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Mercredi 96 Aoüt 1896.
31 Année.
N° 3174.
10 centimes
Ie N°.
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RONDISSEMENT D'YPRES.
LÏSTES ELECTORALES.
Encore Ie Concert du 2 Aoüt.
18,000 francs
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REVISION DES
Le bureau de I Association conser
vatrice fait appel aux électeurs qui,
pendant la deruière campagne elec
torale, ont constaté qu'ils netaient
pas inscritssur la liste électorale,ou no
l'étaient pas avec le nombre de votes
auxquels ils ont droitil les engage a
faire valoir leurs droits auprès de
leurs administrations communales
respectives,qui s'occupent en ce mo
ment de la confection deslistes; celles-
ci scront arrêtées provisoirement le
31 aoüt.
Les électeurs qui recevraient de la
part d'une administration communale
la notification de la radiation de leur
nom ou deladiminuti Oii tiO leurs votes
sont priés de s'adresser avec les pieces
justificatives au bureau de l'Associa-
tion conservatrice, rue de Menin,
Gercle catholique, les Mardi et Jeudi
de chaque semaine de 5 a 7 heures
du soir.
N. B. Le dernier deini pour récla-
mer devant i'autorité communale ex
pire le 31 Oclobre prochain.
(Suite.)
Notre petit pays malgré qu'il fut
successivement la proie des grandes
puissances voisines, pendant les sïècles
qui datent de la renaissance des beaux
arts et des lettres, avail cependant
gardé son c iractère particulier de
race principalement le pays flamand.
De la il élait résulté que surtout pour
les beaux arts picturaux la Belgique
posséda au 16e siècle et dans les siècles
suivauts, non seulement une école a
elle, mais une école rivale de la pre
mière ccole du monde, de l'école
italieime.
Si pour les belles lettres, la poésie,
les sciences etc. les Beiges ne durent
non plus céder le pas a aucun autre
pays pour l'art musical poiirtanl,
ils furent inférieurs. On lie cite en
effet aucun grand compositeur beige
dans los temps passés. Grétry par
exemple, bien que Liégeois habitait
Paris et n'a fait que de la musique
purement francaise.
II n'y a done que peu de temps que
nous possédons uue école musicale
nationale et l'konneur de sa creation
revient surtout. aux compositeurs
flamands.
Avec le savant directeur du conser
vatoire de Bruxelles M. Gevaert, c'est
Peter Benoit qui en fut le promoteur.
La carrière de notre illustre maestro
Benoit eut comme celle de la plupart
des génies supérieurs, des commence
ments arides et difficiles. Avant d ar-
river a sa gloire actuelle, il lui fallut
écarter bien des broussaiiles de son
chemin.
On ignore generalement peut-ètre,
qu'après ses études musicales faites
au conservatoire, Peter Benoit se ren-
dit a Paris. II y connut des jours som
bres. Le grand compositeur,après avoir
apporté au Theatre Lyrique sou Roi
des Aulnes qu'on s'obstina a laisser
dormir dans les cartons, fut force pour
se procurer des moy ms d'existence,
de diriger l'orchestre d'un théatricule,
des Bouffes du Passage Ghoiseul
Cetait en 1882.
La musique flamande telle que l'en-
tendent Benoit et ses disciples ou ému-
les, n'était pas encore née a cette
époque. Le maitrc Westflamand avait
bien fait quelques essais dans ce but,
mais saus succès, même dans son pro-
pre pays. La laugue des flamands
était encore conspuée, 11011 seulement
par les francais, mais même par leurs
frères wallons.
Nous lisions 1'autre jour une chro-
nique musicale faitc, pour uu des
premiers journaux de Paris, par 1111
des grands critiques musicaux de cëtie
capitate, et dans laquelle il persiflait
fort spirituellement et Peter Benoit et
la musique flamaude et surtout la
langue flamande. II y relatait une
conversation qu'il avait eue avec un
wallon, critique d'un des grands jour
naux de Bruxelles. Parlant du fla
mand, ce wallon lui avait ditceci
Lës Flamingots ne peuvent arriver a
se persuader que lesquatre vingtdix
neuf centièmes du genre humain
sont dans votre casils se flattent
de l'espoir que leur charabias rem-
placera unjour la langue de Molière.
Je suis Wallon, moi; pas Ftamin-
got.
Le même critique francais, parlant
de l'exécution du chef d'ceuvre de
Benoit, de sou Lucifer, qui avait eu
lieu a Paris en 1883, et que les Pari-
siens avaientfort froidement accueilli,
disait eucore Les idees de M. Peter
Benoit nese déduisent pas avec assez
de clarté, ellesrestent comme enve-
loppées d'un nuage mystérieax...
Puis plus loin
A propos de Lucifer, quelqu'un a
prononcéle mot: musique de décor...
Les Parisiens se sont perdus la de-
dans, la plupart ayant négligé de
conserver le fil qui sert a voyager
dans les labyrinthes... ce qui a fait
le plus de plaisir, ce sont de tout
petits airs sur lesquels évidemment
M. Peter Benoit ne comptait pas
trop....
Puis la blague franqaise, prenant
tout a fait Ie dessus, notre chroniqueur
se met a en tonner un hymne de
louanges en l'honneur du bon goüt,
des connaissances appréciatives en fait
de musique etc. etc. des Parisiens.
Hélas l'expérience a prouvé mal-
heureusement pour l'auteur de la
critique en question, qu'il faut beau-
coup rabattre de ce caquet.
Les chefs d'oeuvres des meilleurs
auteurs francais même ont eu beau-
coup de peine a réussir aux premières
auditions faites devant les Parisiens.
Ceux-ci n'ont-ils pas sifflè s'il vous
plait, ie Faust de Gounod
Hector Berlioz, le plus savant com
positeur qu'ait produit la France, et
qui peut être c msidéré comme le pré-
décesseur de Wagner, n'a pu réussir
a se faire accepter par Paris; c'est
l'étranger qui a fait sa reputation.
Richard Wagner a été presque
chassé de Paris; il 11'était épigrammes
dont on ne l'accablait, lui et sa mu
sique de l'avenir comme l'appelaient
les spirituels Parisiens.
Depuis du temps déja, quand im
auteur d'opéra, 5 assenet entr'autres,
veut laire réussir une de ses oeuvres,il
commence par la faire représenter a
Bruxelles. Nous pourrions multiplier
a 1'infini Ies preuves de l'insulfisance
en connaissances musicales ou de la
légèreté des Parisiens en cette matière.
L'immortel auteur de la Rubens
Cantate, de la Lege, du maylief et de
taut de chets d'ceuvre a done eu de
nombreuses fois, I'occasion de se con
soler des avanies des Parisiens a son
égard.
Mais que doivent dire ces aimables
critiques a présent que la gloire du
maitre et de son école brille pure
sans conteste
La musique de notre école nationale
a adopté ce vrai et grand principe en
fait de mise en musique d'une poésie
qne le chant doit servir avant tout a
faire ressortir le sens et la beauté des
paroles et non a sen servir simple-
ment pour faire une mélodie quel-
conque. Ainsi, on ne trouvera jamais
dans l'art flamand ce qu'on trouve
dans les musiques italiennes ou fran-
caises de lecole précédant celle-ci
des phrases répétées une vingtaine de
fois de suite pour les besoins d'un air
plus ou moins léger. On 11'y trouvera
pas des mots coupés en dépit dn bon
sens et devenus incompréhensibles.
L'expression sombre et joyeuse. mé-
lancolique ou superbe des paroles
aura son écho fortifié par le chant et
le récitatif se déclamera fibre de toute
entrave, sur la phrase musicale. Voila
les grandes qualitésqui rendent lecole
flamande proche parente de la grande
musique allemande et Waguérienne.
Ce qui tend désormais, avec Tinei
et Gilson entr'autres, a la rapj rocher
dece grand art contemporain, c'est la
présence dans les oeuvres flamand m
du motif type système de Wagner
et qui dérive en droite ligne de Gluck
et de Beethoven et dont chacun
accompagne un personnage ou une
idéé dominante. Ge système du motif
type sera d'ailleurs le seul qui servira
a l'avenir. Le génie créateur, présent
de la nature et de Dieu, peut seul,
graces a de fortes études harmoniques,
douner a un compositeur la faculté
nécessaire pour le créer. C'est ce qui
fait, que malgré la diffusion toujours
de plus en plus grande, des études de
composition, il n'y aura comme 'dans
le passé, que fort peu d'élèves qui
deviendront des maitres comparables
aux Benoit,Tinei, Gilson, Blockx etc.;
dans notre pays,aux Berlioz, Wagner,
Reyer et autres a l'étranger et surtout
aux grands 'génies du siècle passé
aux Bacli, Gluck, Beethoven, Ilaydn
ou Mozart, qui n'ont pas été surpassés
jusqu'ici.
Le Progrès pretend que les fêus commu
nales coü'eront la ville d'Ypresl6ti 18,000
francs.
Nous ferons connaitre le chiffre exact dès
que nous le connaUrons.
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