Beurre et Margarine. A Poperinghe. Au Tribunal; Actes Officiels. Nécrologie. P^ous ayons donné, dans notre dernier numero, ie relevé des prix et des quantitës de. be'urrc vendupasur le Marché d'Ypres, pendant les mois de Mars et la première se- maine d'Avril des années 1691 k, 1896, in- clusive»ent. Ge résultat est excellent au point de vue des finances de la ville et k celui de l'ouvrier. iji n'est pas défavorable pour l'agriculture, puisque, si, d'une part le prix du beurre k légèrèment diminué, les quantités vendues sont plus fortes que pendant les mois cor- resppndant des années précédentes. Le résultat que nous constatons, en ce qui concerne le prix du beurre, peut être dü a l'augmentation de la fabrication, dans le pays, de la margarine. Ge produit est appelé k faire une forte concurrence au beurre indi- gène. Les deux produits peuvent et doivent co- exister. II n'eSt au pouvoir de personne d'ar- rêter l'extension de la fabrication de la mar garine, pourvu qup les produits ne soient pas fabriqués avec dés éléments nuisibles k la santé. Notre beurre jouira toujours de la préfé- rence de l'étrangér, surtout de la France,qui en fait une consommation de plus en plus grande. D'autre part la production de la margarine a elle-même une conséquence favorable k la culture beige. II est constaté, en efïet, que, depuis le vote de la loi sur les droitsd'entrée, l'impor- tation de la margarine étrangère a presque disparu. II y avait au mois d'Aoüt 1896, date de la mise eu vigueur de la loi, cinq fabriqués de margarine dans notre pays. Au 31 Mars der nier, il y en avait onze. Au mois d'Aoüt 1893 on fabriquait par mois 100,.0Q0 kilos de margarine, on en fa briquait au 31 Mars 600,000 kilos et pour la fabrication de ces6Q0.0,Q0 kilos de mar garine ou a employé 350.000 litres de lait indigene. Ces résultats sont excellents et sont düs k la loi économique votée par les catholiques. Qu'en pensent les journaux libéraux, qui avaient taxés nos Sénateurs et représentants d'affameurs et d'ennemis dupeupie? Jqsqu'ici ilp sopt muets, et pour cause. Nous avons promis, dans notre dernier numéro, de revenir sur la séance du Conseil communal de Poperinghe, oü, aux dires du Progrès, la miuorité aurait donné un maitre coup de balai dans les écuries d'Augias. Nous nous en référons au compte-rendu publié et vendu k deux mille exemplaires, comme l'affirme le Weekblad Ii est bien entendu que nous ne garantissons pas l'exac- titude de ce document, rédigé d'une facon unilatérale, si non partiale. Nous nerele- vons que les questions traitées, sans avoir égard k la forme, nous proposant de recti fier les er reurs ou omissions volontaires ou involontaires, quand le compte-rendu officiel aura paru. Quelques remarquespréalables: le Progrès a dit que ce sont des catholiques tout courts qui om fait la critique d'administrateurs catholiques. Nous n'y contredisons pas. Mais nous devons faire remarquer que, si le compte- rendu, imprimé chez un irbprimeur libéral, est exact, le ton de la discussion a laissé k désirer entre catholiques, surtout de la part de M. Verscheure, qui a senti le besoin de déclarer qu'il est aussi catholique que n'im- porte quel membre de la majorité. Quand on est guidé, comme le prétend ce cönseiller, exclusivement par l'intérêt public, on évite de faire des personnalités et surtout de donner des lemons de droit k un homme comme M. le Bourgmestre Berten, qui a été mêlé aux questions juridiques et administratives pendant de longues années, et qui partant k droit aux égards d'un jeune homme k peine entré dans l'administration et k qui on aurait pu répondrp par deslegoris de droit très-justement appliquées. Agir autrement ferait supposer que Ton agit par rancune ou par intérpt. personnel; ce que nous ne voulons ni dire, ni insinuer. Toute autre k été l'attitude de MM.le Doc- teur Devos, Dequeker et Marquis EtsiM. Schaballie s'est départi du ton qui convient k une discussion entre catholiques, on peut l'excuser jusqu'k uncertain point, paree qu'un conseiller de la majorité a fait allusion k ce fait que, puisque le père de M. Schaballie. avait été lui-méme pendant 35 ans membre de l'administration du bureau de bienfai- sance, les griefs articulés par le fils s'adres- saient également k la gestion de son père. Une autre remarqueil résulte du compte- rendu, et de l'aveu même de M. Verscheure, que dans la réunion de la commission oü ce conseiller était présent, aucune observation n'avait été faite sur les conclusions du rap port de M. le conseiller R, Devos. On com- prend done que l'Ecbevin Van Merris en ait fait l'observation en séance publique. II était fondé k dire que M. Verscheure cherchait k transformer l'Hótel de Ville en un théatre. II eut été plus convenable, pour M. Ver scheure, de dire sur quels points porterait la discussion. La majorité et le collége échevi- nal eussent été mieux k même de répondre aux critiques. Sans doute, M. Verscheure avait le droit de ne parler que devant le pu blic mais quand on se targue de n'avoir d'autre mission que de faire cesser les abus, fortdés ou non, on ne cherche pas k surpren- dre ses coliègues. Geci dit, nous passons aux différents points sur lesquels la discussion a porté Langue flamande. L'opposition k demandé que l'on fit usage k l'avenir, de la langue flamande, non seule- ment dans la discussion ce qui se fait mais aussi pour l'impression des convoca tions et des budgets, Poperinghe est une ville essentiellement flamande. Au surplus MM. Verscheure et Schaballie ont déclaré qu'tls y a des mem bres qui ne parient pas le franpais. Mais, comme l'a fait observer M. le Bourgmestre, on fait usage d'anciens imprimés qui sont rédigés en franpais, comme cela se pratique du reste ailleurs qu'k Poperinghe. II a été entendu qu'k l'avenir les impressions seraient faites en langue flamande. Ge grief se réduit done k peu de chose. Félicitons nos amis de Poperinghe de leur décision In Vlaanderen Vlaamsch L'art. 70 de la loi communale. M, le Bourgmestre prie le secrétaire de donner lecture du Budget des Hospices. M. Verscheure demande la parole. M„- le Bourgmestre. Est-ce au sujet du budget des Hospices M. Verscheure. Non. M. le Bourgmestre. Dans ce cas je ne puis vous accorder la parole. Nous devons suivre l'ordre du jour. M. Verscheure. Je demande ('applica tion de l'article 70 de la loi communale. 11 donne lecture de eet article. Mais, si le compte-rendu est exact, la traduction que fait Mv Verscheure de l'article 70 ne l'est pas. Get article dit que tous les ans, avant que le conseil s'occupe du budget, le col- lége des Bourgmestre et Echevins fera, dans une séance k laquelle le public sera admis, un rapport sur l'administration et la situation de la commune. M. Ver scheure parle des budgets et de la situation financière. II s'agit du budget communal. M. le Bourgmestre avait raison de dire que les budgets et les comptes font connaitre la si tuation financière de la ville. M. Verscheure aurait pu faire son observation plus, loin, avant la discussion du budget communal, et il est évident que M. le Bourgmestre lui eut donné la parole. II n'a plus reproduit sa motion. Quoi qu'il en soit, M. Verscheure était mal fondé k dire qu'il prenait note de ce que M. Berten ne connait pas la loi Budget des Hospices. II surgit ici une longue discussion, d'oü il résulte 1° Que l'hospices des vieillards et l'orphe- linat sont desservis par des Frères, k qui l'administration charitable paie 0,50 cent, par vieillard ou orphelin et par jour. 2° Que lentretien des vieillards cv,u.^ ainsi 14,000 francs par an, outre 2,500 fr. pour vêtements. 3* Qui! y a 10O francs pour frais de bureau. 4* Que les médicaments coütent 1,500 francs environ. 5° Que l'hospice des vieilles femmes et des orphelines rapporte 1,500 francs par an. G'est sur ces points que la discussion a porté. Nous ne pouvons que la résumer. Mais constatons d'abord que, dans son compte-rendu, la minorilé fait, en note, un grand éloge des religieuses attachées k l'hospice des femmes et orphelines, et de l'édueation donnée k celles-ci. Elle devrait constater aussi que eet état de choses est du k 1'initiative de ses amis, les catholiques. Elle demande que l'hospice des vieillards et orphelins soit également desservi par des religieuses. Le travail des femmes et des orptielines profile aux hospices et rapporte 1,500 francs. Pourquoi ne pas confier aussi la direction du premier établissement k des religieuses Le grand grief, e'est done que l'hospice des vieillards et l'orphelinat se trouvent sous la direction des Frères qui touchent de ce chef 0,50 centimes par jour et par tête. Les Frères ont une exploitation agricole. Les vieillards qui peuvent travailler le font pour le compte et au profit des Frères. On ne prétend pas qu'il y ait des abus. Mais on siguale que les Frères louent des terres, par ci par Ik, quelques fois au prix de •'00 francs la mesure, au préjudice de petits fermiers qui sont ainsi privésdu béné- fiee de cette location. On ajoute que les vieillards ne repoivent rien pour leurs peines, si ce n'est deux francs par an. La minorité propose en conséquence que les Frères soient obligés de payer le travail des vieillards de la fapon suivante 2/3 k l'ad ministration des hospices, et le tiers restant aux vieillards. C'est parler d'or Mais est-on certain que les Frères accepteraienl une pareille con vention On tie prétend sans doute pas la leur imposer Etsi les Frères ne I'accep- taient pas, est-on certain de trouver quel- qu'un qui, tout en présentant les garanties nécessaires, se chargera de nourir, d'en- tretenir et de soigner les pensionnaires, pour le prix extrêmement modique de 0,50 centimes par jour Peut on espérer que des religieuses, qui peuvent parfaitement se charger du som de vieilles femmes, de l'entretien et de l'éduea tion d'orphelines, pourront se charger de donner ces soins k des vieillards et des orphelins La critique est aisée.raais l'art est difficile. Les hospices de Poperinghe sont pauvres. Est-on certain qu'un autre syslème ne coütera pas davantage Et oü prendra t ou les ressources nécessaires pour faire face aux dépenses Quoi qu'il en soit,la question mérite d'étre examinée. Nous n'aimons pas que les vieil lards travaillent. 11 peut en être autrement des orphelins qui ont l'age de 15 ou 16 ans. II y a longtemps, nous dit on, que cette question est k l'étude et qu'on cherche uue meilleure solution que celle qui existe. Si la minorité est de bonne volonté, si elle ne recherche que le bien des vieillards et des orphelins, elle aidera la majorité k trouver une solution convenable, mais oü voit-on ici des écuries d'Augias On dit qu'en travaillant les vieillards usent leurs vêtements Mais ils les usent aussi en ne travaillant pas. Et vraiment 2500 francs de vêtements, ou une trentaine de francs par an et par tête, tout compris, est- ce trop Soit, cherchez k faire encore des écono- mies, si possible, mais ne critiquez pas k tort et k raison,et surtout ne faites pas croire et dire k vos adversaires libéraux qu'il y a lk des abus criants, scandaleux et autre chose, k charge de ceux que vous dites être vos amis politiques Les frais de bureau s'élèvent k 100 francs par an. On demande qu'k l'avenir les établis- sements ci-dessus soient obligés de justifier de cette dépense. i Cent francs pour frais de bureau Mais c'est pour rien,Messieurs de la minorité. Ah si tous les bureaux ne coütaient qu'autant Lecoltègedes Bourgmestre et Echevins, par l'organe de M. Vandenberghe, répond bénévolement qu'k l'avenir il sera rendu compte de la dépense, mandats k l'appui. La minorité demande aussi la diminutio n de la dépense pour médicaments 1500 francs. Mais elle se réserve de discuter ce point au paste analogue du budget du bursau de bien- faisance. Enfin k l'art 22 distribution de charbons au béguinage ('t weduwenhof), 900 francs. M. Schaballie trouve qu'on a lort de ne pas prendre les charbons un peu chez tout le monde, au lieu de les commander k un 0Ui deux fournisseurs. M. Van Merris répond qu'on en comman- de une bonne partie k M. Delbaere, paree que, quand on s'informe du prixmhez d'au- tres fournisseurs, ceux ci ont des prix plus élevés que M.Delbaere qui livre les charbons k 20 francs les mille kilos. Vraiment, M. Schaballie, vous auriez mieux fait de faire voire observation dans une séance secrète. Cela k tout l'air d'une observation électorale, et nous ne vous croyons pas capable de vouloir faire de la politique si personnelle que cela. (A continuer.) Les échevins peuvent ils délibérer sans avoir été convoqués par le maïeur? Cette question vient (l'être tranchée par un arrêté royal. Voici en quelles circonstances Le Collége échevinal de La Hestre avait pris plusieurs délibérations sans avoir été convoqué par le bourg mestre. Par arrêté du 29 Février, M. le gouverneur du Hainaut suspendit l'exécution de ces délibérations. Cet arrêté fut confirmé par la députation permanente. Un arrêté royal annule les délibé rations prises par les échevins de La Hestre les 4 et 17 Janvier. L'arrêté royal est motivé comme suit Attendu que, loin d'avoir été convoqués kees réunions par le oourgmestre, les éche vins ont siégé k sou insu Attendu que le droit de convocation des échevins constitue l'une des attributions essentielies du bourgmestre en sa qualité de président du collégequ'il appartient au bourgmestre, en cette qualité, d'assurer lentière régularité des délibérations du collége et que la voix du président est décisive si, préalablement k la dis cussion la majorité du collége a reconnu l'ur- -gence Attendu que, pour sauvegarder sa res- ponsabilité, le bourgmestre doit être mis k même de remplir ses devoirs et qu'il impor- te d'empêcher toute atteinte aux institutions communales Les délibérations des échevins de La Hestre sont annulées. Le tribunal de 1« Instance de notre ville k jugé ce matin en appel dans le procés "in- tenté par les candidats catholiques contre le ournal la Lutte. Nos lecteurs se souviendront que la Lutte avait fait passer rios amis pour des Stem- omkoopers acheteurs de voix. Le journal a été condamnék 200francsde dommages intéréts k employer en insertions, et aux frais des deux instances. Bar arrêté royal du 9 Avril, M. H. Fové, greffier de la Justice de Paix du Gauton de Wervicq, est autorisé k exercer le mandat d agent ae la Compagnie Assurances gé nérales, établie k Bruxelles. Cette autorisation est révocable en tout temps. Samedi dernier est décédé en notre ville, Louis Rabau, ancien conseiller commu nal et provincial, ancien membre de l'admi nistration des Hospices Civils d'Ypres. ^a')au aPPartenait k l'opinion libérale modérée. C était un coeur droit, un vérita- ble ami des pauvres et des ouvriers. Depuis longtemps M. Rabau s'était retiré e la vie politique; il ne vivait plus que

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 2