Mercredi 23 Septembre 1896. 10 centimes le N°. 31 Année. N° 3182. A DE ARRONDISSEMENT D'YPRES. RÉVISION DES LISTES ELECTORALES. Les dynamitards ïrlandais. Affaires Congolaises. D'oü vient l'argent. Une éleetion a Tournai. Chronique Yproise. On s'abonne rue du Beurre, 38, h. Ypres, et a tous les bureaux de postc du royauine. Le bureau de l'association conser vatrice fait appel aux électeurs qui, pendant ia dernière campagne elec torale, ont constaté qu'ils netaient pas inscrits sur laliste electorale, oune I'étaient pas avec le nombre de votes auxquels its ont droitit les engage a faire valoir leurs droits auprès de leurs administrations cominunales respectives. Les électeurs qui recevraicnt de Ia part d une administration communale la notification de la radiation de leur nom ou de la diminution deleurs votes sont priés de s'adresser avee les pieces justificatives au bureau de l'Associa- tion conservatrice, run de Mcnin, Cercle catholique, les Mardi et Jeudi de chaque semaine de 5 a 7 lieures du soir. N. B. Le dernier délai pour re'cla- mer devant l'autoi ito communale ex pire le 31 octobre procliain. Découverte du complot. Les documents trouvés sur le fenian Ivory (Bell) pcrmettcnt, parait-il, de reconslituer en grande partiele plan concerté par les dynamitards. Les fenians ayant Lintention de rou- vrir en Angleterre unc êre de terreur, aivaientprojeté de faire sauter les prin- cipaux monuments de Londres et des autres villes du pays, iA la suite de ce résultat des pre mières enquêtes sur le complot des fenians, les patrouilles de police ont été doublées a Londres aux abords de tous les monuments publics. Le Parlement, la Chambre des com munes, Mansion-House, la Banque, la National Gallery, le British Museum, la cathédrale de Saint-Paul et cclle de Westminster, sont étroitementsurveil- lés, tous ces edifices se trouvant mentionnés dans les correspondances tombées aux mains de la police. Nous empruntons au Bien Public les reflexions qui suivent au sujet des atrocités commises par un soldat nègre et qui avaient été mises, trés injuste- inent, a charge des beiges Endernières nouvelles, nous avons résu mé hier, trés brièvement, les mesures que l'Etat Indépeudant du Congo vient de pren dre pour protéger les indigènes. Nous sommes heureux de constater que l'Etat Indépeiidant s'est enfin é.mu des accu sations, tantöt sincères, tantót suspectes ou exagérées, de la presse dtrangère. Le mo ment était venu oü les dëmentis ne produi- saient plus dYffet. Apiès la lettre de Stanley, qui s'était con- stitué l'üvocat de l'Etat, el qui, en somme, a ply idé sur tout les circonstances alténuantes, il fallait agir. L'Etat Inöépendant fa fait, vite et énergiquementnous l'en félicitons. Nous l'en remercions aussi. Nous l'en re mercions pour la Belgique, dont l'honneur se trouvera dësormais, grace auxprécautions prises, it l'abri desimputationscalomnieuscs. En effet, encore qu'il n'y ait qu'un lien personnel entre la Belgique et le Congo, nous supporlons, devant l'Europe, larespon- sabilité de ce qui se fait dans le continent noir. Cela est injuste, sans doute, car ia pres-' que totalitë des Beiges ignorent le détail de ce qui se passe en Afrique. A peine s'ils se doutent de quelque chose, par les dëmentis des fonctionnaires de l'Etat et par les racon- tars des voyagcurs qui reviennent du Haut- Congo. 11 tsl irijuste done nous le répé tons d'itifliger k notre pays la solidarity de la politique congolaise. Mais il n'en est pas moins vrai que, com- me Beiges, co mme hommes, et surtout ccm- me chrétiens, l'histoire du Congo r:peut nous laisser indifférents. Ce sont nos eom- patriotes qui ont été chargés, par le Roi Sc u- verain, de pacifier et d'organiser le Congo. C'est sous leurs ordres que sont placés les soidats nègres k qui les missionnaires an glais et américains, et certains Pères blancs, ont imputé des atrocités horribles. Et quand n' s bons voisins, allemands, anglais et fran cais, parient de ces atrocités, ils ont bien soin d'en placer le tragique récit sous la ru- brique Les cruauiés des Beiges au Con go. Notre pays a le droit et le devoir de s'alar- mer de la réputation détestable que les con currents de l'Etat Indépendant veulent nous créer. Nous avons le droit et le devoir de nous défendre el k ce titre, encore une fois, nous remercions l'Etat Indépendant des me sures qu'il vient de prendre, comme gage de sa bonne volonlé pour l'avenir. Partni les réformes de l'Etat indépendant, il faut, en premier lieu, citer les dispositi ons suivantes, ajoutées au Code pénal par décret du Roi Souverain, rendu le 18 sep tembre 1896 L Quiconque, abusarit des croyances superstitieuses d'un indigèae, l'aura soumis ou fait soumettre k l'épreuve du poison con- nue sous le nom de N'Kassa, ou aura préparé seiemment les substances k employer, ou les aura administrées, sera puni de mort, sil'ab- sorptiori de ces substances a occusiont la mort, que cette absorption ait été volontaire ou non. Si les substances employées, quoique n'a- y rnt pas causé la mort, sont de nature k la dormer ou k altérer gravement la santé, les coupables seront punis des peines porté<_s par Particle 6'erdu Code pénal. IL Sera puni d'une servitude pénale de deux mois k deux ans et d'une amende de 25 k 500 Ir., ou d'une de ces peines stuli^ ment, quiconque aura mutilé un cadavre d'e tre bumain. §111. Srra puni d'une servitude pénale de six mois k trois mois et d'une amende de 100 k 1,000 francs, ou d'une de ces peines seulement, quiconque, en dehors de cas d'as- sassinst ou de meurtre, aura provoqué cu préparé des actes d'antliropephagie, ou qui y aura partieipé. En vue d'assurer la protection des indigè nes, un décret du Roi Souverain inslitue une Commission permanente, dont les membres sont choisis, pour un terme de deux ans,par ui i les représentants des associations philan- tbropique el religieuses. Comme nous l'avons dit hier,les membres de la commission signaleront, individuelle- ment ou collectivement.les actes de violence dont les indigènes seraient vietimes. lis pourront eommuniquer directement avec le gouvernement général. La Commission signalera en outreau Gou vernement les mesures k prendre pour pré- venir les actes de traite, pour rendre plus efficace la prohibition ou la restriction du trafio des spiritueux, et pour amener pro- gressivemenl la dispar ilion des ccutumes barbares, lelies que l'anthropophagie, les sacrifices humains, l'épreuve du poison, etc. Sont nommés pour la première fois Mgr Van Rorislé, évêque de Thymbrium, Vicaire apostolique du vicariatdu Congo In dépendant, président Le Père Van Hencxihoven, J., Supérieur de la Mission des Jésuites, k Léopuldville Le Père De Cleene, de la Congrégation de Scheut William Holman Bentley, de lt Baptist Missionary Society Corporation D'A. Sims, de la American Baptist Mis sionary Union George Grenfell, de la Baptist Missionary Society Corporation, secrétaire. A propos de la giève des menuisiers de Bruxelles, la Chronique pose au Peuple une question dont nous sommes curieux de voir la réponse Oil diable le Peuple a t-il trouvé le cinq cent mille francs qu'il annonce avoir dis tribués aux grévistr-s Ce n'est certes pas 1 i souscription, dont il publie les cliiffres qui nu fournir cette somme. Quoique les totau soient plus embrouiilés qu'un écheveau de fl avec lequel un jeune chat au'rait joué depui le commencement de la giève, onanive ton 1 au plus, pour autanl qu'on puisse y com prendre que'que chose, k uue cinquantai i ne de mille francs. En voulez-vous soixantt i quinze? En voulez-vous cent Mettors cent mille francs. Les quatr cent mille restants, d'i ir viennenl ils Pour vous, gensdésintéressés du Peuple i qui regardez l'argent comme une chose d I p?u d'imporlance, qui méprisez les calcu! jj au point de commettre une erreur de mil j lions sans vous en soucier plus que de voir) i premiere culotte, l'inlérêt de cette questio que fori se pose peut vous échapper. Per meltez-nous de vous le montrer, eet intéiêt Dans maintes gièvts générales, l'inter vention de l'étranger a aussi visible qu le nez au milieu du visage. Notamment, pou ne citer que eet example, il est aujourd'hu acquis, et de fagon indiscutable, qu la grève des houilleurs du Pas dc Calais 1 rendu d'énormes services aux cnarbonnier d'Angleterre, qui ont pu, grace k ce chöma ge, écouler des stocks coiisidérables et s C; éer une nouvelle clientèle qu'ilsoni gardée tout au moins en partie. Ce service rendu, les' Anglais gens pra tiques, font reconnu par de gros subside: aux caisses de la giè.-e, second point nor moins indiscutable que le premier. Avons nous besoin d'insister pour vous faire toucher du doigl l'irnportance de lal question? Si les dirigeants de la grêve ont réelle- ment versé, comme ils- le disent, cinq cent mille trancs aux menuisiers de la grève, oü douc ont-ils trouvé l'argent Dimanche a eu lieu k Tournai l'élection séuatoriale nécessiiée par le décès de M, Jules Stiénon du Pré, sénateur catholique de l'arrondissement. M. Huet, candidat libéral, a été élu, par 1,347 voix de majorité sur son compétiteur catholique, M. Alph. Stiénon du Pré, fris du sénateur défunt. Notre article au sujet du collége i moderne nous vaut de la part duj Progrès, la qualification do sier cor air eË Passons. Ge n'est point la Lutle, cetle fois,: c'est le Progrès qui delend le collége. Le JOURNAL CYPRES parait le Mercredi et la Sarnodi. I.e prix do l'abonnement, payable par anticipation ost de 5 fr. 50 e. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Le3 abonnement? sont d'un an et 'se régularisont fin Dacembre. Les articles et communications doivent êtro adrosses franc do port a I'adressa ci-dessus. Los annonces coütent 15 centimos la ligno. Les róclamos dans le corps du joiiraa p our 30 contimes la ligne. Les insertions judiciairost franc la ligne Lasnuméros supplé mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exceptó les 2 Flandres) s'adresser 4 \'A.gence i Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et 4 Paris, 8, Place de la Bourse.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1