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Samedi Juillet 1896
10 centimes le N°.
31 Année. N° 3167.
q^GuA IV
L
Fête Communale d'Ypres.
Un arrêt important.
Le Drapeau National.
Fermé pour cause de grève.
O
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Nous venons dapprendre que des
trains spéciaux seront organises par
l'Etat et la Société des chemins de fer
de la Flandre Occidentale pour les
Dimanche 2 et 9 Aoüt prochains. Les
habitants des villes et communes voi-
sines pourront done assister a nos
deux grandes fêtes, jusqua la fin,
avec la certitude de rentrer chez eux,
le mêrne jour.
Le succès du tir a la cible chinoise
est d'ores et deja assure. Plusieurs
corps de pompiers participants vien-
dront avec lours musiques, qui don-
neront un concert au kiosque de la
Grand'Place pendant le tir. L'excel-
lente harmonie de Wervicq jouera la
dernière.
Quant a la fête musicale du 2 Aoüt,
elle promet d'etre brillante. I.e.s repe
titions vont bon train tous les exe
cutants travaillent avec ardenr pour
parvenir a dormer une interpretation
choisie des chefs-d'oeuvre qui figurant
au programme.
Le chceur des Dames mérite surfout
tous les éloges. Nous avons assisté a
la repetition des deux cantates,
Jeudi dernier. Ce sont deux ceuvres
admirables. M. Jan Blockx, qui est
venu diriger la repetition, était fort
satisfait. A Ypres, m'a-t-on assuré,
tout le monde est musicien, disait le
célèbre compositeur Anversois je ne
puis douter de la vérité de cette asser
tion, quand j'entends la facon dont
ces deux ceuvres marchent.
Le fait est qu'clles marchent bien.
Grace aux i épétitions de la semaine
prochaine, l'exécution touchera a la
perfection et il faudra avoir assisté
aux grandes fetes musicales de Bru
xelles et d'Anvers pour avoir entendu
une éxécution aussi grandiose. 11 y
aura 300 exéculants
Nous donnerons un compte-rendu
détaillé du concert du 2 Aoüt. Disons
dès maintenant quelques mots des
cantates.
Celle de M. Jan Blockx, Klokke
Roelandest un véritable tableau
musical. Aucune note qui n'ait sa
signification. Le récitatif introductif,
greffésnrune suite lente de modula
tions passagères, montre le vieux
bourdon gantois veillant sur la cite.
Les souffrances el les combats du passé
de la Flandre sont racontés ensuite
sur le thème primitif repris comme
marciale, enfin le final magnifique
comme harmonie et mélodie chante le
trio raphe.
La Leiede Benoit forme un
contraste complet avec L oeuvre précé-
dente. L'entrée de rorchestre est
suave on entend en quelque sorte
lean couler. Les interrogations des
cboeurs au milieu Waarom nu al
die zangen avec ses modulations
enharmoniques et surtout lasplendide
invocation a Dieu de la fin Heer,
wij smeeken u atteignent, a l'apogée
de ce que l'art de la compositiou mu
sicale peut produire.
Nous apprenons que M. Peter
Benoit assistera au concert du 2 Aoüt.
Comme nous l'avons annoncé dans
un précédent numéro, la procession
de Notre Dame de Thuyne compren-
dra le groupe qui a représentë au cor
tege du B. Idesbald a Bruges, l'arrivée
a Ypres des cbanoines deThérouane,
nous apportant les reliques des Saints
Maxime et Humfrid, lors de la consti
tution de l'Evêché d'Ypres, après la
destruction de la ville épiscopale fran-
caise.
Ce groupe est composé de 74per-
sonnages les trerite-quatre metiers
avec leurs drapeaux, le magistrat de
la ville, l'ange protecteur et la pucelle
entourée de ses dames d'honneur, le
Doyen et les chanoines de Thérouane
portant les saintes Reliques, enfin
Martin Rythovius, premier Evêque
d'Ypres et ses principaux chanoines.
La cour d'appel de Toulouse vient
de rendre son arret en cause Res-
séguier contre Jaurès et consorts.
Nos lecteurs se rappellent les faits.
La question se réduit a celle de savoir
si, en droit, des meneurs peuvent in-
tervenir dans les conflitsexistantentre
patrons et ouvriers, pour exaspérer
ces conflits au lieu de les apaiser.
Le Tribunal de Toulouse, en recon-
naissant aux ouvriers le droit a la
grève ce qui n'était pas méconnu
par M. Bességuier, le patron, deman-
deur en cause avait decide en même
temps que des tiers ici le Depute
socialiste Jaurès et des journaux du
même acabit out aussi le droit d in
terven ir dans la grève et d'exciter les
ouvriers.
La cour d'appel de Toulouse vient
de condamner cette théorie et d'infli-
geraux député et journaux en cause
13,000 francs de dommages-intérêts.
Elle se base sur l'article 1382 du code
civil qui dil que lout fait quelconque
de I'homme, qui cause a autrui un
dommage, oblige celui par la faute
duquel il est arrivé, a le réparer.
L'ouvrier, faisant usage d un droit
qui ne saurait lui être contesté, ne
cause pas prejudice au patron. II n'en
est pas de même du tiers, quel qu'il
soit, qui n a rien a voir dans la grève.
Privé de tout droit, ce tiers tombe
sous l'application de l'article que nous
venous de citer.
La doctrine de la Gourde Toulouse,
absolument fondéeen droit,laiss.) l'ou
vrier se débattre librement avec son
patron mais elle porte un coup mor
tel aux cxcitateurs étrangers. A l'ave-
nir, bien des grèves ne naitront pas,
on, si elles ont pris naissance, ne se
ront pas prolongées par le tait de poli-
ticiens en quête de malsaine popu-
larité.
Get arrêt trouvera son application
aussi bien en Belgique qu'en France.
Nous tenons a le signaler a nos lecteurs,
convaincus qu'ils nous sauront gré de
leur avoir fait connaitre brièvement
la portée de l arrêt de Toulouse et Ja
vraie doctrine en cette matière.
Journal d"Ypres.
Dans notre dernier numéro, nous
avons appelé l'attention de nos con-
citoyens sur la nécessité de prendre
part aux fêtes nationales, en arborant
le drapeau tricolore.
M. le Ministre de la Guerre fait re-
commander a toutes les communes du
pays de se procurer un drapeau et de
1 arborer a cbacune de nos fêtes natio
nales. C est une heureusc inspiration
a laquelle nous nous empressons de
dormer notre entière approbation.
M. le Gouverneur de la province,
en appelant par sa circulaire du 11
Juillet, 1'aften Li on des administrations
communales, sur ce point, ajoute les
considerations suivantes, que nous
nous faisons un devoir de reproduire
A celle occasion, il y a lieu de rernarquer
l'avantage qu'il y aurait ce que chaque
commune possédat aumoins un drapeau na
tional.
II est désirable, en effet, que cel insigne
de noire nationalité soit arboré, non seule-
ment au moment oil notre territoire serait
menacé, mais chacune de nos fêtes natio
nales. Cette mesure ne pourrait avoir qu'un
excellent effet sur le développement des sen
timents patrioiiques de nos populations.
Ces considérations sont trop justes el le
bul poursuivi est trop élévé pour que vous
ne vous y ralliiez sans rései ve. Aussi j'aime
k espérer qu'il suffira de cello recommanda-
tion pour que les administrations communa
les qui ne possèdent pas le drapeau national
en fassent l'acquisition et pour qu'il soit ar
boré lors des fêtes natiouales et dans les cas
vises par les instructions de M. le ministre
de la guerre.
11 s'agitd'une dépenso relativement mini-
me j'aime croire que les administrations
communales auront il cceur de la faire, dans
uti but patriotique.
Je vous prie, Messieurs, de vouloir bien
me faire savoir si vous êtes eri possession
du drapeau national dom les couleurs sort
déterminées par l'article 125 de la Constitu
tion.
Le Gouverneur,
B°° RUZETTE.
Le charbonuage du Midi de Mons,
situé a Ciply, oü quatre cents ouvriers
trouvaient du travail, vient detre
fermé.
A cette occasion le Hainant émet les
justes considérations quevoici
Les déclamatiurs socialistes, qui dénon-
cent les patrons et les ca pi ia 1 i stos comme
des exploiteurs et des voleurs, ont une nou
velle et belle occasion de faire revivre un
charbonnage perdu par les bourgeois et
de reconstituer la Mine aux mineurs. Peut-
être une tentative nouvelle réussirait elle
mieux que celle de Belle kt Bonne dans la
quelle les principaux meneurs n'ont recueilli
que bonte et confusion et out fait étalage et
confession d'ignorance crasse et de bê'ise
incurable.
Les entreprises industrielies sont difïici-
les trés souvent les capitaux engagés, loin
de dormer des profits crux qui les avmi-
cent, sont dépensés et perdus suns espoir
qu'on les rccouvre jamais. Dans le cas ac-
tuel les nombreux ouvriers employés par le
charbonnage de Ciply ont gagnö leur vie du-
r.uit des années ils ont vécu grüee au capi
tal apponé l'entrep!ise par les infantes
bourgeois. Ceux ci ont doruié 1. ui ai gent au