ËTRENNÈsT897~
et/eux
glug de
Deux jubilés sacerdotaux.
Dix mille procés.
Un Dóme coupé
en morceaux.
A. Albeht Petit,
CARTES DE VISITE.
que des matières ammoniales
Allezle dcmaiider a votre ingénieur,
ma mie, non pas a celui du Progrès,
mais a celui qui vous a fait l article
suivant que nous mettons sous les
yeux de nos lecteurs. Le public juge-
ra si, en appréciant votre ingénieur
comme nous l'avons fait l'autre jour,
nous avons dit, ou non, la vérité.
L'eau manque c'est indéniable II faut y
remédier aussi les aisles de l'hótel de ville
en sont aux cent coups ils roulent dans
leur cerveau lilliputien les projels les plus
abracadabrants.
L'un de ceuxci consiste dans la construc
tion de trois nouveaux bassins ces bassins
serviraient k l'épuration des eaux impotables
du condenseur. On disposerait ainsi de
86,000 litres d'eau par jour en plus.
Le joli sou que demanderait l'exécution
de ce projet etsansdoute quantité negligible
L'autre projet est moins dispendieux mais
trés beau dans sa simplicité
On déverserait directement les eaux de
condensation, souillés par les huiles de grais-
sage, colorées par le cambouis des machines
dans les bassins de décantation el les se
mélangeraient aux eaux déja si potables
(oh combien!) de consommation C nou
veau mode d'amélioralion de nos eaux,
rendra inutile l'iristallalion de filtres d'oü
une notable économie
C'est bien le cas de rappeler l'expression
flamande ou sera gras avec cela
Pour obvierkla disette d'eau, l'admini-
stration a jugé bon d'en restreindre la con
sommation. Pour que cela ne saute pas aux
yeux, elle employe le truc suivantdes ou-
vriers sont envoyés chez les particuliers sous
prétexte de vérifier si les tuyaux et ro-
binets sont en bon étatils trouvent moyen
de termer subrepticement k moitié le robi-
net k clapet de la conduite d'amenée la
pression est fortement diminuée et le tour
est joué.
Un question trés agitée k l'Hótel de Ville
en ce moment est l'établissement de comp-
teurs dans les habitations.
Une fois qu'on payerait l'eau au mètre cu
be, on tAcherait forcé nent de l'économiser
le plus possible le chateau d'eau ne devrait
pluslivrer autant d'eau et le but serait at-
teint.
Reste k voir ce qu'en penseront les con-
tribuables.
Après cela, la cause est entendue,
pensons nous.
Le Petit Beige donne quelques détails sur
MM. Augustin Frutsaert, curé de Ste-Wal-
burge, et Yves Masureel, curé de la Made
leine k Bruges, dont on a célébré le cinquan-
tenaire de prêtrise.
lis sont kgés tous les deux de 74 ans.
Le rév. M. Frutsaert est né k St-Omer
(France). II fit toutes ses études au collége
de Poperinghe, sous la direction de son
oncle, principal do eet établissement. Cédant
k de vives instances, M, Frutsaert se fit na-
turaliser et entra dans les cadres du clergé
beige; il fut ordonné en 1846; il rempïit
suecessivement les forictions de professeur
et de principal au collége de Poperinghe,
devint plus tard supérieur du petit Séminaire
de Roulers, puis vicaire k Ploegsteert el k
Dottignies et tut nommé, en 1868, curé de
Ste-Walburge k Bruges II y a trois ans, celte
paroisse fètait avec beaucoup d'éclat le 25e
anniversaire de l'entrée en fonctions de son
digue pasteur, que le Roi honora un an plus
tard de la croix de chevalier de son ordre.
Le vénérable jubilaire s'est acquis les
sympathies universelles par l'exquise cordia-
lité qui est le fond de son caractère; il est
suitoutl'ami des ouvriers, auxquels il fait
l'aumöne sans compter. L'état de santé du
digne prêtre exigeanl des ménagements, le
jubilé, qui sera célébré Lundi procbain, ne
revêtira pas l'éclat qu'il mériierait.
Une messe solennelle d'actions de grace
sera dite k 9 heures en l'église paroissiale;
elle sera suivie d'un Te Deurn et d'une distri
bution extraordinaire de pains aux pauvres
de la paroisse.
Un détail qui mérite d'etre noté; le véné
table jubilaire a encore six sceurs dont trois
sont religieuses en France.
Le second jubilaire, le rév. Yves Masureel,
est originaire de Bavichove. Après avoir été
suecessivement piofesseur k Menin, vicaire
k Thielt et k Ruysselede, il fut nommé curé
k Kemmel et appelé, en 1879, en la même
qualité, k la tparoisse de la Madeleine, k
Bruges. Le vénérable pasteur s'est faite une
réputation par son amour pour les pauvres,
sa bonté illimitéeses patoissiens et amis ne
lui connaissent qu'un défaut une modestie
excessive.
Son jubilé, k lui, sera célébré Dimanche
prochain. Un eortège conduira le jubilaire k
son eglise, oü sera célébrée une messe so
lennelle. Un magnifique calice eri or lui sera
offert par le clergé et les marguilliers de la
paroisse.
A Paris, les cinq sixièmes environ des
actes de procédures sont signifiés, non par
des huissiers en personae, mais par des
clers d'huissier. Cette fagon de procéder
est contraire k la loi, mais tolérée paree que
les huissiers out trop d'actes k signifier pour
pouvoir le faire eux mêmes
Or, un groupe de plaideurs vient d'invo-
quer ia nullité d'actes de procédure qui leur
ont été signifiés par un clerc d'huissier. Le
procés est actuellement pendant.
Si le jugemerit déclare que facte signiflé
k Paris par un clerc d'huissier est nul, il en
résultera, par ricochet, que presque toutes
les procédures des dix mille procés parisiens
en cours sont radicalement viciées ab initio.
Le Journal des Débals raconte
cette incroyable et pourtant trés véri-
dique histoire
A voir le luxe de concierges, de surveil-
lants, de conservateurs, d'architectes et d'in-
génieurs chargés de protéger les propriétés
de l'Etat contre toute dépradalion, le bon
public suppose naïvement qu'elles sont bien
gardées. Les gens écoriomes trouvent peut-
être que ce nombreux personnel coüte un
pi u cher, mais les contribuables les plus
grincheux n'oseraient affirmer qu'il ne sert k
rien. C'est pourtant la vérité, ou k peu prés,
si Ton juge par l'aventure extraordinaire,
encore qu'authentique, dont l'un des palais
du Champ-de-Mars vient d'être le théaire.
D'audacieux voleurs avaient entrepris de
démolir et de vendre k leur profit ie Döme
central. Ni plus ni moins. Et n'ailez pas
croire qu'il s'agisse de quelques cambiio-
leurs furtifs.opérant k la faveur des ténèbres,
l'oreille tendue et l'oeil aux aguets. C'est en
plein jour, avec une équipe d'ouvriers osten-
siblement embauchés pour cette tkche, que
les travaux ont été entamés et poursuivis. Je
vous assure que jo ne plaisinte pas et que je
n'exagère liet:. Pendant deux swinaines, et en
présence d'une toule de badauds attirés par
ce spectacle, les voleurs ont pu tranquiile-
ment, ofïiciellement pour mieux dire,
vaquer k leurs occupations. Et ils ont pro
cédé méthodiquement, comme des gens qui
ont du temps k eux,et qui aiment louvra^e
bien faite lis ont d'abord enlevé la cana
lisation du gaz destinée aux grandes illumi-
nations. Les tuyaux do plöftib soigneuse-
ment détachés et découpés ötaieut emportés
au fur et k mesure sur des voitures k bras.
Quand on a de l'ordre, on ne se laisse pas
encombrer. Ensuite les démolisseurs se sont
attaqués aux feuilles de zinc qui recouvrent
le Döme lui memo, et elles commengaient
k suivre le même chemin, lorsque, par un
hasard des plus invraisemblables, un ingé
nieur de la Ville vim k passer d vant ce
chantier improvisé.
Légèrement interloqué de voir les travaux
de démolition du Champ de-Mars déjk en si
bonne voie, il crut devoir s'iiifoinier. Le
service des travaux de l'Exposition, qui dor-
mail sur les deux oi cities, attendant des
jours meilleurs pour se mettre k l'oeuvre, ne I
fut pas moins intrigue. Ces gens avaient l'air j
si sürs de leur droit, ils apportaient tant
de conscience et de franchise kleur besogne,
qu'il fallut procèder k leur égard avec pré-
caution. Le parquet fut mis en branie, ie
chef de la Süreté fit sa petite enquête, et le
mystère fut éclairci. II était du reste bien
simple, d'une simplicité instructive et iu-
quiétante.
Un nommé Darbon, qui avail élé employé
naguère aux travaux d'arnénagemont du
Döme central et de la «alerie de Trente
Mètres, avait congu le projet, en apparence
fort audacieux, de les raser de son chef et
k son compte, sans s'astreindre aux vaines
formalités de l'adjudicatiou et k la gêne d'un
cahier des charges. Comme tout le monde
sait que cette opération doit s'accomplir un
jour oü l'autre, nul ne fut autrement surpris
de voir une escouade d'ouvriers, pourvus
d'un matériel approprié, s'attaquer un beau
matin, au monument.
Le gardien, peut-être, aurait pu exiger
quelques explications, mais il était juste-
ment malade depuis une quinzaine, et, k sen
défaut, nul ne se permit de soulever la moin-
dre objection. Chacun doit s'occuper de ce
qui le regarde. D'ailleurs, la présence même
d'un gardien n'est pas nécessairement une
garantie ces dignitaires, fort revêches k
i'égard di ceux qui leur demandent un
modeste renseignement, se laissent souvent
imposer par un p< u d'aplomb. Rappelez-
vous cette vieiileliistoire d'une statue enlevée
dans uil jardin public par une batide de
cambrioleurs qui dirent simplement au gar
dien: C'est nous qui venons enlever le
bronze. Parfaitement, répondit l'autre,
pour se donner l'air d'être au courant de ce
qui se passait dans son square.
Darbon et les brocanteurs avec lesquels il
s'était entendu pour écouler ses matériaux
de démolitions sont maintenant sous les
verrous. Ils avaient déjk extrait du Döme
central pour prés do 20 000 ft*, de tuyaux de
plomb, robinets de cuivre et feuilles de zinc,
L"ur spéculalion pi omettait done d'être ex
trêmement fructueuse. 11 est presque k re-
gretter qu'elle ait éié prématurément inter-
rompue. C'eüt éié une vraie surprise de
découvrir le Champ de-Mars, dans quelques
mois, rasé comme un ponton. La direction
des travaux de l'Exp rsition avait trouvé lk
drs collaborateurs uénévoles,sinon désin-
iéressés, qui ne songeant qu'k lui déblayer le
terrain. Sans paperasses, s.-ns complications
administratives, ils ne demandaient qu'k se
rend re utiles. On a peut êtro été imprudent
de dédaigner leurs concours, sous prétexte
que la forme ne perm t pas d'aller si
vite en besogne.
Cette histoire, en passé de devenir légen-
daire, n'est pas si invraisemblable k la ré-
11 xion qu'elle en a l'air au premier abord.
Utie administration savante et compliquée
comme la nötre est incapable, par a com
plication même, de tout contróler uti lenient.
Chacun des rouages qui la compose se pique
d'etre indépendant du rouage voisin. Le
sergent de ville. qui surveille les ébats des
bonnes d'enfants et les militaires k l'ombre
du Döme central, verruit dépecer etempor
ter, tons les palais du Champ de-Mars saris
avoir k interveriir autrement que pour conte-
nir les curieux et assurer lo service d'ordre.
Le reste n'est pas sou aff ore. Nous avons
t int de services publics qu'k chaque instant
nous trouvons nos chaussées éventrées, nos
trottoirs défoncés, sans même songer k nous
dn mander par qui et pourquoi sont ordonnés
ces bouleversements corn inuels N'a t-on pas
vu des srbres abattus au b os de Boulogne,
S UIS qu'un ministre ait pu dire par qui Des
insurgés s amuseraient k construire des bar
ricades en plein boulevard qu'on ne s'en in-
quièterait guère, je crois bien, s'ils avaient
seulement la precaution élémentaire de mettre
un écriteau quelconque avsc la mention: rue
barrée.
Ce pauvre Darbori s'était rendu compte de i
cello grande vérité, que personne n'est res- j
pjnsable de rien. Malgré son insuccès acci-
dentiel, dft k des circonstances ïndépendan- t
les de sa volonté et diffieiles k prévoir, il a
montré un fiair auquel il convient de rendre I
justice.
Cest un psycbologue el un psychologue
doublé d'un homme d'action, ce qui est rare.
Lui seul, depuis qu'on s'oaqupe de l'Exposi
tion, a eu une idéé ingénieuse et pratique. I
Satnedi 26 Décembre
2™ jour de Noel,
les Bureaux de l'Hótel de ville seront fermés
k l'excepi.ion du Bureau de l'Etat civil qu'i
sera ouvert de 9 k 11 heures du matin p ,Ur
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