i e s> Th Samedi 8 Aoüt 1896 10 centimes le N® 3! Année. N° 3170. fnP.&A Nf or Le grand Concert National. On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Les fetes données par I'ndministra- ion communale, a 1'occasion de la 'huynclag, dópassen t, de 1'aveil géné- al, tout ce qui a été donné jusqu'ici Ypres, en fait de ejouissances pu- iliques. Si demaiu le soleil ne boude >as et que la temperature reste clé- nente, le grand tir international a la :ible chinoise, donné par nos Pom- >iers, doublé d'un petit festival a la Jrand'Place, clötura dignement la ;érie des fêtes, en même temps qu'il lera, cortime le concert de Dimanche, me source de gros benefices, non leulement pour les cabaretiers, mais tour tous les commercants de la ville. La fète communale a etc inaugurée oar la procession solennelle de St Martin. II n'v a pas de Thuyndag sans la procession, dit le peuple. Et vraiment piand laprocession deN.D. deTliuyne a'apu faire sa sortie séculaire, on di- rait que toutes les fetes qui suivent perdent de leur valour et de leur §clat. II arrive, hélas souvent que nos réjouissances publiques sontcon- trariées par le manvais temps, a l'époque de la Thnyndag. Nous avons cu le plaisir de pouvoir idmirer le beau gronpe qui a repré- senté la vilie d Ypres au cortège du B. Idesbald a Bruges. Nous 1'avons iécrit dans un précédent, numéro de notre journal. Disous encore que les costumes étaieut merveillenx de frai- cheur et de beauté. Après la rentree de 11 procession, les milliers de person nes qui circu- laient dans nos rues, se dirigèrent vers la Grand'Place pour entendre le concert donné par la Grande Fanfare. A propos de nos concerts, consta- fons que nos deux phalanges musi- cales, l'Harmoide communale et la ïraude Fanfare out fait beaucoup de progrès, et qu'elles seront rangées bientót parmi les meiileures musiques ia pays. La pêche a la ligne a eu également son concours, nuquel ont pris part iifférentes sociétés dc Roubaix, Dix- tnude, Comines, Adinkerke, etc. C'cst M. l'Echevin Colaert, entouré de Messieurs les conseillers Vander Ghofe président, Bouquet, D'Huvettere et Vanden Boogaerde, qui a recu les sociétés a l'Hótel de ville, leur sou- haitant la bienvenue et leur offrant le vin d'honneur. Ils étaient émerveillés ces braves Roubaisiens. CommentMais ces Mes sieurs d'Ypres sont plus démocrates et plus comme il faut que nos munici pal! x A la bonbeur Le cortège, suivi par les membres de I'administration s'est rendu au Quai ou le concours a eu lieu. Les au tres parties de la fête, tirs, concours de jeu de quilles, feu d'arti- fice, etc. u'ont pas eu moins de succès que c -lies dont nous venons de par iet". Mais nous avons héte d'arriver au clou de la fête. Les trains qui arrivent dans l'après- dinée nous amènent, de toutes parts, de nombreux amateurs de musique, qui, joints a ceux que la ville possède on qui sont arrivés lematinetlaveille, feront foule, foule d'un monde choisi. Dès six beures du soir, l'immense flalle aux draps est comble. Plus de 100 personnes, ayant pris des places réservées, remplissent la Salie Pauvvels; et la foule, composée d'ouvriers d' Ypres et des environs, prend place, avec un ordre et un calme parfaits, dans la salie Delbeke, oü l'on peut entendre comme nous 1'avons dit, ['execution, aussi bien, si non mieux, que dans la Salie Pauwels elle même. Quel coup d'oeilPlus de 3000 per sonnes dans une salie unique au mon de par sa grandeur et sa beauté Un monument flamand dont les murs rappellent les actes de nos pères et les grands souvenirs du passé C'est la qu on entendra les ceuvres flamandes modernes, qui rappellent quelques- uns de ces souvenirs 11 y aura, semble-t-il, confusion, dans une har monie de couleurs et de sons, du passé et du présent. A six heures etdemie précises, M. Jan Blockx doone le signal de l'exécu- lion. Les 230 executants sont littérale- ment pendus a ses lèvres. Un silence profond, semblable a celui qui règne, la nuit, dans ces immenses salles, don né quelque chose de saisissant ce tableau indescriptible. Nous avons déja dit un mot des dif férents morceaux tous produits de maitres beiges qui composent le programmeet ce programme vaut c'est le cas de le dire plus qu'un poëme. Depuis louverture de Callaerts, oeuvre difficile et originale, dont plu- sieurs passages sont d'une distinction remarquable et 1'Alvarez de Paul Gil- son, une oeuvre capitale,jusques et y compris le Rève de Mestdagb et Pagina d'amore de Vanderstücken, tous les morceaux étonnent par leur quantité, leur mérite intrinsèque et leur exécu- tion. Le Barde de Mathieu le frère du compositeur fut longtemps professen»' au Collége communal d'Ypres est une oeuvre exquise qu'on ne se lasse jamais d'entendre. C'est M. Fontaine, la basse chantaute, qui l'a interprêtée, comme il a chanté aussi les récitatifs du Leielicd. II possède un organe am ple et rond,bien fait pour l'interpréta- tion d'oeuvres de l'espèce. Mme Soetens-Ftament, une canta- trice de grand talent, a mérité ample- ment les applaudissements chaleureux qui ont salué l'interprétation parfaite quelle a donnée des numéros du pro- gramme qui lui ont été confiés. Sa voix de contre-alto est puissan te, mé- lodieuse et bien pondérée. Les Cantates Klokke Roeland et Het Leielied étaient les points sail- lants de la soirée. La première est l'oeuvre de M. Blockx lui-même. L'artiste Anversois s'est acquis un nom brill uit comme compositeur. Nous ne saurions dire pourtant ce qu'il faut admirer le plus en lui. ou le compositeur ou le direc teur. Ceux qui ont assisté aux répétitions qui ont précédé l'exécution snrtout a celle de Samedi soir avaient déja admiré le talent de Meester Jan Quel calme quelle distinction Et, ajoufons-le, quelle modestie La mo dest,ie est toujours la marque du mé rite et du talent, il est vrai. M. Blockx, maitre do lui-même, est maitre aussi de ceux qu'il dirige. II se rend maitre du public, qu'il captive littéralement. Le Leieliedest l'oeuvre du maëstro flamand Peter Benoit, qui devaitasais- ter a la fête et que des circonstances absolument indépendantes de sa volon- té ont retenu chez lui. C'est un chef d'ceuvre sous tous les rapports. Nous en avons donné une appreciation et nous comptons, dans un prochain nu méro, en parler encore et plus longue- ment. M. Blockx, qui voulait que «Klokke Roeland fut, exécutée dans la perfec tion, a été plus difficile encore pour Fceuvre de son collègue et ami Peter Benoit. Témoiula repetition du Same di soir, oü il a mis tout son talent et son dévouement a faire... marcher la cantate. II a réussi vainqueur de toutes les difficultés, il est parvenu a donner au Leielied une execution que Peter Benoit lui-même eut trouvée excellente. C'est aux applaudissements unami- mes et bien mérités du public que 1c Collége échcvinal, M. le Bourgmestre en tête, a remercié publiquement le grand artiste, M. Blockx, pour l'admi- rable régal musical qu'il avait donné aux Yprois. Après le concort, un lunch a été offert, dans lasalle du Tróne, a M. Blockx et a sa familie, aux artistes étrangers, aux Dames et aux membres qui avaient bien voulu faire partic de lacommission organisatrice du concert. Le repas très-bien servi fut charmant d'entrain et de gaieté. M. le Bourgmestre a remercié tout le monde du généreux concours que, sans distinction d'opinion politique, les artistes avaient prêté a la ville, dans cette circoustance qui aidera a relever la musique et a maintenir le renom artistique d'Ypres. Malgré les efforts d'une presso hostile a l'administratisn communale, qui avait cependant soigneusement évité de donner un caractère politique a la fête, le concert a réussi au-dela même des espérances les plus ooti- mistes. Nous le devons avant tout a M. Blockx, et nous Ten remercion- 1» tout coeur. Mais nous ne pouv.» manquer non plus d'exprimor touto notre reconnaissance onvers les ibuucs Yproises, les membres de lacomuiiv- siou organisatrice, et les éxécu au.ts de toutes les sociétés qui, gr&ce a dc longs et nobles efforts, sont parve nus a réaliser uue ceuvre remarquable I.o JOURNAL. D'YPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de I'abonnamentpayable par anticipation est da 5 fr. 60 c. par an poor tout le pays; pour l'étranger, le por! en sus Les abonnoments sont d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doivent être adrasses franc de port 4 I'adressa ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journa pour 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Les numéro» «upplé mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les* Flandres) s'adresser 4 I'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et 4 Paris, 8, Place de la Bourse. ?fy» 9

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1