WITE1II6ÏÏE Excursion de la Grande Fanfare a Heyst. L'élection provinciale de Poperinghe. Le Prêtre a l'école. Le Boeuf et le Fise. Chronique littéraire. DU NORDDEFURNES Le Progrès veut mystifier les leoteurs. 11 se dit sans doute que, puisque le festival de 1890 a coüté de 18 h 20,000 francs, il faut que les fêtesde la Tuindag de 1896, autre- ment belles,nombreusas et productives pour la ville que celles de 1890, doivent coiiter au moins autant, Notre confrère rend ainsi involontai- rement bien entendu hommage h nos amis, qui ont pu, avec beaucoup moins de frais, organiser des fêtes beaucoup plus belles. Dimanche passé, la Grande Fanfare est allée donner un Concert sur la digue de ia jolie station balnéaire. Partie d'Ypres h 6 heures 45, notre Fan fare arriva Heyst It 10 heures et quart. Tambours battant et clairons sonnanl, elle s'en fut, le long des jetées, dormer une aubade k son clier Président et offrir un aagnifique bouquet k Madame Iweins d'Eeckhoutte. Les rausiciens se répandirent alors de tous cótés, les uns pour prendre un bain, les autres pour faire une visite aux Eciuses d'Heyst, prés desquelles on commence les premiers travaux du futur port. Le temps, fort agréable jusque midi, se gèta naalbeureusement «t ce moment et devint franchernent détestable pendant toute l'après- dinée; ce qui fait que le concert annoncé pour 3 1/2 heures, dut être dormé au milieu d'une pluie battante. Une remarque h ce sujet. Quand chez nous il pleut tant soit peu, lors d'un concert, tous les auditeurs s'empressent de se sauver. A Heyst, ou tant de personnes habitant la grande ville sont en vil lég ia t u re, el dont on pourrait dire avec raison, qu'ils sont blasés en fait de musique, il est loin d'en étre ainsi. Pendant toute la duiée du concert donné par 1'excellerite phalange musicale d'Ypres, plusieurs centaines de dames et des messieurs de la meiileure sociéié, ont bravé le mauvais temps, et le parapluie ouvert, assis autour du kiosque, ont écouté reli- gieusement. Les applaudissements n'ont pas manqué k la Fanfare ainsi que les félicitations person- nelles des connaisseurs. On cite même ce fait, qtt'un Monsieur, président d'une société francaise qui a obtenu différentes distinctions de premier ordre dans des concours, a chaleureusement complimesité le directeur M. G. Wenes pour la bonne exécution des morceaux L'aspect de la mer par ces temps de pluie est navrant, et on se surprend it plaindre in petto ceux qui doivent en habiter les bords les jouis de mauvais temps. Heureusement qu'ils sont rares en été! A défaut de plus d'un candidal pour la place de conseiller provincial vacante par suite de la démission de M. Van Merris, nommé représentant, M. Georges Lebbe a été proclamé élu. Nos sincères félicitations au nouveau con seiller piovincial, et it nos amis de Poperin ghe La Luite en gagneia la jaunisse. Mais elle devra constater qu'è Poperinghe elle n'a point, irouvé, pour faire ses affaires, un... Lefevie. Le Weekblad dit cela ne valait pas la peine. II y aura Lientót dissolution etc. Oui, oui, cher correspondant de Poperin ghe Reconnaissez que les raisins sont trop verts, et quo e'est pour cela qu'il rt'y a pas eu lutte Nous apprenons qu'un cortège composé d'une foule de bourgeois et d'ouvriers s'est rendu au Volkshuis qui compte déjit plus de 600 membres et que la une ovation cha- leureuse a étéfaite it M. G Lebbe, qui a eu la géoérosité de donner300francs de primes pour une tombola. Nous avorts constaté, dans un précédent numéro, que l'enseignementreligieux, donné aux écoles communities par ie prêtre, it été suivi pst' tous les élèvrs d ces établisse- ments, it part trois excptioris k l'école payante de filles. Nous avons dit aussi quo les élèves ont suivi régulièrement les Irpons de catéchisme et que les professeurs n'ont eu quit se louer de leur assiduité. La prapagande de La Lutte a done fait un fiasco complet, et la mégère so le tient pour dit. Le Progrès nous l'avoumis n'est pas entré en campagne contre l'eriseigne- roent religieux dormé aux écoles de la ville par le prêtre il s'est borné it copier quel- ques articles de grands journaux iibéraux combattant la loi de 1893 sur lenseigncment de la Religion. Mais il saisit toutes les oc casions qui se présentent pour exalter l'en- seignement neutre et combattre l'etiseiguo- ment privé et catholique. II a même critiqué l'administration com munale, parcequ'eiie fait jouer le carillon pour les distributions de prix de nos éta- blissements d'insiruction Le Progrès ne voit pas les traces évi- dentes de l'influence de 1'euseignementli.bé- ral cu neutre sur le développement et les progrès du socialisme. II se/nble ignorer les aveux d'Anseele et des organes du parti socinliste, qui tous proclament que l'école neutre a préparé la voie au socialisme. Nous ne nous efforcerons pas de conver- tir notre confrère. Sou aveuglement es! incurable, puisqu'il résiste aux preuves les plus péremptoires et aux expériences les plus décisives, Nous nous boroerons it meltie sous les yeux du Progrès un aveu d'un iibéral fran cais, naguère aussi grand partisan de l'in- siruction laïque, Jules Simon, revenu du ses erreurs et éclairé par ses déceptions. Ce philosophe voyait plus juste que nos libé- raux iorsqu'ii écrivait deux arts it peine aprés les iois Ferry Nous n"avons fait que des ruines. Nous awns abaissé les intelligences en les sou- mettant aux fouies et les foules en leur ötanl leurs croyauces. Voilé en deux mots notre bistoire. Et s'adressant it ses anciens amis, l'auteur do la Religion naturelle leur lanpait cette ac- cablante apostrophe v. Cette libei té quo vous prétendez étabiir, e'ist l'oppression. Getto neutralité que vous prêchez, c'est le coeur ct la conscien- code l'humanité anéaotis. Ge clériealisme quo vous appelez le seul ennemi et qui, quand on vous pousse, est le christianis- me, ce clériealisme que vous combatiez et que vous extermi-nez, est celui qui proster- ne vos ministres devant vos députés, vos députés devaut les éteclruts 1 Est ce lui qui ameute les ouvriyrs conlre le capital Est-ce lui qui prêcbe et alimepte les grè- ves? Ëst ce lui qui fabrique la dynamite et fait sauter les maisoas Est ce lui qui transforme la hltéralure en grivoiseries et les théatres en lup^nars Est ce lui qui réduit toutes les actions de la vie it un contrat et k un calcul Croyez-vous que le christi&nisme, a supposer qu'il soit un eu- nemi, soit un ennemi aussi terrible que le nihilisme? Et conuaissez vous une autie n conclusion que le nihilisme a vos écoles neus res ct vos Iois alhées Nou lisons dans Ï/Jnjou Hier, mercredi, le fisc, en vertu de l'odieuse loi d'abonncment, a voulu procéder, a cinq heures du soir, it la vente du boeuf do la communauté des Trappistin.es des Gardes, li est bon de rappcler que la semaine précédente 1 huissier n avail pu trouver aux Gardes une seule maison dont les habitants lui permissent d'apposer son affiche; i! avail dü la collet'sur le mur de l'église. Matdi, veilie de la vertte, plus de deux cents personnes étaient venues protester la communauté contre l'iniquité projetëeet, aprés avoir prié Notre Dame des Gardes, demandèrent a l'aumonier de placer, le jour- de la vente, la porte de l'égüse, la statue vénérée de la Vierge. L'aumönier ne crut pas pcuvoir obtemporer it cetle touchante démarche des chréiiermes populations des Gardes Mercredi, dès trois heures, une foule énorme arrivait dc tous cotés. A quatre heures, la chapelle est remplie d'hommes et dc femmes qui récitent des pierres et cbantent des cantiques. A 4 h. 3/4, le bceuf, encadré eritre deux gendarmes, est amené par un nommé Tuleau, ancien voiturier, de Chemillé. Do toutes les poitrïnes, s'échappent 'des oris A bas les voleurs! Vive ia communauté! Vive la liberté! Vive les religiéuses! Vive l'aumó- nierVive Notre Dame des Gardes! L'buissier, tiès pale, lit d'une voix inintelligible la pièce suivante Vente mobilière par suite de saisie exécutée. Le public est prévenu que le mercredi 19 aoüt, 5 heures du soir, sur la place du Marché des Gardes, Me Robi- neau, huissier it Chemillé, prccédera la vente aux enchères publiques des objets mobiliers saisis-exécutés la requê'e de M le directeur géuéral do l'enreg:stre- mem, des domaines et du timbre, k Paris, rue de Rivoli, n" 192, sur la eongrégation autorisée des dames trappislines des Gardes, dom ie siége est aux Gardes. Par procés-vet bal dudit M« Robi neau, huissieur, en date du 9 aoüt 1896. enre- gistré, On ven dra Un bceuf, 3 ans, race aiancelle, et sa o corde. Au comptant, plus 5 0/0 sans fraction. La voix de l'buissier est couverte par les protestations indignées da ia foule. Alors, ia stupéfaction de tous, sans qu'il y ail eu enchères, a prés. un court conciliabulo en tie l'buissier et les gendarmes, on voit le sleur Tuleau, aidé du sieur Barbot, emmener le boeuf, escorté des deux gendarmes, pat' la route de Chemillé. A ce moment M. le due de Plaisartce s'a- vance vers l'buissier et fait entendre l'éner- gique protestation suivante Aujourd'bui, mol, Louis de Maillé, due de plaisar.ee, suis venu aux Gardes pour scheler le boeuf de la communauté des Gardes, vendu aux enchè es par Robineau, huissier a Chemillé. M° Robineau a donné lecture des conditions de la vente.A cause des protestations et des cis des assistants, je n'ai pu entendre ces conditions. II n'y a eu aucurie adjudication pubPque. Au bout d'un temps insigniliant et ne pouvant per- mettre aux enchères publiques de se pro- duire, le sieur Robineau, après concilia- bule avec les gendarmes, a fait emmener le boeuf. Moi aöheteur, venu pour l'adjudi- cation, je protPste énergiquement contre cette escröquerie et cette violation de la loi. Les témoins de eet acte illégal ont signé avec moi la présente protesta- tion. La foule applandit ct tous les habitants des Gardes signent la protestation. Des huées formidables accor||agnent le bceuf et ses rneneu-is ainsi que l'huissier. Un incidentA un moment, le bceuf saisi refuse de marcher et se met genoux sur la route. Les huées de la foule redoubled. On i acclame le due et la duchesse Je Plaisartce qui passaient. Tuleau tire en vain son bceuf que Barbot frappel'animal ne bouge pas et ce n'est qu'au bout de dix minutes qu'il se décide a reprendre sa route. Nous saurons plus tard ce qu'il en advint. L'émotion des populations qui ont si vailla- mment protesté contre l'iniquité cotnmise n'est pas pi ès de se calmer. L'acadérnie flamande avait chargé M. l'ab- bé G. Gezelle de la publication d'une anciert- ne chronique flamande rimée, rëdigéa par Hein en van Merchtenen, un auteur qui était restée jusqu'ici i neon nu aux bistoriens et aux biógraphes flamands, Cette chronique vient de paraltre. Elle se compose de 4 479 vers et va jusqu'é l'année 1414; sous le rapport littéraire ainsi que sous le rapport historique elle o ff re beaucoup d'intérêt. M. Gezelle l'a enncbie d'un grand nombre de notes explica- tivrs, d'un glossaire et d'une bonne table al- pbabétique de noms des personnes, etc., citoes dans la chronique. Ge travail fait hon- neur au savant académicien. On nous prie d'informer que Vi: et Mme Maurice Meier, chirur- giens-dentistes-spéciaiistes, "2, rue de Mouscrou, Courtrai, seront absents du 13 ou 30 A out. 180 La Régie de la Wateringue du Nord dc Furnes a l'bonneur de convoquer les pro. priéiaires posséoant trcnte hectares de terrain dans la dite Wateringue pour l'assemblée générale qui aura lieu l'hótel de ville de Furnes, le Mardi I Septembrc h '10 heures du matin. Furnes, le 17 Aoüt 1896. La régie de la Wateringue du Nord de Furnes. GASTELE1N VAN RILLE, Président, D. De HAENE, L. ALLEWAERT et A. HOUTSAEGER, Membres, -ïeo Les bees a incandescence do La Lumière (sóctó an° 12 Place Rouppe a Bruxelles) sont en vente a Ypres chez M. V&nderstuyft, rue Carton n° 33. ïiï LQsSBJLESlüiguér-.e a- ,rr,ta7.o^ RRiTATIU-^»" deSV'J- Louies les nsx'OT Dépot a Ypres chez Donck frères rue do Lille. 45

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 2