I Samedi 5 Septembre 1896. 10 centimes le N°. 31 Année. N° 8177. ARRONDISSEMENT D'YPRES. RÉVISION DES LISTES ELECTORALES. La Néo-Démocratie chrétienne. Le IVe Congrès d'Anthropologie criminelle. SJ On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypre^, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doivent être adresses franc de port A l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du journa pour 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairosi franc la ligne Les numéros supplé mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser i VAgence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le bureau de l'association conser vatrice fait appel aux électeurs qui, pendant la dernière campagne elec torale, ont constaté qu'ils n'étaienl pas inscrits sur lalisteélectorale, oune l'étaient pas avec le nombre de votes auxquels ils ont droitil les engage a faire valoir leurs droits auprès de leurs administrations eommunales respectives. Les électeurs qui recevraient de la part d une administration communale la notification de la radiation de leur nom ou de la diminution de leurs votes sont priés de s'adresser avee les pièces justificatives au bureau de l'Associa- tion conservatrice, rue de Menin, Cerele catholique, les Mardi et Jeudi de chaque semaine de 5 a 7 heures du soir. N. B. Le dernier délai pour récla- mer devant l'autorité communale ex pire le 31 octobre prochain. IJn des motifs, ou plutót un des prétextes car il n'y a que des pré- textes, pour lesquels les néo démo- crates se séparent du parti catholique, consiste a dire que les conservateurs chcrchent a fonder, avec les restes du doctrinarisme tombé, un parti nouveau, en abandonnant leurs vieilles traditions. La Métropole répoud a ce reproche soulevé par les partisans du óte toi de la, que je m'y mette Bien que les observations de notre •consceur d'Anvers ne trouvent guère leur application a Ypres, nous croyons ■devoir les reproduire, ne füt-ce que pour prémunirnos lecteurset nosamis contre de facheuses dissensions, qui pourraient se produire ailleurs qu'a Anvers et a Turnhout. Les catholiques Yprois sont rede- vables de leurs victoires a runion et a la cobésion qui ont existé jusqu'ici dans leur parti. Qu'ils se souvieunent que ce sont la division et la discorde qui ont précipité la chule du parti anticlérical! Cela dit, voici les observations très- justes de la Métropole d'Anvers D'abord la grosse erreur de fait, ce que j'appellerai simpleraent' la poudre aux yeux »,c'est ce reproche que l'union projetée consisterah dans la formation d'un parli nouveau, composé de catholiques et de doc trinaires, mais... oü tout le monde serait doctrinaire pour faire de la politique doctri naire. C'est-é-dire que nous, conservateurs, qui, depuis trente ans, avons fait une guerre sans merci au partt de MM. Frère et Bara, en dénonpant les déplorables conséquences que devaient produire leur action sectaire, leurs écoles prétendument neutres, leur hostiliteaux croyances religieuses et leur iadifférence en matière sociale, nous nous liguerions aujourd'hui avec les débris de ce parti vaincu pour reprendre, en notre nom et sans doule au profit de ses survivanls, la belle politique d'avant 1884 En vérité, l'accusation me parait imbécile, d'une imbécillité supérieure d la folie concep tion même que Ton impute ainsi je ne sais qui d'entre nous, dependant, ces cboses ont été bruyam- ment dénoncées devant des auditoires bien connus de Liège et, depuis trois semuines, dans toute l'insensée campagne dirigée con tre l'bonorable comte de Merode, on a tenté de persuader aux simples et auxcrédules que les ehréiiens décidément incomplets, non encore enrölés dans la démocratie que l'on sait, eonsacrent leurs veilles ruminer le coup de la coagulation C'est qu'alors, voyez-vous, la nouvelle école aurait sa raison d'être. Pendant que tous les vaillants, mêlés depuis trente an- nées aux lultes, aux épreuves et aux vic toires du parti conservateur beige, méditent la trabison des intéréts catholiques dansce pays, le» démocrates-chrétiens apparai- traient providentiellement pour tout préve- nir et tout sauver. Persuadez-vous done bien en les voyant s'agiter, se démener, souffler partout la méfiance, la haino et la discorde dans nos rangs, qu'ils incarnent désormais l'honneur et l'intégrité des croyances, au besoin contre les évêques, au besoin contre le Pape lui- même dont l'Encyclique, oeuvre de paix, devient en leurs mains machine de guerre. Songez que leur apreté it décrocher des mandats par tous les moyens tantót, par exemple, en défendant le service personnel, tantót en l'attaquant ne s'inspire que des intéréts de la Patrie et de la Foi dont le salut va désormais dépendre d'eux Ainsi tout s'explique. Cetle béte bistoire de la coagulation se montre clairement la fumisterie quelle est et il ne faut être pas grand clerc, rien qu'é voir d'oü elle part, pour devenir ou elle lend. II ne reste même plus expliquer que le phénomène tant de fois dénoncé it Anvers et ailleurs, au cours de la dernière période éléetoraie la fureur et la passion mises par les purs de la démocratie chrétienne com- battre les candidats catholiques en même temps qu'ils ménageaient absolument les candidats doctrinaires et socialistes. II faut rappeler en effet qu'il y a trois mois nous luttior-s la fois contre les libéraux doctrinaires, les socialistes et les démocrates chrétiens. Quant ceux-ci, ils ne combal- taient ouvertement que nous. Voilé ce qui me fait detnander de quel cóté elle a pu se trouver, Anvers, cette coagulation si vertueusement dénoncée ces derniers jours aux braves geus de la Campine, par des politiciens qui précisément mieux que personne doivent être strictement renseignés.... Bref, nous répudions la coagulation d'ailleurs toute mythique, imaginée par les néo-démocrates. A propos du IVe congrès qui s'est tenu, cette année, a Geuève, le Bien Public émet les considérations sui- vantes qui nous paraissent justes: Le Congrès d'anthropologie criminelle vient de clore Genève sa quatrièmesession. Nos lecteurs out pu se reudre compte, par les relaitons de notre correspondant genèvois, et de l'importance des débats de cette réu- nion savante, et de la tournure qu'ont prise les discussions. Le discours de cloture prési- dentiel, dont nous avons donné le résumé, montre quel a été le caractère du Congrès des vives discussions qui i'ont marqué, est résulté nettement que l'Ecole italienne n'a pu soutenir ses doctrines initiales que l'on a, comme Bruxelles, mis le libre arbitre hors de cause que l'on accepte de marcher tous ensemble sur un terrain commun l'étude des prédispositions de l'homme la délinqu- ence, que ces prédispos'tions résultent des tempéraments ou des influences du dehors. Mais on n'entend plus affirmer par lé l'irré sistible poussée au mal. Celui qui porie les sligmatesde la dégériérescence n'est plus fa- talement voué au crime. Si l'on a déclaré vouloir mettre hors de cause la question du libre arbitre, c'est que, cóté des adversaires de celui-ci, il s'est trouvédes hommes pour i'affirmer, le défen- dre, et montrer que l'Anthropologie crimi nelle ne l'aiteint en iien. Le temps est passé, heureusement, oii M"' Clémence Royer pouvait, au sein du Congrès de Paris, nier qu'il dépende de l'homme d'ê tre vertueux ou méchantoü ces paroles ne rencontraient qu'applaudissements et appro bations oü M. Ferri, sans qu'une voix s'éle- vat pour protester, affirmait qu'il ne faut croire ni au mérite ni au démérite, que ce n'est pas un mérite d'être vertueux. Au Congrès de Bruxelles nous avons vu des catholiques se jeter décidément dans la mêlée, aflirmer hautement l'idée chrétienne, montrer quelle s'accorde avec la science anthropologique, et soulever lesapplaudisse- ments, même des incrédules. C'est k Bruxel les que le rapprochement de l'anthropologie criminelle avec les idéés chrétiennes de liber- té, de responsabilité, de mérite, a commen- cé a Genève, c'est encore legroupebeige qui a eu l'honneur de contribuer pour la plus large part k maintenir lespositionsconquises et k faire progresser dans Ia voie du rappro chement. Nous y avons vu, d'abord, le Dr Dallemag- ne, dont les idéés déterministes ne sont un mystère pour personne, qui, k Bruxelles, avait neltement afflrmé ces idéés, demander que l'on abandonnkl ce qu'il y a de trop ab- 8olu dans les théories anthropologiques nous y avons vu M. I'abbé Maurice De Baets affirtner hautementet détendre avec éloquen- ce ses croyances et ses convictions sur le libre arbitre et sur la responsabilité puis encore nous l'avons vu, avec M. Maus, réité- rer cette déciaration après la profession de déterminisme athée de M. Ferri. Enfin, Im minent M Lejeune, avec sa grande autorité, entraine le congrès et fait écarter de la dis cussion ces objets propresk la philosophic. Sur le terrain des questions pratiques en core, Ie groupe beige s'est distingué.ei nous avons vu le discours présidentiel rappeler avec éloge les travaux de MM. De Baets, Maus, Struelens, etc. En face de l'école italienne, neltement déterministe et matérialiste s'attachant avec une excessive préférence aux caraclères ana- lomiques de la délinquence, nous avons vu se lever ce que nous oseriens appeler une école beige, persévérant dans la voie ouverte k Bruxelles, considérant l'anthropologie cri minelle comme indépendante de la question du libre arbitre, et voulant reconnaitre k toutes ces influences anatomiques, biologi- ques, psychiques et sociales, l'importance qui leur est propre. II ne peut y avoir d'opposition entre la science et les idéés chrétiennes, paree qu'il rie peut y avoir d'opposition entre vérité et vérité mais aussi longtemps que les catho liques se désintéressent d'une science déter- minée, on veria celle-ci s'affirmer de plus en plus comme antichrétienne. Aussi n'avons- nous pas le droit de nous tenir dans une fa cile passivité; tous les points du vaste champ de bataille de lu science nous réclament montrer la concordance entre la vérité révé- 11 ral itp ri ?|- i1 m fjl 'i

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1