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Samedi 28 Novembre 1896.
10 centimes le N°.
31 Année. N° 3200.
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La question du blé.
Question Militaire.
Voirie vicinale.
La question des jeux.
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Pourquoi le blé a-t-ii hausse
Nous dédions au Progrès l'article
suivant que nous ext.rayoasd'un jour
nal doctrinaire, le Journal de Liège,
et qui traite de ia question si actuelle
de la hausse du blé.
Le Progrès 11 e voudrait-il se mettre
d'accord avec sou ami liégeois
On s'est trouvé lout surpris, écrit, lr Jour
nal de Liège, que les cours actuals du blé
sont plus élévés que ceux des quatre derriè
res années. Est ce si surprenant Oui, si
Ton n'a en vue que les années de grande
abondance 1892, 1893,1894 surtout et
1895. Non, si l'on remonte plus haut, aux
années antérieures k 1892, et que l'on com
pare las prix d'alors avec ceuxd'aujourd'hui.
Ce qu'il y a de surprenant,réellement,cette
année-ci eest que ton a débuté a vil prix
quoique le déficit des révoltes de trois grands
paysessentiellement exportaieursjut connu.
La seul est la surprise.
La récolte de la République Argentine est
fortement déficitaire, c'était connu celle des
Indes Orientals,est uulle pour l'exportation,
onlesavait. Les Etats-Unis avaient récolté
moinset f xporieraient moins lk, i! y avail
une récolte petite moyenne. Or, cesont ces
trois pays qui alimentent l'Europe et com
bient le vide comrne ils l'ont fait en 1891
Et malgré que l'on n'avait presque rien k
attendre de la République Argentine, rien
des Indes-Orientales, et beaucoup moins des
Etats Unis, on débuta com me en année de
grande abondance universelle, trés bas.
Pourquoi ceia D'abord, paree qu'on avail
le souvenir du bas prix des années dernières;
ensuitr, paree qu'on surlaxait Ie surplus
laissé disponible do la récolte de -1895 II y
avait, en effet, bon stock de vieux grains k
l'entrée de la nouvelle campagne, roais co
stock était quand même incomparable au
déficit de la nouvelle récolte,
Quant au résultat des récoltes européen-
nes, on était flxé, sauf pour ce qui concer-
nait la Russie il y avait contradiction.
Les yeux étaient done tournés vers ce
pays et l'orsqu'on sut qu'il y avait grand man
quant, on haussa ferme.
Le déficit russe est, en effet, trés impor
tant 33 000,000 hectolitres de froment,
35,000,000 Hectolitres de seigle c'estk-
dire beaucoup plus que tout le disponible
pour l'exportation des pays Dauubietis sur
lesquels on avast tondé un espoir legitime.
II n'y a done pas de motif k s'étonner de
ce que nos prix actuels soient plus élevés
que les cours dos quatre années précéd nies,
il faut plulót s'étonner de ce que nos cours
restent si bas pour une situation sujetle k de
plus hauls prix encore.
G'est ce qui ressort fort bien du taoleau
comparatif ci-dessous, de la production du
blé du morde entier pendant ia période qum-
quennah 1891 '1895 el 1 année 1896. N us
meltons en regard de la production annuelie,
les prix pay és au marobé de Liège, afin de
constater qu'on peut avoir quelque confiance
aux staticiens agncoles, cos prix s accordant
fort bien avec les évalualions annuelles.
De ce tableau,l'année qui a le plus de res-
semblance avec la présente, com me quantité,
est 1891 Néanmoins, cette dernière dépasse
encore 1896 de 23,200 000 hectolitres. Le
plus haut prix en 1891 était francs 20, le
plus bas, fr. 19, et la moyenne annuelie fr.
22 65
Comme conclusion il faudrait done s'atten-
dre k de plus hauts prix et pour notre part
nous n'en doutons pas.
Les récoltes futures dr la République Ar
gentineau mois de Décembre et des
Indes Orienialesau mois d'Avril peuvent
mitiger ou aggraver la situation en Europe,
suivant qu'elles seront bonnes ou mauvaises.
Jusqu'ici on lesrenseigne plutót défavor'ables,
surtout pour ce qui concerne les Indes.
V. M. M.
Marché de Liège
Années Produclion Le plus Le plus
du monde. haut prix. bas prix.
1891 864,200,000 heet. fr. 26.— fr. 49.—
Lamoyennede l'année; fr. 22.65
92 872,900,000 heet. fr. 23.75 fr. 16.75
93 893,000,000 heet. fr. 17.75 fr. 15.—
94 928,000,000 heet. fr. 14.75 fr. 12.—
95 896,100,000 heet. fr. 16.— fr. 12.25
96 841,000,000 heet.
La Chambre a consacré presqut;
quatre séances a l'interpellation Lorand
sur la retraite du general Brassine,
mjnistre de la gnerre, et les projets de
reorganisation de l'armée.
M. le Ministro des Finances, chef dn
Cabinet, en réponse au député radical,
a declare que le gouvernement n'en
tend pas exagérer outre mesure les
charges militaires. II y aurait, dune
part, l'armée actuelle, les troupes de
campagne d'autre part, les troupes
cbargees plus spécialement, en temps
de paix, du maintien de l'ordre, et
i sufiisamment exercées pour pouvoir,
en cas de mobilisation de l'armée,
I concourir utilement a la defense de
I nos places fortes.
Le contingent annuel qui ne
i scrait pas augmenté se composerait
de volontaires et se complèterait, a
due concurrence, paria voie du tirage
au sort.
Le remplacement serait maintenu,
mais on ferait Ia moindre part possi
ble a la facuité du remplacement. Des
1 temperaments spéciaux seraient admis
sur d'aulres points vocations ecclé-
siastiques, professions libérales, sou-
1 tiens de familie.
La garde civiquc serait réorganisée
et formerait l'armée de l'ordre. II y
aurait deux bans le premier serait
I compose des jeunes gens qui auraient
I échappé alaloidu sort etdeceux qui se
seraient fait remplacer. Ils devraient
servir, au second rang et dans la me
sure du besoin, pendant le même
temps que les miliciens, c'est-a-dire
depuis 20 ans jusqu'a trente ans. Le
second comprendrait les hommes plus
agés.
II faut attendre le dépot du projet de
loi avantde seprononcer sur sa valeur.
Les indications données par M. de
Smet de Naeyer sont vogues et ne
nous permettent pas de nous propon
eer. Notons que l'honorable ministro
promet de ne pas créer des charges
nouvelles pour les contribuables.
Mais, il y a charges et charges.
Charges en argent, il est possible qu'il
n'en résulte pas des projets du gou
vernement, Mais si les conditions du
remplacement sont renduesplus diffi-
ciles, il y a charge en plus. Si la garde
civiqueest réorganisée de facon a en
faire une armee, il y a encore charge
en plus.
Un peu plus de lumière, s'il vous
plait.
Dans la discussion de l'interpellation
de M. Raemdonck sur la circulaire du
3 Septembre prise en exécution de la
loi du 28 Juin dernier sur la voirie
vicinale, il a été constaté que par une
nouvelle circulaire du 19 Novembre,
les conditions rigoureuses précédem-
ment imposées aux communes pour
bénéficier des faveurs de la loi du 23
Juin dernier, ont été rendues plus fa-
eiles.
Le gouvernement subventionnera
les travaux de voirie agricole, pourvu
qu'ils aient le caractère d'une oeuvre
durable.
A propos de cette interpellation,
notre honorable représen tant, M1 weins
d'Eeckhoutte,a posé deux questions a
M. le Ministre de ragriculture, en ces
termos
M. Iweins d'Eeckhoutte. Je remercie
l'honorable ministre de la circulaire qu'il a
fait paraitre au Moniteur le 19 de ce mois
elle coupe court k l'interpellation que l'hono
rable M Raemdonck se proposait de faire.
Cependant, j'ai deux questions k adresser k
l'honorable ministre. D'abord, vers quelle
époque l'administration des chemins de fer
de i'Etal et les compagnies qui exploitent les
lignes concédées mettrout elles ie matériel
k la disposition des communes qui en feront
la demande Ensuite une commune qui,
après la promulgation de la loi, a fait des
travaux de réfection k ses chemins d'exploi-
tation agricole, pourra t-elle, tout au moins,
bénéficier de ses débours de frais de trans
port ou d'une partie de ses débours faits
pour le transport des matériaux dont elle k
fait usage Je vise ici la commune de Vla-
mertinghe, qui a déboursé 1,440 francs
pour transport de déchets de pierrailles.
Je demande k M. le ministre si cette com
mune, qui a agi de bonne foi immédiatement
après la promulgation de la loi, pourra bé
néficier du transport gratuit.
M. De Bruyn a répondu
L'honorable M. Iweins d'Eeckhoutte a
demandé si les chemins de fer concédés
prêteront leur matériel pour le transport des
déchets de carrières. II va de soi que les
compagnies devront fournir les wagons
nécessaires, lorsqu'elles seront chargées de
l'expédition de la pierraille mais, dans la
plupart des cas, e'est l'Etat qui aura k four
nir le matériel k eause de l'importance de
son réseau par rapport k celui des sociétés
concessionnaires. Les communes ne peuvent
demander qu'une seule chose e'est que les
transports soient effectués jusqu'k la station
la plus rapprochée des endroits oü les maté
riaux doivent être mis en oeuvre. Ge résultat
sera atteintdans la généralitédescas, attendu
que les principales compagnies et la Société
Nationale des chemins des fer vicinaux ont
accepté le tarif réduit pour le transport des
déchets destinés k l'amélioration des chemins
d'intérèt agricole. Le département des che
mins de fer mettra de nombreux wagons k
la disposition des communes, trés prochai-
nement,, dès que le service de la péiiode
sucrière ie lui permettra.
Jesuisheureuxd'apprendre k la Chambre
que mon honorable cellègue des chemins
de fer corapte faire construire incessamment
300 wagons de 15 tonnes, qui seront affec-
lés k l'usage exclusifdu transport des déchets
de carrières.
Enfin, l'honorable M. Iweins d'Eeckhoutte
a posé la question de savoir si le transport
gratuit des matériaux sera accordé aux
communes qui, aprés la promulgation de la
loi, ont exécuté des travaux de réfection k
des chemins d'exploitation agricole.
J'examinerai bien volontiers les cas spé
ciaux qui me seront signalés et la Chambre
peut être assurée que, dans mes décisions,
je necesserai de m'inspirer de l'intérêt des
communes, tout en sauvegardant les régies
qui ont été adoptées en exécution de la loi.
La question des jeux est a l'ordre
du jour des travaux du Sénat. La
discussion des projets déposés com-
mencera le Mardi 1 Décembre.
C'est notre honorable sénateur, M.
le Baron Surmont de Yolsberghe, qni
est rapporteur de la commission char-
gée d examiner la proposition de M.
Lejeune.
La commission, par l'organe de
son rapporteur, a présenté le projet
suivant
Du jeu dans les lieux publics.
Article ler. L'exploitation ou l'organi-
sation de jeux est interdite dans les lieux
publics.
Seront considérés comme jeux organisés,
les jeux de banques ainsi que tous les jeux
qui auront donné lieu k des paris de la part
de tiers.
Ne tombe pas sous l'application de la pré
sente disposition, ie fait de percevoir la
redevance d'usage pour l'emploi du matériel
des jeux d'adresse.
Art. 2. Les contrevenants k la précé-
m.
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