GHROMl QUE LOG ALE. Le cas Iweins. Le Progrès et M.'T en is ikke hiel. Nécrologie. Dans son numéro de Samedi dernier la Lntte reproduit, d'après la Flandre libérale, une lettre que le journal gan- toisa re^ueau sujet de l'incident, qui surgit en 1872 entre M. De Smet, cure de St Pierre, et M. Iweins, procureur du Roi, a Ypres. Ce n'est point a l'occasion du décès de M. Iweins quelaFlandre avait rap- pelé cet incident, nous le reconnais- sons. Le moment, du reste, eutétéfort mal choisi, le magistrat n etant plus la pour s'expliquer lui-même, au be som, et pour répondre a ceux qui croient devoir s'occuper encore de cet incident. Par un sentiment de délicatesse que nos lecteurs apprécieront, nous ne rappellerons point les circonstances du fait, laissant au correspondant de la Flandre libérale toute la responsabilité de sa lettre, a laquelle du reste il y aurait beaucoup a répondre. C'est apropos des nominations judi- ciaires que la Flandre libérale avait cru devoir parler, très-incidemment du reste, du refus d'absolution que M. Iweins avait subi en 1872, a l'oc casion de l'avis qu'il avait donné et de l'attitude qu'il avait prise dans l'affai- re dite de la Fondation Lamotte. La Flandre conclut de l'incident que les magistrats catholiques ne sauraient être indépendants, et par conséquent les candidats ultramontains, quiobéis- sent plutót aux prescriptions de l'Eglise qu a celles de la loi, ne devraient point être nommés magistrats. Le Bien Public répond a la Flandre libérale par un article qui nous parait irrefutable et que nous nous faisons un devoir de reproduire. Somméed'expliquer l'attitude du ministère libéral, qui a systématiquement exclu les catholiques de toutes les fonctions de l'Etat pendant six années, la feuiile doctrinaire disserte sur la distinction It établir entre le catholicisme et lultramontanisme. Nous avons riposté que cette distinction n'existe pas nous l'avons prouvé nous avons constaté, en outre, qu'au point de vue des nominations, le gouvernement libéral n'a jamais fait aucune distinction entre les catholiques et qu'il les a frappés en bloc, tous, d'une absolue proscription. De plus en plus désireuse de faire dévier le débat, la Flandre nous conté aujourd'hui, en deux colonnes, une histoire qui date de 1871. C'est l'histoire d'un magistrat catholique, procureur du Roi k Ypres, k qui certain vicaire ou curé, la Flandre ne sait trop aurait refusé par écrit l'absolution, paree qu'il avait conclucontre une fabrique d'église ou contre une directrice d'école catho lique. Oil la Flandre veut-elle en venir avec des anecdotes de ce genre S'imagine-t-elle que nous allons discuter, dans nos colonnes, la conduite de tel ou tel magistrat, dans l'une ou l'autre circonstance déterminée De pareilles inconvenances peuvent plaire k la feuiile doctrinaire cela ne prouve point en sa faveur. Pour notre part, nous lui laissons ce genre de polémique nous ne nous y abaissons pas. Sans nous ariêter aux cas particuliers, effoi pons-nous de dégager, parmi ces potins, la thèse de la Flandre. II s'agit de savoir pourquoi le gouverne ment de M. Bara a considéré les catholiques les ultramontains, diiait la feuiile doc trinaire comme indignes d'occuper les fonctions judiciaires. Le vrai motif de cet ostracisme nul ne l'ignore c'est que ces fonctions élaient sollicitées par les courtiers électoraux du parti libéral et qu'il fallait easer les parents et les amis. Le prétexte allégué, c'est que les ultra montains placent les inspirations de la con science cbaétienne au dessus de la loi. II resterait k prouver que les magistrats catholiques, pour obéir k leur conscience, aienl violé la loi. Cette démonstralion, on ne la fait point. Et pon cause. Le magistrat catholique, de même que son collègue libre- penseur, fait sermenl d'obéir k la loi. Comme catholique, il respectera, au moins aussi scrupuleusement que son collègue, la pto- messe qu'il a faite devant sa conscience et devant Dieu. La Flandre soutiendra-t elie, par hasard, que le magistrat catholique ou ultramontain nattend qu'une occasion de se parjurer Nous ne le pensons pas. 11 n'appartient k personne, d'ailleurs, ni k la Flandre, rii k M. Bara, d'envelopper en un souppon aussi flélrissant toute une catégorie de citoyens, k cause de leurs convictions religieuses. Mais, nous objectera la Flandre, s'il arrive qu'une loi soit votée, qu'un magistrat catholique réprouve, et qu'il estime ne pou- voir appliquer sans commettre une iniquité évidente L'objection, k notre avis, n'en est pas une. Ce magistrat fera ce que vous-mêmes devriez faire, MM. les doctrinaires de la Flandre, si vous vous trouviez quelque jour, c.omme juges, placés dans une situation pareille. Supposez, notamment, l'hypothèse n'a rien d'invraisemblable que les socialistes deviennent les maltres du pays et restaurent le beau régime de 1793. Ils décrètent, par une loi, la peine de mort contre les citoyens convaincus d'ultramontanisme. Voudriez- vous. comme magistrats, prêter les mains k l'exécution de cette loi Vous vous nn iriez plutót, n'est ce pas Plusieurs parmi vous, du moins, s'en iraient. Vous diriez n'est-il pas vrai que ce n'est pas pour jouir d'un poste inamovible et d'un traitement assuré que vous avez revêtu la simarre, que c'est bien moins encore pour donner une consécration légale au crime, mais pour rendre la justice, librement, conformément aux lois et k votre conscience. Les magistrats catholiques n'agiraient pas autrement. lis ont prouvé, en France, lots des fameux décrets de 1881, qu'ils savent abandonner leur prétoire, et reprendre dans leur vieillesse le rude combat pour le pain quotidien, plutót que de se faire les instru ments et les complices de l'iniquité. Ultra montains direz-vous. Soitmais, tout libies-penseurs que vous êtes, avouez que vous aimeriez mieux être jugéspar ces ultra montains, que par des catholiques tout prêts k se faire apporter la cuvelle'de Ponce- Pilate. En résumé, un magistrat doit obéir en même temps k la loi et k sa conscience; mais le jour oü s'élève, entre les prescriptions de la loi et celles de la conscience, un conflit irréductible, c'est la conscience qui doit l'emporter, et le magistrat s'en ira. II est done, non seulement absurde, mais profondément immoral, de la part de la Flandre,de vouloir justifier l'ostracisme dont les catholiques ónt été victimes de 1878 k 1884, en alléguant que les ultramontains. devenus magistrats, ne se dépouillent pas de leur conscience de catholiques. Le Progrès est indigué et se met dans line eolère bleue parceque le Journal d'Ypres a écrit par la plume de M. 'Tenis ikke niet?? que le compte- rendu de la séance du Conseil Commu nal qu'il a publié était la simple tra duction de celui dn Nieuivsblad. D'après la première parlie de 1 arti- culet du confrère, c'est la une affreuse calomnie de la part de M. 'T en is ikke niet. Loin de la, ce compte-rendu a été fait d'après les notes fournies par un de ses reporters excusez du peuvous verrez que le Progrès vou- dra bientöt avoir aussi ses 22 rédac teurs. Quoiqu'il en soit, une chose vraiment étonnante, c'est que ces deux reporters aienteu justement les mêmes idéés pour la forme et les abréviations de ce compte rendu a moins quel'un des deux n'ait regardé par dessus l'épaule de l'autre, la chose est inex plicable.... Ce qui n'est pas moins inexplicable et témoigne d'une forte dose d'ingrati- tude pour le dénouement de son re porter c'est qu'immédiatement après avoir dit ce qui précède, il ajoute que dorénavant il donnera les comples rendus détaillés des fameuses séances de nos maitres. 11 faut done croire que ce reporter ne connaissait pas sou métier et ne remplissait pas convena- blement sa mission. N'empêche que nos maitres n'on qu a bien se tenir. Brou! ca donne froid dans le dos, pareille menace; nous croyons erroné pourtantle bruit qui court, que devan cette effrayante perspective, tous les couseillers seraient disposés a donner leur démission en masse Nous croirions plutót que cette lutte mémorable entre le Progrès et nos maitres, ressemblera a celle que Zou, le farouche marseillais, racontait avoir soutenu contre Zut de Cette A peine entré dans ce café, disai Zou, Zut me marse sur les pieds... Ze me face... Pif, ze recois une calotte!... Pour le coup, ze me mets en eolère... Paf, ze recois une nouvelle calotte1 Le Progrès qui nous accuse de rado- ter, parceque nous publions, a cha- cune do ses inepties au sujet du mar- ché au beurre, une statistique officielle qui les réduit a néant, y va cette fois aussi de son petit tableau comparable, sur les prix par kilo, du beurre, pen dant les années 1894, 1895 et 1896. Des quantités vendues, il ne souffle mot, trouvant probablement que ces quantités... sont des qantités négli- geables. Mais ce qui est impayable comme absurdité et sottise, c'est qu'il en pro- fite pour entonner un chant de triom- phe alors que cette statistique prouve tout juste le contraire de la thèse qu'il soutient que le vote des droits d'en- trée aurait fait du tort a notre marché. En etfet nous avons eu la curiosité de compulser son tableau et d'en ad- ditionner les chiffres pour les 7 pre miers muis dechacune de ces années. En 1894 tren te jours de marché donnent une moyenne de 2 fr. 62 au iilo. En 1895 le même calcul donne 2.55 lC kilo et en 1896, 28 jours de marché pen dant ces 7 premiers mois donnent 2.52 le kilo. Résultaten 1894, les droits n'e.xis- taient pas et la moyenne du prix était de 2 fr. 62 le kilo. En 1895, comme le Progrès le dit lui-même, ces droits furent votés vers la mi Juin et la moyenne est de 2 fr. 53 le kilo seulement, soit 7 centimes de moins qu'en IS94. Pour couronner le tout, en 1896, alors que ces droits existaient depuis des mois, la moyenne n'est que de 2 fr. 52. Soit 10 cent' de moins qu'en 1894. Nous le re'pétons, si notre contradic- teur doute de la vérité de nos assertions, qu il fasse la même opération que nous sur les chiffres de son tableau. Après celle-la nous pensons qu'on peut tirer l'échelle. M. 'Tis ikke wel! Mort édifiante d'un avocat belge On nous communique la lettre sui- vante relatant les derniers moment de M. 1 avocat de Spot, dont nous avons anoncé la mort en Amérique: Etats-Unis d'Amérique. El Paso, 707, Oregon Street. Texas Le 30 Septembre 1896. A la familie de M. Leopold de Spot. Veuillez avoir la bonté d'excuser ce mode si indirect d'adresse. Je n'ai pu obtenir de notre cher malade aucune information au sujet desa familie; les trois fois que je lui posai quelques questions sur ce point, il me iépondit irivariablement Oh! pour ce qui tst de la familie, tout est bien, tout est règlé ö'avance. M. Léopold de Spot (ortographe du nora d'après des cartes de visite trouvées dans sa valtse) arriva de San Francisco k El Pasole vendredi 17, et tomba malade k l'hótel. Le docteur appelé pour le soigner, voyant, après trois jours, que son état empirait, le trans- povta dans sa propre voiture k l'Hótei-Dieu, löpital des Sceurs de Saiut-Vincent de Paul, dans notre ville. C'est lk que, le lundi 21, je le vis pour la première fois. Dès que j i me présentai k lui comme jésuite-mission- i.aire, il me fit le plus amical accueil et s'im- pressa de me dire qu'il avait été élève des Jésuites, k Namur, et dès cette première vi site il me dit ce qu'il me répéta ensuite tous les jours suivants O Père, ne soyez point inquiet k mon sujet. Vous le voyez, j'ai tou- jours sur moi le scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmelje suis membre de la ligne du Sacré-Coeur de Jésus, el tant que j'ai été en bonne santé, j'ai eu le bonheur de rece- voir la sainte communion ie premier vendre di de chaque mois. Tout les jours de sa maladie, j'eus le bon heur de le visiter deux ou trois fois et je puis affirraer que ces visites ont toujours été des plus cordialas. Le vendredi matin, 25 de ce mois, voyant qu'il était plus oppressé que de coutume, je me mis k l'exhorter k la con fession et k la réception des derniers sacre- ment C'est bien, me dit il, je cède k votre éloquence. Cherchez dans ma valise le petit papier oü, avant de quitter la France, j'ai écrit les principaux points de ma confession générale, en cas de maladie. Je cherchai, mais en vain. C'est bien, dit-il, prenezun crayon et un morceau de papier et écrivez ce que je vais vous dire. Vous me relirez en- suite, pour me convaincre que je n'ai rien oublié. La confesse terminée, il reput le 1 A EN AmÉRIQUE.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 2