m 41 v rI Mercredi 96 Aoüt 1896. 31 Année. N° 3174. 10 centimes Ie N°. xwwmïï ''pIÉ M AR1 RONDISSEMENT D'YPRES. LÏSTES ELECTORALES. Encore Ie Concert du 2 Aoüt. 18,000 francs jti Il li On s'abonne rue au Beurre36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royarme Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sorit d'un an et se régularisent fln Décernbre. Les articles et communications doivent. être adresses franc de port A I'adresse ci-dessus. Les annonces ooütent 15 centimesla ligna. Les réclames dans le corps du journa pour 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairos1 franc la ligno Les numéros supplé mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les t Flandres) s'adresser l'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 at a Paris, 8, Place de la Bourse. REVISION DES Le bureau de I Association conser vatrice fait appel aux électeurs qui, pendant la deruière campagne elec torale, ont constaté qu'ils netaient pas inscritssur la liste électorale,ou no l'étaient pas avec le nombre de votes auxquels ils ont droitil les engage a faire valoir leurs droits auprès de leurs administrations communales respectives,qui s'occupent en ce mo ment de la confection deslistes; celles- ci scront arrêtées provisoirement le 31 aoüt. Les électeurs qui recevraient de la part d'une administration communale la notification de la radiation de leur nom ou deladiminuti Oii tiO leurs votes sont priés de s'adresser avec les pieces justificatives au bureau de l'Associa- tion conservatrice, rue de Menin, Gercle catholique, les Mardi et Jeudi de chaque semaine de 5 a 7 heures du soir. N. B. Le dernier deini pour récla- mer devant i'autorité communale ex pire le 31 Oclobre prochain. (Suite.) Notre petit pays malgré qu'il fut successivement la proie des grandes puissances voisines, pendant les sïècles qui datent de la renaissance des beaux arts et des lettres, avail cependant gardé son c iractère particulier de race principalement le pays flamand. De la il élait résulté que surtout pour les beaux arts picturaux la Belgique posséda au 16e siècle et dans les siècles suivauts, non seulement une école a elle, mais une école rivale de la pre mière ccole du monde, de l'école italieime. Si pour les belles lettres, la poésie, les sciences etc. les Beiges ne durent non plus céder le pas a aucun autre pays pour l'art musical poiirtanl, ils furent inférieurs. On lie cite en effet aucun grand compositeur beige dans los temps passés. Grétry par exemple, bien que Liégeois habitait Paris et n'a fait que de la musique purement francaise. II n'y a done que peu de temps que nous possédons uue école musicale nationale et l'konneur de sa creation revient surtout. aux compositeurs flamands. Avec le savant directeur du conser vatoire de Bruxelles M. Gevaert, c'est Peter Benoit qui en fut le promoteur. La carrière de notre illustre maestro Benoit eut comme celle de la plupart des génies supérieurs, des commence ments arides et difficiles. Avant d ar- river a sa gloire actuelle, il lui fallut écarter bien des broussaiiles de son chemin. On ignore generalement peut-ètre, qu'après ses études musicales faites au conservatoire, Peter Benoit se ren- dit a Paris. II y connut des jours som bres. Le grand compositeur,après avoir apporté au Theatre Lyrique sou Roi des Aulnes qu'on s'obstina a laisser dormir dans les cartons, fut force pour se procurer des moy ms d'existence, de diriger l'orchestre d'un théatricule, des Bouffes du Passage Ghoiseul Cetait en 1882. La musique flamande telle que l'en- tendent Benoit et ses disciples ou ému- les, n'était pas encore née a cette époque. Le maitrc Westflamand avait bien fait quelques essais dans ce but, mais saus succès, même dans son pro- pre pays. La laugue des flamands était encore conspuée, 11011 seulement par les francais, mais même par leurs frères wallons. Nous lisions 1'autre jour une chro- nique musicale faitc, pour uu des premiers journaux de Paris, par 1111 des grands critiques musicaux de cëtie capitate, et dans laquelle il persiflait fort spirituellement et Peter Benoit et la musique flamaude et surtout la langue flamande. II y relatait une conversation qu'il avait eue avec un wallon, critique d'un des grands jour naux de Bruxelles. Parlant du fla mand, ce wallon lui avait ditceci Lës Flamingots ne peuvent arriver a se persuader que lesquatre vingtdix neuf centièmes du genre humain sont dans votre casils se flattent de l'espoir que leur charabias rem- placera unjour la langue de Molière. Je suis Wallon, moi; pas Ftamin- got. Le même critique francais, parlant de l'exécution du chef d'ceuvre de Benoit, de sou Lucifer, qui avait eu lieu a Paris en 1883, et que les Pari- siens avaientfort froidement accueilli, disait eucore Les idees de M. Peter Benoit nese déduisent pas avec assez de clarté, ellesrestent comme enve- loppées d'un nuage mystérieax... Puis plus loin A propos de Lucifer, quelqu'un a prononcéle mot: musique de décor... Les Parisiens se sont perdus la de- dans, la plupart ayant négligé de conserver le fil qui sert a voyager dans les labyrinthes... ce qui a fait le plus de plaisir, ce sont de tout petits airs sur lesquels évidemment M. Peter Benoit ne comptait pas trop.... Puis la blague franqaise, prenant tout a fait Ie dessus, notre chroniqueur se met a en tonner un hymne de louanges en l'honneur du bon goüt, des connaissances appréciatives en fait de musique etc. etc. des Parisiens. Hélas l'expérience a prouvé mal- heureusement pour l'auteur de la critique en question, qu'il faut beau- coup rabattre de ce caquet. Les chefs d'oeuvres des meilleurs auteurs francais même ont eu beau- coup de peine a réussir aux premières auditions faites devant les Parisiens. Ceux-ci n'ont-ils pas sifflè s'il vous plait, ie Faust de Gounod Hector Berlioz, le plus savant com positeur qu'ait produit la France, et qui peut être c msidéré comme le pré- décesseur de Wagner, n'a pu réussir a se faire accepter par Paris; c'est l'étranger qui a fait sa reputation. Richard Wagner a été presque chassé de Paris; il 11'était épigrammes dont on ne l'accablait, lui et sa mu sique de l'avenir comme l'appelaient les spirituels Parisiens. Depuis du temps déja, quand im auteur d'opéra, 5 assenet entr'autres, veut laire réussir une de ses oeuvres,il commence par la faire représenter a Bruxelles. Nous pourrions multiplier a 1'infini Ies preuves de l'insulfisance en connaissances musicales ou de la légèreté des Parisiens en cette matière. L'immortel auteur de la Rubens Cantate, de la Lege, du maylief et de taut de chets d'ceuvre a done eu de nombreuses fois, I'occasion de se con soler des avanies des Parisiens a son égard. Mais que doivent dire ces aimables critiques a présent que la gloire du maitre et de son école brille pure sans conteste La musique de notre école nationale a adopté ce vrai et grand principe en fait de mise en musique d'une poésie qne le chant doit servir avant tout a faire ressortir le sens et la beauté des paroles et non a sen servir simple- ment pour faire une mélodie quel- conque. Ainsi, on ne trouvera jamais dans l'art flamand ce qu'on trouve dans les musiques italiennes ou fran- caises de lecole précédant celle-ci des phrases répétées une vingtaine de fois de suite pour les besoins d'un air plus ou moins léger. On 11'y trouvera pas des mots coupés en dépit dn bon sens et devenus incompréhensibles. L'expression sombre et joyeuse. mé- lancolique ou superbe des paroles aura son écho fortifié par le chant et le récitatif se déclamera fibre de toute entrave, sur la phrase musicale. Voila les grandes qualitésqui rendent lecole flamande proche parente de la grande musique allemande et Waguérienne. Ce qui tend désormais, avec Tinei et Gilson entr'autres, a la rapj rocher dece grand art contemporain, c'est la présence dans les oeuvres flamand m du motif type système de Wagner et qui dérive en droite ligne de Gluck et de Beethoven et dont chacun accompagne un personnage ou une idéé dominante. Ge système du motif type sera d'ailleurs le seul qui servira a l'avenir. Le génie créateur, présent de la nature et de Dieu, peut seul, graces a de fortes études harmoniques, douner a un compositeur la faculté nécessaire pour le créer. C'est ce qui fait, que malgré la diffusion toujours de plus en plus grande, des études de composition, il n'y aura comme 'dans le passé, que fort peu d'élèves qui deviendront des maitres comparables aux Benoit,Tinei, Gilson, Blockx etc.; dans notre pays,aux Berlioz, Wagner, Reyer et autres a l'étranger et surtout aux grands 'génies du siècle passé aux Bacli, Gluck, Beethoven, Ilaydn ou Mozart, qui n'ont pas été surpassés jusqu'ici. Le Progrès pretend que les fêus commu nales coü'eront la ville d'Ypresl6ti 18,000 francs. Nous ferons connaitre le chiffre exact dès que nous le connaUrons. il I i if ij' cl uil til 811 "f;? ïJi' ii" 1 i 1 i Hl; I 1 AM

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1