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Samedi "27 Juin 1896
10 centimes le N°.
31 Année. N° 3159.
Colaert.
Iweins d'Eeckhoutte
Van Merris.
j Lampens. p
Spitaels.
Vinck.
Lefevre.
ïmportantes déclarations
de M.le Ministre des Finances
au Sénat.
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Le JOURNAL. D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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Nos lecteurs liront avec plaisir les
declarations faites par .V. le Ministre
des Finances. Files concernent l'ou-
vrier, l'industrie, l'agriculture, les
dégrève nents d'impóts, la question
des alcools etc
M. de Smet de Naeyer. Pour venir en
aide aux classes laborieuses.il importe, avant
tout, de leur fournir du travail nous aurons
k modifier t-ute notre l egislation fiscale
nous devons modifier la contribution person
nels et foncière et tout notre système d'im
póts de consommation.
Sans perdre un moment et en attendant
une refonte compléte, nous avons modifié
tout d'abord r.os lois d'accise, parce qu'elles
sont intimement liéesk la prospérité del'in-
duslrie, dont dépend aussi celledesouvriers!
Nous avions k nous préocauper de la su-
crerie, de la distillerie, de la brasserie, des
tabacs avons-nous perdu un jour Nous
avons revisé les lois qui concernerit tout
cela
Nous nous sommes préoccupés aussi de
l'outillage économique du pays en matière
d'abaissement de tarifs de chemin de fer,
de reprises de lignes de chemin de fer,
n'avons-nous pas fait, depuis deux ans, plus
qu'on n'avait jamais fait
En matière de lignes vicinales, ne venons-
nous pas de déeider que l'Etat interviendra
pour la moitié dans les frais de leur con
struction, de facon k permettre aux coins
du pays les plus reculés, les plus abandon-
nés, d'être dotés de eet excellent moyen de
communication
Et pour les routes, ne venons-nous pas
de faire un sacrifice de 10 millions Tout
cela ne prouve t il pas que nous avons un
plan financier, que nous n'agissons pas au
hasard, comtne on nous l'a reproché
L'honorable M. Janson m'a dit que nous
manquions de boussole je voudrais bien
que l'honorable sénateur nous montre son
programme en dehors de la panacee de
l'impót progressif en matière de revenu et
de succession, cette arme qui doit servir li
confisquer ia propriété, but final du parti
que nous avons l'honneur de combattre
Je n'ai jamais contesté qu'il fallait imposer
les consommations nuisibles, j'ai proclarné
que cela entrait dans notre programme,
mais quand j'ai fait ce que tout le monde
trouvait nécessaire on se tourne contre
moi...
M. Nothomb. Le contraire serait éton-
nant(On rit.)
M. de Smet de Naeyer. M. Finet disait
qu'on était unanime pour augmenter le droit
sur l'aleool et M. La Fontaine se félicitait de
m'avoir arraché la promesse de cette aug
mentation.
M. Montefiore Levi demandait pourquoi
je n'acceptais pas la proposition de M. Le
Jeune, portant le droit k 330 francs. Le
sacrifice, disait-il, ue sera que pour les bu-
veurs d'alcool.
M. Janson se déclarait partisan du mono-
pole de la fabrication pour arriver k l'aug-
mentatiou successive ei progressive du prix
de l'aleool.
M. Picard voulait que l'on mit la main
sur loutes les usines d'alcool dans le mème
but selon le projet qu'il avail déposé, l'al
eool aurait coiué d'abord 2 francs le litre,
puis le prix aurait augmenté tous les deux
ans, jusqu'k ce que le dernier amateur d'al
cool eut vidé le dernier petit verre.
Et aujourd'hui ce sont ces mêmes hommes,
qui me reprochent d'avoir établi des droits
nouveaux qui vont avoir pour conséquence
l'augmentation de l'aleool dans des propor
tions plus fortes qu'ils ne le demandaient
La question sociale a disparu pour eux; il
n'y a plus que la question de l'aleoolS'ils
devaient obteair la majorité, on pourraitap-
peler cette majorité la majorité du petit
verre Trés bien trés bien a droite.)
Ge sont ces hommes qui, après s'ètre op-
posés k la rémunération des miliciens, font
votée Qui, après avoir demandé loutes les
rigueurs pour l'aleool, nous altaquent Je
leur laisse l'honneur d'une pareille campagne
électorale, qui stigmatise le parti qui en use.
N oubliez pas que la commission spéciale
de la Chambre, qui avail examiné le projet
de loi augmentant les droits sur les alcools,
comptait parmi ses membres M. Jourez,
libéral, et M. Bertrand, socialiste, et ils out
voté le relèvement des droitsen commission
seulemeni, lorsque ces deux membres sont
reutrés k la Chambre, ils ont été avertis par
leurs collègues de l'attitude scandaleuse que
leurs amis politiques comptaient prendre.
L'un s'est esquivé pour ne pas devoir voter
pour et l'autre l'a imité Hires d droite.
J'en reviens a notre programme écono
mique. On nous ditVous nous parlez de
nombreuses réformes, mais précisez, de
grace, dites-nous quels sont les dégrève-
ments futurs.
Eb bien, voici les vues du gouvernement
et quels sont les principaux dégrèvements
que nous comptons poursuivre.
Ceux qui s'imaginent qu'un relèvement du
droit a sa répercussion immédiate pour Ie
trésor se trompent singüièrement.
En 1870, les droits sur les alcools furent
portés de 35 k 65 francsor, cette aug
mentation n'a produit d'effet sur la recette
que trois ans après En 1871 mêrae, la
recette fut inférieure k celle de l'année pi'é-
cédente je ne sais qui a répandu cette
légende d'une recette de 20 millions.
Quel que soit d'ailleurs le chiffre de la
recette provenant de l'augmentation des
droits, elle ne sera pas compléte dès la
première année. Tout ce qu'on peut deman-
der au gouvernement, «'est que, aufurct
k mesure que la recette donnera des augmen
tations, il emploie celle ci k réaliser le pro-
gramme que je vais indiquer.
II y a d'abord le dégrèvement des bois-
sons hygiéniques. Mais ici je dois faire
remarquer que la bière n'est imposée qu'k
raison de 1 centime et quatre dixièmes au
litre. La chope ne coüteraït done pas un
demi centime de moins après la suppression
de l'accise. C'est Ie brasseur qui aurait tout
le bénéfice de pareil dégrèvement. Quant au
café, il est encore irnposé k raison de 10
centimes au kilogramme au profit du fonds
communal. J'estime que cette boisson ré-
confortante doit être affranchie de tout
impót.
Je voudrais aussi dégrever le thé, dont
les ouvriers anglais font un si grand usage.
11 est déjk entendu que nous réduirons la
contribution foncière. Quant k la contribu
tion personnels, l'accord est fait au sajet
de la suppression del impót des portes et
fenètres.
On réclame l'extension des bénéfices de
la loi sur les habitations ouvrières k de
nouvelles catégories d'ouvriers nous enten
dons dans la mesure la plus large, exempter
la classe ouvrière de toute participation k la
contribution personnelie.
Tout loueur de voiture est taxe de 10 fr.
par cheval qu il possède c'est exorbitant
et il y a lk une injustice que nous ferons
disparaitre. On conpoit ce droit de 20 francs
II
n