Discours de M. Vanderghote.
Discours de M. Slruye.
Discours de M. Colaert.
lion, destiné combler les pertes subies par
les agriculteurs b la suite d'un hiver rigou-
reux. Impossible b une administration com
munale d'aller acheter des pommes de tene
oudesgraines de semence et de les partager.
II y a des agriculteurs riches, il y en a des
pauvres, il est difficile de trouvei' la limite.
Nous avons préféré appeler un membre du
bureau de bienfaisance, c'était M. Poupart,
et un membre du clergé, M. Desouter curé
de St Pierre, et nous leur avons donné it
chacun 450 fr., avec prière de s'entendre
pour la distribution. Critique-t on le bureau
de bienfaisance ou le clergé Est-ce un dé-
tournement Les 380 fr. restant ont été
remis au Cornice Agricole, institution offici-
elle chargée spécialement de défendre les
intéréts de l'agriculture c'est sa mission.
Le Comice pouvarit acheter des instruments
employés alors conlre la maladie des pom
mes de terre. Oü est le détournement Je
suis président du Cornice, qu'est-ce que cela
y fait Le Comice en est-il moins une insti
tution offlcielle
Voilb le systèmo Vermeulen. II a des har-
diesses d'inexactitude. Mais quand on des
cend li ce point, on est fixé.
En terminant, l'orateur lit son portrait
paru dans la Lutte, et en redresse les
inexactitudes. Je n'ai jamais été busé li Voor-
mezeele dit-ilet je n'ai jamais été Bourgmes-
tre danscette commune.
J'ai été dépulé permanent, et je puis dire
que j'ai travaillé. Je suis sénateur et je sais
que mes collègues ont quelque estime pour
moi.
Je suis Bourgmestre d'Ypres (lengue ova
tion) merci, vos acclamations me disent que
je n'ai pas démérité de votre confiance ap-
plaudissements) et que mon nom sortira vic-
torieux de l'urne électorale (ovation).
Je suis un peu décoré, c'est vrai, j'aurais
peut être mieux fait de refuser les croix.
II parait qu'en fait de travaux je n'ai fait
qua le brijkekuischer d'y il y a cinq ans.
Je croyais la légende finie.
Une voix. On vous donné une truelle.
Le Baron Surmont de Volsberghe.Oui les
ouvriers employés alors li une oeuvre ou-
vrière m'ont remis une truelle, je la con
serve comme insigne d'honneur. Ce jour
lil vous m'avez creé magon, vous m'avez
admis dans les rangs des ouvriers et des
iravailleurs, celte chevalerie des temps mo-
dernes.
Travailleur, je suis avec vous.travailleurs,
je veux travailler b l'honneur de la ville
d'Ypres, li son bonheur, li sa prospérité.
Longue ovation.)
Quand notre honorable bourgmestre re-
tourna li sa place, salué de plus belle par
les acclamations de l'immense auditoire, M.
Henri Vanderghote prit Ia parole
Messieurs, dit-il, quant je vois cette foule
immense qui remplit ce vaste local et que
j'évalue au bas mot 2000 personnes, je
dois déclaier que notre victoire nest plus
qu'une question de temps.
A ce moment, des cris s'élèvent b la
porte le socialiste la porte C'était un
individu, un aveugle dit-on, que Ijs libé-
raux veulent en ce moment faire passer
pour une victime, qui s'était fourvoyé dans
la salie et qui, devant les témoignages de
sympathie du public, jugea utile de filer.
Après eet incident, l'orateur continue son
discours. II faut que le triomphe soit aussi
éclatant que possible. Les rnoyens que les
deux camps emploient, différent essentielle-
ment. Tandis que nos amis calmes et confi-
ants dans l'excellence d« leur cause, voient
s'approcher le 17 novembre avec sérénité,
les liberaux, eux, emploient toute espèce de
moyens. Malgré leurs fifres et leurs tam
bours, la peur effroyable qu'ilsont se trahit
en tout.
Un de leurs principaux moyens, c'est le
mensonge.
Comme les poissons ont besoin d'eau pour
vivre, nos adversaires ne sauraient exister
sans le mensonge.
Lisez leurs journaux et vous serez convain-
cus du fait. Surtout pendant la période élec
torale. Maisen d'autres moments, quelques
roois après une élection,il leur échappe par-
fois des vérités. Ainsi, le Weekblad, écri-
vait il y a deux ans de MM. Bossaert et
consorts les doctrinaires dont ce journal
soutient b présent la candidature que
c'étaient des ambitieux qui se servaient seu-
lement de l'ouvrier comme d'un outil, d'un
moyen de parvenir leur bul et qu'ils je-
taient loin d'eux du moment qa'ils n'eiï
avaient plus besoin.
Un de leurs écrits mensongers, ce
pampbet qui parut lors de la joyeuse entrée
de Mgr Waffelaerl et qui indigna tous les
gens honnêtes de notre ville, contenail
eependant également une trés grande vérité;
cétait que l'ouvrier n'avait b Ypres que de la
mauvaise eau b boire.
Parfait, mais b qui la faute Ne sont ce
pas les libéraux qui ont en 1880 1881
dépensé inutilement tant d'argent pour en
arriver b ce résultat
Et maintenant que les catholiques font des
sacrifices pour en arriver b donner de la
bonne eau aux habitants, nesont-ils pas cri-
tiqués sans trève ni merci par nos adversai
res
Mais comme le mensonge par paroleset
par écrits ne suffisait plus, ils ont inventé
un nouveau système l'exposition de preu-
ves vivantes
Les libéraux ont représenté une soi-disant
victime, lors d'une des dernières séances de
l'Association libérale Si nous voulions sui-
vre cette idée.b laquelle nous n'avions jamais
pensé jusqu'ici, ce ne serail pas une victime,
mais bien des centaines de viclimes de fin-
tolerance et du despotisme des libéraux, que
nous pourrions exposer. Ce seraient les
victimes de la persécution eontre les pauvres
bl'époque de la guerre scolaire.
C'est encore un mensonge, quand ils pré
tendent que MM. Surmont, Colaert, Boone,
Fraeijs.tous nos quinze candidats en unmot,
seront de mauvais administrateurs.
Qui a jamais fait plus et mieux dans l'in-
térêl de tous Bravo
Et parceque MM. Surmont et Colaert ne
sont pas nés bYpres,n'habitent-ils pasdepuis
de longues années notre ville et les services
qu'ils ont rendus aux Yproisne leur ont-ils
pas fait acquérir le droit de cilé
(Applaudissements.)
D'ailleurs si les candidats catholiques ne
sont pas bons, parceque quelques-uns sont
nés ailleurs, est ce que MM. Bossaert et
Vermeulen, p. ex., qui sont étrangers aussi,
seront meilleurs
Parions maintenant du corps des Pom
piers. Inutile de vanter l'excellence de ce
beau corps. Avant, pour en faire partie, il
fallait un certificat de parfait libéralisme.
Un calotin était sévèrement exclu.
Aujourd'hui on ne parle plus de politique
dans ce corps armé communal. Les opinions
y sont libres.
Je rends ici un hommage public au Com
mandant, b M. Charles Baus. Acclamations
Un dernier mot pour finir, Messieurs.
MM. Colaert et Seys vous ont déjb exposé
les idéés de vengeance qui grouillent au
fond de la pensée de nos adversaires et qu'ils
réaliseront indubitablement, si pour le mal
heur de notre ville, ils parvenaient b
triompher.
Cette vengeance, nous la connaissot.s, la
vengeance des libéraux. Ils ne l'exerceraient
pas contre les grands qui sont au dessus de
leur atteinte; ce serait centre le pauvre et
l'ouvrier, contre les pères et mères de
familie de la classe inférieure. La 5iberté,
dont ils prostituent le nom, serait de nou
veau étotffée.
Pour couronner leur ouvrage ils vous
feraienlun splendide cadeau. Ils recommen-
ceraient la guerre scolaire de néfaste mé-
moire et nous doteraient immédiatement
d'un collége pour les enfants riches, qui
neus coüterait mille francs par élève.
En même temps ils organiseraient la per
sécution contre les établissements religieux
qui ne couterit rien et rendent tant de ser
vice aux Yprois.
Ces malheurs, grbce b Dieu, ne les craig-
nons pas car, le 17 Novembre prochairi,
une formidable majorité assurera pour de
longues années le maintien au pouvoir de
nos amis.
(Acclamations prolongées. L'orateur est
fclicité par ses amis.)
M. Struye prend la parole après M. Van
derghote. M. Vanderghote, dit l'honorable
sénateur, a chanté victoire et vous l'avez
acclamé avec enthousiasme. Moi je dirai
que vous avez tort, car nous serons battus.
En efïet d'après les libéraux, les deux tiers
de la Garde Catholique et de ceux qui as
sistent b nos réunions, voteront contre nous.
(rires et huées,)
Mais non, vous êtes des hommes braves
Pas un de vous r.e faillira Nous aurons
une grande majorité car tout le monde pen-
che complètement de notre cótéJamais
nous n'aurons vu un triomphe comme celui
que nous remporterons dans huit jours.
Ils ont beau entasser mensonges sur ca-
lomnies et faire comme ces filous qui en
s'enfuyant crient au voleur pour dépister
la police, ils ne réussiront plus b induire les
braves gens en erreur.
Leur rage et leur désespoir s'apergoivenl
clairement d'ailleurs dans leur actions. Voyez
ce qu'ils viennent de faire encore, il y a deux
nuits, contre ces excellentes soeurs de la
Providence qui venaient de remplir leur of
fice de charité chez la familie Duprez. Des
individus se permirent de releverle capu
chon de leur raantille et s'écrièrent après les
avoir reconnues ce sont d-s masques
Je flétris ici publiquement ces misérables!
Ces soeurs qui jamais ne sont mêlées b la
lutte des partis ces soeurs qui sont b la
diposition des libéraux et des socialistes
aussi bien que des catholiquesces soeurs
toujours prêtes b rendre service jour et nuil!
N'est-ce pas une honle pour notre ville
qu'elle comptedes habitants descendus assez
bas pour lenr jeter l'insulte
Dans un autre milieu, combien de libé
raux ne voit on pas, quand le St Sacrement
passe, rion seulement refuser de se décou-
vrir, mais même lui tourner le dos
D'autres, comme je l'ai dit déjb, au lieu
d'une messe pour le repos de l'ame dudéfunt,
organisent un bal
S'ils obtenaient le pouvoir, ils chasseraient
sans pitié les soeurs de tousles établisse
ments dont ils auraient la direction. Les
anciens libéraux étaient des agneaux b cóté
de ceux qui seraient les maitres b présent.
De plus,quand on voit sur leur liste des hom
mes comme M. Wydooghe, il est inutile de
demander de quel cóté se trouvent les amis
du pauvre et de l'ouvrier
Voyez ce que les catholiques ont fait
jusqu'ici dans l'intérêt des pauvres et pour
le bien-étre du travailleur
Toutes ces sociétés qu'ils ont érigées
dans le temps et qui sont si florissantes
aujourd'hui. Puis les institutions charitables
de toute espèce, les soeurs noires, les sceurs
de la Providence et les écoles gardiennes
Et c'est nous qui sommes considérés comme
les ennemis de la classe ouvrière
Oil sont les institutions libérales, je vous
ledemandeb vous autres, Messieurs? Tou-
jouis nous avons été charitables envers
l'indigent et depuis que nous sommes les
maitres nous avons amélioré considêrable-
ment les établissements de bienfaisance et
nous n'avons jamais ravi le pain b personne.
Voyez d'un autre cóté les travaux publics
que nous avons exécutés et comme nous
resterons b la tête de l'administration com
munale que nous sommes décidés b
exécuter encore. Les quartiers;du Kruisstraat
et du Kalfvaart seront améliorés également;
on travaillera au pavement des rues, en
ville et b la campagne.
Si la ville nepeut procurer suffisamment
de travail, nous intercéderons auprès du
gouvernement, afin qu'aucun Yprois ne soit
sans les moyens de subsistance nécessaires.
Ceci vaut un peu mieux que les piècesdecinq
francs qu'on promet b certainsélecteurs pour
leur voix pièces de cinq francs qui seraient
bien vite dépensés
Pour ce qui regarde la question du mini
mum de salaire, elle sera étudiée, afin de
pouvoir recevoir une application sage et rai-
sonnable, qui fasse en sorte que ce mini
mum de salaire soit en efïet favorable aux
ouvriers Yprois.
Nous avons toujours taché, nous catholi
ques,de fournir du travail b nos concitoyens
et notre plus grande préoccupation a été de
donner b l'ouvrier un salaire équitable car
nous savons que retenir le salaire de l'ou
vrier est un pécbé qui cric vengeance au
Ciel Ce que nous avons toujours fait com
me particuliers, nous le ferons toujours
comme administrateurs, (bravo! bravo
Notre principe dans cette matière est ce-
lui-ci
Quand l'ouvrier peut travailler, il doit de
mander de l'ouvrage et il en aura.
Quand il est infirme ou malade etne sait
plus travailler, nous sommes obligés de lui
porter secours et nons le ferons (très-bien).
Voilb done Messieurs, dit M. Struye, ce que
nous exécuterons b l'avenir, comme nous
1 avons fait dans Ie passé applaudit
lous b 1 urne done, dimanche prochain,
pour faire triompher ces idéés et ces aspira
tions» (Bravos répétés.)
Quand M. Colaert prend la parole, une
ovation indescriptible accueillit le sympa-
tique Echevin.
Messieurs et chers amis, dit l'orateur,,
c'est probablement la dernière fois que je
prends la parole devant vous, avant la mé-
morable journée du 17 novembre. Les libé
raux disent même que je ne vous parleraf
plus comme conseiller communal après*
celte date, parceque notre défaite est cer-
taine.
Weg met Surmont Weg met Colaert
dit une chanson crapuleuse qui vient d'ètre
imprimée chez M. Lambin-Mathée, et que
1 auteur fait jouer par la musique des an
ciens-pompiers, sur l'air de Funiculi, Funi-
cula (hou hou
Ainsi done, il est entendu que nous de-
vons faire place b M. Wydooghe et ses amis!
(riret.)
Et pourquoi La Lutte Ie dit M. Sur
mont a beaucoup de décorations, M. Iweins
dEeckhoutte aussi, M. Fraeijs aépousé une
riche Yproise, MM. Begerem et Bouquet
sont des industriels méritants mais....»