Nous apprenons que la Société des Choeurs organise une f' te musicale au profit des pauvres. Lhiver est exceptionnellement ri- goureux, la misère est grande, les secours doivent ètre prompts et efficaces. Nous con- naissons trop bien 1 esprit de charité de notre brave population pour douter un seul instant de 1 accueil réservé aux collecteurs. Le mon- tant des souscriptions sera immédiatement converti en bons mis k la disposition des signataires. A plus tard les détails. Cercle musical. Samedi prochain 13 Décembre, soirée extraordinaire avec le concours de M. Guil- laume Pouchin, chanteur comique. Le premier grand Concert de la saison d'hiver est fixé au Ditnanche, 28 Décembre. Le concours de plusieurs amateurs et artistes distingués nous promettent une fête char mante, qui pouira rivaliser avec les concerts des années précédentes. Industrie dentellière. Nous sommes toujours heureux de pou- voir signaler les succes qu'obtient k 1 étran- ger notre industrie dentellière. A ce litre nous ne pouvons négliger de faire eonnaitre une nouvelle que nous avons apprise ii v a peu de temps. Les maguitiques dentelles qui ornaient le costume d un des nouveaux shérifs de Lon- dres, lors du banquet de l installation du Lord-Maire de la Cité, sortaient des magasins de notre concitoyen M. René Be_erem. Da- près ce qui nous est. revenu, ces dentelles étaient niagniliques et out été justement ad- mi rées. Nous apprenons aussi que c tte Maison, ainsi que les autres fabricants de notre ville, se disposent k envoyer k la prochaine Expo sition de Bruxelles des produits qui surpas- seront/sous tous les rapports, ceux qui leur ont obtenu les belles distinctions conquises aux exhibitions précédentes. La p iléaiique libérale. Le Progrèx, k la suite d'uutres follicules du parti, a publi un récit du départ de Mgr J Dumont, évêque de Tournai, oü l'odieux dispute a la sottise. Ce récit est absolument faux, mais l'orgai des gros bonnets n'aura jamais la pudeur de le retracter. Sou respect puur la religion de nos pères ne lui permet pas de négliger une occasion onque de hafouer un membre du clergé et de jouir du malheur d'autrui. M. Léopold Dumont, frère de >1 r Du- mout, écrit au Court ier de l Esraut pour protester contre le récit inventé par la Verite relutif k l accueil fait par Mgr au décret pon tifical, récit que répandent les journaux libé- raux. Ce récit. dit le Court ier, est faux de tous points. 11 suffit de savoir, pour en juger, que cette reception a eu lieu par procuration. Monseigneur Duinont ne s'est done pas rnême trouvé en presence des persoimes que foil met en scène. 11 venait du reste, quelques instants auparavant, de recommander lui- mème aux séminaristes restés au séminaire, d'accueillir av c la plus grande soumission et le plus profond respect les décisions ponti- ficales. La liberté de la Charité. Nos libéraux yprois sont généralement de ceux qui voudraient empêcher les collectes qui sont faites pour les oeuvres catholiques. Voici un jugement que nous livrons k leurs méditations. Espérons que cela leur sera profitable. On sait que le bourgmestre maeonnique de Molenbeek St-Jean, qui répond au nom de Hollevoet, a fait dresser procés-verbal contre deux soeurs de charité, qui allaient colleeter dans les maisons en faveur des pauvres que leur institution soutient et pro- I tège; on sait encore qu"i la suite de eet ex ploit de hautet fort libéralisme, M. le bourg mestre a remporté en justice une veste k paus allongés, et nos lecteurs ne seront pas facliés de lire le jugement qui la lui a oc- troyée: Aucun appel n'a été interjeté de ce juge ment trés bien motivé t, d'ailleurs, confor me k la jurisprudence de la Cour de cassa tion. Fermeté radicale. Nouvel exemple k joindre k ceux connus L'association libérale de Charleroi a tenu une séance dont les résultats ont dü faire plaisir a M. Frère-Orban. Les députés de l'arroadissement ont décla- ré la mort dans l ame, comne ou dit k 1 Indépendance, qu ils s inclineraieut devant la question de cabinet et quils voteraient le maintien de notre ambassadeur au Vatican. M. Sabatier a déclaré que la presse lui avait prêté des propos inexactsdans le compte-rendu de la reunion de la gauche. A ce sujet une feuilie libérale bien infor- mée dit: Si e'est a soti attitude réso'ue, k ses dé- clarutions de communauté dopi ion avec MM Coblet, Janson et Scailquiu que M. Sa batier a voulu faire alluuon, j ai le regret de lui dire que sa méinoire lui fait défaut. II a été on ne peut peut plus atfirmatif k la reunion des gauclies et rien ne faisait prévoir, ce soi -li, qu il füt disposé k passer sous les fouren s caudines da ministère. Irlande. Nous ne sommes pas suspects d'etre favo- rables au mouvement révolutionnaire d'lrlan- de, mais si nous le désapprouvons énergi- quemetit, nous ne pouvons pas da vantage approuver les excès anglais qui ont tendu la situation au point oü nous la voyons. C' dans le but d'écluirer ce triste état de chose! que nous reproduisons l'article suivant a Monde Les malheurs de flrlande!... H faudr t la pluine de Taeite pour en résumer l'incorrI parable misère. Comme la Pologne, elle est vraiment la Niobé des nations. L'odieuse Elisabeth et l'odieux Cromwell ont voulu la néantir. Massacres sans pitié, déportations en masse, confiscation du pays entier, voilé les moyens auxquels ces tyrans eurènt re- cours pour assurer la suprematie, de 1 Angle- terre. Trois parts furent faites du sol: Tune appartint k l'Eglise anglicane, l'autre k l'Uni- versité anglicane, et la troisième servit de recompense aux chefs de la conquête et aux tradres: hors du protestantisme, point de droits civils ou de propriété; un tils pouvait dépouiller son père catholique en se déclarant protestant. Les abominations reprochées aux Romains et aux conquistadores espagnols ont. été depassées dans ce coin illustre de* notre continent. Puis, 1 oeuvre de meuitre et de vol accom- pl.e, on dota l'ile-soeur duu régime éco- nomique k l'avenant de son régime politique. L Economiste francais le dépeint en ces ter mes: C'était un ensemble de mesures fiscales et probibitives savamment combinées dans le double but d'etouffer les industries qui au- raient pu faire concurrence aux industries similaires de la métropole, et de développer, au contraire, 1 agriculture, mais dont le seul résultat fut de tuer du même coup el 1 agriculture et 1 industrie.N'avant ni ca- pitaux, ni instruments de travail; pressarés, d un cöté, par les seigneurs propriétaires (landlords) et par leurs intendams; de fautre par le tisc; sachant bien que, quoi qu'ils lis sent, ils ne recueilleraient aucun fruit de leurs labeurs, comment les paysans irlandais au- raient-ils pu ou voulu s'appliquer k la culture du sol? Lorsque la pontine de terre fut intro- duite en Europe, ce fut pour eux un bienfait relatif; ce tubercule i-ustique, qui n'exigeait, pour se reproduire, ni préparations, ni asso- lements, ni engrais, devint bientót la ressour ce presque unique de la population des cam pagnes. Quant au commerce, on devine aisément ce qu il pouvait ètre dans un pays qui, n'ayant rien k vendre, eüt été fort empêché de rien actieter. Aussi bien, la loi interdisait elle aux habitants tout tralie avec les colonies anglai- ses ou les pays étrangers; et fAngleterre ré- servait k ses navires seuis 1 acces des ports irlandais. 11 est inutile de le répéter, le progrès du temps a adouci ou effacé la plupart de ces monstrueuses injustices; mais il en est une, néanmoins, qui subsiste toujours dans la ri- gueu qu elle tient de son point de depart: la jouissance du sol, la mère féconde des fami nes dévastatrices! A parler d'une manière générale, propriétaires et fermiers ne cessent pas de se regarder en ennemis. Les proprié taires vivent ordinairement en Angleterre et s'inquiètent peu de leurs domaines, si ce n'est pour en toucher les revenus; tandis que les fermiers, placés sous tous les rapports dans des conditions inférieures dèxploitation n obiiennent qu un rendement médiocre pour la culture de champs ou ils négligent de se livrei' k des travaux indispensables, paria raison quils peuvent en ètre expulsésdun moment a I autre. L'incertitude de lavenir paralyse leurs bras et diminue dautant les ressources du présent. Passé encore lorsque le ciel est propi# aux moissons; mais lorsque deux ou troi mauvaises récoltes se succèdent, la situali prend des aspects lugubres. La fa'm.tr0U les esprits et ravive les anciennes baines, est en face de la terrible question agi'»1' compliquée de plusieurs autres moins épineuses, ce qui est le cas ac De nouveau flrlande s'agite. et de nou^et^ 1'Angleterre se prépare k sévir. Les au tions de MM. Dawit. Killen et Daly )g sez que les hostilités sont dejk ou vertes f trouve intolérable que l'un des deux antagonistes s'huuiilie devaut l'auire; il proclaine leduel iné- vitable. Si tous et chacuu refléehissaient eornBTen cette usui'i a ion du droit i' div'iduel est insonsóe en prósencede I Kternel, le different! s'aplauirait par des voies lotites différente». Du reste, l'évè- nement apiós Paction meurtrière démontre a révideuee que le préjugé, aprés avoir prévalu, se convai: et lui-mème d'erreur. Si leduel était une nécessité, la mort de l'un des eombattauts gerait done cliose presquo nécessaire Qui vent la cause veut l'efl'et. Peurt-mt, lorsque l'un des duellistes succombele monde a trop peu de larmes pour pleurer la catastrophe.Le vainqueur n'est pas loin détre regardé comnr; uucoupable. Ou se t'élicite de toutes parts quaud les advvrsai- res sout sortis sains et sauisdeia lutte... 11 l'au- drait que le duel, daas son dénoü.neut. ne mt qu'une sorte de jeu sans peril, tandis que, dans ses apprêts, on le voulait aussi dangereux que possible. Ou veut tous les moyens, on ne veut pas la tin. L'inconséquence est poussée jusqu'a ses dernières limites, et l'opinion réguante dé montre ainsi elle-mème a tous les yeux t'inanité disons micux, l'insanité de ses décr.-ts. La mort du duelliste estun grand malheur. La préparer volontairement, la rendre probable et presque certaine, est done une faute ou en crime Voila pourtant ce que l'ou n'admet point. Gom- Attendu que les deux contraventions mises a charge des d -ux prévenues, savoir: de setre li vrées a la mendicité et A'avoir sonné aux par tes sans nécessité, ne se justifient ni en droit ni en fait. En droit En ce qu'il faut entendre par aumóno ce que l'on donne aux pauvres, aux malheureux, aux indigents pour soulage, leur misère, leurs be- soins; raumóne est accordée a la peronno même qui demaude pour elle-raémo en i ivoquant son état de détresse et q i supplie de le secourir; ment expliquer cette étrange aberra ion? Com ment l'être intelligent peut-il torturer sa raison jusqu'a déclarer indispensable l'adoption d'un principe dont les eoiiséquotices lui font horreur? Renions de premisses dont nous repoussons les conclusions. Soyo.is logiques et reconnais- sons que l'homme ne peut s'ériger en souverain arbitre de ses destinéas idole au pied d'argile, s'il u'est 1 image du Dieu óternel, il se voueau nèant pour l'instant qui suivra la decomposition de son ètre. Eu effet, s'il n'a pu se donnor ('existence, s'il ne peut la conserver sous sa forme présente, il pourra bi n moins encore «'assurer l immortalitó En se cciifliiant dans son moi égoïste et se sub- stituauta Dieu, l'homme s'anuihile bien loin de s grandir. 11 abdique sa dignité veritable et se ravaie au rang des produits éphéinères de Ia ehimie orgauiquo. Le roi de la nature devient son esclave dèshonoró. Arrièi'é ces pretentions misérables Acceptons netlement les notions de la doctrine catholique, si glorieuses pour i'humanité. Laissons la les sophismes pour admettre sans reticences les dé- ductious que ces notions entrainent. Agissons d'après nos convictions: notre arae restera inves- t.e de sa dinmité impérissable et nous garderons 1 honneur.... Attendu que e'est avec raison que le lé rislateur a défendu ia mendicité paree que le plus souvent, elle n'est que l'exploitation do la pitié dos per- sonnes charitable» et un encouragement a la fai- néantise et a l'inconduite; Attendu qu'il ne saurait y avoir aucune analo gie entre la mendicité et les collect»» les quotes faites k domicile par des personnes dévouées, dans un but scientilique, littéraire, politique philosophique ou religieux; Ell effet: Alteridu que les prévenues appartiennent tou tes deux, en qualité de religieuses, au refuge qui date de 1828 et a été créé dans un but de charité et de moralisation et dont l'utilité, jusqu a pré sent, n'a été méeonnue par personne; Attendu que e'est pour et au nom de eet éta blissement qu'elles se sont présentées au domi cile de M DeH...; Attendu qu'il ressort de la déposition elle-mè me de eet honorable témoin, que depuis 18G5 il donnait atinuellement une somrae formant le moiitant d'une sousenption a laquelle il contri- buait et qui devait servira l'entretien de la mai son de refuge des filles repenties; Attendu que e'était done depuis quatorze ans que les soeurs de eet établissement se présen taient toujours a la même époque a la maison d'unde leurs bienfaiteurs avec sou cousentement et s'en retournaient chaque fois avec des preuves irrécusables de sa libéralité; Aitendu qu'il est tout naturel qu'elles s'y soient encore rendues cette année, pour voir si ses bonnes dispositions ainsi que sa générosité étaient continues k l'égard d'une institution k laquelle elles se sont consaurées; Attendu qu'en présence de toutes lescircon- stauces tant de droit que de fait, aucun texte de loi ni de règlement ne punit les faits posés par les prévenues dans la plénitude de leur droit et de leur liberté; Par ces motifs: Vu l'art. 159 du Code d'instruction criminelle dont la teneur suit: Art. 159. Si le fait ne présente ni dólit, ni con travention de police, le tribunal annulera la cita tion et tout ce qui aura suivi, et'statuera par le menie jugement sur lesdemandes en dommages intéréts. Le tribunal renvoie les prévenues des tins des poursuites sans li-ais, annule la citation et tout ce qui a suivi.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2