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Mercredi 1 Avril 1896
10 centimes le N°.
31 Année. N° 3134.
La pêche a la ligne.
Au Volkshuis.
q^Ql A /V
On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaus de poste du royaurae.
Dans son numéro du 21 Mars le Week
blad consacre un article k la pêche k la
ligne, auquel nous donnons notre compléte
adhésion.
II rappelle que le Journal cl'Ypres s'est
occupé de la question il y a un an et que M.
l'Echevin Colaerl l'a traitée naguèie au con-
seil communal..
Nous sommes d'avis, comme le Week
blad que fa pêche k la ligne devrait être
libre, en ce sens qu'elle ne devrait plus faire
l'objet dune adjudication publique et que la
ville devrait percevoir des pêcheurs une taxe
de 0.50 centimes.
Ce serait le moyen le plus efficace d'éviter
le dépeuplement de nos fossés autrefois si
poissonneux.
Nous apprenons avec plaisir que dans la
sonférence qu'il a donnée Dimanche au
Volkshuis M. l'Echevin Colaert a parlé
de la pêche k la ligne, et que ses idéés ont
été acclamées par l'auditoire tout entier,
composé en grande partie d'ouvriers.
On sail du reste que M. Colaert est un
amateur de pêche et qu'en toutes circonstan-
ces il a fait valoir les droits des pêcheurs.
En 1887 il demanda et obtint du gouverne
ment une somme de tiois mille francs qui fut
employée k repeupler le canal d'Ypres k
1'Yser.
Espérons que le conseil communal se ral-
liera aux idéés de M. lEchevin Colaert. 11
rendrait un immense service non seulement
aux amateurs de pêche, mais au public en
général el surtout k 1'ouvrier.
Conférence de iVl. Colaert.
La réumon mensuelle de Dimanche der
nier a été un vrai succès dü k une excellente
conférence de M, le Représentant Colaert
sur ce sujet les devoirs de chacun. La vaste
salie était comble beaucoup de membres
honoraires mêlés aux membres actifs, fra-
ternisaient ensemble.
Je vous parierai, dit l'orateur, de nos
devoirs, des devoirs des grands et des petits,
de vos devoirs comme administrés et de nos
devoirs comme administrateurs
Nos adversaires les socialistes et les
progressistes parient sans cesse au peu-
ple de ses droits ils ne 'entretiennent ja
mais de ses devoirs, et s'ils ont grand soin
de sauvegarder leurs propres droits, ils ne
songent guère qu'ils ont r ux-mêmes des de
voirs k remplir envers leurs semblables. Le
meilleur moyen du reste de faire respectei
nos droits c'est de commencer par accom-
plir nos devoirs.
Des devoirs, nous en avons envers Dieu,
envers nous-mêmes, envers nos semblables.
Quant k nos devoirs religieux propre-
ment dits, je n'en parlerai guère. Ils vous
sont eriseigriés k l'église par vos prêtres si
dévoués, si zélés, qui ne manquent aucune
occasion de vous les prêcher par leur parole
et par leur exemple.
Parions d'abord des devoirs des grands,
de ceux qui sont appelés k diriger les au-
Ires. Eu qualité de gouvernement, de mem
bres des chambres, de Bourgmestre, d'éche-
vins, de conseillers communaux, nous avons
des devoirs importants k remplir.
Nous avons k faire règner la paix et la
justice, k soigner le bien être moral et ma-
téi iel de 1'ouvrier, pour nous conformer aux
enseignements de l'Eglise et aux prescrip
tions de l'illustre chef de l'Eglise catholique,
Léon XIII, qui sera appelé dans l'histoire le
Pape de 1'ouvrier et du pauvre. (Applaudis-
sements.)
Avons-nous fait tout notre devoir sans ce
rapport Nous pouvons nous reridre ce
témoignage que nous avons réalisé beaucoup
de mesures tavorables k 1'ouvrier, depuis que
nous sommes majorité k ia Chambre et que
nos amisoccupent ie gouvernement.
L'orateur énumère uue toule de lois soci-
aies qui ont été proposées et votées par le
Ministère catholique et par la Droite.
Nous n'avons pas, dit-il, la prétention de
réaliser en un jour tout ce qui ne peut être
que ie résultat d'un mur examen et d'un
long travail. Chaque jour nous réalisons
quelque chose el ce qui paraissait n'être
que l'oeuvre d'un siècle sera réalisé en quel-
ques années. Ainsi les caisses de secours et
de pensions pour les accidents, les maladies
et la vieill^sse, lout cela esi en train de s'ac-
complir. Applaudissemenls
Lt-s socialistes veuient aller plus vite et
plus loin que nous mais c'est sur des ruines
qu'ils yeub nt édilier un éiat social nouveau.
Or les ruines ne profitent k personne et ce
que l'on cherche k substituer k 1'édiflca exis
tant ne présente pas les caractères de durée.
de stabiliié et desécurité nécessaires.
L'orateur montre ce que serait l'état de
choses nouveau rèvé par les socialistes. Ce
serait le bouleversement de toutes choses,
le gkchis. On verrait une armée de fonction-
naires dans l'Etat, chargés d'administrer les
autres. Ceux ci ne seraient ni mieux traités,
ui inieux payés que maintenant. II n'y aurait
en somme que des oppresseurs et des oppri-
més, des maitres inassouvis et des esclaves
inassouvissables, si je puis m'exprimerainsi.
Voyez les socialistes k loïuvre: k Gand,
ils se traitent de tout k rien question de
diriger et de palper. A Quaregnon un député
socialiste et un autre meneur déeouvrent le
fond de leur sac en se renvoyant leurs turpi
tudes réciproques. On a essayé du socia
lisme k Roubaix Vous savez ce qu est de-
venu le dessous du panier. Le dessus parait
alléchant, le dessous n est que pourrilure.
Très-vraiIrès-vrai.)
Et l i familie A propos d'une loi récente
simplifiant les formalités du mariage des
indigents, proposée par un Député catho
lique, les socialistes, par l'organe d'un de
leurs chefs, M. Vandervelde, se sont ralliés
au projet, parceque dans l'état actuel de
notre législaiion le mariage existe encore et
qu'il faut règler certaines dispositions mais
ils prönent l'union libre des époux et la
remise des enfauts entre les mains de l'Etat
qui en serait le père et le nourricier
Et voyez k quelle situation cela nous con-
duiraitplus de lien conjugalPlus de pa-
renté et de filiation dans le vrai sens du mot!
L'enfant serait élevé sans les soins et les
secours de ses parents il serait enlevé k la
tendresse maternelle, aux caresses de son
père. Le vieux père mourrait sans l'as-
sistance de ses enfants la vieille mère se
rait ensevelie, par les soins de l'Etat et sans
l'intervention de ceux qu'elle amis au monde,
sans les consolations de la Religion, sans
le dernier baiser de ses enfants. Mouve
ment
Mais tout cela n'est pas digne d'un peuple
civilisé Tout cela ne se pratique pas chez
les sauvages C'est de la bestialité (ver
beesting).
L'orateur parle de la propriété. Toute pro-
priéié, dit il, doit être respectée, la petite
comme la grande, la grande comme la
petite. II n'est permis k personne d'enlever k
son semblable un atóme de ce qu'il a gagné
par son travail, par ses économies, par le
travail et les économies de ses auteurs.
Ici l'éloquent échevin étend le cadre de
ses idéés. II parle du respect dü aux proprié-
tés publiques. C'est notre devoir, dit-il,
d'embellir, d'assainir, de faire prospérer la
ville. C'est votre devoir de respecter et de
faire respecter par vos enfants, les proprié-
tés pjbliques comme la propriété privée.
Quand nous faisons des travaux, quand
nous créons des remparts, des jardins pu
blics, quand nous chercchons k faire peupler
de poissons nos beaux fossés, votre devoir
est de nous aider k les faire respecter.
En portant les mains aux arbres, en abi-
mant les pelouses et les bancs des remparts,
en dépeuplant nos étangs, vous lésez les
droits de vos concitoyens, en occasionnant
des dépenses inuiiles, en privant les autres
de l'agrément que nous cherchons k leur
procurer.
Chaque fois que je me rends dans les
écoles, je prêche aux enfants le respect des
propriétés. Mais souvent les adultes coritre-
viennent aux règlements et font des détério-
rations. Nous oonfierons les chemins, les
remparts, les jardins aux soins du public, et
nous éspérons bien que vous nousaiderez k
faire cesser les abus. C'est un devoir de bon
citoyen.
Et k ce propos, je vous dirai qu'un projet
de loi, dorit j'ai l'honueur d'être le rappor
teur k la Chambre, est destiné k faire cesser
les contraventions commises par les enfants.
Les parents qui ne veillent pas sur leurs en
fants pourront être condamnés k des frais et
dommages-inléiêts et leurs enfants mis k la
disposition du gouvernement.
Ou dit souvent que la police est insuffisan-
te. En Angleterre chaque citoyen se fait pour
ainsi dire policier. Faisons en de même et
quand nous voyons des enfants ou des adul
tes délinquer, déntnpons les au besoin k la
police.
Les enfants ont besoin d'une éducstiori
morale et chrétienne. Vous avez le devoir d<*
la leur procurer. Nous avons Ie devoir <1*
mettre k voire disposition des écoles qui
laissent rien k désirer sous ce rapport.
Ah! si vous parvenions k léaliser que
l'enfant ne connaisse que deux chemins
celui de l'école et celui de l'église
Malheureusement ils ont tant d'occasions
de se perdre
Ici l'orateur parle des cabarets oü l'on
attire les eafants de 15 k 16 ans. II dit, aux
applaudissemenls de tout l'auditoire, qu'il
médile de faire cesser ou de règleménter
le jeu des orgues qui attire dans les cabarets
des enfants qui viennent k peine de faire
leur première communion
Que peut l'éducation donnée dans les
écoles si 1 enfant est exposé k se perdre
dans les cabarets, souvent k l'insu de ses
parents, et malheureusement quelques fois
sous l'oeil de son père ou de sa mère
II y va d3 la moralité publique d'empêcher
que les cabarets soient une cause de dépra-
vation de 1 enfance II est de notre devoir
de prendre les mesures nécessaires pour
diminuer les causes de la démoralisation
publique. Je suis décidé, quant moi, de
provoquer des mesures. Tonnerre d'applau
dissemenls.)
Nous ne demandons pas kinterdire l'accès
des cabarets honnêtes. Les cabaretiers de-
mandent eux-mêmes l'abolition des orgues
ou des mesures destinées k les garantir
contre la concurrence des débitants indó-
licats. Nouveaux applaudissements.)
L'orateur parle de i'alcoolisme. 11 montre
les effets de cette plaie moderne. La plupart
des crimes, des accidents, des suicides, des
cas de folie soul dus k la consommation ex
cessive des liqueurs alcooliques. II ne veut
pas inter dire la consommation de la bière.loin
de Ik. L'ouvrier peui prendre son verre de
bière et fumer sa pipe, comme il nefaut pas
interdire k ia femme sa tasse de café, qui
s appelle en llamand la consolation de la fem
me. rires11 ne faut pas qu'il puisse être dit
longtemps encore que le beige boit en
moyenne 7 k 8 litres d'alcool par jour
Un verre de bièrre, cela nourrit.Les pères
Les annonces content 15 centimes la ligna. Les réclames dans le corps du jotirna pour
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