conseiller provincial,
Secrétaire de l'Association et M. Léon Van-
denpeereboom, Trésorier de l'CEuvre, pré
sentent ensuite des rapports succints sur la
marche et les opérations sodales le nombre
des bourses conférées aux internes et externes
du Collége S'-Vincent s'est élevé cette année
au nombre de 3 pour les internes, 3i pour les
externes. La dotation Maximilien De Brau-
were continuera de favoriser de la manière
la plus heureuse les études universitaires.
Pres de cinquante nouveaux membres ont été
inscrits au cours de l'année écoulée. Malgré
la dépréciation de la valeur des vieux papiers
et du stock considérable maintenu dans nos
magasins, les ressources de l'oeuvre dépassent
considérablement celles des années précéden-
tes. Une reprise des affaires est seule néces
saire pour faire produre aux vieux papiers
une rente annuelle importante. Le zèle si
intelligent et si actif de M. Vandendriessche,
Administrateur de cette oeuvre, nous vaut sur
ce terrain, que plusieurs croyaient devoir être
stérile, des récoltes chaque année plus abon-
dantes.
Après eet exposé de la situation, la parole
est donnée a M. Albert Nyssens, avocat pres
la Cour d'appel de Gand. Les Promesses de
i83o et la Politique daujourdhui, tel estle
sujet de son discours. Le jeune orateur a jugé
avec une sagesse et des considérants remar-
quables ces deux époques si décisives dans
l'histoire nationale. II a magislralement éta-
bli leur triste antithése: de si belles et de si
généreuses promesses, de si malheureux et de
si cruels démentis! II a analysé cette double
situation a la lumière des principes chrétiens,
invariablement professe's par FEglise. II a
dévoilé le mal et montré le remède. Esprit
sagace et pratique, il a su, dans l'appré-
ciation des hommes et des choses du Gou
vernement, tenir compte de tous les elements
de la situation sociale, démêler les besoins
réels et reconnaitre les devoirs contingents,
que crée une situation si profondément trou-
ble'e. Désireux, de toute l'ardeur de sa foi
chrétienne,de voir se restaurer la société chré
tienne, de voir les nations accepter une orga
nisation conservatrice de tout ce qui est
grand, noble, généreux, fe'cond, bienfaisant
et salutaire, il ne rêve pas le retour d'un régi
me et la resurrection d'institutions qui avaient
leur raison d'etre dans le passé, non dans
le présent ni dans aucun avenir probable;
mais il sait que FEglise, dirigée par Dieu,
trouve toujours, pour chaque situation nou
velle, des tempéraments nouveaux, oü 'les
droits de Dieu, dont elle est la gardienne, et
les intéréts du peuple chrétien, dont elle est
la mère, prévalent pour le bien du monde.
Afin de mettre FEglise en situation de sauver
la société, il faut avant tout multiplier le
nombre des fidèles catholiques. Multipliez
les chrétiens et vous arriverez a constituer
tot ou tard par la force des choses et sous
la bénédiction divine une société chrétien
ne, ou tout sera accord et harmonie, oü
les principes régiront les faits et oü les faits
rendront hommage aux principes; oü Dieu et
l'homme seront a leur place, oü la justice et
la paix s'embrasseront pour la gloire de Dieu
etle bien-ètre de FHumanité!
Voila sommairement ce que nous avons
retenu de eet excellent discours, oü le fond
ne le cédait pas a la forme et oü la forme
était digne du fond. Les applaudissements
enthousiastes de l'assemblée attestèrent une
fois de plus quel ascendant et quel empire
exerce sur les esprits et sur les coeurs une pa
role sincèrement, franchement, loyalement et
purement chrétienne.
Au nom de lAssemblée M. le Président
félicita vivement M. Nyssens de ces paroles
si éloquemment viriles et chrétiennes, et ré-
clama avec toute l'Assemblée l'impression
d'un discours qui honore a la fois son auteur
et l'institution qui forma eet esprit si ouvert
a la lumière et ce coeur si dévoué au bien.
La réunion adopta ensuite quelques mesu-
res d'ordre intérieur propres a assurer a la
fois l'unitédans la direction de l'GEuvre et le
renouvellement des forces vives de la Com
mission.
L'ordre du jour étant e'puisé, la séance fut
levée a midi et demi.
A une heure, la plupart des membres de
l'Assemblée, se réunirent dans un Banquet
fraternel, servi en la grande salie de Saint-
Laurent, et confié aux soins dévoués de M.
Cuvelie-Pauwelyn. On sentait que l'on dinait
chez un confrère et un ami, et non pas chez
un traiteur intéressé. Le Banquet fut joyeux
et pleine d'entrain, les toasts furent nom
breux et trés applaudis.
En notre prochain numéro, nous publie
rons un compte-rendu plus détaillé de cette
partie de la fête.
Le socialisme dans le Borinage.
On écrit de VVihéries k YAvenir beige
On ne parle plus dans tout le Borinage
que des meetings socialistes qui se donnent
chaque Dimanche dans les communes les plus
importantes. Wasmes, Paturages, Frameries,
ont eu des réunions de ce genre et bientöt
Wihéries aura lasienne. L'orateur, ou plutöt
le meneur, est un ouvrier cliarbonnier de
cette dernière commune qui, depuis douze
ans, s'est fait protestant. II cherche dans ses
harangues k jeter le mépris et le blame sur
les directeurs des charbonnages, sur les in
génieurs, sur tout ce qui s'approche de prés
ou de loin de l'autorité. Les ouvriers ont pris
pour devise Vivre en travaillant ou mourir
en combattant.
On m'a assuré que plus de cinq mille ou
vriers prenaient part aux réunions de ce
genre.
11 faut i'avouer, le socialisme est une plaie
bien plus grande que la crise et la misère qui
désolent ce pays. Si le gouvernement ne prend
des mesures elïicaces on verra ces ouvriers
chez qui il n'y a plus de respect pour l'auto
rité, chez qui toute idee de religion est per
due, on les verra, dis-je, prendre les armes
et se livrer aux plus grands excès.
J'ignore si les directeurs et ingénieurs
s'émeuvent beaucoup de ces réunions, j'en
doute même. En voyageant je demandais h
un ingénieur qui se trouvait dans mon com
partiment pourquoi on n'empêchait pas ces
réunions. II parut tout étonné de cette deman-
de et me répondit: Mais pourquoi lis ne
font aucun mal. Voilk jusqu'oü va l'aveuo-le-
ment.
On lit dans FUnion de Charleroi:
L'agitation socialiste s'accentue dans le
Borinage. On nous rapporte que, Dimanche
dernierdans un meeting tenu a Elou-
gnes, les discours les plus violents ont été
prononcés. Entr'autre motions, un orateur
a mis en avant la suivante: Obligation pour
le directeur et pour le personnel administratif
et bureaucratique de transporter leur séjour
au fond du puits, pour assurer Végalité de
tous.
Nous ne rappelons que pour mémoire les
attaques dirigées contre le capital en général,
la religion, le clergé, le roi, les bourgeois,
etc.
Constatons d'ailleurs que les rumeurs re
latives aux nouvelles charges militaires et h
l'organisation de la réserve, produisent dans
nos campagnes une profonde emotion, que
les meneurs du socialisme mettent profit en
ce moment.
Le Précurseur d'Anvers annonce que M.
le comte de T'Serclaes, gouverneur de la
Flandre Oriëntale, vient d'adresser au Roi sa
démission avec demande de faire valoir ses
droits ;i la retraite.
Cette resolution serait motivée, d'après la
feuille anversoise, par des motifs de con
science, très-faciles h comprendreen effet,
depuis la mise it exécution de la loi de mal
heur.
Actes officiels.
Par arrêté royal du 24 Septembre, la décora-
tion de 2° classe est aceordée aux porsonnes sui-
vantes:
J. Baeyen, contre-maïtre it Ypres; F. Boyaert,
tonnelier, id.; L. Christiaen, chaudronier, id.;
H. Debouck, sabotier a Wytschate.
Nomination ecclésiastique.
Sa Grandeur Monseigneur l'Evêque de
Bruges vient de confier la direction de toutes
les Ecoles primaires catholiques de la ville
d'Ypres, it M. l'abbé R. Willaert, Directeur
de l'institution de la Slc-Famille.
Faits divers.
La princesse charlotte. -- Nous avons,
dit ÏEloilequelques renseignements sur la situa
tion de la princesse Charlotte au chateau de
Bouchout. Elle se trouve si bien de sou séjour
dans cette propriétó qu'on lui peut laisser la plus
compléte liberté, non-seulement dans le chateau,
mais dans toute l'étendue du pare. Rócemment
elle en est même sortie, avec le colonel Vande-
velde, qui lui a fait visiter quelques mótairies
des environs, dépendant du domaine.
Trait caractéristique, le je est banni de sa
bouche. On desire, on veut.
Pendant la visite de la princesse aux métairies
voisines elle s'est intóressóe avec sollicitude a la
situation des paysans. On désire savoir ce qua
fait celui-ci et celui-la, s'il est heureux, s'il est
satisfait. Et les explications qu'on lui donnaient
a ce sujet lui causaient un vif plaisir.
Au retour d'une promenade, si elle a trouve
les allées du pare bien sablées, ou ravagées par
les taupes, ou couvertes de feuilles inortesa
certains endroits, 011 le dit sur le même ton iro*
personnel, et aussitöt chacun en ce qui le con'
cerne s'empresse de tenir compte de l'observa-
tion s'il y a lieu, ce dont on témoigne sa satis
faction.
Les repas de la princesse sont servis avec e
même cérémonial qu'a la Cour. Elle fait t°uj0,u^_
un peu de toilette pour y assister. L'imPer
trice est servie Elle entre, salue et prend p ac^
avec son gouverneur, son médecin et ses dam -
de compagnie.
Le repas fini, elle passé dans ses appartemen
s'habille avec la plus grande simplicité et Pal
pour la promenade.
Le comb lede l'ineompréhensibiiité, (cueil'i