lis. Samedi 5 Octobre 1895. 10 centimes le N„ Année. N 3086 Visite de Monseigneur S'Tffi'ss ftftil iMaiiiHill On s'abonne rue au Beurre, 38, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRBS parait le Mereredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en «-us. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adresses franc de port a i'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journa pour 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Lesnuméros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excëpté les 2 Flandres) s'adresser a l'A^ewce Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. l'Evêque de Bruges. Comme nous l'avons annoncé mereredi, nous nous efforcerons de dunner aujourd'hui une idéé bien faible hélas! de la splen- dide réception qui a été faite dimanche k Monseigneur Waffelaert, et des fêies diverses qui ont eu lieu en son honneur pendant les trois jours que sa Grandeur a bien voulu passer k Ypres. Nous disons que ces fêtes ont été splen- dides et nous ne croyons pas que personne puisse le contester. Elles ont dépassé les espérances de tous nos amis,comme les craintes de nos adversaires. Si nous avions même besoin d'une preuve, nous la trouverions dans l'article que le Progrès y consacre, et dans lequel, sponte sua, avant d'avoir lu notre compte ren du, il dit qu'il sera enthousiaste. En effet.c'ner Progrès,il sera enthousiaste, car il faudrait remonter bien loin pour se rappeler des festivités, qui dans leur simpli- cité si pleiue de grandeur, aient mieux réussi. II est vrai aussi que le temps les a tavorisées au delk de tout espoir. La récep tion iriomphale k la gare fut faite sous le plus beau ciel de Septembre, dont on ait le souvenir. La scirée de dimanche était délicieuse comme les plus belles soirées de juillet et ö'Aoüt, et les journées de lundi et de rnardi, sous ce rapport, ne le cédaient en aucune fa$on k celle de dimanche. II y avait ensuite cette nombreuse foule d'étrangers, accourus ue partout, et qui don- naient k notie ville l'animation des grands jours. Tout eet ensemble enfin contribuait k donner k la première visite de notre Evêque, une magnificence qui touchait k l'apothéose. La mine dépitée des adversaires de la reli gion et de ses ministres même ajoutait k l'éclat de cette beile manifestation de la fidé- lité et de raltachement des Yprois.k la foi de leurs pères. Par le même train qui amenait Sa Gran deur dans notre ville, devait arriver une société invitée par les libéraux d'Ypres. Nous ignorons si le jour et l'heureont été choisisk dessein, dans l'inlention de faire une contre- manifestation. Dans ce cas, nos gueux en ont <ité pour leurs frais, car positivement ils ont fait lort piteuse figure depuis le commence ment de leur fête jusqu'k sa fin. lis ont passé inapei cus en se frayant it peine un passage dans la foule immense qui se Irouvait depuis la gaie jusqu'k la Grand'Place et dans les rues adjacentes. Les buées dont ils ontsalué le Cercle Catholique, et l'article rageur du Progrès, sont d'ailleurs la preuve manifeste de leur dépit. La salie d'attente de i'e classe avait été mise it la disposition de Sa Grandeur pour lui servir de salie de réception.Monseigneur, ayant revêtu les ornements épiscopaux, fut harangué par Mlle Fraeijs, une gracieuse fillette de buit ans, qui lui fit un compliment de circonstance très-bien tourné, auquel Sa Grandeur répondit en termes charmants. Puis il reput les hommages des autorités ecclésiastiques et civiles, auxquelles s etaient joints les notables catholiques de la ville. A sa sortie de la gare, accompagné de son Vicaire-Général M. Houthave et de M. lc Chanoine van de Woestyne et suivi des auto rités dont nous venons de parler, l'Evêque lut salué par l'air d'Ypres joué par l'Harmo- nie Communale, pendant que le corps des pompiers lui présentait les armes et que le canon grondait sur les remparts. Sa Grandeur vint se placer sous le bel are de triomphe dressé it Fentrée de la rue des Bouchers. Le cortège massé le long du Boulevard Malou se mit immédiatement en marche et passant devant Monseigneur, prit les rues des Bouchers, du Temple, au Beurre et Place Van den Peereboom, pour conduire Sa Grandeur it l'Eglise St-Martin. Ence mo ment l'ensemble était d'une beauté majestu- euse et le coup d'oeil tout-k-fait féerique. D'abord, la gendarmerie k cheval ouvrait la marche, suivie par la musique des orphelins, les élèves des Ecoles fibres, les membres du Cercle Catholique et des sociétés ouvrières, la Grande Fanfare, de beaux groupes d'en- fants richement costumés, entr'autres un fort nombreux groupe de bergerset de bergères, ensuite le corps des pompiers et l'Harmonie Communale en grande tenue qui précédaient Monseigneur Waffelaert entouré d'un nom breux clergé et des autorités civiles. Tout eet ensemble, nous le répétons, était gran diose et produisait une profonde impression sur les milliers de personnes qui se trou- vaient sur le parcours du cortège. L'aménité du nouveau prélat, son grand air empreint d'une noble simplicité et en même temps d'une dignité toute sacerdotale, imposaienl le respect et lui gagnaient tous les coeurs. A l'arrivée k St Martin, un salut solennel it grand orchestre lut célébré. Mgr fit un ser mon de circonstance qui fit la meilleure im pression. Après le salut, Sa grandeur tint une réception chez M. le Doyen. Pendant ce temps, l'Harmonie Communale donna un concert au Kiosque de la Place. Au Volkshuis. Le soir, selon sa promesse, Monseigneur devait visiter le Volkshuis. Dès six heures du soir, une foule énorme remplissait la grande salie, le jardin et les locaux attenants de l'Ecole St Louis de Gonzague. On peut sans la moindre exagération évaluer k six mille, les personnes qui sont venues au volkshuis dans la soirée de Dimanche. La fête com ment par un concert donné par la Grande Fanfare. Le jardin était illuminé k giorno. De longs cordons de lumières le traversaient en tous sens. L'animation était des plus grandes. A huit heures, un frémissement de joie courut dans toute cette foule. G'élait la venue de Mgr Waffelaert qui était annoncée par une sonnerie de clairons et les accents de la Braban^onne. Sa Gnndeur fit sori entrée au milieu des bravos frénétiques de l'immense assemblée. Au fond du Théatre de la salie des fêtes, un tröne avait été placé, sur lequel Mgr prit place. Autour de lui se tenaient debout la plupart des personnages officiels de la ville, des membres du clergé, les chefs des asso ciations ouvrières, en un mot tout ce que la villecomptede personnes distinguées.M.Seys Président de la jeune garde, en des termes fort heureux, soubaita la bienvenue k Mon seigneur en même temps qu'il remercia sa Grandeur de la haute marque d'estime qu'EUe voulait bien donner k cette oeuvre ouvrière, née il y a quelques années k peine, si humble k son origine et devenue aujour d'hui importante k ce point, que la première visite que le Prince de l'Eglise fait aux ceuvres catholiques d'Ypres, lui estréservée. Des applaudissements répétés saluent les paroles de M. Seys et quand Monseigneur se léve pour répondre e'est une ovation sans pareille qui lui est faite. Monseigneur Waffelaert remercie M. Seys de ses bonnes paroles et la jeune garde de son ovation.La profonde émotion que j'ai res- sentie, dit Sa Grandeur, en voyant aujour d'hui cette magnifique réception que vous tous Yprois, nobles, bourgeois et ouvriers vous avez faite k votre Evêque, ce cortège splendide par lequel vous avez voulu hono- rer le Pasteur du diocèse do Bruges, je me sens dans l'impossibililé de trouver des pa roles capables de vous la dépeindre. Je de- vrai me contenter de vous remercier de la splendeur que vous avez voulu doriner k une manifestation qui honore le prélat de l'Eglise plutót que l'homme. C'est surtout pour ce motif que l'Evêque vous est reconnaissant. Continuez toujours k respecter et k hono- rer les Evêques et vos prêtres qui, k l'exemple de notre Seigneur et de ses apótres, sont les amis de l'ouvrier. Respectez aussi fes autorités civiles, en vous rappelant que toute autorité vient de Dieu et doit servir k sa gloire, et vous aurez, dit Monseigneur Waffelaert, la paixet le bonheur aujourd'hui et plus tard Nous sommes dans l'impossibilité de donner une idéé des acclamations et de l'enthousiasme délirant qui éclata parmi ce pu blic dont la salie des fêtes et le jardin étaient bondés, quand Sa Grandeur quitta l'assem- blée. Ges milliers de chapeaux et de mouchoirs qui s'agitaient dans l'air, cette tempête d'acclamations sans fin ne s'efface- ront jamais de notre mémoire. Après le départ de l'Evêque de Bruges, Monsieur Colaert prit la parole et remercia a son tour l'assemblée d'avoir si bien écouté la demande qu'il avait faite le Dimanche précédent,de venir en grand nombre assister k la réception de Monseigneur. Dans un langage élevé et vibrant de joie et d'enthou- siasme, l'orateur engage tous les membres de !a Garde k accourir toujours aussi nom breux aux réunions qui seront organisées bientöt et de bien se pénétrer des devoirs qui incombent k chacun. Bientöt, dit notre sympathique Echevin, la période électorale va commencer. Je puis parler politique en ce moment oü Mgr l'Evêque nous a quittés. Unissons nous, groupons nous II s'agit de maintenir les positions que nous avons acquisesau prix des plus grands efforts. Si nous travaillons de concert, nous empêche- rons que notre cité, que tous ensemble nous avons affranchie du joug des libéraux il y a cinq ans, tombe sous l'oppression néfaste des socialistes et des radicaux qui ont supplanté le libéralisme d'autrefois. De nouveaux applaudissements souli- gnèrent le chaleureux discours de M. Colaert et M. Seys ayant ajouté quelques paroles, l'assemblée se sépara dans la plus grande animation et le meilleur esprit. Assemblée générale des anciens Elèves du College St Vincent de Paul. La tête de Mardi passé, c'est k dire l'as semblée générale des anciens Elèves du Collége Episcopal, restera gravée pendant de longues années dans la mémoire de tous ceux qui y out assisté. Outre |la présence de Mgr Waffelaert, ancien élève.combien d'autres s'y trouvaient actuellement arrivés aux plus hautes situa tions dans toutes les branches, dans la poli tique comme Monsieur le Ministre Nyssens, ou dans la magistrature, comme Monsieur le conseiller k la cour d'appel Van Werveke, dans le clergé, comme Monsieur le Vicaire général Houthave, ancien principal, et d'autres et d'autres dont la liste serait trop longue pour le format de notre journal Outre tous ces hommes, déjk illustres, qui ont pu assister k cette glorieuse journée, qui sera inscrite en lettres d'or dans les fastes de notre collége, combien d'autres encore n'ont pu y venir, comme Monsieur Begerem, ministre de la justice, empêché au dernier moment. De toutes les réunions d'amis auxquelles on peut assister, aucune nest plus gaie, plus touchnnte et réconfortante k la fois,

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1895 | | pagina 1