«Eigen Heird» ÜN MONSIEUR connaïtra a tous ceux que Honneur au Travail. Chronique Religieuse. correspondants, presque tous inconnus, me demandent.pêle-mêle mon avis sur une foule de prononciations vicieuses qu'ils ont, si je les en crois, recueillies k la Comédie-Fran- gaise. La province me parait, dans ces dis cussions, fort animée contre Paris, dont elle récuse la suprématie en matière de lan- gage. Elle a bien raison sur quelques points. Ainsi, pour n en prendre qu'un exemple, on raille aigrement dans la Touraine, et même aussi de l'autre cóté de la Loire, notre fagon de doubler I dans ces locutions:;'e I'ai vu,tu l'as dit, que tout bon Parisien prononce: je ll'ai vu, tu lias dit. 11 est évident que celte prononciation est déplorable et absurde.Mais quoi qu'en disent mes correspondants, elle n'a pas encore obtenu dans la maison de Molière ses lettres de grande naturalisation. Je veux me borner pour aujourd'hui aux points que j'avais touchés dans notre der- nière étude et proposés k leurs réflesions. II s'agissait de 17 mouillée... Ah! k ce pro pos, un de mes correspondants me repro- che... ou plutót, car il est bon pour moi, il reproche vertement au correcteur de notre journal d'imprimer 17 mouillée, comme si la lettre était du genre féminin. II faut queje degage la responsabilité de notre correcteur: c'est moi qui écrit 17 mouillée, au féminin. De mon temps l, m, n, s, étaient du gen re féminin. On disait et l'on écrivait unes, une l, j'en ai gardé l'habitude avec l'autori- sation de l'Académie, qui n'a pas encore proscrit cette ancienne forme. Un bel s cho- querait mon oreille. On peut bien me passer cette faiblesse. Mais, après cela, si le cor recteur y tient, je ne suis ni obstiné ni farouche. Ils'agissait done, de 17 mouillée, avec ou sans e muet. J'ai regu d'un anonyme, sur la question, un court et substantiel mémoire qui iutéres- sera, j'imagine, les amateurs de philologie. Je passé les compliments obligés du de but. D'après l'Académie, gardienne atti- tréé de la tradition et du bel usage 17 mouil lée est une I qui se prononce, non tout k fait avec sa valeur ordinaire, mais avec une sorte de mollesse. En quoi consiste cette mollesse Un philologue distingué, M. Au- guste Braschet, a pris soin de l'appliquer dans sa Grammaire nouvelle. La liquide l, écrit-il, et la nasale n se mouillent dans certaines circonstances, e'est-k dire qu'el- les sont suivies pour l'oreille d'un i trés faible que l'on entend par exemple, dans campagnard, travailler d'oü l'equivalence phonétique de travailler et de cavalier, de merveilleux et de lieux. II est trés vrai et c'est la grosse ob jection qu'k Paris, malgré la double au torité de l'Académie et de Littré, on ne mouille presque jamais 17 mouillée. On l'es- camote volontiers, ou, ce qui revient au même, on le confond avec un y grec, un yod, si vous voulez des manuels, excel lents d'ailleurs, recommandent aux comé- diens, comme si c'était nécessaire cette prononciation tant soit peu négligée pour ne pas dire vulgaire, vicieuse même. On n'ose encore accepter, comme fait un grammairien récent, M. Louis Clédac, dont la grammaire a paru avec une trés curieuse préface de M. Gaston Paris, cavayer et miyeu pour cavalier et milieu mais on est sur la pente, et si dame Critique n'y met le holé, cette articulation d'origine plus on moins faubourienne finira par gagner de proche en proche et s'imposer tout k fait. N'y a-t-il pas cependarit pour l'oreille une nuance fort sensible entre l'y grec dans bayadere, Mayence, Meyer, cipaye, et 17 mouillé dans bataille, meilleur, Chatillon, qu'il ne faut point confondre avec le sub- jonctif, de chatier pour peu que nous chalions... En empruntantk notre langue certains vocables, les Anglais ont eu soin d'en modi- fier un peu l'orthographe, pour bien mar- quer que 17 doit rester mouillée. Ainsi, de pavilion ils ont fait pavillion, de brillant brilliant, de vermilion, vermillion. Ce qui corrobore la définition de l'Académie, si bien complétée par M. Braschet. A l'appui de cette thèse, lisons ces vers d'un poète impeccable, M. Leconte de Lisle, dans le Sommeil du condor »Nest-il pas clair que familières et cordillères sont des rimes riches qui mal gré les différences d'orthographe, appor- tent k l'oreille une consonnance identique c est-h-dire que la double l mouillée doit être articullée comme si elle était suivie d'un i faible Voilé la traduction classique, la vraie et la bonne, celle des Talma et des Mars, tous deux Parisiens pourtant. Maintenant comme contre-épreuve, re- prenöns les vers du poète parnassien en les prononpant k la fapon de l'autre école, celle qui vaudrait ériger en régie de simples né- gligences du parler parisien dans la conver sation Tout autant, k coup sur, que magnière pour manière, artique pour article, j'agèle pour j achète, sonambule pour somnambule, p't' être pour peut-être, suici pour celui-ci, cthvmme pour eet homme, etc., etc., et on rit des Méridionaux qui disent assent pour accent, eksetrême pour extréme, annéesavec le premier son nasal pour années, heureuses en faisant brève la syllabe eu, qui k Paris est longue. En résumé, qui ne voit qu'en pronongant fiyeul au lieu de filleul, on ne mouille pas 17, mais qu'on la supprime pour esquiver une petite diffïculié d'articulation, tout comme on grasseye, faute de savoir ou de pouvoir vibrer. Pour arriver k mouiller 17, c'est k dire k lui donner cette mollesse que prescrit l'Académie, il suffirait de prononcer succes- sivement Filial Filleul, fille. FolioleFeuillage, feuille. Familier Familie. Spolier Dépouiller, dépouilles. Dans le camp opposé, on croit pouvoir invoquer en faveur de \'y grec famrye feuyage, dépouyer) le suffrage universel ce qui n'est pas tout k fait exact, puisque au sud de la Loire, d'après Bescherelle, on mouille véritablement les l mouillées. Et puis, en fait de diction, j'entends en fait de diction soutenue car la conversa tion familière autorise et tolère bien des négligences, ceux qui prononcent avec une pureté absolue ont té une élite et, presque une minorité. Vous avez pu voir, en lisant cette lettre, que mon correspondant, tout en étant plus net que moi sur la nécessité de lutter contre l'y grec, qui est en train de dévorer 17 mouillée, ne s'écarte pas sensiblement de nos conclusions. Si quelques-uns de mes lecteurs ont la curiosilé de voir aux prises sur le même théatre les deux écoles, l'une faisant sentir, l'autre supprimant, après l ou l'n mouillée, eet i trés faible dont parle l'Académie et après elle M. Braschet, ils n'ont qu'k se rendre k la Comédie-Frangaise, un soir oü l'on joue du Gorneille ou du Ra cine. Vous savez combien souvent revient dans nos tragedies classiques le mot seigneur. Dans seigneur, ie gn doit être mouillé. Eh bien écoutez Mademoiselle Moreno, qui se pique de dire le vers et même de le chanter; vous entendrez sonner trés distinc- tement dans gneur, eet i faible elle dit seignieur,comme M.Braschet veut qu'on dise: campagniard.... A cóté, celle de ses came rades prononce nettement seigneur saus qu'il soit possible d'y distinguer ['interven tion du moindre i. De ces deux prononciations quelle est la meyeure ou la meil!(?)eure Que vous dirai-je, moi? J'ai passé pres que toute ma vie k Paris, je me suis impré- gnée de la prononciation parisienne, et il m'est impossible de ne pas trouverunpiu d'affèterie k cette prononciation dc seigneur dontl'élégance me parait malgré moi, cher- chée et voulue. Je dis trés nettement, comme la plupart des Parisiens, seigneur et campagnardje le dis, même en récitant des vers. II me semble bien, en m'écoutant, queje ne dis pas tout k fait: meyeurmais je n'ose pas dire non plus me(t)ll(i)eure, cavalier, escalier et autres termes analogues, je ne puis pas admettre qu'ils rentrent dans la catégoire des mots a l oahn mouillées. Si le peuple, supprime l'I, s'il le mange pour ainsi dire, c'est que 11 est, comme le v, une consonne faible et qui ne se défend pas trés bien. Les gens k qui la nature a donné une oreilie peu sensible ou une langue rétive auxdelicatesses de la pro nonciation ont une tendance k ne point tenir compte de ces deux lettres, dont la sonoriié est peu accentuée. Dimanche passé, k onze heures du matin, M. le baron Surmont de Volsberghe, notie sympathique Bourgmestre, recevait k l'hötel de ville les ouvriers nouvellement décorés pour bons et loyaux services rendus k leurs maitres pendant plusde vingt-cinq ans. Après un chaleureux toast de félicitalions et la remise des diplömes, le vin d'honneur leur fut versé et ces hommes de devoir se retirèrent émus, heureux et fiers de la ré- ception si cordiale que venait de leur faire le premier magisirat de la ville. Parmi eux se .trouvait Alois Van Over- schelde, honoré dela décoration industrielle de2,ne classe, ouvrier depuis vingt-cinq ans k l'importante firme Ve Vonck-Clément. A cette occasion il y avait grande fête au chantier de l'Union Commerciale d'Ypres on ne voyait partout que drapeaux et ori- flammes, fleurs et verdure. A 4 heures de l'après-midi, l'heureux dé- coré et jubilaire ainsi que son épouse modèle sont conduis en voilure aux lieux de la fête. A leur arrivée tout le personnel de l'établis- sement forme la haie, et les deux vieillards font leur entrée au millieu des applaudisse- ments de l'assistance et aux sons d'une joyeuse Brabanconne exécutée avec brio par une musique de circonstance. ün les conduit en triomphe k la salie de réception, et lk assis sur leur tröne, comme un roi et une reine, ils éccutcnt les souhaits de bienvenue et les sincères félicitalions que leur adresse au nom de ses camarades le benjamin des ouvriers. Ensuite le jeune patron, M. Julien Vonck, prend la parole. 11 retrace le passé plein d'honnenr et de mérites de son vieux servi- teur et exprime le vceu de pouvoir le conser- ver de longues années encore en activilé. Ces bonnes paroles qui ont ému toute l'assis tance soulèvent des acclamations frénétiques. A cinq heures un banquet est ssrvi k l'atelier transformé en une joliesalie de fêtes Enfin cette fête intime si bien réussie, 0ü l'animation et la plus franche gaieté n'ont cessé de régner se cloture par une brillante illumination. Nous sommes heureux de féliciter k notre tour le respectable vétéran. Pendant ces temps de bouleversement et de prétendue liberté, les ouvriers d'élite portant uu at- tachement inviolable k leurs maitres devien- nentdeplus en plusrares. Ils méritent done toutes nos symphaties. Honneur aux maitres généreux qui ont si bien démontré Dimanche, combien ils sont dévoués k leurs serviteurs et combien ils comprennent leurs devoirs de patrons et de catholiques. Des fêtes de ce genre provoquent ces heureux rapprochements entre patrons et ouvriers tant rccommartdés par Léon XIII. Le ésultat en est toujours fécond et nous formulons le voeu de les voir se reproduire pour le plus grand bien de la soeiété. Sachons faire notre devoir et n'oublions pas que si tout le monde s'eftorgait k mettre en pratique les précieux enseignementsdu Pape des ouvriers, la question sociale serail vite résolue et le socialisme avec ses utopies, enseveli dans l'abime qu'il avait creusé pour d'autres. Dimartche prochain, 22 Septembre en l'Eglise de St Pierre, fête solennelle de Notre Dame des 7 douleurs, adoration du Trés Saint Sacrement, indulgence plénière k gagner toutes les fois qu'on visitera l'église susdite. En vente au bureau du Journal d'Ypres: Notre Dame de Lourdes, par Henri Lasserre fr. 3 50. Les Épisodes Miraculeux de Lourdes, par H. Lasserre, fr. 3.50' Toutes les causeries scientifiques du P. Van Tricht. BURGERSTAND VAN YPER. Sterfgevallen. Samenwerkende maatschappij Buitengewone algemeene vergadering °P Zondag Seplemberï^^ om 11 ure voormiddag in het lokaal van Eigen Heird Dagorde Verandering aan de standregels. Par dela l'escalier des roides Cordillëres, Par dela les brouillards liantés des aigles [noirs, Plus haut que les semmets creusés en en- [tonnoirs, Oü bout le flux sanglant des laves familières Par dela l'escayer des roides Cordyières, Par dela les brouyards hantés des aigles noirs. Plus haut que les sommets crcusés en enton- tnoirs, Oil bout le flux sanglant des laves famiyéres. et qu'on dise si ce n'est pas atfreux! v> j sont atteints d'une maladie de peau, dartres eczemas, boutous, démengeaisons, bronchitas chroniques, maladies de la poitrine et de l'esio- mac, de rhumatismes et e hernies, un moyen infaillible de se guórir promptement ainsi qu'il l'a óté radicalementlui-même après avoirsouffert et essayó en vain tous les remèdes préconisés, Cette oilre, dont on appréciera le but bumani taire, est la consóquence d'un voeu. Ecrire nar lettre ou carte postale a M.Vincent 8, pi»"-- Victor Hugo, a Grenoble, qui répondra gr .is et franco par courrieret enverra les indications demandées. (91 Van den 13 tot den 20 September. Geboorten. Mannelijk geslacht 3. Vrouwelijk 4. Huwelijken. Vanbeylen Alphons, rijtuigmaker en Obyn Marie, kantenwerkster. Debreyer August, schoenmaker en Gontier Elise, kantenwerkster. Herrier Arthur, zonder beroep en Duthoit Rosalie, herbergierster Segers Léopold, hovenier en Vaugheluwo Ameiie, hovenierster. Spinnewyn Marie, zonder beroep, weduwe van Boyava Joseph, Brielen buiten Detboor Daniel, tl jaren, scholier, Korte Meersch. Vanuxem Lucie, 57 jaren, kantenwerkster, ongehuwd Rijselstraat Allewaert Francois, 81 jaren, weduwaar van Vandermeerseh Louise, Rijselstraat. Boussemaere Eugenie, 76 ja* reu, zonder beroep weduwe van Breyne Louis, Bollingstraat Oreel Franqoise, 77 jaren, weduwe van Doolaeghe Jean. Meenenstraat. Kinders beneden de 7 jaar. Mannelijk geslacht 3. Vrouwelijk 2. 4(53

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1895 | | pagina 2