ORGANE CATHOLiQUE DE L' A Fe RON DISSEMEN T. VENDRËDI 31 Octobre 1879. 10 centimes ie numéro. 14" année. N° 1444. On sabonne rue au Beurre, 6(>, a pres, et a to us les bureaux de po.ste du royaume. Résumé politique. FRANCE. Dans le conseil des mi- nistres tenu Lundi a Paris, on s'est occupé des incidents qui, d'après les récits fantai- sistes et malintentionnés de la presse radi cale, avaient signalé une visite de Don Car los ;i l'Ecole militaire de Saumur. II résulte de l'enqnête ordonnée par le ministre de la guerre, que la plupart des faits dont le Rappel, la Marsellaise et les autres faisaient si grand bruit, sont faux ou inexacts. Au total, aucun grief n'est relevé contre le général L'Hotte, commandant de l'Ecole, et le Gouvernement no juge pas qu'il y ait lieu de sévir contre lui. Telle est la version que le Rappel lui-même publie. Mais, d'une autre cóté, YAgence Havas assure qu'une peine disciplinaire sera infli- gée au général pour n'avoir pas interdit ;i quelques-uns des officiers de l'Ecole dc se rendre a une invitation de M. le marquis de Maillé, cliez qui le prince espagnol était en villégiature. Si cette information est exacte, il faut reconnaitreque le ministre de la guerre réussit bien imparfaitement fi ménager la chèvre et le chou, la presse radicale et l'cqui- té. Les radicaux seuls auraient lieu d'etre satisfaits d'une telle decision. La session du conseil général de la Seine a été ouverte Lundi; les républicains intran sigents pour la plupart, qui composent en très-grande majorité cette Assemblée, n'ont. NOTICE la Vie de Bernadette de Lourdes, pas voulu maaqaer a leurs principes et leürs f traditions. En dépit d'une protestation du pré- fet de la Seine, ils ont adopté un vceu des plus caractérisés en faveur de l'amrtistie plé- iiière. -ANGLETERRE. Leslibéraux anglais réclamert depuis longtemps une dissolution, arguant que le Parlement actuel a été élu avant que les plus graves questions actuelles n'aient été soulevées et qu'il ne représente plus les sentiments de la nation. Les conser- vateurs ont toujours dédaigné ces arguments, et leurs orateurs ont répété sans cesse qu'il suffisait au ministère d'etre appuyé par la j majorité du Parlement, qui représente la i nation. 11 y a quelques jours un changement j subit s'est opéré les conservateurs ont avoué qu'une dissolution devenait utile afin de don- j ner plus de poids aux déclarations du cabinet. Le Daily-News rönnrque que M. Cross, qui deva.it faire une lecture a Edimbourg, l'a remise soudainement pour pouvoir assister ii une série de couseils de cabinet. Ces conseils de cabinet sont peut-être réunis pour eonsi- dérer l utilité d'une prompte dissoluiion, et il se pourrait faire que nous n'en fussions pas aussi éloignés que Ie disait sir Stafford Northcote. PRUSSE. L'Empereur Guillaume a ouvert en persorine la session de la nouvelle Diète. Le discours du tröne qu'il a prononcé a cette occasion ne répondra pas a l'attente générale du public, en tant qu'on cspérait y trouver des indications défmitives au sujet des résultats de l'entrevue et des pourparlers de Vienne. 11 n'y est fait aucune allusion. Sauf un simple vceu en faveur de la paix a l'intérieur eomme ii l'extérieur, qui le termine,lo dis cours impéria! ne renferme rien qui se ratta- che de prés ou de loin, directement ou Indi- rectement, aux graves problèmes agités de puis tantót deux mois dans la presse politique de 1'Europe. Tout le discours du souverain allemand est consacré ;i la situation fmanciè- re et. a la politique économique du gouverne ment. L'Empereur ne cache pas fétat peu florissant du Trésor prussien. Son discours annonce une foüle de projets de loi destinés :Y a cc rolt re les recettes de l'Etat, mesuvës fiscales, irtlpöts sur les boissons alcooliques, sur les eaux-de-vie, sur le commerce de dé tail et sur le colportage, enfin nouvel einprunt de l'Etat, dont il espère obtenir les res sources nécessaires pour couvrir les dépen- ses. Parmi eellos-ci les plus importante? se- ront consacrées a la créatjon de nouvelles voies ferrées et au racbat des lignes concé- dées. L'Empereur recommande partieulière- mont la grande question de l'unification du résèau des chemins de Ier, et de l'améliora- tion des voies navigables. ITALIË. L'Agence Founder annonce de Rome que le sous-secrétaire d Etat aux affaires étrangères, le comte Maffèi, s'est rendu auprès du prince impérial d'Allemagne, qui se trouve en ce 'moment a l'egli. Le but de sa mission serait de s'entendre sur facces- sion de fltalie dans les combinaisbns aüsfro- allemandes. L'arrivée li Rome do M. de Lan- fiay, ambassadeur Berlin, sé rappörtcrait égalemcnt a ces négdciations. Cette affirma tion mérite d'ètre soumise ;i un 'cbnlróle mi - •nutieux, les informations relatives fi l'aliiance ayant été pour la plupart i'objet de dementis officieux. Loyauté libérale. Depuis quelque temps, le Prngrès fait la pêche aux articles deau trouble dans les journaux et documents qui se publient a l'é tranger. Les patrons de ce journal sont-ils si peu au courant de ce qui se passe ehez nous, qu'ils doivent en être instruits par les publi- cistesde la France et de la Prusse? Ou bien, le Progrès pense-t-il qu'il y a faute moins grave rapporter sciemment les mensonges dautrui qua en publier de sou propi'e cru? Reprenant un article de la Post de Berlin, sur l'agitation qui règne depuis plusieurs mois en Belgique au sujet de la réforme de 1 euseignemeut primaire, le Progrès a l'ëf- fronterie d'imprimer en caractères italiques que «rien n'cst modifié dans ie programme de l'enseignement primaire Mieux que la Post de Berlin, le Progrè» sait que la nouvelle loi exclut par son article 5, du programme de l'école primaire, l'emei- Journal Le JOURNAL D'YPRES parait le Mereredi et le Sanieui. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régnlarisent tin Décembrc. Les artieles et communications doivent ètre adressés franc de port A l'adresse ci-dossus. Les annonces coütent tr> centimes la ligne. Les réclames dans le corps da journal patent 30 centimes la'ligne. Les insertions judiciaires, t franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent io francs les cent exemplaires. adresser a \'Arp>ttée Have is Bourse, Pour les annonces de France et de Be!,gii.ue (excepta les i Flandres) s'ac Laflite, et C"> Bruxelles, 8t>, Marchó aux Hèrbes, et a Paris, 8, Place de la I SIR DANS 1,'lNSTÏTUT DES SCEURS DE NEVERS. (Kxtrait de l'Unïvers.) (Suite. Voir le numéro du IS Octobre.) Le lendemain matin, sreur Marie-Bernard n'était pas morte, et bientótaprès ellerentrait humblement au noviciat a soa rang et avec son voile de novice. Ceux qui n'ont pas connu la mère Josephine lmbert, alors supérieure générale, s'ótonneront sans doute ou peut-être mème se scandalisoront de sa conduite dans cette circonstance. Ils trou- veront qu'elle s'est montrée bien dure envers sa fille moribonde, alors surtout qu'il s'agissait d'une telle lille. Mais nous savons, nous, qu'elle s'est au contraire montrée aussi charitable pour celle-ci que dure pour elle-même. On a dit de cette supérieure, l'une des plus aecomplies et la plus capable que leCiel donna jamais a son insti- tut, qu'ayant une tête d'homme, elle n'en gardait pas moins son cosur de femme, et qu'elle savait admirablement concilier ee coeur et cette tête. Rien n'est plus vrai. Seulement, elle redoutaitA tel point poür la "privilégiée de Lourdes les pe rils elTroyables de l'orgueil, que vis-a-vis d'elie sa tête seule paraissait. Rile estimaitde son de voir de la traiter avec iroideur, avec rigueur mème, et de l'humilier en toute occasion. Quoi qu'il en coütat a son coeur, elle soutint jusqu'a la fin ce róle pénible, qu'elle s'était impose, et qui est d'ailleurs une preuve assez évidente de la haute opinion que cette grande intelligence avait de la vertu de Bernadette. J'avoue pöurtant que la mesure me parut cette fois excessive, et je ne dissimulai pas a la chère mère Joséphine qu'elle avait, a mon avis, outre- passéses pouvoirs. Toulefois, commeje n'aurais voulu pour rien au monde donner un dessous son autorité, et qu'il est toujours loisible de renouveler ses voeux, je maintins la décision. II fut en consequence convenu que soeur Marie- Bernard serait comprise dans la première pro- fession générale, eomme si elle n'était pas encore professe. D'après un certain auteur, qui est souvent k cóté de la vóritó pure et simple, le motif do cette resolution aurait été que les voeux faits a l'isfir- merie réélaient que coriditionnels. G'est une compléte erreur. Les voeux quo la soeur fit pre- mièrement dans son lit et seeoudemant a l'óglise, ont été exactement les mèmes. Les uns et les autres furent aussi absolus et définitifs que l'é- taient a cette époque les voeux des soeurs de Nevers. La première émission était done parl'ai- tement sufflsante, et la raison de la seconde fut bien telle que nous venons de l'exposer. Ge tut le mercredi 30 octobre 1867, qu'eut lieu, dans leglise de la maison-mère, Ia seconde pro- fession de soeur Marie-Bernard. La cérémonie fut présidée, comme de coutume, par l'évêque diocósain. II ne s'y passa rien d'extraordinaire. IV. SES EMPLOIS. Assigner une destination et donner un emploi quelqonquea soeur Marie-Bernard, devenue pro fesse, n'était pas cliose l'acjle. Sa man valse santé n'en était ui la première, ni la principale cause. Ce qui constituait la vraie difficultó, c'est qu'on voyait de sérieux inconvénients, soit a la garder dans la maison-mère, soit a l'envoyer daris une maison particulière. Les emplois de Ia maison-mère, mème les moins élevés, sont considérós comme les premiers de la congregation. On n'y appelle jamais les nouvel les professes, et l'on estiine faire honneur non- seulement aux anciennes, maisaux supérieures locales, quand on les leur confie. Faire une ex ception en faveur de soeur Marie-Bernard, n'était- ce pas lui donner trop d'importance et l'exposer a plus d'un danger pour son ame D'un autre cóté, comment la supérieure d'une petite maison, ouverte a tout vènant, pourrait- elle ia délendre contre la curiosité publique, alors que la supérieure générale, avec ses soeurs portieres et son uombreux personnel, avait déjA beaucoup de peine a yréussir Le cas était réellement fort embarrassant, et j'avoue que pour mon compte je me sentais in capable d'en trouver une satislaisante solution. Mais la chère mère Joséphine lmbert, dont i'es- prit était infinimeiit plus fécond, né la chercha pas longtemps, et me la fit bientöt connaïtre. en m'ai>prenant le róle que, pour ia mettre en <eu vre, j'aurais personnellement a jouer. Voici comment les choses se passèrent. II est d'usage, lés jours de profession, de réu- nir, a un moment douaé da i'après-raidi, les nou- velles professes avec toute la conimunautó dans la grande salie du noviciat. Puis on prie Mgr 1 Rvêque de Nevers, quia preside le matin la cé rémonie et n'a pas encore quitté la maison, de donner lui-même ie crucifix, le livre des consti tutions et la première iettre d'obédience a cha- cune des nouvelles professes qui vienneutdéfi Ier devant lui, sur l'appel de la maitresse des novices. Le jour de la profession de soeur Marie-Ber nard, elle seulo ne fut pas comprise dans eet appel, et pour elle seule on n'avait pas préparé de lettre d'obédience, suivant ce qui avait été convenu entre la mère générale et moi. Je dis alors a haute voix -- Pour quelle raison n'a-t-oii pas appelé sneur Mario-Bernard, et we m'a-t-on pas rerais pour elle lino lettre d'obédience t La supérieure générale se léve, et prenant son grand air Monseigneur, il ii'a pas été possible de lui assignor une obedience; c'est une petite sotte qui n'est bonne a rien. Rien que cela, ei elle se rassoii. L'Evéque Steur Marie-Bernard, arrive/, ici. Rile vient s'agenouiller a mes pied^. Vous n'êtes dene bonne a rien La mère générale ne se trompe pas; c'esl bien vrai. Mals alors, ma pauvre enfant, qu'allons- nous fair# de vous, et. a quoi bon votre entree dans la congregation C'est justement ce que je vous ai dit a Gour des, et vous m'avez répondu que cela ne vous

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1