ORGANE CAT HOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT.
14" arinée. N* 1442.
SAMEDI 25 Öctobre 1879.
10 centimes le numéro.
On s'abonne rue au Beurre, 66. Ypres, et tous les bureaux 'de poste du rovaume.
Résumé politique.
-FRANCE. Le citoyen Humbert,
dëféré au bras séculier par M. le garde des
sceaux de la R. F., vient d'être condamne it
six mois de prison et it deux mille francs
(Tarnende pour délit d'apológie de faits
qualifies crimes par la lol en d'autres ter-
mes pour aVÖir glorïfiéia Commune.
Pour le menie délit ét toujours a la requête
du garde des sceaux, M. Gaiidin, gérant de
la Marseillaise, vient d'être èondamné a déux
mois de prison et a deux mille francs 'd'a-
mende.
Enfin, on annonce que M. Lepére, minis-
tre de Tintérieur, vient de faucher encore un
nombre considerable de maires legitimes,
eoupablés du crime d'avoir assisté au banquét
du 29 Septembre. Satisfaction, au dire
d'une téuille libérale, vivement réclamée
parl'opinion publique.
HOLLANDE.Deux jours ontsufliit
la seconde Chambre nëéWandaisè pour ter
miner la discussion générale sur le budget
des Indes pour 1880, dont les articles ont dü
être volés dans la séance d'hier. Le téiégra-
plie nous a déjii annoncé que les affaires de
Borneo ont fait le sujet d'une discussion eutre
quelques députés ét le ministre des colonies.
II est incontestable que par le traité de
1824 l'Angleterre a reconnu aux Pays-Bas la
souvêraineté sur toutes les fles de l'archipel
indien, dont fait partie file de Börnéo. S'il
est vrai que sur une partie de cette ile, la
Néerlande n'a jamais exercé de droits de sou-
veraineté, il hè l'est pas moins que cette par
tie, selon les principes du droit public eolo-
nial, peut être comprise dans le terriloire
soumis la domination néerlandaise, et que
c'est, par conséquent, une faute grave du
gouvernement de laisser se fonder it proxi-
mité des possessions réelles un établissement
dans les conditions accordées au baron van
Overbeck. Uéjit les sultans de file ont recon
nu it ce représentant d'une Compagnie anglo-
amëricaine, lés titrés de maharajah (empe-
reur) du nord de Bornéo, et de rajah de San-
dakan. Aux yeux de MM. Lenting et de
Casembroot, organes de la majorité de la
Chambre, c'est lit un grave danger pour
l'avenir des possessions indiennes de la
Hollande.
La réponse du ministre it leurs observations
n'a satisfait personne, car c'est sa decision
qu'on demandait au cabinet de faire connaitre
ét son espèce de declaration de carence ne
[teut évidemment remplir le même but.
ALLEMAGNE. Les journaux de
Berlin semblent d'accord pour rëconiiaitre
qué quetque clrose de plus qu'utte entente
verbale a étë accomplie entre l'Autriche et
l'Allemagne, et il est généralement supposé,
qu'un traité d'alliance a étë conclu. Néan-
ntöins dans quelquès cercles bieft informés
cetté derriière opinion 'rencontre tine déné-
gafiöii préciseét efle'est rejëtëe comme
rëposant 'sur dés informations incorrectes.
L'existence d'une entente n'est pas mise en
discussion, mais on affirme qu'aucun docu
ment écrit n'a été échangé encore eiitrè les
deux pttüvoirs.
ftOUMANlE. Le tëlégraphe annonce
que la question Israelite vient d'être enfin
tranchée en Roumanie. Le gouvernement de
Bucharest, qui avait piiïposé un projet con
forme it Tarticle 44 du traité de Berlin, it
réénlé dé'vWt Tbppositfoh perslstante de
röpinioii publique. II 'sést de'cidé k transiger.
La loi qui vient d'être votée accot'de aux
juifs le droit de naturalisation, mais seule-
ment sur demandes individueiles et tout en
hlMant Su l&uvërnêïnèrit la charge de sta-
tucr sur chacunè de ces demandés, La
naturalisation par catégoriés n'est aecordée
qu'aux juifs qui ont servi dans l'armée.
En ce qui eoneerne l'excliisiou du droit de
possëder la propriété rurale, eïle est main-
tenue vis-it-vis de toils les israélites qui
n'atirofit pas obtenu l'indigénat.
RUSSIE. -La nouvelle de l'occupa-
tion de Mérv par lés Russes n'ëtait décidëmeïït
qu'une mystification. En eft'et, le Daily
Telegraph explique aujourd'hui qu'il ne croit
pas k sa propre dépêche de Rëshawur. 11 a
seulement voulu montrer, en la commentant,
quel éffet pfoduirhit sur roplriion anglaise
une semblabfè nouvelle, si elle ëtait vraie.
Cet effet seraït peu favorable au mainfien de
fharthonie èntré la nation ru'ssè et fa nation
anglaise. C'est done un avertissernenf que le
Daily Telegraph doririé it la RuSsie. Nous
donnöns l'explication pour ce qu'eile peut
valoir.
Manifestation h Bruges.
Afin de ne pas laisser accréditer dé fausses
nouvelles, nous croyons pouvoir dire que lit
manifestation que les catholiques de Bruges
préparent en l'honneur de leur sénateur M.
Van Ockerhout, et a laquelle ils inviteronl
leurs amis des autres associations catholi
ques du pays, consistera en un banquet qui
aura lieu le Dimanche 9 Novethbre, dans la
grande salie des Halles.
direction de l'ëcole primaire St-Michel, qui
s'ouvrira, rué St-'Jacques, 19, le 3 Noveinbre
prochairi.
Nous félicitons M. De Meulenaere de Té-
nergique et drgne resolution qu'il a 'prise et
par laquelle il se relève dans sa dignité per-
sonnelle et dans I'éstiihe du 'public.
A ce propos, le brüit court en Vitte que M.
le BourgAiestre Vanheule a interdit, aux insti-
tuteurs de la Loye, tout rapport avec l'ancien
inspecteur, M. Grillaert!
C'est conforme 'h la iiberté a rebours, en
tout et pour tous!
11 parait même que M. le Böürgmestre a
osé prëtendre que l'ancien Inspecteur can
tonal a toujours ëté l'ennemi juré de l'ensêi-
gnement officiel donnë k Ypres.
Nous savons de bonne source que M. Gril
laert dëfie M. Vanheule d'apporter des preu-
ves k sa pretention ëmise a la legére ou dans
Ia colere. (Communitjaé.)
Nous apprenons que M. C. De Meulenaere,
institutëur a l'écöle de garcons' de Ia ville,
a adressë sa démission au CönseÏÏ communal,
k la daté du 17 ée cé mbfs, pour prendre la
Le résultat de la Loi de guerre.
Un désarroi complet règtie dans l'enseigne-
ment primaire officiel; c'est l'abomination de
la désolation dans l'organisation. Les circu-
lairés hypocrites du ministre Van Humbeeck
ne rëussissent pas tenir les instituteurs it la
tóche officielle et gueuse.
A la ville comme ;t la cainpagne, institu
teurs en chef et sous-instituteurs résilient
leurs fonctions, abandonnent des postes lu-
cratifs et renoncent aux sommes versées a la
caisse des pensions et aux avantages d'une
pension en perspective, pour passer it l'ëcole
libre et catliolique, oil il leur est permis de
donner un enseignement conforme it leurs
convictions: voilit trois mois que cela dure,
trois mois que le ministre Van Humbeeck se
dëmène contnte un diable pour empêcher sa
loi impopulaire et impolitique de tomber dans
la fosse qu'il avait préparëe au catboiicisme!
Cependant, les moyens n'ont pas ëtë épar-
gnés: dés le mois d'Aoüt dernier, des recom-
mandations furent lancëes par les gouver
neurs des provinces it tous les inspecteurs des
ëcolcs, pour leur recommander installment
de rccbefcbér, dans lés communes de leurs
ressorts rësp'ectifstous lés instituteurs sans
emploi, lés ëlèvés-institutêurs fraïchemeut
sorlis de rëcole normale, les instituteurs pro-
Visólrès hon-diplómës ou mpniteursqui
avaient réhtpli autrefois des fonctions k l'ë
cole, it quëlqué (lire que ce fut.
Malgré cette besogne de commis-voya-
geurs, les iiispècteurs ne parviennent pas it
remplir les vides qui se forment dans tous
les' rangs du personnel des ëcoles primaires,
et ces vides ne font que croitre et embellir!
Mais uh autre moyen reste: c'est le recours
it l'instituteur en herbe, c'est-it-dire it l'élève
de l'ëcole normale qui en est it sa troisième
ahnée d'études, juste it celle ou il doit se
former, par la pratique, it l applicution des
nyéthodes et a la direction d'une classe!
Encore faut-il que l'élève veuille quitter
l'ëcole normale, qu'il cohsente it inlérrompre
ses études au risquè de se trou ver incapable
de passer l'examen de sortie et d'obteuir le
diplome d'instituteur.
Qu'it cela ne tienne: nos gueux ne sönt ja
mais court de 'móyëns, et puis le ministre
de rinstmctiön publique n'a-t-il pas sa boïfe
aux petiteh malice»
En cas'de refus, oh meritcê Télève 'norma
liste du retrait 'dè la bóürsë ét, éh outre,
du remboursement des sommes déjit revues.
Ou va plus loin même, on. organise la con
scription póur ie recrütementdes instituteurs!
jtoft otisosna jiü.vtii
Tel est l'odieux abus de pouvoir qui vient
d'etre commis it l'ecolê normale, rue des
l'rsulines it Bruxelles.
Au dire d'une lettre adressée au Courrier
de Bruxelles, utï membre de la Chambre des
représentants et deux professeurs de cette
école ont orgauisé, le 20 courant, parmi les
élèves du pretnier cours, un tirage au sort
pour en désigner piusieurs 5 se rendre atix
'divérses ëcoles du pays qui leur seraient de
signees Le fait est tellenient déloyal et
d'un despotisme si brutal que nous retV
sons d'y ajou ter foi.
Que doit en penser M. Rolin, toujours si
fier de parler it la Chambre, en Ministre
armé de la loi et protecteur des minó-
rités
m)|M nui- ite «jjè #pw> tn«Q w M
II est vrai que Van Humbeeck. y trouvera
une consolation et même une réponse aux
critiques de M. Bergé sur Tart. 16 de la loi
dans la prevision de fa nëcessité du recours
aux instituteurs en herbe, le Ministre de
l'Instruction publique s'est réservé, le droit
de determiner ies méthodes d'enseigrte-
ment.
C'est, en eftet, une prëcaution sage et pru
dente, car c'est bien le njoins que l'on puisse
faire, que de tracer la ligtte k suivre it ces
enf'ants chargés de conduire et d'instruire
d'autres enfants
Ce n'est pas it dire cependant que le per
sonnel soit d'une grande nëcessité dans les
écoles ofiicielles bien au cQntraire, deyant
la désertion en masse des élèves, il suffirait
d'un seul institutëur dans chaque coiumune,
voire même d'un sirauiacre d'instituteur, car
bien des écoles som complétement veuves
d'élèves la plupart même n'ont plus que le
j tiers, le quart ou le dixième de leurs élèves
d'autrefois; lil même, oü les écoles libres ne
Journal
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