wnr~. l. i m 1 i Samëdi 14 Septembre 1895. 10 centimes Ie Nn. 30 Année. N 3080 La Loi Scolaire au Sénat. r.'sünam»; On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et Lü JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et la Sarnedi. I^e prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout la pays; pour l'ctranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent flu Décembre. Les articles et communications doivent êtro adrosses franc de port i'adresse ci-dessus. k tous les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne.Les réclames dans ia corps du journa p our 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Les numóros supplé- mentaires coütent to francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser l'Agence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Discours de M. le Baron Surmont de Volsberghe. (Fin.) On a parlé de Gand, c'est M Bara, je crois. Mais h Gand, c'est lü qua régne M. Laurent exclamations a gauche), et tous les principes de M. Laurent en matière d'ersei- gnement y étaient appliqués, c'était l'orga- nisateur des écoles de la ville de Gand. 11 était le représentant vrai du libéralisme. M. Lammens. - C'était le grand inspec teur. M. le baron Surmont de Volsberghe, rap porteur. Oui, c'était le grand inspecteur, commele dit ['honorable M. Lammens. G'est lui qui y a organise l'enseignement et qui a fait prévaloir le fameux principe, qui con- siste recevoir le prêtre ii l'école pour ne pas perdre les subsides, mais après le départ du prêtre, d'ouvrir les fenêtres et d'aérer l'école Et l'honorable M. Anseele, qui s'y connait un peu, je pense, a trouvé ce système excel lent, paree que, a t-il dii, l'école libérale forme des socialistes Flus vous organiserez des écoles libérales, disait-il encore aux doc trinaires gantois, plus vous ferez des socia listes, et nous en sommes tiès satisfaits Voilü un fait que je constate. On m'a objecté que les catholiques avaient appliqué la loi de 1842. ParfaitementC'est peut-être un grand tort que nous avons eu; seulement, la loi ayant été faite de commun accord, ce n'était pas it nous de la reeverser. La loi de 1842, c'est vous qui l'avez changée et vous avez fait celle de 1879 sous la pression de l'opinion libérale avan- cée. Vous avez alors décrété l'enseignement neutre, paree qu'il fallait donner ce gage l'opinion libérale avancée. C'était une évo- lution. Mais, quand vous avez entrevu le résul- tat probable, vous vous êtes empressés d'in- venter ce qu'on a appelé un truc indigne d'un gouvernement qui se respecte. Ce n'est pas nous qui l'avons dit du reste vous avez inverité le catécbisme obligatoire, ce quiaamenë.ce que j'ignorais, d l'acbat de 300.000 catéchismes et vous avez laissé pour le prêtre, s'il voulait bien y venir, un petit local. Voitè ce qu'a été voire article 4. Mais le fond de votre loi était anti-religieux. Le but que vous poursuiviez l'enseignement n< utre tout entier, sans religion, un enseignement antireligicux, absolument II n'y a pas de milieu dans ces questions de principe, dans ces questions primordiales, entre l'inté rité du principe et son arnoindrissement. M. Bara. C'est la tour de Ba bel Mle baron Surmont de Volsberghe, rap porteur. Vous aimez bien b parler de tour de Babel quand vous désirez ne plus vous y retrouver. Vous avez la prétentiou d'avoir l'enseig nement de l'Ëtat it votre disposition exclusive et si vous n'aviez pas cette prétention, vous n'auriez jamais écrit dans vos journaux et vous n'auriez jamais dit dans les Chambres Ce sont nos écoles Or, vous l'avez dit k plusieurs reprises. Et vous avez la piéten- tion inadmissible de croire que l'Etat vous doit cela et h vous seuls voilk la loi de 1879. Maintenant vous allez plus loin encore. En celle matière le pouvoir de l'Etat est absolu selon vous. M. de Burlet, ministre des affaires étran- gères. L'esprit de la loi de '184 2 avait été complètemeut faussé sous le gouvernement libéral. M. le baron Surmont de Volsberghe, rap porteur. J'ai appliqué la loi de 1842 en qualité de metnbre de la députation perma nente du conseil provincial de Bruges. Je sais ce qu'on en avait fait.Mais je ne m'arrête pas sur ce point. L'honorable baron de Selys-Longcbamps trouve que l'article ler de la loi proposé con- sacre un fait extrêmement grave, paree qu'il impose 1 adoption des écoles pour un lerme de dix ans. Si je ne me trompe, c'est bien l'objection de l'honorable membre. Je me permets de lui faire remarquer que le texte de la loi de 1884 est maintenu dans son entier paria loi nouvelle; ie projet actuel règle la forme de l'adoption. Mais il n'est pas permis a une commune de supprimer une école com munale et de la rempiacer par une école adoptée. 1! faut, pour opéi er cette suppres sion, que la commune soit autorisée, quelle soit dispensée, par arrêté royal, de l'obliga- tion d'avoir une école communale rien n'est changé sous ce rapport. II n'est done pas juste de dire, comme le prétendait lantot l'honorable baron de Selys- Longcbamps, que la loi nouvelle est le ren- servement de l'école communale et son rem placement par l'école adoptée. On parle beaucoup de l'adoption qui pcur- rait être conclue pour dix ans. Je crois qu'ici on crée un fantöme pour avoir le flaisir de le combattre. L'adoption de l'école, dans les conditions oü elle doit se faire dorénavant, est une chose a laquelle les communes réfléchiront beaucoup avant de la réaliser. Et voici pour- quoi. La dépense sera inüniment plus considé- rable qu auparavant, et bien peu de com munes s'aviseront d'adopter d cöté de l'école communale une autre école: elles reculeront naturelleinent devant la dépense. Le barême des traitements est élevé et l'augmentation de dépenses tombera presque entièrement h charge de la caissecommunale. Je piévois plutöt la dispartition des écoles adoptées. Les écoles libres subsidiées les remplaceront. Je m'inquiète fort peu des conséquences que vous craignez: elles ne se réaliseront point, et je ne considère par les adoptions d'écoles comme devant être trèsnombreuses. J'oserais mème dire,contrairement h ce qu'a déclaré l'honorable M. Tournay, que les adoptions d'écoles, pour Lne période de dix ans, seront extrêmement rares. A la veille d'une election, il n'est pas une administra tion communale qui consente h s'engager dans une dépense aussiconsidérable que cel le qu'exige l'adoption d'écoles pour dix ans. M. Tournay. Nous verrons d'ici quatre ou cinq mois. M. le baron Surmont de Volsbergherap porteur.Les élections communales auront été faites alors et il y aura de nouveaux con- seils communanx. M. Tournay. Nous verrons qui aura raison. M. le baron Surmont de Volsberghe, rap porteur. Le temps nous l'apprendra. Mais l'école adoptée n'en constituera pas moins une lourde charge pour les finances com munales. Quand elle ne remplacera pas l'école communale, ce qui sera le cas le plus fréquent, les communes n'entreront pas dans cette voie. Le second point, c'est l'inscription de la religion au programme. 11 a été longuement discuté. Je n'ai qu'une seule observation h laire. J'appuie tous les arguments qui out été émis par les orateurs de la droite. Je consi dère que la religion de la majorilé de la population doit être enseignée mais, h cöté de eet enseignement, il faut sauvegar- der les droits de ceux qu'on appelle les dis sidents. Cette garautie des droits de la minonté existe-t-elle dans la loi 1 Oui, parfaitement, puisqu'il suffira de faire une déelaration bien simple, dont le texte est formulé dans la loi elle-même, texte abso lument anodin, qui n'engage rien au point de vue religieux. Le père déclare simplement En vertu dn droit que me confère l'article 4 du la loi, je déclare que mon entant est dispensé de l'enseignement de la religion. Et c'est toutCela signifie-t-il que le père déclare qu'il pratique telle ou telle religion Abso lument pas L'honorable M. Magis a émis une opinion différente. Selon lui, il aurait été beaucoup plus correct de faire déclarer par le père que son enfant devait recevoir l'enseignement religieux. Je ne comprends pas comment cela serait plus correct. 11 y a ici une affirmation de religion sur laquelle le père de familie ne peut pas être interrogé. Je me permeltrai de demander que l'hono rable M. Magis et l'honorable M. Janson veuillent bien se mettre d'accord sur ce point. M. Janson. Je n'ai pas dit cela M. de Burletministre des affaires étran- gères. C'est le privilège de la minorité. M. le baron Surmont de Volsberghe, rap porteur. Vous avez dit dans votre discours que, en obligeant le père h déclarer que son enfant ne pouvait pas recevoir les lepons de religion, on attaquait sa liberié de conscience paree qu'il était obligé de déclarer quelle était sa religion. Voilé ce que vous avez dit. M. Magis est d'avis qu'il vaudrait infini- ment mieux, au lieu de faire cette déelara tion, d'en faire une autre: obliger le père déclarer que son enfant doit recevoir l'en seignement de la religion. Vous pouvez vous mettre d'accord. M. Janson. Je n'ai pas invoqué l'opi nion de M. Magis. M. le baron Surmont de Volsberghe, rap porter. Sans doute, mais j'oppose votre opinon ii celle de M. Magis. L'opinion de M. Magis pour rait être inconstitutionnelle, paree que, dans son système, on questionne le père de familie sur sa religion. La prescription de la loi, au contraire, n'a rien d'inconstitution- nelle, paree que la question de religion reste en dehors. M. de Burlet, ministre des affaires étran- gères. C'est cela M. le baron Surmont de Volsberghe, rap porteur. Je le répète, ce qui est requis par la loi n'est pas inconstitutionnel, car la religion reste en dehors: voilh la différence. M. Janson. Pourquoi la loi exige-t-elle que la déelaration soit écrite V M. le baron Surmont de Volsberghe, rap - porteur. II faut que la déelaration soit constatée d'une manière sérieuse. II ne suffit pas qu'un enfant vienne dire Papa ne veut pas que j'assiste au cours de religion M. Janson.Et si le père ne sait pas écrire M. le baron Surmont de Volsberghe, rap porteur. II viendra faire sa déelaration lui-même et on l'actera. Cela me parait simple, et je ne vois pas pourquoi on présente cette déelaration com me une chose monstrueuse... Interruptions M. le Président. Veuillez ne plus in- terrompre, messieurs. M. de Burlet, ministre des affaires étran- gères. 11 est évident que, l'administration communale dressant procés-verbal de la dé marche et de la déelaration expresse faites par le père, cela équivaudra un écrit fait par le père. M. Pkard. C'est qu'en faisant cette dé elaration il sait ce qui l'atterid A DuoiTE Oh oh M. Picard. C'est lè l'objection. m lïïïïtïïHimi'jiJ

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1895 | | pagina 1