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Mercredi 26 Février 1896
10 centimes le Nc
31 Année. N° 3124.
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GRANDE FANFARE.
Le Carnaval.
Encore le carnaval.
La visite de MM. Lapiere
et Wydooghe au Nazareth.
Les tabacs a la Chambre.
A Enghien.
D. Jacobs.
Résumé du cours public sur
la Révolution beige.
li
On s abonne rue au Beurre, 36, k Vpres, et tous les bureaux de poste du royaeme.
La Grande Fanfare donnera sa
3e SOIRÉE-T\B\GIE de la saison
Samedi prochain, 29 courant, k
8 1/2 heures du soir, k la Salie
Iweins.
Plusieurs artistes de talent
prêteront leurs concours ci cette
féte.
La Lutte justifie tous les jours davantage
le nom que le public lui donne, en la com
parant, dans le langage du terroir, k una
femme gauchère, indolente, gateuse 't is
lutte
Voici quelle déterre un article du Toe
komst paru en 1894, en réponse k un
article du Journal d'Ypres sur le carnaval.
Le Toekomst ressuscité par La Luttel
Grand Dieu
Nour avons en effet écrit, en 1894, que
nous voudrions voir abolir le carnaval et,
en cela, nousétions d'accord avec certains
organes socialistes, pour des motifs en
grande partie différents, bien entendu.
Nous avons fait appel en vain aux journaux
radicaux et socialistes d'Ypres. lis ne nous
ont pas suivi. Ils n'ont pas suivi, non plus
leurs amis de Gand qui, cette année encore,
se prononcerit contre les folies carna-
valesques.
Serons nous suivis k l'avenir
Nous ne l'espérons pas. Nous verrons les
radicaux d'Ypres. l'instar de ceux de
Bruxelles, donner la main aux socialistes.
Nous verrons M. Vermeulen accepter une
candidature législative avec le plus avancé
des socialistes de l'arrondissement, Mais,
voir l'auteur de l'article de La Lutte s'allier
aux socialistes pour demander la suppres
sion ou la règlementation du carnaval
Non, ne vous y attendez pas, lecteurs, vous
ne verrez jamais cela.
Pourquoi? C'est simple l'intérêt
Groyez-vous que l'auteur de l'article de
La Lutte soit mü par un motif d'ordre public
ou d'intérêt général, quand il proteste contre
la suppression du carnaval
C'est le même qui se prononcerait encore
contre la suppression ou le règlementation
du jeu des orgues, s'il était question de
modifier les règlements existants.
C'est iui qui se révolterait contre l'aboli-
tion des meetings et des bals, s'il pouvait
s'agir de les abolir.
Pourquoi Mais, pour le motif qui guide-
rait certains bouchers it supprimer le jeune,
s'ils en avaient le pouvoir, et certains pois-
sonniers k créer le carême perpétuel, s'ils
eii étaient les maitres.
La moralité publique Autant en importe
le vent Qu'est-ce que cela lui fait que le
sentiment religieux se per-de dans les sa'ur-
nales du carnavai 11 n'a jamais appris dans
son village, que la religion est un besoin de
lhomme. Quest ce que cela peut bien lui
faire aussi que la morale y fasse naufrage
11 aime les conversations qui sont autre chose
que des colloques théologiques (heel anders
dan theologische samenspraken). Que lui
importe enfin que l'ordre social soit intéres
sé dans la question II constate lui-même
que les libéraux s'allient aux socialistes, aux
radicaux, aux révolutionnaires. (Liberalen,
die nu toch reeds zulke slechte menschen
zijn, surtout nu zij beginnen samen te span
nen met de socialisten, radikalen, demokra-
tisten. revolutionnisten, nihilisten, en, o
gruwel, ook anarchisten Aan hen valt niet
veel meer te bederven).
L'imbécile il croit rire, et il ne se doute
pas qu'il n'a peut être jamais mieux dit la
vérité
Ce que c'est quand l'intérêt guide l'homme!
Nous revieridrons sur la tartine flamande
de La Lutte. Et, si nous en avons le coeur,
nous ferons ressortir les splendeurs du siyle
de cette espèce de boer (non pas du Trans
vaal) qui n'est pas ene .re parvenu k distin-
guer entre le sujet et le complément d'un
verbe, mais qui sait faire, grace k des
efforts inouis, des interversions comme
celle-ci van dien in gewijdwater half
verzopen kerkuil.
Il y en a vingt comme cela Nous les
dédions au président du Willemsfonds
Si, après cela, le carnaval ne se porte pas
bien
Voici les appréciations des journaux libé
raux et socialistes au sujet des premières
journées du carnaval.
Le Progrès écrit La température a favo-
risé, il ne règnait qu'un léger brouillard,
masque transparent du soleil lui-même,
la première journée du Carnaval. Assez bien
de monde dans les rues, Grand'Place, rue
au Beurre, rue du Temple, etc., quant aux
masques proprement dils, ga n'a été ni plus
ni moms brillant que les années précédentes.
Quelques travestissements baroques, tou-
jours les mêmes, et dont nous sommes ras-
sasiés.
Le Weekblad dit de son cóté: Les masques
étaient rares comme des chiens bleus
(blauwe honden), C'étaient des recevailles
de vieille femme (een oudewijfskerkgang).
Qui se chargera de mettre les deux jour
naux d'accord
La vérité est, comme le dit le Progrès,
qu'il y avait autant de masques que les
années précédentes. Nous crayons même i
qu'il y en avait davantage.
Est ce un bien, est-ce un mal
Nous n'aimons pas ces travertissements
baroques, qui peuvent plaire k ceux qui en
usent, mais qui n'ont rien d'esthétique et
qui, surtout, ne rapportent que fort peu de
chose.
Avons-nous besoin d'ajouter que la
morale n'a rien k gagner k ce genre d'amu-
sement grotesque, sinon immoral
Pour notre part, nous sommes partisans
d'un autre divertissement plus inoffensif,
plus attrayant, plus beau et plus productif
pour la masse de nos concitoyens. Nous
voulons parler d'une cavalcade.
Nous nous rappelons celle de 1892 qui,
organisée en quelques jours, avec le con
cours de tous n'en fut ni moins joyeuse ni
moins bnllante, ni moins productive.
Mais La Lutte aime mieux les travertis
sements grotesques et les masques insipides.
Nous avons dit pourquoi.
Le Weekblad dans une correspon-
dance de Poperinghe, parait être de notre
avis. II semble aimer mieux un beau corlè ;e
que les masques et les abus qu'il qualifie de
allerlei maskers en baldadigheden
Quant aux abus qui peuvent accompagner
ou suivre une cavalcade, ils sont moins
nombreux et, en tout cas, plus facile k
éviterque ceux qui sont l'accompagnement
inséparable des mascarades ordinaires.
La Lutte tenait k connaitre notre avis.
Le voilk
Nous extrayons de La Lutte la réponse
quelle nous fait k nos observations au sujet
de la visite de MM. Lapiere et Wydooghe au
Natareth.
Devant le refus d'accès a I'heure
oü les visites sont permises, MM. G.
Lapiere et Wydooghe se sont rendus
chez le Procureur du Roi, auquel ils
ont exposé le cas ils voulaient, sa-
voir si les pensionnaires invalides
avaient des parents ou des guides non
imposés par le directeur pour les con-
duire au scrutin.
Le Procureur du Roi leur a dit
qu'ils étaient absolument dans leur
droit et qu'ils n'avaientqu'aserendre
au Nazareth, qu'au besoin il avise-
rait
Nous prétendons que M. le Procureur du
Roi n avail pas a aviser dans l'espèce. Nous
ajoutons que nous ne croyons pas que l'hono-
rable magistral ait tenu ce langage.
Le projet de loi du Gouvernement est
voté en première lecture. II reste le second
v .te qui ne fera que confirmer Ie premier,
en introduisaat peut-être quelques modifi
cations qui, en toute hypothèse, ne lèseront
pas les droits des pl mteurs, ad mis au
premier vote.
A la demande de M. Golaert, M. le
Ministre des Finances a consenti k réserver
jusquau second vote les questions du trans
port des tabacs verts et des hacheurs de
tabac, deux questions importantes et qui
méritent un examen sérieux.
Nous engageons les intéressés k faire
connaitre leur avis k nos représentants.
Nous comptons faire connaitre k nos
lecteurs les dispositions de la nouvelle loi,
dès quelle aura été votée.
Le second vote est fixé au Vendredi 28
Février.
Les employés communaux.
On nous écrit:
Voilk enfin nos libéraux sortis de la lé-
thargie dans laquelle une longue maladie de
M. 1 éehevin Van Gutsem les avait piongés.
La Lutte donne un résumé du cours public
donné par M. Jacobs sur la Révolution beige.
Nous avons déjk dit que La Lutte consi-
dère la séparation des deux pays comme un
malneur. Nous avons signalé également ce
qu'elle pense de nos héros de 1830.
Le résumé donne les avantages matériels
et les désavantages politiques de la constitu
tion du Royaumedes Pays Bas.
II prétend que le congrès de Vienneau lieu
de reporter la France a. ses limites de 1792,
aurait mieux fait de lui céder les provinces
wallonnes de la Belgiqne et de nannexer aux
Pays-Bas que les provinces flamandes.
La Lutte regrette done que la Belgique ait
été reconstituée comme elle l'était avant son
annexion k la France. II fallait céder k cette
dernière les provinces wallonnes Les pro-
vinces flamandes seraient restées k la Hollan-
de
Or, de l'aveu de tout le monde, les diffe
rences de moeurs et de Religion, et les vexa
tions de la Hollande avaient rendu impossible
un état de choses blessant d ailleurs pour
notre patriotisme. Et les Wallons n'avaient
nulle envie d'être annexés k la France.
Un écrivain ou un orateur qui ne sait ou
ne comprend pas cela n'est pas un historiën.
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