I
Samedi 5 Septembre 1896.
10 centimes le N°.
31 Année. N° 8177.
ARRONDISSEMENT D'YPRES.
RÉVISION DES
LISTES ELECTORALES.
La Néo-Démocratie
chrétienne.
Le IVe Congrès
d'Anthropologie criminelle.
SJ
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Le bureau de l'association conser
vatrice fait appel aux électeurs qui,
pendant la dernière campagne elec
torale, ont constaté qu'ils n'étaienl
pas inscrits sur lalisteélectorale, oune
l'étaient pas avec le nombre de votes
auxquels ils ont droitil les engage a
faire valoir leurs droits auprès de
leurs administrations eommunales
respectives.
Les électeurs qui recevraient de la
part d une administration communale
la notification de la radiation de leur
nom ou de la diminution de leurs votes
sont priés de s'adresser avee les pièces
justificatives au bureau de l'Associa-
tion conservatrice, rue de Menin,
Cerele catholique, les Mardi et Jeudi
de chaque semaine de 5 a 7 heures
du soir.
N. B. Le dernier délai pour récla-
mer devant l'autorité communale ex
pire le 31 octobre prochain.
IJn des motifs, ou plutót un des
prétextes car il n'y a que des pré-
textes, pour lesquels les néo démo-
crates se séparent du parti catholique,
consiste a dire que les conservateurs
chcrchent a fonder, avec les restes
du doctrinarisme tombé, un parti
nouveau, en abandonnant leurs
vieilles traditions.
La Métropole répoud a ce reproche
soulevé par les partisans du óte toi
de la, que je m'y mette
Bien que les observations de notre
•consceur d'Anvers ne trouvent guère
leur application a Ypres, nous croyons
■devoir les reproduire, ne füt-ce que
pour prémunirnos lecteurset nosamis
contre de facheuses dissensions, qui
pourraient se produire ailleurs qu'a
Anvers et a Turnhout.
Les catholiques Yprois sont rede-
vables de leurs victoires a runion et
a la cobésion qui ont existé jusqu'ici
dans leur parti. Qu'ils se souvieunent
que ce sont la division et la discorde
qui ont précipité la chule du parti
anticlérical!
Cela dit, voici les observations très-
justes de la Métropole d'Anvers
D'abord la grosse erreur de fait, ce que
j'appellerai simpleraent' la poudre aux
yeux »,c'est ce reproche que l'union projetée
consisterah dans la formation d'un parli
nouveau, composé de catholiques et de doc
trinaires, mais... oü tout le monde serait
doctrinaire pour faire de la politique doctri
naire.
C'est-é-dire que nous, conservateurs, qui,
depuis trente ans, avons fait une guerre
sans merci au partt de MM. Frère et Bara,
en dénonpant les déplorables conséquences
que devaient produire leur action sectaire,
leurs écoles prétendument neutres, leur
hostiliteaux croyances religieuses et leur
iadifférence en matière sociale, nous nous
liguerions aujourd'hui avec les débris de ce
parti vaincu pour reprendre, en notre nom
et sans doule au profit de ses survivanls, la
belle politique d'avant 1884
En vérité, l'accusation me parait imbécile,
d'une imbécillité supérieure d la folie concep
tion même que Ton impute ainsi je ne sais
qui d'entre nous,
dependant, ces cboses ont été bruyam-
ment dénoncées devant des auditoires bien
connus de Liège et, depuis trois semuines,
dans toute l'insensée campagne dirigée con
tre l'bonorable comte de Merode, on a tenté
de persuader aux simples et auxcrédules que
les ehréiiens décidément incomplets, non
encore enrölés dans la démocratie que l'on
sait, eonsacrent leurs veilles ruminer le
coup de la coagulation
C'est qu'alors, voyez-vous, la nouvelle
école aurait sa raison d'être. Pendant que
tous les vaillants, mêlés depuis trente an-
nées aux lultes, aux épreuves et aux vic
toires du parti conservateur beige, méditent
la trabison des intéréts catholiques dansce
pays, le» démocrates-chrétiens apparai-
traient providentiellement pour tout préve-
nir et tout sauver.
Persuadez-vous done bien en les voyant
s'agiter, se démener, souffler partout la
méfiance, la haino et la discorde dans nos
rangs, qu'ils incarnent désormais l'honneur
et l'intégrité des croyances, au besoin contre
les évêques, au besoin contre le Pape lui-
même dont l'Encyclique, oeuvre de paix,
devient en leurs mains machine de guerre.
Songez que leur apreté it décrocher des
mandats par tous les moyens tantót, par
exemple, en défendant le service personnel,
tantót en l'attaquant ne s'inspire que des
intéréts de la Patrie et de la Foi dont le
salut va désormais dépendre d'eux
Ainsi tout s'explique.
Cetle béte bistoire de la coagulation
se montre clairement la fumisterie quelle
est et il ne faut être pas grand clerc, rien
qu'é voir d'oü elle part, pour devenir ou elle
lend.
II ne reste même plus expliquer que le
phénomène tant de fois dénoncé it Anvers et
ailleurs, au cours de la dernière période
éléetoraie la fureur et la passion mises par
les purs de la démocratie chrétienne com-
battre les candidats catholiques en même
temps qu'ils ménageaient absolument les
candidats doctrinaires et socialistes.
II faut rappeler en effet qu'il y a trois mois
nous luttior-s la fois contre les libéraux
doctrinaires, les socialistes et les démocrates
chrétiens. Quant ceux-ci, ils ne combal-
taient ouvertement que nous.
Voilé ce qui me fait detnander de quel
cóté elle a pu se trouver, Anvers, cette
coagulation si vertueusement dénoncée
ces derniers jours aux braves geus de la
Campine, par des politiciens qui précisément
mieux que personne doivent être strictement
renseignés....
Bref, nous répudions la coagulation
d'ailleurs toute mythique, imaginée par les
néo-démocrates.
A propos du IVe congrès qui s'est
tenu, cette année, a Geuève, le Bien
Public émet les considérations sui-
vantes qui nous paraissent justes:
Le Congrès d'anthropologie criminelle
vient de clore Genève sa quatrièmesession.
Nos lecteurs out pu se reudre compte, par
les relaitons de notre correspondant genèvois,
et de l'importance des débats de cette réu-
nion savante, et de la tournure qu'ont prise
les discussions. Le discours de cloture prési-
dentiel, dont nous avons donné le résumé,
montre quel a été le caractère du Congrès
des vives discussions qui i'ont marqué, est
résulté nettement que l'Ecole italienne n'a pu
soutenir ses doctrines initiales que l'on a,
comme Bruxelles, mis le libre arbitre hors
de cause que l'on accepte de marcher tous
ensemble sur un terrain commun l'étude
des prédispositions de l'homme la délinqu-
ence, que ces prédispos'tions résultent des
tempéraments ou des influences du dehors.
Mais on n'entend plus affirmer par lé l'irré
sistible poussée au mal. Celui qui porie les
sligmatesde la dégériérescence n'est plus fa-
talement voué au crime.
Si l'on a déclaré vouloir mettre hors de
cause la question du libre arbitre, c'est que,
cóté des adversaires de celui-ci, il s'est
trouvédes hommes pour i'affirmer, le défen-
dre, et montrer que l'Anthropologie crimi
nelle ne l'aiteint en iien.
Le temps est passé, heureusement, oii M"'
Clémence Royer pouvait, au sein du Congrès
de Paris, nier qu'il dépende de l'homme d'ê
tre vertueux ou méchantoü ces paroles ne
rencontraient qu'applaudissements et appro
bations oü M. Ferri, sans qu'une voix s'éle-
vat pour protester, affirmait qu'il ne faut
croire ni au mérite ni au démérite, que ce
n'est pas un mérite d'être vertueux.
Au Congrès de Bruxelles nous avons vu
des catholiques se jeter décidément dans la
mêlée, aflirmer hautement l'idée chrétienne,
montrer quelle s'accorde avec la science
anthropologique, et soulever lesapplaudisse-
ments, même des incrédules. C'est k Bruxel
les que le rapprochement de l'anthropologie
criminelle avec les idéés chrétiennes de liber-
té, de responsabilité, de mérite, a commen-
cé a Genève, c'est encore legroupebeige
qui a eu l'honneur de contribuer pour la plus
large part k maintenir lespositionsconquises
et k faire progresser dans Ia voie du rappro
chement.
Nous y avons vu, d'abord, le Dr Dallemag-
ne, dont les idéés déterministes ne sont un
mystère pour personne, qui, k Bruxelles,
avait neltement afflrmé ces idéés, demander
que l'on abandonnkl ce qu'il y a de trop ab-
8olu dans les théories anthropologiques
nous y avons vu M. I'abbé Maurice De Baets
affirtner hautementet détendre avec éloquen-
ce ses croyances et ses convictions sur le
libre arbitre et sur la responsabilité puis
encore nous l'avons vu, avec M. Maus, réité-
rer cette déciaration après la profession de
déterminisme athée de M. Ferri. Enfin, Im
minent M Lejeune, avec sa grande autorité,
entraine le congrès et fait écarter de la dis
cussion ces objets propresk la philosophic.
Sur le terrain des questions pratiques en
core, Ie groupe beige s'est distingué.ei nous
avons vu le discours présidentiel rappeler
avec éloge les travaux de MM. De Baets,
Maus, Struelens, etc.
En face de l'école italienne, neltement
déterministe et matérialiste s'attachant avec
une excessive préférence aux caraclères ana-
lomiques de la délinquence, nous avons vu
se lever ce que nous oseriens appeler une
école beige, persévérant dans la voie ouverte
k Bruxelles, considérant l'anthropologie cri
minelle comme indépendante de la question
du libre arbitre, et voulant reconnaitre k
toutes ces influences anatomiques, biologi-
ques, psychiques et sociales, l'importance
qui leur est propre.
II ne peut y avoir d'opposition entre la
science et les idéés chrétiennes, paree qu'il
rie peut y avoir d'opposition entre vérité et
vérité mais aussi longtemps que les catho
liques se désintéressent d'une science déter-
minée, on veria celle-ci s'affirmer de plus en
plus comme antichrétienne. Aussi n'avons-
nous pas le droit de nous tenir dans une fa
cile passivité; tous les points du vaste champ
de bataille de lu science nous réclament
montrer la concordance entre la vérité révé-
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