La fête de S,<! Barbe.
voteson a trouvé des convocations en
blanoqui ont pu être retnplies au nom dun
électeur absent
5°) De nombreux électeurs ont regu des
bulletins souillés, et après en avotr regu
d'autres it trois reprises différentes, ils ont
été obligés de voter avec des bulletins
tfichés et par suite annulables
6°) La corruption est manifeste elle s'est
révélée par le grand nombre de bulletins
marqués par des chiffres et des noms un
témoin catholique a pris exactement note de
ces marques
7°) Une pression a été exercée sur les
vieillards des hospices
a) Les vieillards ont été retenus dans
leur établissement la veille de l'élection, les
candidats catholiques les ont visités et leur
ont indiqué la manière de voterils ont
regu, après l'épreuve, de la bière, du tabac,
etc.
b) Ils ont été conduits au bureau de
vote par leur directeur; et ont été l'objet
d'une surveillance spéciale des jeunes gardes
catholiques
8') La nuit de l'élection au Katholijke
Volkshuis», on a retenu des centaines d'élec-
teurs, leur fournissant k manger et k boire k
discrétion
9») Dans un bureau de dépouillement les
quelques bulletins ne portant qu'un vote
jsolé, ont été comptés comme bulletins vala-
bles pour tous les candidats de la liste et
comme un vote favorable k un candidat dé-
terminé
10°) Des offres d'argent en nombre consi-
dérable ont été faites des électeurs dont
les unsont accepté, les autres refusé eer
tains cas sont k la connaissance des recla-
mants, et seront révélés lors de l'enquète
En ce qui concerne le premier point
Considérant que les bulletins de vote ont
été transmis par le Gouverneur de la pro
vince aux présidents des bureaux principaux
conformément aux articles 22 et 58 combi
nés de la loi du 12 Septembre dr et au n°
18 de la circulaire ministérielle du 18 Octo-
bre 1895 que cette transmission s'est faite,
il est vrai, pour toules les communes de la
province, par l'intermédiaire des administra
tions communales pour le motif que pour
toutes celles qui n'étaient pas chefs-lieux dun
arrondissement ou d'un canton de justice de
paix, l'adresse du président du bureau prin
cipal était inconnue it l'administration provin
ciale
Considérant que les paquets contenant les
bulletins de vote, k l'adresse des administra
tions communales portaienten flamand ces ca-
ractères imprimés k remettre au président
du bureau principal
Considérant que le président du bureau
principal ayant, d'après la loi, la garde des
bulletins, avait pour devoir, s'il soupgorinait
quelque irrégularité, de constater le nombre
des bulletins
Considérant que s'il y a eu, d'une part.trop
peu de bulletins blancs, on a constaté d'autre
part des bulletins roses en trop, ce qui
prouve que cette différence de chiffres ne peut
nullement provenir d'une fraude, mais d'une
erreur, très-explicable d'ailleurs, dans le
comptage des bulletins; qu'au surplus, cette
différence n'a été constatée, d'après les re-
clamants eux-mêmes, qu'après ïimpression-,
Considérant enfin que le président du
bureau principal, d'accord avec Ie Bourg-
mestre d'Ypres, a fait timbrer les bulletins
de vote au moyen d'une encre toute spéciale,
de couleur rouge, et dans le but d'éviter toute
fraude
Que ce grief nest done pas fondé
Quant au 2J point
Considérant que le déchet des voix, loin
d'etre supérieur k 9ö, est au contraire infé
rieur k cecbiftre; qu'il nest en effet que de
92 que les électeurs disposaient de 4753
suffrages; que 4661 votes ont étéémis;
que la liste électorale portait 30 décedés dis-
posant de49 voix; que les 26 électeurs ab
sents avaient droit k 43 suffrages
Considérant qu'il résulte du rapport de M.
le Bourgmestre d'Ypres en date du 30 No-
vembre dr que les lettres de convocation
adressées aux décédés sont toutes k l'hötel de
ville qu'il en est de méme de la lettredu
seul absent qui n'a pas été remise k l'électeur,
celui-ci ayant quitté la ville sans laisser son
adresse
Qu'il n'est done pas possible que des votes
aient été émis au moyen de convocations
destinées a des électeurs absents, impotents
ou décédés
Que la réclamation, surce point, est sans
fondement
Quant k la différence dans le nombre des
bulletins trouvés dans les urries pour les
deux séries
Considérant que cette différence d'un bul
letin s'explique par ce fait qulau 3me bureau
de dépouillement le secrétaire a dressë,
immédiatement après les opérations du dé
pouillement pour la 2me série, le tableau k
envoyer au président du bureau principal
qu'en dépouillant ensuite l'urne pour la 1"
série, le bureau y a constaté la présence d'un
bulletin rose do'nt, par conséquent, il n'a pu
être fait mention dans le tableau ci-dessus
En ce qui concerne les convocations non
estampillées et les convocations en blanc
Considérant qne d'après une déclaration
de M. Nolf, signataire de la réclamation
faite k M. le Bourgmestre, le nombre des
bulletins non estampillés se réduit k un seul;
que cette irrégularité est sans importance
aucune, attendu que la loi eile-même autorise
Fadmission sans lettre de convocation, des
électeurs du bureau
Que le prétendu cas de double vote con-
stitue une erreur dans les annotations faites
par le bureau, puisque la lettre de convoca
tion de l'homonyme de l'électeur marqué
deux fois, est également estampillée qu'au
surplus les réclamants se bornent k avouer
une possibilité sans aucune précision qu'il
n'y a done pas lieu de s'y arrêter
Quant aux convocations en blanc,
Considérant que les réclamants n'en in-
diquent pas le nombre et ne désigneut pas
l'endroit elles ont été trouvées, qu'il ré
sulte du rapport de M. le Bourgmestre que
dix lettres de convocation ont été remises au
secrétaire du bureau principal; qu'elles ont
été restituées k l'hötel de ville, sauf une
peut-être et qu'il n'en a pas été fait usage
En ce qui concerne le 5me grief
Considérant qu'il résulte du rapport cité
ci-dessus qu'on a constaté dans tous les bu
reaux, qu'en apposant le timbre électoralsur
le bulletin, une tache se produisait k l'inté-
rieur de celui-cique ces bulletins annula
bles d'après les réclamants, n'ont pas été
annulés en fait que pour ce motif, les bu
reaux out été obligés de limite.r le nombre
des bulletins demandés en remplacement des
bulletins détériorés, que les électeurs ont
done pu valablement exprimer leur vote
Quant aux bulletins marqués
Considérant que le nombre de ces bulle-
tinsy compris les blancs n'est que de 92
pour la 28 série de 82 pour la lr série
que ce chiffre (2%) est minime et qu'il
prouve qu il est inexact de soutenir que la
corruption est manifestequ'en outre, il
n'est nullement établi que ces bulletins ont
été déposés par des électeurs influencés par
les candidats de la liste Boone.
Considérant qu'il est inexact que le témoin
catholique a pris note des marques des bul
letins que cela est interdit aux témoins et
que le président du bureau aurait dü le lui
défendre et acter le fait au procés-verbal
que ce témoin d'après la déclaration du pré
sident du bureau de dépouillement, s'est
borné k supputer les voix données aux can
didats par les bulletins panachés el les
bulletins incomplets, avec le secrétaire du
bureau et le témoin libéral
Quant k la pression exercée sur les vieil
lards des hospices
Considérant qu'il résulte de la déclaration
faitepar le directeur du dit établissement
que le seul candidat catholique qui se soit
présenté aux hospices est M. Fraijs, mem-
brede la commission administrative, lequel
n'a été en rapport avec aucun des vieillards,
mais s'est entretenu avec le susdit directeur
d'affaires concernant le service du dit éta
blissement
Considérant que le directeur des hospices
ne peut avoir conduit les vieillards aux
bureaux.- de vote, puisque ces électeurs
dtevaient nécessairement appartenir k diffé-
rentes sections de vote, se réunissant dans
des locaux distinct*, et que lui même ne
pouvait avoir accès que dans la salie dans
laquelle il était appelé k voter
En ce qui concerne le 8' grief
Considérant que le fait de donncr k man
ger et k boire aux personnes chargées d'un
service de surveillance n'a rien d'illicite
Quant au point de la réclamation relalif k
Une erreur commise dans la supputation des
Suffrages en ce que des bulletins incomplets
ont été considérés comme bulletins com
plets d'abord, comme bulletins incomplets
ensuite
Considérant qu'il résulte de la vérification
des bulletins k laquelle il a été procédé en
séance de notre collége que ce chef de récla
mation n'est pas fondé.
Enfin en cequi concerne les offres d'argent
faites k des électeurs considérant que ce
grief est articulé d'une manière générale,sans
aucune précission, qu'il n'est done pas pos
sible d'instituer une enquête ponr établir le
fondement de la réclamation.
Oui le rapport de M. Verhaeghe, membre
de notre collége.
Vules procésverbauxde l'élection ettoutes
les autres pièces de dossier
Vu les lois électorales coordonnées
Arrète
Art. 1 La réclamation de MM. Tremery
.et consorts est déclaré non fondée.
Art. 2 Les élections communales qui ont
eu lieu k Ypres le 17 Novembre 1895 sont
validées.
Expédition du présent arrèté sera trans-
mise k l'administration communale d'Ypres
pour exécution.
Fait et prononcé en séance publique k
Bruges, le 4 Décembre 1895.
Présents MM. Baron Ruzette Gouverneur,
président, Vautter, Loontjens, Verhaeghe,
Vercruysse, Vandenabeele, B9n Bethune,
membres, Roger, greffier.
Le Président,
j (s.) B°" Ruzette.
Le Greffier,
(s.) J. Roger.
Pour expédition conforme
Le Greffier provincial.
J. ROGER.
Dimanche, le corps des Pompiers et
1 Harmonie Communale célébraient la fête
annuelle de S" Barbe, patronne des Pom
piers.
A cette occasion M. le Bourgmestre a re-
mis des distinctions honorifiques et fait re-
connaitre un sous-officier et un brigadier.
Le programme de Ia fête comportait outre
le revue du corps par M. le Bourgmestre,une
exécution musicale a l'église de St Martin,
pendant la messe de 11 1/2 heures et un
banquet pour les pompiers et musiciens.
Les deux couvres que nous avons entendues
pendant la messe,sont au point de vue musi
cal d'un caractère essentiellement différent.
L'uneest une ouverture et l'autre une fan-
taisie mais la différence ne git pas lk, elle
est dans la genre et l'école auxquels ces deux
compositions se rattachent.
Fest ouverture par alb. Lartzing est une
oeuvre de haute volée. écrite dans un style
sévère et imagé. La distinction du leit motif
et l'admirable développementde cette phrase
principale et de ses divers dessins, dénotent
chez l'auteur une science profonde des régies
de la Mélodie, dont l'étude n'est que tróp
souvent fort oégiigée par certains composi
teurs, qui bornent l'étude de la composition
musicale, aux régies de l'ffarmoniVet de$«Ê-*
dérivés t Ie coiitrepoinCét la Fugue. Dè lk
provient.que leurs.oeuvres,parfaits au point
de vue harmonique, pêchent malheureuse-
menl sous le rapport du rythme et surlout dij
développement de l'idée. Ils entassent mélo-
dies sur mélodies pour donner de l'intérêt k
leur oeuvre mais il lui manque ce que les
grands Professeurs nomment l'unité dans la
variété. Au contraire,le compositeur qui s'est
bien pénétré des régies de la Melodie,comme
a fait I'immortel Mozart dans ses chefs-d'oeu
vre et Lartzing dans l'ouverture que nous
avons entendue Dimanche, avec une phrase
de quelques mesures seulement, en dévelop-
pant et variant les divers dessins dont elle
est formée, savent ecrire toute une page in
téressante, k la fois agréable et instructive.
Une musique pareille ne flatte pas seulement
l'oreille, elle frappe en même temps l'esprit.
Elle se rattache k l'école des grands maitres
contemporains Berlioz, Wagner, Massenet
et autres.
Le second morceau appartient k l'école
italienne la plus pure. II est certain que e'est
lk une école qui jouira longtemps encore de
beaucoup plus de faveur parmi le gros du
public que l'autre, appréciée principalement
par les connaisseurs et les artistes.
1 Masnadieri est un des premiers opéras
de Verdi, qui le composa pour le théatre de
Londres.au commencement desannées 1840.
II précéda d'environ dix ans.Rigoletto consi-
déré par beaucoup comme le chef-d'oeuvre de
ce maestro.
Get opéra est fort peu connu de nos
jours. C'étail done une excellente idéé de la
part de M. Wittebroodt de produire cette
fantaisie de cette fagon les amateurs de la
musique Italienne ont pu juger la première
manière de Verdi et comparer les inspira
tions de la jeunesse du maltre Italien avec
celles de ses productions postérieures. Si
nous y avons remarqué des phrases qui font
pressentir les futures mélodies de Rigolettoel
de la Traviata, toutes cependant prouvent
une fois de plus la puissance créatrice mé-
lodique presqu'inépuisable de eet illustre
compositeur.
Quand a l'exécution de ces deux oeuvres,
elle a été splendide. Les clarinettes sont déjk
fort nombreuses, mais tout le bois se ressent
encore un peu de ce qu'il y a plusieurs
élèves dans cette branche. On ne forme pas
du reste, un instrumentiste de ce genre en
quelques mois. Le cuivre a beaucoup gagné
et les saxophones, les cors, les trombones et
surtout les basses, sont trés bons. II n'y a
pas de doute qu'en fort peu de temps, avec
une excellente et dévouée Gommission ad
ministrative comme elle possède, et surtout
avec un directeur, d'un talent tout-k-fait
hors de pair, comme M. Wittebroodt,
l'Harmonie ne parvienne aux plus hautes
destinées dans l'artce que nous lui souhai-
tons de tout coeur. Nous signalons spéciale*