Puis, lui Anseele, appose sur le procés-ver
bal LES SIGNATURES DE BRAECKMAN, PRÉSIDENT, ET
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s
Mercredi 30 Septembre 1896.
10 centimes le N°.
31 Année. N° 8184.
IV
La Régence de Tunis, et
le Gouvernement Italien.
Le Canal des Portes de Fer.
«Cartouche» faussaire.
Cartouche eu correctionnelle.
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypre et k tous les bureaux de poste du royaumé.
I
C'est aujourd'hui qu'expire le traité com-
^merce conclu il y a 28 ans, entre le bey de
Tunis et le Gouvernement Italien. D'impor-
tanls intéréts sont engagés. Sur 85 millions
d'affaires faites par la Tunisie en 1895,1'Ita-
lie tient le premier rang. Elle iraporte en
Tunisie pour 350,000 fr. de café, 360,000
francs de vin, 250,000 francs de bois et
d'huile d'éclairage, 200,000 francs de peaus-
serie, 200,000 francs de bimbeloterie, etc.;
elle regoit de la Tunisie pour 1,464,000 fr.
d'écorce it tan, 100,000 francs de dattes, un
million de francs de poissons de conserve,
600,000 francs de pelleterie brute.
Mais cóté de la question commerciale se
pose une question politique.
Depuis la conclusion du premier traité
italo-tunisien, le bey do Tunis s'est mis sous
le protectorat franpais. L'ftalie, qui avait des
visées sur la Régence, s'est résignée de fort
mauvaise grace,et elle n'a cesséde protester
contre le fait accompli.
A l'occasion de l'cxpiration du traité de
1868, M. Grispi avait projelé de tout remet-
tre en question. II réclamait le rétablisse-
ment du régime du capitulations etil exhu-
mait des archives, les parchemins poudreux
revêtus des sceaux des chancelleries de Par-
me et de Modène pour revendiquer, au nom
de l'Italie unifiée, les avanlages accordés
autrefois par le bey aux habitants de ces
duchés.
M. de Visconti de Venosta, le nouveau mi-
nistre des Affaires étrangères, ne partage
pas 1 opinion deM. Crispi.Tout en réclamant
des avantages exorbitants pour ses nationaux,
il est disposé reconnaitre le protectorat
francais. A la suite du roi, plusieurs autrcs
ministres italiens sont loin de partager son
avis. Leur opposition a provoqué des inci
dents qui, k plusieurs reprises, ont entravé
les négociations entre les Cabinets de Rome
et de Paris.
La petite ville hongroise d'Orsova, située
sur le Danube, prés de la frontière de Rou-
manie, et en face du territoire serbe, a été
Dimanche le théatre d'une solennité impor
tante, destinée k consacrer une des ceuvres
les plus grandioses du siècle.
C'est lk, en effet, que l'empereur Francois-
Joseph, ayant k ses cótés les rois de Rouma-
nie et de Serbie, et entouré d'un nombreux
cortègede hauts dignitaires autrichiens et
hongrois, ainsi que les représentams des
principaux Etats étrangers, a inauguré le
canal des Portes de Fer, auquel on travaillait
depuis six ans.
Le canal des Portes de Fer constitue, en
quelque sorte, le courronnement de toute
une série de travaux, d'importance ir.égale,
entrepris sur différents points du grand fleu-
ve pour en améliorer la navigabilité, et dont
le mérite revient, non seuiement aux Etats
riverains, maisaussi aux grandes puissances
européennes.
Ge sont ces dernières qui, par le traité de
Paris, en 1856, ont soumis le Danube aux
prescriptions du traité deVienne concernant
les fleuves internationaux, et qui ont, par
conséquent, établi la liberté de navigation
sur tout son cours en même temps, elles
décidaient qu'il y avait lieu de faire dispa-
raitre les obstacles qui entravent la naviga
tion, et, k eet effet,deux commissions éiaient
constiiuées, eelle des Etats riverains, et,
plus importante encore, la commission euro-
péenne du Danube. C'est cette dernière qui
entreprit, et mena k bonne fin, l'ueuvre diffi
cile de rendre navigable l'emboucbure du
fteuve, presque eomplètement ensablée.
Grace k ces travaux, les navires n'éprouvent
plus de difficultés k remonter de la mer dans
le fleuve. En même temps,les gouvernements
aulrichien et hongrois taisaient de louables
efforts, courormés de succès, pour rectifier
le cours du Danube sur le territoire austro-
hongrois.
II était resté un obstacle, celui des Portes
de Fer. Ge sont des rapides que l'on peut
passer quand les eaux sont hautes, mais qui
nécessitent un débarquement aux eaux bas
ses. Pour encourager les Etats riveraiDs k
faire disparaltre ce dernier obstacle, Particle
6 du traité du 13 Mars 4871 qui revisait le
traité de Paris, avait stipulé que, si ces Etats
parvenaient k s'entendre pourrendre naviga
ble le passage des Portes de Fer, ils seraient
autorisés k percevoir, jusqu'k ce qu'ils fus-
sent indemnisés des dépenses qu'ils auraient
faites, un droit sur tous les navires de com
merce qui utiliseraient ce passage. Enfin, le
traité de Berlin eonfia k l'Autriche-Hongrie
le soirt de rectifier lo cours du Danube k eet
endroit.
On a construii dans ces rapides, et du cóté
de la rive serbe, un canal d'entiron huil ki-
lomètres de long, parfaitement navigable,
d'une profondeur de trots mètres au dessous
de l'étiage le plus bas, et oü l'on compte que
les bateaux auront toujours, en temps ordi
naire, au moins quatre mètres d'eau, ce qui
est grandement suffissant pour tousles genres
d'embarcations que l'on rencontre sur ce
fleuve.
Voilk done, désormais, le Danube naviga
ble sur presque toute l'étendue de son cours.
11 nest pas douteux que des conséquencts
importanles en résulteront au point de vue
commercial. Le trafic va trés certainement
angraenter entre la mer Noire et l'Autriche-
Hongrie. En même temps on verra entrer en
concurrence sur le grand fleuve les marines
marchandes russe et autrichienne. Jusqu'ici
c'est cette dernière qui avait,en quelque sorte
le monopole du trafic ftuvial en Atriche-Hon-
grie. Elle va se trouver k l'avënir en présen-
ce d'une rivale mais les intéréts généraux
ne pourront que gagner k cette concurrence.
Ah Ah Cartouche faussaire
Vous croirez saus doute, chers lec-
teurs,que c'est le Cartouche dénoncé par
le député Anseele a la Chambre des
Représentants C'est-a-dire le capi-
talisme, la bourgeoisie, que la Lultè
d'Ypres maltraité aussi a l'occasion.
Non, nou, il s'agit... pouvous-noüs
dire cela, sans nous exposer a un
procés? 11 s'agit.... d'Anseele lui-
même.... dans l'article suivant que
nous empruntons au Bien Public, un
journal sérieux sans doute, et qui a
peu de condam nations a son easier
judiciaire.
Nous avons signalé, dans notre numéro
de samedi, la protestation du citoyen P.
Braeckman, contre le procés-verbal de la
commission qu'avait instituée le Vooruit, aux
fins de faire enquête sur les giiefs des ou-
vrières de la coopérative.
Nous avons dit que le citoyen Braeckman
était un des membres de cette commission.
Nous avons omis de dire qu'il avait pré-
sidé la Commission.
Le procés-verbal, signé de son nom, avait
paru dans le Vooruit, avec cette mention
La Commission d'enquête nous demande
l'insertion de ce qui suit.
II faut bienconclure de lk, n'est-ce pas?
que le susdit procés-verbal, qui a paru sous
le titre Les calomniateurs du VOORUIT
condamnés était l'oeuvre de la Commission
d'enquête.
Comment concevoir alors que le président
de cette commission proteste contre le pro
cés-verbal signé de son nom et déclare, k
l'encontre des termes de ce procés-verbal,
que la plupart des accusations de Recht voor
Allen sont fondées
C'est le journal Vooruit lui même qui, mis
au pied du mur, nous donne piteusement la
clef de ce myslère.
La commission d'enquête, il est vrai, a
siégé régulièrement. Elle avait son président
et son secrétaire, M. De Bleye, celui-ci ré
dacteur du Vooruit, trés capable par consé
quent de rédiger un procés-verbal exact.
Seuiement, C'est Anseele lui méme, c'est-a-
ANSEELE L'AVOUE. Mais il ajoute, pour
sa défense qu'avant de faire insérer le pro
cés-verbal dans le Vooruit, il a daigné le
lire sur épreuve k P. Braeckman
On a écrit, dans ces derniers jours, que le
Vooruit est un bagne.
D'abörd, paree qu'on ytrouve des mal-
heufeux qui se plaigneut comme des galé-
riens.
Ensuite, paree que ceux qui surveillent le
travail se cètopörtent comme des gardes
chiourmes.
Désormais l'on dira aussi qu'il s'y rencon
tre ce qu'on nomme eommunément des faus-
saires.
Yoici le texte du procés-verbal des
inspecteurs du travail.
i° Que le salaire des couturières est dé-
terminé suivant une double base la durée
du travail (le salaire était compté par heure)
et la quantité de travail fourni.
2° Que la première sert k déterminer le
salaire fixe k payer k chaque ouvrière, quelle
que soit la quantité de travail fourni.
3° Que la seconde base sert k évaluer
findemnilé (sursalaire) qui revient aux jeu-
nes filles qui ont fourni du travail au delk du
minimum (surtravail).
4° Que les jeunes filles qui, pendant un
trimestre, ont fourni du surtravail, ne sont
payées de ce chef que pour autant qu'elles
nesoient pas restées précédtmment en des
sous du minimum de travail k fournir; qu'en
cas de déficit, celui-ci est déduit du sursalai
re.
5° Que, vu la connaissance que les jeu
nes filles out de eet usage, qui consisie k in-
demniser pour le surtravail, et du tarit qui
sert k évaluer ce surtravail, et aussi de la dé-
duction dont il est parlé au 4° ci-dessus, ce
6° Qu'en effet, les ouvrières ainsi que le
nommé Pankoek (un employé du Vooruit)
considèrent ce sursalaire comme revenant en
droit aux ouvrières, du moins pour ce qu
regarde le passé.
7" Que, sur cette partie du salaire, les
jeunes filles ne regoivent que GOP. C.
que le reste est retenu par la société pour
être versé comme suit 15% dansunecaisse
de l'association des couturières servant de
caisse de résistance et pour faire la propa-
gande parmi les compagnes des autres ate
liers 25 p. c., dans une caisse pour voya
ges, dont le montant est conversé par le
Vooruit.
Interrogé lk-dessus, M. Anseele arépon-
duen flamand qu'il assume la responsabilité
de la manière dont les salaires sont payés
aux ouvrières du Vooruitil aajouté que le
Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journa pour
30 centimes la ligne.— Les insertions judiciaires1 franc la ligne Lesnuméros supplé-
mentaires coütent 10 francs les cent exemplatres.
Pour les annonces de France et de Belgique exceptó les t Flandres) s'adresser VAgena
\Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse.
Le JOURNAL D'YPHES parait le Mercredi et le Samedi.
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dire, LACCUSÉ, QUI A RÉD1GÉ LE PROCÉS VERBAL.
DE DE BLEYE, SECRÉTAIRE
SURSALAIRE NE PEUT ÊTRE CONSIDÉRÉ COMME UNE
PRIME PAYÉE PAR LA SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE SPONTA-
NÉMENT ET PAR BIENVEILLANfE, MAIS CONSTITUE UN
SURSALAIRE DU A RAISON DE CONVENTIONS FORMEL-
LES OU TAC1TES ENTRE PARTIES
s