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Samedi 10 Octobre 1896.
10 centimes le N°.
31 Année.
N° 3186.
Les Monuments de la ville.
Correspondance.
Jean Van Espen.
Le Czar a Paris.
Cartouche plaideur.
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On s'abonne rue an Beurre, 36, a "Vpre et
a tous les bureaux de poste du royaume.
Nous nous sommes permis, cl ré-
ponse a un article du Progrès au sujet
de l'entretien de nos monuments, de
remettre les clioses au point, d'exami-
ner un peu les retroactes et les prece
dents. 11 fant que nous ayons touché
a Tendroit sensible, car notre confrère
liberal nousrépond par unarticle d'une
colère épouventable. 11 v a la de tout,
excepté ce qu'il faut. Pas n'est question
ici de calotins, de tartufes, d'hypocrites,
d elections, de curés et detrangers.
Oui ou non, M. Alphonse Vanden
Peereboom était-il la cheville ouvrière,
Fame de 1'administraxion communale,
soit oommeéchevin, soit comme bourg-
mestre, quand ontété entamés les tra-
vaux de restauratiou des Halles et de
l'Fgiise St-Martin A moins de dire
que l'administration communale libé
rale n'y était pour rien.
Mais si elle u'y est pour rien, pour-
quoi accuser l'administration commu
nale actuelle
La situation actuelle n'en sera pas
modifiée.
Les restaurations sont a refairecom-
plètement, paree que cenx qui les out
faites ont employé de mauvais mate-
riaux.
C'est un fait que toutes les colères
du Progrès n'effaceront pas.
Monsieur le Directeur du
Journal d'Ypres.
Perraettez a un de vos plus obscurs, mais
de vos plus anciens abounds, de vous pré
senter une modeste observation.
Vous avez eu tort d'insérer dans voire
dernier numéro Partiele relatif au Palais de
Justice. En aussi grave matière, il nest
réellement pas permis de plaisanter on en-
lève toute force i» son argumentation. Mieux
eut valu de rester sérieux et de montrer
avec les preuves k l'appui, les mauvaises
restaurations que l'on exécute, le gaspillage
dargent qui se fait par l'exécution de tra-
vaux aussi incomplets et aussi mal concus.
Si vous visitez le Palais de Justice avec
attention, vous ne tarderez pas k vous con-
vaincre que l'autorité provinciale ne cherche
qu'k gagner du temps. Rebatir dans dix aus,
un palais dont on désire se débarasser cette
idéé ne peut pas entrer dans une tête bien
organisée. La Province a saisi cliaque
occasion par son unique cbeveu pour retar-
der une solution qui simposait. Vous navez
sans doute pas oublié toutes les tergiversa
tions, les discussions, les corresporidancts,
pendant les années de 1891 k 1895. Notre
Bourgmestrea fourni toutes les explications
en séance publique du conseil communal.
On caressaii le vain espoir de voir l'Etat
reprendre le service de la Justice et allèger
les'Provinces de eette charge. L'Etat aurait
payé !e bktimentk la ville, i'aurait restauré
et la Province en sortait indemne. Cette so
lution s'est évanouie.
Aujourd'hui, obligée de s'exécuter, la
Province fait les restaurations que cbacun
peut voir et si, un jour oü l'autre, le service
de la justice passe k l'Etat, elle lui cèdera un
batiment quelconque, et se fera rembourser
de ses dépenses. On sait calculer en admi
nistration.
Tout cela est trés sérieux et doit être
traitéséiieusement non comme voire ré
dacteur d'occasion vient de le faire.
Quant aux restaurations elles mêmes et
au mode suivi pour les exécuter, on serüt
peut être fort étonné, si on connaissait tous
les accords, désaccords, adjudication totale,
adjudications par.tielles, modifications,
changements qui ontdü s succédër. Souvent
femme varie, dit la chanson. L'administra
tion est femme sous ce rapport. Si jen crois
le bruit public, réduit même k sa plus
simple expression, elle a varié.
Vous avez parlé des murs, des poutres,
du vieux bois. Vous n'en avez pas dit assez.
11 faut voir toutes les vieilles poutres de la
salie d'audience, et d'une des ceilules
celle destinée aux avoués, k ce que je
crois, alors on pourra parler en connais-
sancede cause. La charpentequi vient d'être
posés sur la partie centrale du batiment
étonne encore d'avantage. On voit des spé-
culateurs en maisons construire légèrement:
murs d'une brique, charpente en baddens ou
parfois en madriers. Mais on n'a jamais vu
employer des matériaux de i'espèce dans un
batiment de l'importance du Palais de
Justice. Voilk bien une économie mal en -
tendue.
Ces quelques remarques sufïïssent, je
pense, pour établir le caraclère trés sérieux
de cette question. Je ne veux pas aller plus
loin et ne peux que renouveler mon opinion:
1'ariicle que vous avez accepté était trop
plaisaru.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur,
mes sincères salutations.
Au milieu du délire que provoque,
err France, la reception du czar, un
fait mérite d etre mis en lumière d'au-
tant plus que les agences n'en ont
guèreparlé.
Ce sont les égards que l'empereur
scbismatique témoigne au clergé ca-
tholique francais.
Au salon de la gare du Ranelagh,
le vénéré cardinal de Paris a été pré
senté au Czar aussitöt après les rniriis-
tres, et l'Empereur, continuant 1'atti
tude de deference qu'il a montrée vis
a-vis de l'Ëglise, a accueilli le prélat
avec une prevenance trés marquée il
lui a dounépubliquement rendez-vous
chez lui, le soir, a 4 b. 1/2.
Le cardinal Richard était venu au
milieu de toute cette pompc officielle
et de ces escortes brillantes avec son
httmble carrosse a uil cheval, légère
ment repeint pour Ia. circonstance.
Et néanmoins c'est lui seul que le
souverain distinguait et c'est lui qu'il
a recu le premier après avoir été
rendre graces a Dieu.
Quelle lecon pour la France, et quel
camouflet pour la macounerie qui
courbe la France sous sou talonPuis-
se la lecon n etre pas perdue pour le
pays qui s'est fait gloire si longtémps,
du titre de 'fille ainée de l'Ëglise
Toute la presse étrangère s'occupe
du voyage de Nicolas II en France Ia
presse russe est naturellement enthou
siaste; la presse anglaise et Ia presse
allemande émettent des appréciations
assez curieuses les anglais coustatent
que la visite du Czar consacre le relè-
vement de la France et il ne leur dé-
plairait pasd'iosinuer que lesentiment
national va se retourner violemment
contre 1'Allemagneles Allemands. au
contraire, prévoient une union de la
France et de la Russie contre l'Angle-
terre. Tous, d'ailleurs, reconnaissent
rimportance de 1 événement qui s ac-
complit. Les journauxqfficieuxitaliens
signalent le vigoureux esprit patrioti-
que des Francais, qui fait que, malgré
leurs institutions républicaines et dé-
mocratiques, ils acclament avec en
thousiasme l'empereur de Russie.
Le Bien Public vient de recevoir du
papier timbré de Cartoucheautrement
dit Anseele.
Le confrère gautois n'a pas 1 air de
se soucier beaucoup de Taction que lui
intente le directeur de Vooruit. Voici
comment il répond immédiatement a
la demande de Cartouche. Ce sont ses
premières conclusions qui seront sans
doti te su ivies de répliques et de du-
pliques.
Décidément, les raésaventures de ces der-
nières semaines troublent Tesprit de M.
Auseele.
A la veille d'être renvoyé devant le tribu
nal correctionnel, pour contravention k une
loi de protection ouvrière, il s'accroehe k
tout ce qui est k sa portée, pour le trainer
avec lui devant les juges.
Ne voilk-i-il pas qu'il vient d'assigner
notre brave Sybens, éditeur du Bien Public,
en paiement de dommagos-intéréts pour le
préjudiee que nos articles lui ont causé
Ce qui vexe particulièrement M. Anseele,
c'est que nous avons mis en scène, ces
jours-ci, plusieurs fois, l'affreux Cartouche.
Nous ne l'avons pas peint en beau, le sieur
Cartouche, et c'est de quoi M. Anseele se
plaint. Tout le mal que nous avons dit de
Cartouche, M. Anseele en demande raison.
Nous avons livré Cartouche au mépris des
honnêtes gens. M. Anseele, qui souffre de
tous les coups recus par Cartouche, exigo
que nous Ten dédommagions.
Cela est invraisemblable, mais cela est
sinsi. Frangois Sybens est invité k aller ex-
pliquer, mardi prochain, devant le tribunal
civil, pour quelles raisons il a permis de
vilipends Cartouche dans un article intitu-
lé Les gratifications de Cartouche
Nous sommes d'avis qu'il n'aura pas de
mal k so tirer d'affaire, l'ami Sybens. 11 peut
se présenter avec plus de tranquillité devant
les magistrats que le sieur Anseele, bien que
celui-ci ait plus d'eflfronterie-
Car il en faut, de l'efïronterie, avouez-
le pour aller devant les juges et pour
leur dire, parlantde Sybens
Cet homme m'a diffamé. II ne me cite
pas, sans doute mais il cite Cartouche,
dont il a fait le portrait, et je me reconnais
dans ce portrait. Ce dont je me plains, ce
nest pas qu'il me compare k Cartouche
c'est qu'il prête k Cartouche des intentions
et des actes que je n'ai pas commis. II dif
famé Cartouche c'est comme s'il me diffa-
mait. C'est moi qu'il atteint. Je réclame deux
mille francs de ce chef.
Pour renvoyer M. Anseele k ses coutu-
rières, il suffirait k la rigueur de rappeler
qu'on n'est pas admis k se prévaloir de sa
propre turpitude Nemo turpitudinem suam
allégans, creditur. Or, c'est ce que fait M.
Anseele, en s'appropriaut le type de Car
touche, en s'identifiant avec lui.
Cartouche, en effet,n'est pas up. sobriquet.
C'est un type. Un trés vilain type. M.Anseele,
au Parlement, a été le premier k le décou-
vrir. Mais son jus primi occupantis ne va pas
jusqu'k lui en dormer le droit exclusif de
propriété.
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