ORGANE CATHOLIOUE DE L'A RRONDISSEMENT.
MERCREDI 17 Décembre 1879.
10 centimes le numero.
14H année. -N" 1457.
On s'abonne rue au Beurre, 66, a \pres,
et a tous les bureaux de poste du royaume.
Lis ppi-sOfirtes qui s';ihóhneron< nii
Jnnrhat iPpour 1880. reee
vront, le joiirj,i;il tri-iliiifetiient de ce
jour jusqu'aii I' Janvier.
Késuraé politique.
-RUSSIE. I es nihiiistes viennent de
pulilier une proclam.itiiVri d ns luquclle ils
arinoilóerit qu'ils n'abandónnent aucüri de
leurs proje'ts':
Dans cclte proclamation, il est dit que Ton
essaiera de nouveau de metlre i'Empereur
Alrxindre .imori s i! ne cede pas ses droits
ii uné assemblee nationale. On ajóate que l'on
fera sauler Ie palais d hi ver au moyen de la
dynamite.
Le samedi, c'est 'i-dire la vejll-- du jour
fixé pour 1 execution da proiet, on nurait
arrètd, prés du palais d'hiyer, ii M.ieiskof-
Péréoulik, un individu, sur lequel on aurait
trouvé un certain nombre de batteries lec-
triques, un plan détaillé du palais d'Uiver'et
des cartouches de dynamite.
Cet individu refusernit de fournir des ren-
seignements ii la justice.
Le prince Gortscbakoff a présenté nu
czar, dés sou retour de Livadia, le pro/ram-
me de la politique qu'd compte suivre. La
base de cette politique est la paix dont la
Ilussie a besoin par-dessus tout. Le chance-
lierjuge indispensable le maintien des bon
nes relations avec les puissances voisines,
l'Allemrgne et FAutrichè.
Lors de son passage j Berlin, il a travaillé
pourle réta' lissement de ces relalions sur le
pied d'aillrefois et il croit. avoir réussi. L'Au-
triche ne songe qu'a assurer l'exécution du
A travers les Invers,
traité de Berlin, Ia Russie est prête a soute-
nir les efforts du cabinet de Vienne dans ce
sens Pour ce q:i est de la France, le chance-
lier estiine qu il appartient a la Russie d'ob-
server avec caline la marche de la Républi-
que.
Le czar, assure-t-on, a complement ap-
prouvéce programme.
ALLEMAGNE. Le projet de loi,
dont le prince de Bismarck vient de saisir le
Cmiseil federal alleinand, est lobjet de vives
critiques et de commeutaires noinbreux dans
la presse et le monde politique.
La première partie du projet, cclle qui
propose de porter de 3 a 4 ans la période
legislative du Parlement allemand, semblc
pouvoir scu e ètre aeceptée et discutée. En
effet, on se rend partaitement compte des
iucoiivéiiii'Lits.qui résulteut du grand nombre
d s Ciiambres particulières en Allemagne.
De la les élections trop .fréquentes qui pro-
duisent une certatne lassitude dai s l'esprit
public .et di.ninueut la participation desélec-
teursaux scrutins. Le députés, d'autre part,
perdent en géiféral, a s'orienter, la première
année de leur mandat, et la. troisième, ils doi
vent songer a leur réélection. Dans l'état
actuel il ne leur reste ainsi qu'une année de
session consacrée avec toute la liberté d es
prit nécessaire a un travail législatif sérieux.
Ces conditions, tout le monde le recon-
naït, ne sont pas favorables, et l'on prévoit
que la prolongation de la durée des législa
tures ne sera pas combattue.
II n'en est pas de menie de la seconde par
tie du projet qui introduit le budget bisannuel
et propose que le Parlement ne se réunisse
que t.ous les deux ans. Les motif's d'opportu-
nité ailetóffs par le gouvernement póurjusti-
fier ces dispositions qui apnoindriraient etran-,
gement faction du pouvoir législatif sont bien
faibles et n out convaincu personnel Mais ces
raisons fussent-eües exccllentcs, qu il fau-
drait encore songer aux prerogatives du
Parlement que foil va supprimer: son droit
de controle, permanent sur l'administration,
son droit de recevoir et d ex miner les péti-
tions, enfin l'initiative des projets de. loi ii
soumettr.e au Conseil federal. Que resterait il
de toutes ces attributions si le Parlement ne
se réunissait plus que tous les deux ans? Au-
tant vuudrait décréter purement et simple-
ment la suppression de toutes les garanties
parlementaires.
FRANCE. La session extraordinaire
des Ohambres franchises, qui s'est ouverte le
27 novembre, touche ;i sa tin.
Le Sénat a terminé samedi le vote du bud
get et la Gbambre des députés a requeom-
On redoute une nouvelle prise d'armes des
tribus vaincues dans 11 campagne d'octobre
deruier. La situation est done très-critiqüë.
munication des modifications qui y ont été
introduites. La commission du budget, im-
médiatement saisie du budget remanié, dépo-
sera probablement son rapport aujourd bui.
AFGHANISTAN. La situation des
Anglais en Afghanistan s'aggrave singuliere-
ment. Les dernières dépêches des Indes si- j
gnalent de nouvelles et furie uses attaques des
tribus insurgées contre les positions du colo
nel Macpherson et du colonel Backer dans
les environs de Caboul. Le général Roberts 1
lui-méme parait ètre serré de prés. Les trou
pes, qui avaient réussi a réoccuper les hau
teurs de Baia-Hissar après les combats de la
semaine dernière, out du se retirer de nou
veau devant uu ennemi supérieur en nombre.
Notre no ii ye 1 Echevin.
Nous avons résumé l'autre jour les impres
sions que la lecture du Monileur avait fait
naitre dans notre esprit.
M. le Chevalier Hynderick, A., nommé
éebevin d Ypres!
Notre étonnement était grand.
Mais comme d'autres ont parfois un mo
tif d ètre enrbumé, nous disions quel motif
peut avoir M. le Chevalier Hynderick pour se
laisser renommer a ce poste, qu'il a aban-
donné avec éclat, il y a quelques années?
Nous avons relu le l'rotjrès d'alors. Le
journal liberal, cette chose de M. Carton,
cherchait expliquer l'écart de voix que
le résultat du scrutin communal de 1875
avait attribué k chaque candidat. II trouvait
des ï'aisons qu'il cherchait a rendre très-hum-
bles. Si M. le Chevalier avait obtenu quel
ques dizaines de voix de moins, c'était le fait
de grincheux, ii qui il faut toujours un souf-
fre-douleur; c'était une niche que quelques
libéraux s'étaient permis de jouer ii M. le
Chevalier.
Le Progrès poussait l'amabilité jusqu'a fai
re de M. Hynderick le souffre-douleur et le
jouet des grincbeux
M. Hynderick trouva la plaisanterie mau-
vaise et lacba au Progrès une lettre que
celui ci dut publier quelque faqou qu il y mit.
Le JOURNAL D'YPRES parait Ie Mercredi et le Samedi.
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Bruxelles, 89, Marcbéaux Herb.es, et a Paris, 8, Placode la Hoarse.
La gelée pebsistante de cesjoursderniers donné
aux patincurs le plaisir de pouvoir se livrera
1 (Mirs ébats favoris. A cc sujet il nous a paru in
téressant de dormer une liste chronologiqueaiissi
exacte que possible des bi vers les plus donx,
ainsi que des lijvers les plus rigoureux que l'on
ait eu a suppor er.
En 358, la description faite par l'erripereur Ju-
lieu du froid de Paris, qu'il nörnme chère Lutèce,
i'appelle le froid de la Siberie.
En 3~>9. les glacés eouvrent complètement le
Pont-Euxin. ainsi que le Bospborède Til race.
En 508; les rivières de l'Angléterre sont gelées
pendant deux mois.
En 558, la mer Noire est couverte de glacés
pendant vingt jours.
En 763, le froid est excessif en Orient, la mer
Noire gele a une prol'o idcur de treiite coudees.
En 821, les priricipales rivières de l'Kurope,
l'Elbc, le Danube, la Seine, sont prises par les
glacés pendant un mois.
En 86(1, le Rhö.ie gèle par un froid do 18 a 20
d' grés cnuligiydos.
Eu 8',4, ou traverse le Bosplrore sur uu plan-
cher de glacé.
En 1133, le Pó gèle depuis Crémone jusqu'a la
mer.
En 1172, I'liiver est si doux que les arbres se
eouvrent de verdure vers la fin de Janvier; les
oiseaux cómmencent aiors a nicher et ont des
petitsen Février; c'est ce que dit Calvirius dans
sou Opus chronolugicon.
En 1225, 1'iiiver est très-rigoureux en France
et en Italië.
Eu 1231, des voitures cbargées traversent
l'Adriatique devant Veuise,
En 1289, on ne s'apercoit pas de l'hiver on di-
raitque la nature a dédaignéde prèndre son repos
ordinaire et a passé subitement d" 1'automne au
printepips. La temperature est si douce que les
jonnes lillés de Cologne portent a Noël et le jour
des Rois des couronues de violettes, ds bluets et
de primevères.
En 1323, la Méditerranée est entièrement cou
verte de glacé:
En 1321. on va du Danemark a Lubeck et a
Dantzick sur la glacé.
En 1334, tous les,fleuvos de Provence et d'Italie
gèleïit. A Paris, la gelee dure deux mois et
vingt jours.
E i 1405. ie froid est extraordinairement rigou
reux. ïamerlau fait sou expóditiou en Chine, et
lo fioid est tel, qu'il perd hommes, ehevaux,
chauieaux, etc.
En 1408 règne le grand hivcr Toute l'Euröpe
est désulee. Dansle Nord, les loups se ruentsur
les habitations.
En 1420, Paris est atfeint d'un froid tel, que la
uiorialite dépeuple cette capitale; les animaux
caruassiers viennent devorer les cadavres.
Eu 1421, les arbres lieurirent au mois de mars
et les vignes au mois d'avril. Ou a dans le même
mois des cerises mures et les raisins paraisseut
en Alai.
En 1433 et 1431, il y eut un froid d'une intensité
inouïe en France et dans toute l'Kurope. La g dée
commence le 13 décembre et se prolongejusqu'en
tévrier. La neige tombe pendant quarante jours
sans interruption, la :uit comme lejour.
En 1468, en Flaudre on coupe avec des baches le
vin aux soldats et on le vend au poids.
Eu 1538, il n'y a n France, ni g lée, ni neige.
L iii ver est si doux qu'en décembre et en janvier
les jardins sout óinaillés de fieurs.
En 1570, en France,, en Allemagne et en Angle-
terre, le froid dure trois uiois entiers. En Pro
vence et dans ie La:.guedoc, les arbres fruitiers
sout anéantis.
En 1572. dès le mois de janvier, les feuilles
commenceut a paraitre sur les arbres et en fé-
'b 'ini;. om uu o«. iiü^ui .èfiiij
Chacun entend la dignité a sa
manière.
(Lettre de M. Hynderick au
Progrès, 18 Novembre 1875.)
vrier elles eouvrent les nids des oiseaux.
En 1585, le même phénomène se renouvclle, et
le blé est en épis a Paqims.
En 1622, le mois de janvier est si chaud, même
dans le nord de l'Allomagne, qU'0n n'y allume pas
les poèles et que tous les arbres sont en fieurs
au moi.s de tévrier.
i Ei 1659, l'on h'éprouve aucun froid; il n'y a ni
gelée ni neige.
En 1677, la Seine est prise pendant trente cinq
jours conséoutifs.
En 1683, I'lii ver est long, froid et trés apre. Le
tiers des babiiants dès campagnes voisines de
Tours meurënt de faim et de misère. La gelée
dure treiz.' semaines.
En 1692, on n'allume point les poèles.
1 En 1709, l'Adriatique, la Méditerranée a Mar
seille et a Gènes sont gelées. C'est une année de
deuil et de misère! Le froid atteint I'Europe en-
tióre. A Paris, les d -nrées alimentaires devien-
nent hors de prix. A Versailles, on sect du pain
davoine sur la table des princes, et l'iinpossibi-
lilé de conserver l'eau et le 'vin a l'état liquide
iait interrompre, dans un grand nombre de pro
vinces. la célébration de la messe.
En 1717, on établit a Londres des boutiques sur
la famise,
i En 1740, hiver hors ligne en Russie. On con-