^gé/QUEl VILLE D'YPRES. CONSEIL COMMUNAL Nos ouvriers en France. 10 centimes le N°. 31 Année. N° 31*20. On s'abonne rue au Beurre 36, k Yprei, et tous les bureaux de poste du roy urae. Séance du 1 Février. La séance s'ouvre k bh. 10 rain. Tous les conseillers sont présents, k l'exception de M. le Bourgmestre. M. l'Echevin Golaert préside. M. le Président. Depuis notre réunion de samedi, notre cher et digne Bourgmestre a subi une nouvelle perte, cette tois dans la personne de son épouse bien aimée, Ma dame la Baronne Surmont de Volsberghe. Je ne me propose pas de faire l'éloge de la défunte 11 est sur toutes les lèvres, mais surtout sur celles du pauvre el du malheu- reux. En présence des malheurs qui ne cessent de trapper notre chef, nous ne pouvons que nous incliner, comme lui, et nous demander, sans vouloir scruter les desseins de la Pro vidence, si Dieu proportionne ses coups et mesure ses épreuves au nombre et k la gran deur des mérites et des verlus de ses servi- teurs. Déjk vous vous êtes associés a la douleur deM. le Bourgmestre. Vous tioi.drez saus doute k lui exprimer vos sentiments de con doléance et de sympathie, au nom de la ville. Je vous propose MM. d'envoyer k notre Président, une letlre lui disant la part que nous preuons k sou immense douleur. (Adhésion générale Le procés-verbal de l'avant dernière sé ance est approuvé et celui de la dernière séance estdéposésur le bureau. Service des bon es. M. lweins d'Eeckhoulle appelle l'attention du Collége Ecbevinal sur le service des boues qui laisse énormément k désirer. Cer- taines rues ne sont visitées qu'une ou deux fois par semaine et d'autres quartiers pas du tout. B y a dans certains endroits de véritables entassements de tumier au grand détriment de la santé publique et au mécontentement des habitants. Jeprie par conséquent le Collége Eche- vinal de prendre des mesures sévères, afin de faire cesser eet état de choses. M. le Président. Encore que M. lweins ne mait pas prévenu.... M. lweins d Eeckhontte. Pardon je vous 1 ai dit avant la séance. M. Ie Président. - Oui, mais on nous prévient généralement au moins deux jours d avance. Mais cela ne fait rien, je suis en mesure de vous répondre immédiatement. Collége étudie la réorganisation du va lce boues et nous espérons pouvoir s aire sous peu des propositions k ce M. lweins d'Eeckhoutte. Avant, la police surveillait cela. M. le Président. En effet, la surveil lance en est dans les attributions de la police, mais tout le service laisse k désirer. M Breyne-Devos. Les coins des rues et les urinoirs devraieut être raieux entre- tenus aussi. M. le Président. Les environs de la gare ne sont pas meilleurs. Les charrettes k ordures devraient visiter aussi les quartiers situés autour de la ville tenlever les immondices. M. Begerem. Principalement dans les petites rues. M. Struye. Pour ia station il faut sur tout prendre des mesures. M. Ie Président. En effet. G'estun vrai bout-bier. Je 1'ai oonstalé hier encore en revenant de Bruxelles. II est impossible de sortir de la gare sans devoir traverser la boue. II y aura k recherchars'il n'y a pas moyen de forcer l'administration du chemin de fer k nettoyer la place de la gare. M. Struye. Je ne crois pas que l'admi nistration du;chemin;de fer soit obligée de faire cela. M. Bouquet. On doit soigner en même leinps pour les enclos et ies cours. Lk, chaque habitant doit transporter tour-k-tour les ordures et il n'arrive que tröp souvent que l'un ou l'aulre dit ce nest pas mon ;our et ainsi les immondices restent. La police devrait intervenir. M le Président. Le règlement n'or- tiorine pasja pense aux boueurs d'enlever les ordures dans les mêrae enclos, mais on iendra eompte de vos remarques et nous lacherons de trouver un moyen. M. Decaesiecker. 11 me semble qu'une réclamation a été adressée au Collége de la part d'un certain Sercu, qui se plaint de ce que les immondices sont versées par les boueurs dans sa haie et même jusque sur son champ. On devrait prendre des mesu- tres, car le propriétaire pourrait rendre la ville responsable pour les malheurs qui pourraient en résuller, par exemple l'em- poisonnement des bestiaux. M. le Président. En effet, il y a eu des plaintes, mais l'ordre a été donné de rester k distance de la haie. Nous veillerons k ce que eet ordre soit observé. M. Struye. 11 est arrivé fort souvent également que dans des enclos les fosses k aisanee débordaient. Le Collége Echevirial devrait prendre k ce sujet de sevères mesures. M. lweins d'Eeckhoutte. La police cir- cule trop peu dans les rues. Elle ne soigne ni pour la santé ni pour les propriétés de la ville. Regardez les jardins. C'est une honte comme on y fait des dégkts. M. Colaert. C'est vrai, la police ne circule pas assez, et j'en ai déjk fait l'obser- vation k M. le Bourgmestre. Quant aux jar dins, quand je visite les écoles ou parle aux iustituteurs, j'insiste toujours pour que les élèves respectent la propriété d'autrui. C'est dans le earactère des enfantsde vouloir faire du tort, mats ailleurs, k Bruxelles par exemple, c'est encore pire. Une maison est-elle inoccupée, de suite on en casse les carreaux. M D'Huvettere. 11 n'ost pas même nécessaire quelle soit vacante M. le Président. Le collége tiendra compte des observations qui ont été faites et vous fera sous peu des propositious qui donneront compléte satisfaction k vos réela- mations. Cavalcade. M. Begerem. Plusieurs sociétés de la ville ont l'intention d'organiser cette année une cavalcade pour la mi-carême. Pourront-elles compter sur un subside II est évident que cette fête serait donnée au profit des pauvres. M. le Président. Je soutiendrai per- sonriellement votre proposition devant le Collége Echevinal. Nous étudierons la chose aussiièt que possible, ear je trouve qu'il y a urgeuce et nous espérons pouvoir vous don net- une réponse favorable. Budget scolaire. Après quelques observations au sujet du subside de l'Etat, le budget est voté k l'una- nimité, mais l'école St Alois obtient 700 fr. pourobjets classiques au lieu de 500 fr. proposés d'aboid. M. D'Huvettere. N'y aurait-il pas moyen de dresser une table alphabétique des dis cussions qui ont eu lieu au Conseil Commu nal pendant les dix dernières années 7 Quand on a besoin de l'un ou de l'aulre renseignement, on est obligé de revoir le tout. Avec une table de ce genre, ou trouve- rait facilement ce qu'on cherche. M. le Président. Une table pareille demanderait beaucoup de travail. Nous exa- minerons |la question et verrons s'il y a moyen de vous donner satisfaction. M. D'Huvettere. Le travail ne serait pas tellement grand: deux feuilles suffiraient. II ne semble que la chose était faite jadis. M, le Président. Je crois qu'il y a 25 ans que cette table n'a plus été faite, mais nous tacherons de donner satisfaction k l'ho- noiable raembre. Hospices civiles. Plusieurs ventes d'immeubles, dépendaut de la succession Godtschalck et situés en Hollande et k Munte sont approuvés, La séance est levée quart avant six heures. Nous lisons dans La Gazette d'Armentières une lettre, qui lui est adressée par un grou- pe de petits eommenjants d'Armentiêres, et qui préconise des mesures k prendre contre les ouvriers étrangers qui travaillent en France. Ces comraercants proposent d'obliger les ouvriers étrangers de se fixer en France, sous peine de payer une forte taxe, et de l'expuisiou immédiate si cette taxe nest pas payée. Les auteurs de la proposition en question donuent pour motifs que les ouvriers étran gers, beiges pour la plupart vont chercher leur subsistance en France, y gag- nent leur salaire et ne font aucune dépense dans la ville oü ils travaillent qu'ils passent la frontière, leur journée terminée, pour la frauchir le lendemain raatin, chacun appor- tant avec soi les vivres de la journée et tout ce qui lui est nécessaire. II y a ainsi 4.500 personnes de nationalité étrangère qui tra vaillent k Armentières, dit le journal précité; et sur ce nombre 3000 au plus y vivent ex- clusivementle roste, soit 1500 environ, n'y habitent pas. II parait que cette réclamation et d'autres analogues ont trouvé de i'écho prés du gou vernement Francais. Une nouvelle de Paris annonce en effet, que le Miriistre des affaires Etrangères a entretenu le Conseil des Mini- stres de la décision prise par la commission du travail de la Chambre des Députés, au sujet de la taxe sur les Étrangers. La commission a admis le principe de la taxe, mais M. Berthelot se rendra devant la commission pour la mettre en garde contre les dispositions législatives qui pourraient être contraires aux traités conclus avec des puissances étrangères. Comme on le voit.nos ouvriers sontsérieu- sement menacés. Nous attendrons les déci. sions qui seront prises pour donner une opi nion compléte sur cette question,-nous ferons cependant reraarquer que si nousavons dans nos contrées uu assez grand nombre de nos concitoyens qui vout travailler en France, il y a par contre, dans les grandes villes de notre pays surtout, également bon nombre de Francais qui y gagnent leur vie. Nos ouvriers ont d'ailleurs la réputktion méritée d'etre bons travailleurs. Ce qui le prouve, c'est le nombre de ceux qui sont en- gagés par les industriels francais. Si ces derniers n'avaient pas avautage k les em ployer,il semblerait qu'ils les remplaceraient bien vite par leurs compatriotes. Dans le cas done oü la nation fraricaise prendrait des mesures excessives, et qui équivaudraient presque k une expulsion, nous trouvous que cette manière d'agir ne prourerait pas pour ses sentiments de con- Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercrech et la Samedi. Le prix de I'abonnement, payable par anticipation ast. de 5 fr. 50 o. par an pour tout la pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Decembre. Les articles et communications doivent étre adrosses franc do port a i'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps da jouraa pour 30 contimes la ligne. Les insertions judiciaires1 frane la ligne mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et deBelgique excepté les Flandres) s'adresser Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Les umnéros suppló- a VAgence gujei.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1