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Sarnedi '28 Décembre 189S
centimes Ie N°.
SO Année. N° 3109
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Communiqués.
Concert du 19 Janvier.
Soirée-tabagie.
L'Hópital.
Une correspondance.
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On
s abonne rue du Beurre, 36, a Ypres, et tous ies bureaux ue poste du rovau
ran.
M. Ie Böurgrnestre de la vil le
d'Ypres, recevra le jour de Fan de
10 1/2 hcures a midi.
Monsieur Iweins, Président du Tri
bunal de première Instance, a 1'hon-
neur d'informer le public qu'il ne
recevra point de visitesle ler Janvier
1896.
Madame Iweins du Chastel de la
Howardrics ne recevra point de visites
l'après-raidi du lcr Janvier.
A l'occasion du jour de Fan, le
Journal ol'Ypres ne paraitra pas
Mercredi prochain.
Nous nous empressons de por
ter k la connaissance de nos lec-
teurs,que le grand Concert annuel
en la salle Iweins aura lieu le
Di manche 19 Janvier.
M. Iweins d'Eeckhoutte s'est
assure pour cette fete qui,paraitil,
ne le cèdera en rien aux précé-
dents concerts, le concours de
plnsieurs artistes des plus dis-
tingués.
Nous sommes heureux de pou-
voir citer leurs noms
Mademoiselle Madeleine Wai-
ther,du theatre imperial de Berlin;
Madame Godenne, pianiste, Ier
prix du conservatoire royal de
BruxellesMonsieur Walther,
violoniste, 1" prix avec grande
distinction du conservatoire royal
de Bruxelles Monsieur Godenne,
violoncelliste, professeur au con
servatoire loyal de Bruxelles
Monsieur Dufrasne, baryton, ler
prix du conservatoire royal de
Bruxelles.
Nous avoos eu lo piaisir d'assister Jeudi i
soir la Soirée-tabagie de la Grande.Fanfare. j
L'auditoire était fort nombreux. Pour une
soirée, le petit concert a bien réussi. Nous j
avons eu d'abord tout seigneur tout
honneur la Grande Fanfare qui a ouvert
les deux parties, la première par une valse j
Les Amazones et la seconde par deux
autres petits morceaux. Nous le répétons,
c'était une soirée-tabagie, et de plus la
première de la saison d'hiver; on rie peut
done être exigeant. Nous espérons entendre,
la procbaine fois.des oeuvres de plus grande
valéur, comrne notre excellente phalange
musicale en possède tant dans son répertoire.
M. Joseph Dondeyne a chanté avec
accompagnement de choeur le Noël d'Adam,
unc mélodie qui restera, comme lu fête qui
la inspirée, éternellemeni jeune dans sa
poétique vieillesse. La voix de M. Dondeyne
a gagné depuis l'année dernière. II nous
seinble qu'elle n'est pas encore rrivée h sa
compléte efflorescence et que de voix de
ténor qu'elle était, elle évolue vers celie de
baryton leger. Si M. Dondeyne veut s'appli-
quer.il deviendra un des bons chanteurs de
notre viile. 11 a d'ailleurs montré Jeudi soir
que deux genres, cependant tout fait
opposés, ie sérieuxet lecomique, sont dans
ses moyens. G'est encore le cas pour M.
Joseph Deruddere. Celui-ci possède une
voix de basse - taille; ét a fait preuve égale-
ment de solides connaissaDces musicales.
L'air des Vêpres Siciliennes qu'il a chanté,
est hérissé de difficultés diverses et malgré
le peu de temps qu'il a eu pour l'étudier
si nos rênseigriefhents sont exacts h ia
suite d'une excursion que par aventure il a
dü faire, il sen est fort bien tiré.
Dans le genre comique, par exemple, il
est de première force. Trés bien secondé
parson ami J. Dondeyne, il a fait rire aux
lai mes ses auditeurs avec la charge rnusieo-
milituire Oreste et Pylade et surtout le
voyage de Suzette Nous adressons nos
ehaleurcuses félicitations a nos deux excel
lents chanteurs de genre.
Un bon début a été celui de M. Eugène
Geriez, pianiste. Elève de M. Ern. Wenes il
a joué avec son professeur deux morceaux,
h quatre mains, la Danse Espagnole de
Moskowsky et les Danses Galliciennes de
Zambeski. Ges deux oeuvres distinguées sont
loiti d'être faciles et ont été brillamment
enlevées par MM. Ceriez et Wenes. Si M.
Geriez continue dans la voie oü il s'est lancé,
on peut lui prédirede beaux succès h
l'avenir.
Un autre débutant qui a fait également
preuve de talent est M Joseph Deneudt,
3e tuba solo de la Grande Fanfare. Notre
jeune soliste est déjit d'une jolie force sur
eet instrument. Le grand Morceau de
Concert de Fauconnier qu'il a exéeulé
pourrait se nomtner plutót 1 'avalanche de
notes, car ii y en a lit dedans, des garnmes,
des roulades, des arpèges, etc. Le succès
de M. Deneudt peul se décrire par ce fait,
qu il a réussi h charmer son public, malgré
que le mariage d'un tuba avec un piano ne
puisse jamais passer pour une union foil
bien assortie.
M. Albert Van Egroo a exécuté le 7*
Concerto pour violon de de Bériot et la ¥an-
laisie appassionnata de Vieuxtem; s.Ce jeune
artiste promet de devenir un virtuose di
primo cartello. Loeuvre de Vieuxtemps
surtout a été rendue avec un brio et une
justesse admirabits. Cette composition a
grand caractère a des alternatives de calme
suave et de fougue endiablée qui exigent une
grande sureté de coups d'archet. M. Van
Egroo a prouvé par la fagon dont il a sur-
monté ces difficultés, que les legons du con
servatoire ne lui sont pas données en vain.
Nous serions ingrats si nous oubliions de
remercier les aeeompagnateurs MM. Wenes
et Desramault pour leur dévouement dans
leur modeste róle.
La Lutte consacre un article a
notre höpital. Nous partageons, au
fond, l'idée de notre radicale con-
sceur. Toute question de formes a
part, nous signalons l'article de La
Lutte, x qui de droit.
Voici l'article
I! est plus que temps que l'höpital d'Ypres
subisse de notables modifications (et encore!)
ou qu'il soit désaftecté de sa destination ac-
luelle.
Tel qu'il est, il constitue un juron contre
l'hygiène.
D'abord les salles des rnalades sont trop
peu nombreuses et trop exiguës on a pu
s'eri convaincre lors de la dernière épidémie
de variole. Toutes les salles sont longues et
étroites, éclairées et aérées aux deux extré-
mités seulement.
Ensuite les fenêtres des salles donnent
sur la cour.
L'air de cette cour est done infecté cons-
tamment par l'air vicieux et chargé de bac-
teries provenant des salles de rnalades et
aussi par l'air corrompu dégagé par les
maisons avoisiriantes de la rue de Menin
Cette cour la, eest la cour oü les convales
cents vont prendre l'air PUR
Ce que pa doit activer leur convalescen
ce Nous ne contestons pas que la baraque
actueile qui sert d'höpital n'att été satisfai-
sanie du temps oü les lois de l'hygiène
étaient choses inconnues mais il faut mar
cher avec les progrès de la science.
II serail facile de ue plus empoisonner les
pauvres gens rnalades en construisant un
nouvel höpital hors ville, h la porte de
Menin, par exemple. G'est la seule solution
satisfaisante. Et qu'oo n'objecte pas la ques
tion dargent. L'intérêt de l'humanité prime
toute autre considéralion.
On enlèvera par le fait niême au pauvre
le préjugé qui lui fait regarder l'höpital ac-
luei avec défiance et aversion.
L'ancien höpital modifié et désinteclé
pourrait servir de bains et de lavoirs pu
blics.
M. Ciboule un nom horticolesi
non tout-a-fait agricole nous en-
voie la lettre suivante que nous ne
refusons pas d'insérer. Sous toutes ré
serves, bien entendu.
Bruxelles. le 24 Décembre '1895.
Monsieur le Directeur,
La critique dans tous les temps a eu sou
heure, cependant quels biens n'a-t-elle pas
fait par de sages rét'ormesje veux vous
parler des engrais chimiques.
Cottibien de oultivateurs autrefois dans
i'aisancese trouvent maintenantdans la géne,
par suite de i'emploi continu des engrais chi
miques, tandis que certains tabricants se
gorgent de gagner deux cent mille francs
l'an, et ceia pns sui le labeur du laboureur?
Nos conférenciers agricoles, dans leur
soilièiiude pour le cultivateur, devraient
proscrire ce profluit ruineux et stérilisant.
De quoi sont composés les engrais chi-
tniques
1° D un sel appelé nitrate de soude, qui
par des temps pluvieux ou humides se dissout
et fan activer l'humus renfermé dans la terre
tandis que par desuemps secs il s'évaporeet
se rédu11 eu pure perte.
2° De superphosphate, produit composé
de phosphate ou espèce de sable, bien infé
rieur au sable de nos rivages et 2° d'acide
sulfuiique, produit des plus corrosit, roidis-
sant les terres.
3° De plhtre, produit saus valeur, ne va-
lant pas la marne ni la chaux de nos eon-
trées.
Certains fabricants emploient aussi la po-
tasse, mais ce produit se trouve en quantité
suffisante dans la terre par I'emploi des
fumiers et des compost.
Le faüricant d engrais clnmique ne pour
rait que reconnaitre ia vérilé de ces dires,
que tous ces produits ne sont pas des engrais
mais des ferments activant l'humus de terre
et les épuisant pour l'avenir.
11 n'y a pas longtemps qu'on emploie ies
engrais chimiques, y a 15 i» 20 ans alors
que les loyers et les produits de la terre
étaient h un prix fort élévé; maintenant que
ies fermages et les fruits de la terre sont di-
minués de moitié, le cultivateur devra en
revenir ses anciennes coutumes, par des \j<z
fumures et des labours successifs h des ter
res laissées en jachères, il s'assure une
recolte pour 4 ou 6 années, suivant les
localités, et cela sans bourse délier.
Nul doute, Monsieur le Directeur, que sj
vous en donniez de la publicité, lesjournaux
de la capitale se feraient un écho de cette
juste critique, quoique n'ayant pasdejour-
naux agricoles, car le commerce de la ville
se sent vivemeut atteint par le malaise des
campagnes.
Recevez, Monsieur le Directeur, mes civi-
lites les plus distiuguées.
J. Giboule.
a
Le JOURNAL D'YPRES paraït lo Mercredi et le Samed).
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