ORGANE CATHOLIQUE DE L'A R RONDISSEMENT.
ÉTRENNES PONTIFICALES.
SAMEDI 27 Décembre 1879.
10 centimes le numéro.
ï4e année. N08 1459 1460.
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L'OEuvre des étrennes pontifieales est j
suspendue pour l'année 1880.
Le Bien public adresse b ses lecteurs un
article qui expose les motifs de cette deci
sion.
Nous reproduisons ces considerations.
Elles renferment sur les circonstances ac-
tuelles des sentiments qu'on ne peut trop
partager.
Nous nous proposions d'ouvrir, cette
année encore, la veille deNoël, notre sous-
cription habituelle pour l'oeuvre si sympa-
thique et si populaire des Étrennes pontifi-
caks.
11 nous semblait mème que, dans les
circonstances présentes, au moment oü le
libéralisme gouvernemental cherchebémet-
tre des doutes, plus intéressés que sincères,
sur la parfaite soumission des catholiques
beiges aux enseignements et aux conseilsdu
Saint-Siége, les fidèles se seraient fait un
devoir et une joie de témoigner, si-non par
le chiffre, du moins par la multiplicité de
leurs offrandes, qu'ils ont voué it S. S. Léon
XIII la mème obéissance et le mème amour
quit son saint et glorieux prédécesseur. Pie
IX.
La lutte que nous avons it soutenir contre
la Franc-maconnerie d'Etat, les rigueurs de
la saison qui aggravent les souffrances des
pauvres imposent, il est vrai, it la charité
des charges exceptionnelles; mais l'obliga-
tion de l'assistance fraternelle peut parfaite-
rnent se concilier avec raccomplissement
des devoirs ftliaux. Plus d'une fois, les ca
tholiques beiges out su le prouver, et nous
sommes stirs d'etre leur organe en affirmant
qu'ils étaiènt pruts it le montrer encore.
Mais si la générosité chrétienne a des
élaus qui félèvent it In hauteur des situations
les plus critiques, l'amour paternel a, de
son cöté, des délicatesses qui trouvent le
moyen de s'imposer it ['adhesion et an res
pect de la piété filiale.
Les nécessités temporedes du Saint-
Siége, sacriiégement spolié par la Involu
tion, n'ont fait que s'accroitre; mais l'Eglise
est une Mère et, comme toutes les mères,
plus mème que toutes les mères, elle sait
oublier ses propres besoins pour ne songer
qu'b la détresse de ses enfants.
Placé au faite de la société chrétienne,
témoin des souffrances des peuples, érnu
surtoul du péri! des antes, le Pape sest i
inspire de ce sentiment et il s'est dit, comme
autrefois N. S. Jésus-Christ lui même
Misereor super turbatn
line lettre, adressée au Comité des OEu-
vres Pontifieales nous fait connaitre en ces
termes les paternelles intentions de S. S.
Léon XIII
Je connais trop, écrit Son Exc. le Nonce
apostolique, Mgr Vannutelli, la paternelle
sollicitude du Souverain-Pontife pour
ceux qui souffrent et j'ai trop de preuves
de sa predilection spéciale pour ses en-
fants de la Belgique, pour ne pas vous
dire que le Saint-Père serait heureux
d ecarter, dans les circonstances actuelles,
tout ce qui pourrait ralentir d'une mattière
quelconque le courant de large charité
qui entraine le pays au soulagement des
classes souifrantes.
Je crois done être l'interprête des sen-
timents du Saint-Père en vous engageant
it suspendre, cette année, l'appel ordi-
naire aux Étrennes Pontifieales.
Nous nous inclinons respectueusement
devant l'expression de ce désir souverain,
bien digne de la magnanimité du Pontife
qui tient, malgré la situation difficile du
Saint-Siége, it donner b la Belgique catho-
lique ce nouveau gage de sollicitude et
d'affection. En réalité, c'est un don considé-
rable que le Pape Léon XIII vient de faire,
d'une manière indirecte, aux ajuvres reli-
gieuses et charitables de notre pays. Les
souscripteurs babituels de l'oeuvre des
Étrennes Pontificates deviennent ainsi les
mandataires du Souverain-Pontife auprès
des maiheureux et ils s'acquitteront large-
ment, nous en avons la confiance, du man
dat qui leur est conféré. Ils donneront aux
pauvres pour l'amour du Pape et pour l'a
mour de Dien.
Nous sommes persuades d'ailleurs queles
recettes de l'ceuvre permanente et fonda-
mentale du Denier de Saint-Pierre se ces-
sentiront favorablemënt, cette année. de la
suspension provisoire de feeuvredes Étren
nes Pontifieales.
II y a quelques jours h peine, nous avons
eu la preuve magniftque que la charité des
iidèles sait se multiplier et, pourvoir a tous
les besoins de l'Eglise.
L'entreprise colossale et si promptement
réalisée de l'organisation d'un enseigue-
ment primaire, catholique et libre, n'a pas
empêché le Denier de Saint-Pierre de s'éle-
ver en 1879, dans le Diocèse de Gand, b
un chiffre qu'il n'avait jamais atteint. II s'o-
père ainsi des compensations admirables et
vraiment providentielles. La charité catho
lique n'a jamais dit son dernier mot et nous
sommes persuades qu'elle nous réserve de
nouvelles surprises.
Christo in pauperibus! C'est sa sublime et
féconde devise. Elle la pratique depuis dix-
huit siècles et si. elle recommit Jésus-Christ
dans le pauvre, malade, ignorant, nu, dé-
laissé, elle l'aperpoit et l'assiste a plus forte
raison dans Celui qu'll a lui-même institué
pour être, sur cette terre. son Représen
tant direct, le Chef visible de son Eglise
et. Pnfaillible Gardien de sa doctrine.
Résumé politique.
BULGAR1E. Une jolie dépêche:
Son Altesse le prince Alexandre a clö-
turé la session de la Chambre et a congé-
dié les députés en leur coinmuniquant
qu'il a iintention de gouverner dorénavant
personnellement.
Par le temps de pnrlemenlnrisme qui
court, voila qui produira bon eftet.
ALLEMAGNE. Le gouvernement
allemand vient de saisir le Conseil fédéral
d'un projet qui tend b restreindre considé-
rablemeut les prerogatives du Parlement.
Aux termes de l'art. 13 de la Constitution
fédérale du 24 Juin 1867, appliquée a 1'em
pire depuis les événements de 1871, la con
vocation de cette assemblée doit avoir lieu
annuellement.
Le nouveau projet stipule que la convoca
tion du Conseil fédéral et du Reichstag doit
avoir lieu au moins tous les deux ans. Ainsi
il deviendra facultatif au gouvernement de
Berlin de ne convoquer que tous les deux
ans seulement le Parlement élu, ainsi que le
Conseil fédéral oil siégent les représentants
des gouvernements contédérés.
RUSSIE. Le czarewitcb a quitté
Tzarkoë-Selo el les rapports entre le czar i
et son lils soul redevenus fréquents. On at-
tiibue ce rapprochement s'il est vrai
qu'il y ait eu f'rpideur au fait que le czar
se serait décidé a conifer au conseil de Tem 1
pire la mission d'étudier les bases d'une I
réforme libérale. On compte beaucoup pour j
un acheminement plus marqué vers cette i
solution sur le comte Schouvvaloff et surle I
ministre de la guerre, le general Milutine,
ami personnel du czarewitcb. Cependant les
executions continuent et la sévérité de la i
justice contre les révolulionnaires s'affirme
par des condamnations nouvelles. C'est ain
si qua Odessa la peine capitale a été pro-
noncée le 13 Décembre, contre trois accu-
sés qui ont été pendus le 19. D'autres pri-
sonniers ont été condamnés b des peines
temporaires ou a la transportation en Sibé-
rie.
FRANCE. Les modifications minis-
térielles ressemblent a une féerie. Cela ne
manque ni d'intrigues, ui de trucs, ni de
ehangements b vue.
Selon que la Fee Gambetta les protégé,
MM. Freycinet, Waddin'gton et Léon Say
sont chargés de la formation du nouveau
cabinet.
Les uns veulent aller a gauche, gauche,
les autres a gauche modérée. Ou n'y voil
pas très-clair.
Oil en est arrivé b se mettre en négocia-
tions avec un Challemel-Lacour, l'auteur
célèbre du Fusillez moi ces yens-la.
Ou y ira plus loin sous peu.
La République frangaise examine la situa
tion et indique le remède.
Quant b faire un ministère durable,
écrit encore la République frangaisecom-
me le demande si nettement, si impérieu-
sement la France, la tache sera trouvée
aiséeou impossible suivant qu'on se met-
tra en face de la situation avec toutes ses
diflicultés. Tout sera impossible si l'on ne
sait pas trouver, 1b oü ils sont, les élé-
ments de Ia majorité qui devra soutenir le
cabinet. Tout devient facile dès qu'on s'est
rendu compte que ces éléments sont dans
les deux grands groupes de la gauche
parlementaire.
Et, sur un ton de concision vraiment cé-
sarienne, elle ajoute, en manière de conclu
sion, qu'il n'y a rien de plus b dire aujour-
d'hui.
AFGHANISTAN. Le Daily News
publie la dépêche suivante de Lahore, en
dale du 23:
Le général Gough a fait sa jonction
avec le général Roberts sans rencontrer de
résistance.
Ou mande de Calcutta, en date du 23,
a ÏAqence Reuter:
3,000 Chilzais ont attaqué Tugdulluk
le 23 Décembre; ils ont été repousses en
éprouvant des pertes.
AFRIQUE. Le Kraal deSeccocpni
a été pris par les Anglais.
Les 320 fr. du Conseil communal.
Le Prugrès vient d'enlever un grand poids
de notre cceur, mais en même temps nous
perdons une de nos dernières illusions.
Ce journal, qui avait complimenté le
Conseil communal de notre ville et non les
membres de cette assemblée, ce qui nest
pas ia même chose, nous annonce que
les 320 fr. offerts au Denier des Ecoles,
proviennent d'une souscription particuliere
ouverte parmi les membres du Conseil.
Done la caisse communale n'a pas été
saignée.
Tant mieux. Au point de vue des intéréts
généraux nous n'avons rien b y voir. Mais
les largesses de ces MM. les libéraux som
Journal d'Ypres,