Mercredi 8 Janvier 1896 10 centimes le Nc 31 AtftfÉE. N° 3111 A^ANt Les vceux de nos journaux libéraux. Un nou vel enterrement politique. Le Journal d'Ypres au Transvaal. On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tons les bureaux de poste dli royaume. Le Progrès et la Lutte font des voeux pour 1896, et jettent un regard rétrospectif sur 1895. L'année commencée ne leursemble guère promettre grand'chose, mais si l'Union libé rale peut se faire, la démocratie pure et simple pour la Lutte, la démocratie saine- ment entendue pour le Progrès triom- phera, et 1896 sera l'année de la revanche. Mais, avons nous besoin de le dire l'union libérale ne se fera pas etd'autre part l'union catbolique, qui ne s'est jamais défaite Ypres, deviendra plus forte et parviendra. ici, comme par tout ailleurs, k écraser toutes les forces réunies du libéralisme, du radica lisme et du socialisme. L'année 1995, la Lutte le reconnait, n'a pas répondu aux espérances que les libéraux mettaient en elle, il v a un an. 11 va sans dire que si le résullat du scru- tin les a déqus, ils ont succombé sous les Iricherits du vote plural combiners avec les manoeuvres inqualifiables de leurs adver- saires. Ainsi s'exclame la Lutte. Le Progrès se plaint du joug de ces hom- mestui ne sont arrivés au pouvoir que par la fraude et la corruption et dont tous les efforts ne tendent qu'a ruiner notre antique cité. Laissons lk ces éternelles accusations, aussi insipides qu'injustes, et qui ne sont imaginées que pour donner le change k l'opi- nion publique, Relevons les derniers mots que nous venons de souligner. On verra bieniöt, grace aux efforts de nos amis, si en deux années de temps ils ne parviendront pas donner k la ville d'Ypres plus de nioyens de prospérité que nos adversaires n'ont pu en imaginer neus ne disons pas réaliser dans le cours de cinquante années d'administration libé rale. Nous laisserons parler les faits ils par ient plus haut que les paroles. A bientöt. Le Progrès annence, comme un événe ment, que le jour de Tan, vers 4 heures de l'après-midi, la rausique des Anciens Pom piers a accompagné les dépouilles mortelles de Duflou Henri, membre exécutant, jusqu'k sa dernière demeure, et que plus de 3000 personnes assistaient k l'enterrement. II y avait en effet beaucoup de monde anx funérailles de Duflou, et n'y eut-il eu que 1500 personnes,il n'y en avait certes pas davantage, même eu comptant les curieux et les visiteurs du jour de l'an dans ce nombre, ce serail encore extraordinaire pour l'enterrement d'un simple tambour d'une musique. Mais se n'est point lk ce que nous voulons signaler. Le fait que nous tenons k con- stater c'est que le radico-socialisme d'Ypres, i k l'instar de ce qui so fait dans certaines I grandes villes, chercbe toutes les occasions I de se livrei' k des manifestations. C'est bien d'une manifestation qu'il s'agis- sait le jour de l'an, bien plus que de funérailles. La nuit qui avait précédé l'en terrement, les Anciens Pompiers avaient donrié un concert suivi de bal.Le programme, dit le Progrès, comprenait divers morceaux: Un travail artistique a la barre ftxe par les Infaligables et un ballet de clowns. Commencé a 10 1/2 he ares, le bal s'est terminé a 3 heures, au grand regret des valseuses et valseurs. On se séparait, mais on emportait la consolation de se retrouver 1 bientöt a semblable fête. L'occasion ne devait pas se faire attendre: Douze heures plus tard, on se revoyait... devant un cercueil et Ton festoyait de nouveau C'est autour de cercueils que la société des Anciens Pompiers se plait k cbercher des divei tissements depuis quelque temps. Rien d'étonnant, car il est certains de ses membres qui, avant de mourir, font des fondations k eet effet En parlant ainsi, nous risquons d'encou- rir toutes les colères des journaux libéraux. Nous sommes décidés k les subir plutót que de transiger avec ce que nous croyons être notre devoir. Le libéralisme radical k une tendance tout laïoiser et k tout profaner. Après avoir cbassé Dieu de nos institutions, on veut l'ex- pulser de nos idéés, de nos usages et de nos moeurs. Nous disons: une tendance. Nous devrions dire une pratique, lk du moins oü le radi calisme croit ne pas devoir compter avec les sentiments religieux de la population. A \pies il n'y avait jusqu'ici qu'une ten dance. Aujuurd'hui i'on va plus loin et l'on seffoi'ce de traduire la tendance en fait. Naguère les enterrements civils étaient rares. Depuisquelque temps ilsse multiplient et il est fort k craindre qu'un certain nombre de ceux qui assistent aux funérailles civiles et donnent ainsi ie plus détestable des exem- ples, ne finissent par se faire inhumer de même ou tout au moins par entrainer cer tains autres k le faire. L'enterrement du ler Janvier n'était pas un: enterrement civil. Mais pour une Société dont les chefs se vantent d'appartenir k la libre-pensée, ce n'est guère différent. On a vu un cortège se former prés de l'Egiise St Pierre. Pen de personnes sont entrées dans le temple des membres de la Société k laquelle appartenait le défunt, pour assister, si non pour participer aux prières, pointEn dehors des membres de la familie, tristes, affligés, et du prêtre qui priait, il n'y avait pas, dans tout le cortège,une personne qui songeat k donner k Tame du trépassé un souvenir de chrétien. On se comptait pour dire, le lendemain, dans les journaux nous étions 3000 C'étaient des quolibets, même des propos orduriers et impies non loin de la Croix II fallait manifester. On ne songea done qu'k attirer le monde et, par une démarche extraordinairement lente et calculée, k nous devons le dire, car nous l'avons entendu, k emb.... le prêtre. Om die Paepe te Un détail des individus chassés du Volkshuis se retournaient sur des ca- tholiques qui stationnaient sur les trottoirs, comme pour dire nous sommes ici Si le respect dü a la Croix et au mort l'avait per mis,on aurait pu leur répondre vous êtes k votre place, restez y Rref, c'élait une manifestation politique dans toute la force du terme. Au cimetière, une véritable bousculade et des conversations indignes du champ de repos et de prière. Au retour, une musique jouant des airs de fête tirés saus doute du répertoire k l'usage de la nuit précédenteA la grand' place, des cris et de la danse Triste Triste et ces profamations se ré- pèteront chaque fois que l'occasion s'en pré sentera. II faut manifester et toujours mani fester. II faut faire croire au public que toute la ville est comme cela. II faut, k l'approche des élections, pouvoir dire Nous sommes nombreux et suivis quana nous parcourons les rues de la ville. Qu'importe que l'occasion soit un enterrementtoutes les occasions sont bonnes pour montrer que nous avons avec nous, si non le corps électoral composé d'autres éléments, du moins ie peuple, celui qui ne croit plus ou que l'on cherche k dé- tourner de ses devoirs de chrétiens Nous est avis que notre population, si prolondément religieuse, ne se laissera pas prendre k ce genre nouveau de propagende et de recrutement. Elle se détournera au contraire de tont ee qui tend k diminuer ou k oblitérer Ie sentiment chrétien et son mé pris ira k ceux qui cherchent k se créer une popularité malsaine.... sur des cadavres. Dieu et le sens commun le veuillent Nos lecleurs seront étonnés sans doute qu'un journal de province ail des corres- pondants dans un pays aussi éloigné que le Transvaal. Nous leur ferons observer qu un journal bien informé comme le nótre, doit renseigner ses lecteurs non seulement sur ce qui se passé dans la ville et l'arron- dissement, la province et le pays, voire même en Europe, mais égaiement rendre compte des évènements marquants qui se produisent dans le monde entier. Un de nos correspondants, parti pour l'Afrique équatoriale depuis plusieurs mois, nous avait envoyé une relation détaillée des pays de !k bas, racontaut la fondation de la colonieduCap, citantles peuplades sauvages quiUhabitentetc. etc.; maisnous étions alors en pleine période électorale, et comme nous avions k nous occuper des faits et gestes de nos sauvages d'ici, l'espace a fait défaut pour publier son intéressante correspon- dance. Aujourd'hui, les évènements qui viennent de s'accomplir Ik bas, lui donneront un regain d'actualité et nous sommes heureux d'en faire part aux lecteurs du Journal d' Ypres. Après avoir raconté son voyage au Congo et dans les pays voisins, notre correspondant parle de la colonie du Cap A l'extrémité sud de l'Afrique se trouve le cap de Bonne Espérance, nommé encore le cap des tempêtes. Ce cap futdécouvert par Bartbelemy Diaz,un amirai portugais.en 1486. Les habitants nègres des cortrées qui l'avoi- sinent sont les Caffres, les Hottentots et les Zoulousc'est chez ces derniers que le fils de Napoléon III trouva la mort. Les Hollandais,sous la conduite du chirur- gien Van Riebeek, y fondèrent les premiers une colonie en 1648. Ils érigèrent un fort sur les terres qu'ils avaient achetées aux indigènes pour la som- me de cinquante mille florins en diverses marebandises, et bientöt plusieurs villes s'élevèrent.dont la principale fut Cape-Touin, ville qui compte actuellement vers les 20,000 habitants. Cette colonie resta Hollandaise jusquau commencement de notre siècle, puis elle passa aux Anglais. Les habitants, d'origine Hollandaise eurent bientöt des démêlés avec les autorités Le JOURNAL D'TPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnemeatpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Decembre. Les articles et communications doivent être adresses franc de port 1'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du jouraa pour 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Les nuraéros supplê- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique axcepté les 2 Flandres) s'adrösser VAgence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 5